Chaumont (Ancien Hôtel) : Différence entre versions
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==Hôtel Chaumont ou Palais Royal== | ==Hôtel Chaumont ou Palais Royal== | ||
− | Situé au N°5 de la rue du Pont, l’Hôtel '''Chaumont''' date du XIVème siècle. | + | :Situé au N°5 de la rue du Pont, l’Hôtel '''Chaumont''' date du XIVème siècle. |
− | + | :Préalablement il appartenait à '''Jehan Chardon''' qui le 21 septembre '''1422''' recevait en son « ostel » (hôtel) en compagnie de bourgeois de Niort et du maire, juge de la prévôté de cette ville, Pierre de Benez, en dépôt, une partie des joyaux de la couronne de France que Charles VII voulait faire passer en Écosse. | |
− | Préalablement il appartenait à '''Jehan Chardon''' qui le 21 septembre '''1422''' recevait en son « ostel » (hôtel) en compagnie de bourgeois de Niort et du maire, juge de la prévôté de cette ville, Pierre de Benez, en dépôt, une partie des joyaux de la couronne de France que Charles VII voulait faire passer en Écosse. | + | :Cet hôtel devint Parquet pour rendre la justice vers '''1450''', celui-ci se trouvait auparavant dans la cour de Candie, rue du Soleil. |
− | + | :C’est vers '''1460''' que cet hôtel est acquis par '''Jean de Chaumont'''. | |
− | Cet hôtel devint Parquet pour rendre la justice vers '''1450''', celui-ci se trouvait auparavant dans la cour de Candie, rue du Soleil. | + | :En '''1619''', ce lieu était un auditoire ordinaire pour relever les confessions des prisonniers et une prison royale. |
− | + | :Sur un article de '''1692''' des Registres Paroissiaux de Niort, on constate que les prisonniers ont la possibilité de se marier (Photo). | |
− | C’est vers '''1460''' que cet hôtel est acquis par '''Jean de Chaumont'''. | ||
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− | En '''1619''', ce lieu était un auditoire ordinaire pour relever les confessions des prisonniers et une prison royale. | ||
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− | Sur un article de '''1692''' des Registres Paroissiaux de Niort, on constate que les prisonniers ont la possibilité de se marier (Photo). | ||
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'''Notes données par le procureur du Roi lors d’une visite du Palais Royal en 1779''' : | '''Notes données par le procureur du Roi lors d’une visite du Palais Royal en 1779''' : | ||
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==Transfert et retour des services de la Justice civile et criminelle== | ==Transfert et retour des services de la Justice civile et criminelle== | ||
− | En '''1792''', Charles Cochon de l’Apparent qui préside le tribunal criminel installé en ces lieux considère que sa salle est incommode et demande son déplacement vers un autre lieu de Niort. | + | :En '''1792''', [https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Cochon_de_Lapparent Charles Cochon de l’Apparent]] (1750-1825) qui préside le tribunal criminel installé en ces lieux considère que sa salle est incommode et demande son déplacement vers un autre lieu de Niort. |
− | + | :En l’an V (1796), les services de la Justice civile et criminelle furent transférés dans le vieil hôpital de la charité. | |
− | En l’an V (1796), les services de la Justice civile et criminelle furent transférés dans le vieil hôpital de la charité. | + | :En décembre 1805, un incendie se déclare dans cet ancien hôpital de la charité qui contenait aussi les [[Archives des Deux-Sèvres (Historique)|Archives Départementales]]. |
− | + | :En 1805, la Cour d’Assises revient alors dans le Palais Royal, [[Pont (rue du)|rue du Pont]]. | |
− | En décembre 1805, un incendie se déclare dans cet ancien hôpital de la charité qui contenait aussi les [[Archives des Deux-Sèvres (Historique)|Archives Départementales]]. | + | :Ce n’est qu’en '''1833''' que ce que l’on appelait '''le Palais-Royal''', où l’on rendait la justice civile et criminelle, fut transféré au nouveau Palais de Justice. |
