Îlot Saint-Vaize à Niort : Différence entre versions

Version du 4 janvier 2023 à 13:20

Article en construction 04/01/2023

Un site chargé d'histoire

Ce site classé par les Bâtiments de France se situe en bas de la colline Saint-André et de la rue du même nom.

Ce site porte le nom d'un Hôtel Particulier (1), datant du 17ème siècle, aujourd'hui disparu.

Par la rue Saint-André on accédait à l'intérieur du site par un double portail de couleur ocre.

Ses pilastres d'ordre toscans datant du 18ème siècle sont encore visibles aujourd'hui.

On retrouve dans les archives, qu’au XIIIe siècle, une église disparue du nom de Saint-Vaize.

L’ancienne église Saint-Gaudens recueillit le bénéfice des fondations de Saint-Vaize.

Dans le même périmètre plusieurs autres espaces ont marqué l'histoire de la ville, exemples :

-L'ancien Hôtel Chaumont, rue du Pont.

-L'ancien Hôtel Chabot, rue du Pont.

-L'église Saint-André située au sommet de la colline domine la Sèvre.

-Les anciens Bains-Douches municipaux, rue Basse.

(1) Le 25 et le 30 mai 1777, le comte d’Artois  qui visitait son apanage passa à Niort.

Il séjourna les 2 jours à l’Hôtel Saint-Vaize, rue Saint-André, chez François Delavault.

Différentes occupations du site

1-Loge Franc-Maçonnique au N°6 :

L'étage de ce bâtiment fut occupé par la Loge Franc-Maçonnique (2) entre 1883 et 1940.

Elle porte alors le nom « d’Intimité », comprend 14 membres et adhère à la Grande Loge d'Angleterre (3).

En 1842, la Loge s'affilie au Grand Orient de France.

Le 21 avril 1883, « l'Atelier niortais » quitte la rue de la Juiverie pour l'ancien Hôtel Saint-Vaize.

En 1892, l'année de son cinquantenaire, elle compte 129 membres actifs prêts à défendre les principes maçonniques de solidarité et d'entraide et les principes républicains de liberté, d'égalité et de fraternité.

En 1940, le régime de Vichy prononce la dissolution de la Loge. Son mobilier est vendu aux enchères.

Le bâtiment est par la suite racheté par la ville de Niort.

2-Pensionnat de jeunes filles au N°8 :

Dans l'entre deux guerres, un pensionnat de jeunes filles de l’Institution Saint-André dirigé par les sœurs de l'Immaculée Conception occupe la partie gauche du site.

En 1948, ce pensionnat se double d'une école d'enseignement technique où l'on enseigne principalement la couture et la dactylographie.

En 1964, le pensionnat et l'école sont transférés au 144, avenue de Paris, là où est installée sur 4ha la maison mère de la congrégation.

3-Foyer de jeunes travailleurs :

Les locaux sont alors vendus à la ville qui y installe un foyer de jeunes travailleurs jusqu'à son transfert à la Roulière en 1991.

Le bâtiment à droite comprend au rez de chaussée une grande salle qui sert de salle de concert, de bals.

On y trouve aussi une cuisine, une bibliothèque, des billards.

Aujourd’hui, le Foyer de Jeunes Travailleurs (FJT) est situé au N° 147, rue du Clou Bouchet à Niort.

(2) La charte constitutive de la Loge à Niort date d'avril 1738.

(3) La situation de Niort est alors favorable à l'installation d'une Loge du fait de ses relations commerciales avec l'Angleterre.

La ville est réputée pour ses foires, sa draperie et sa chamoiserie.

Espace réhabilité dans les années 2000

Pour mener à bien la réhabilitation de ce vaste espace de près de 4000 m² la ville de Niort en a confié la maîtrise d'oeuvre au Studio Milou qui venait de réaliser l'Hôtel administratif.

L'appel d'offre est lancé en avril 2000 pour un début des travaux prévus en septembre 2000.

La SA HLM est maître d'ouvrage pour conduire 3 types d'opération :

1- La construction de 48 logements locatifs du T2 au T4 répartis en îlots de 5 à 6 logements ;

2- Un parking souterrain de 50 voitures avec entrée rue Jean Migault et sortie rue Saint-André ;

3- Un jardin paysager pour créer « une ambiance piétonne dans un endroit central de la ville » selon Jean-François Milou.

Pour l'architecte la topologie du site sera respectée.

Les découvertes (3) lors des fouilles archéologiques préventives seront intégrées au projet pour donner « une nouvelle vie » au patrimoine historique de la ville.

Ce projet en plein centre ville démontre aussi « une réelle volonté de mixité sociale ».

Enfin cette réalisation s'inscrit dans la continuité de la réhabilitation de l'ensemble de la colline avec La Roulière (91 logements), Chanzy (24 logements), la rue Saint-Gelais (9 logements).

(3) C'est le cas de deux fenêtres « géminées » pouvant datées du 12ème siècle.

Le Cosmos de Richard Texier

Le Cosmos est une sculpture en bronze à patine verte.

Cette œuvre inaugurée le 20 octobre 2005, est placée au centre de la cour de l'îlot Saint-Vaize (Voir photo).

Elle se compose d'un gros anneau plat de 40cm de large et d'un diamètre de 130cm avec au dessus une créature mythique portant dans le creux de son dos un mince anneau.

Cette créature mi-oiseau, mi-poisson est inspirée des chapiteaux romans.

Cette œuvre fait partie de la série hybride de Richard Texier.

Richard Texier, né à Niort en 1955, est un peintre et un sculpteur aujourd'hui mondialement connu.

Par exemple, en 1988, dans le cadre du bicentenaire de la révolution, il répond à une commande de l'état de 7 tableaux de 7m de côté composant la « suite des Droits de l'Homme ».

Ces peintures vont servir de support à la Manufacture d'Aubusson pour réaliser 7 tapisseries dont le tissage est exécuté à la main par 67 maîtres lissiers pendant 7 ans.

Ces tapisseries sont aujourd'hui exposées à Aubusson, à Paris (Assemblée Nationale, Opéra Bastille, Arche de la Défense), et à Strasbourg au Parlement Européen.

Enfin il faut noter que l'on connaît deux répliques au Cosmos niortais :

- La première, d'une taille supérieure, occupe le hall d'entrée de la Macif (4) à Paris.

- La seconde meuble le jardin exotique Emmanuel Lopez dans l'île de Porquerolles.

(4) La Macif est l'un des principaux mécènes ayant permis la réalisation de cette œuvre.

Sources

• Internet : Wiki niort, Wikipédia et différents articles sur Richard Texier et sur son Cosmos
• Articles de presse sur le Cosmos de Richard Texier dans la NR
• Archives 79
• Article sur l'îlot Saint-Vaize dans « Vivre à Niort » N° 120
• Jean-Claude Faucher : « Histoire des Francs-Maçons dans le département des Deux-Sèvres ». 1977
• Texte : Maurice Vinck
• Mise en page et illustration : Jean-Michel Dallet
• Hier Sainte-Pezenne : décembre 2022