Dragon à Niort : Différence entre versions
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Version du 14 novembre 2017 à 18:30
Une vieille tradition niortaise
Sommaire
Légende du Dragon de Niort
À Niort, une légende place au XVIIIè siècle le combat d’un dragon ailé et d’un soldat. La lutte se serait déroulée près de la porte Saint-Jean.
À cette époque en effet, le Marais s’étendait encore jusqu’au bourg de Ribray, et les abords de la Porte Saint-Jean étaient couverts de joncs et de plantes aquatiques.
Près de l’endroit d’où, aujourd’hui, part l’avenue Saint-Jean, un monstre, sorte d’énorme serpent ailé, était venu se réfugier dans un vaste souterrain.
Il en sortait, de jour aussi bien que la nuit, pour enlever des enfants, des femmes et même des hommes dont il faisait sa nourriture.
Et, se jouant des pièges qu’on lui tendait, il avait plusieurs fois mis en fuite des bandes d’hommes armés venus le combattre.
Un soldat, nommé Allonneau, condamné à mort pour désertion, sollicita sa grâce en offrant de tuer le monstre.
Le corps et le visage couverts d’une armure d’acier, armé d’une lance et d’un poignard, il s’avança vers l’antre du monstre.
Il réussit à lui plonger son couteau dans la gorge. La bête vomit des flots de sang et se débattit en tordant sa longue queue.
Le soldat crut la partie gagnée et ôta son masque.
L’animal, alors, dans un suprême effort, mordit son ennemi à la figure, et le soldat mourut à l’instant en même temps que le dragon.
Le corps du monstre fut placé sur une charrette et promené dans toute la ville. Au soldat, on éleva un tombeau dans le cimetière de l’Hôpital Général.
La pierre tombale, outre l’inscription rappelant le combat, représentait le soldat et le dragon. Elle est maintenant disparue, mais un dessin est resté.”
C’est la version la plus populaire de la légende du Dragon de Niort. Une version, précédente, fait état, non plus d’un soldat mais d’un chevalier, d’un noble.
Une pierre tombale existe bien. Elle est entreposée au musée d’Agesci après avoir été exposée, il y a quelques années, au Pilori.
Tombeau dit : du Dragon
Ce tombeau se trouvait dans l’ancien cimetière de Notre Dame de Niort , il s’y trouvait encore vers 1792, lors de destruction du cimetière.
Description de la pierre tombale :
Le tombeau était en forme de toit, d’où l’on remarque deux sculptures sur la pierre tombale :
- Premier côté : un personnage représentant un soldat romain portant par dessus sa tunique, un court manteau à agrafes.
- Le soldat tient sur sa poitrine une courte épée.
- Sa tête est couverte d’un casque et ses cheveux tombent sur ses épaules.
- Le dessus de sa tête est décorée par une croix.
- Deuxième coté : un serpent ailé appelé Dragon, (Voir photo).
Deux épitaphes :
- Une sur le bas : " Siste Viator ; rem habes pauci. Hi periere simul "… (Arrête-toi voyageur, voici en peu de mots : ils ont péri ensemble.)
- L'autre sur un côté, la cause de sa mort : " Homo occubuit serpentis veneno "… (l’homme a péri par le venin du serpent).
Anecdote concernant le retour du tombeau au Musée
En 1792, cette pierre du tombeau fut recueilli par M. Guillemeau (1) qui le transporta dans sa propriété, au Moulin des Loups, à Sciecq.
Ce moulin ayant été vendu, les fermiers n’ont pas attachés d’intérêts à ce vestige archéologique.
Ils l’ont alors utilisé sur la muraille de leur cour de ferme, en coupant les pieds, pour l’adapter à une barrière.
M. De Saint-Hermine retrouva cette pierre tombale en 1834 et en fit don à la Société de Statistiques des Deux-Sèvres.
(1) Jean-Jacques Guillemeau fut maire de Niort de 1792 à 1793.
Interprétation
La tombe de ce soldat pourrait constituer pour les historiens, la preuve de l’existence des serpents volants.
Cette tombe n’est probablement que le rappel d’une lutte entre un soldat et un serpent, qui devait être inscrit dans la mémoire des ancêtres.
Certains historiens attribuent cette légende aux « rivalités entre protestants calvinistes et catholiques romains ».
Il y a peut-être un lien avec les nombreuses Dragonnades qui ont sévi, sous Louis XIV, dans la région niortaise...
Sources
- Guy Pillard, dans son livre sur la mythologie en Deux-Sèvres, évoque longuement cette tradition.
- Les élèves du Collège Gérard Philipe
- http://pelosato.pagesperso-orange.fr