− | + | [[Fichier:Plan de l'hôtel Chaumont.jpg|300px|right|thumb|L'Hôtel, en rouge, était traversé par le Merdusson.]] | |
− | En 1805, la Cour d’Assises revient alors dans le Palais Royal, [[Pont (rue du)|rue du Pont]]. | + | ==Anecdote historique de 1797== |
− | + | :En 1797, Ange Pitou (1767-1846), journaliste, chanteur et surtout anti-révolutionnaire parisien, est arrêté puis déporté vers le Guyane pour 3 années. | |
− | Ce n’est qu’en '''1833''' que ce que l’on appelait '''le Palais-Royal''', où l’on rendait la justice civile et criminelle, fut transféré au nouveau Palais de Justice. | + | :Lors de son transfert vers Rochefort, il séjourne à la prison de Niort du 16 au 17 février 1797. |
+ | :Sur son journal, écrit au jour le jour, '''il note lors de son passage à Niort''' : | ||
+ | :: « ''Nous voilà à Niort. Cette petite ville assez commerçante est peuplée de braves gens. C'est dans ses environs que le ministre Cochon s'était réfugié pour se soustraire à la déportation qu'il avait encourue pour avoir déposé le terrorisme en 1797. Nous descendons dans la prison où naquit Mlle d'Aubigné, depuis marquise et dame de Maintenon. Son père avait été persécuté pour ses idées religieuses comme nous pour la Révolution. Le concierge est humain pourvu que les prisonniers aient de l'argent. Il chante, boit, ne s’enivre jamais à ses dépens et invite tous ses amis à souper aux frais des nouveaux venus. Il est patriote et aristocrate au gré de la fortune de ses hôtes. Nous dînerons avec lui parce qu'il ne voit pas le fond de notre bourse.'' » | ||
==Mme de Maintenon== | ==Mme de Maintenon== | ||
− | On peut lire sur la porte de ce bâtiment sur une plaque : " '''''Lieu où naquit Françoise d'Aubigné, Marquise de Maintenon...''' ''" (Voir Photo plaque). | + | :On peut lire sur la porte de ce bâtiment sur une plaque : " '''''Lieu où naquit Françoise d'Aubigné, Marquise de Maintenon...''' ''" (Voir Photo plaque). |
− | + | :Si cette hypothèse est probable, il n'est toutefois pas avérée formellement, un autre lieu, rue des Halles, appelé " ''Maison de Candie'' " est souvent retenu.(Voir article : [[Madame de Maintenon]].) | |
− | Si cette hypothèse est probable, il n'est toutefois pas avérée formellement, un autre lieu, rue des Halles, appelé " ''Maison de Candie'' " est souvent retenu.(Voir article : [[Madame de Maintenon]].) | ||
==Vestiges en 2015== | ==Vestiges en 2015== | ||
− | La restructuration de cet espace a fait disparaître une grande partie du bâtiment, seuls, restent quelques vestiges, faisant apparaître les restes de cette belle architecture du XVème. | + | :La restructuration de cet espace a fait disparaître une grande partie du bâtiment, seuls, restent quelques vestiges, faisant apparaître les restes de cette belle architecture du XVème. |
− | + | :On découvre notamment une tour hexagonale avec une très belle porte d’entrée et à l’intérieur un escalier de pierre en colimaçon de belle facture. (Voir photos). | |
− | On découvre notamment une tour hexagonale avec une très belle porte d’entrée et à l’intérieur un escalier de pierre en colimaçon de belle facture. (Voir photos). | + | :Au début du XIXème siècle, une 2ème porte permettait l'accès à l'escalier (voir photo). |
− | + | :On constate sur le plan ci-contre que l'hôtel était traversé par le Merdusson. | |
− | Au début du XIXème siècle, une 2ème porte permettait l'accès à l'escalier (voir photo). | ||
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− | On constate sur le plan ci-contre que l'hôtel était traversé par le Merdusson. | ||
==Sources== | ==Sources== | ||
− | *Archives 79. | + | :*Archives 79. |
− | *Archives historiques du Poitou TII. | + | :*Archives historiques du Poitou TII. |
− | *Clouzot. Niort et sa banlieue. | + | :*Les déportés de Fructivor Journal d’Ange Pitou (BNF) |
− | *Le Vieux Niort par l'Image (2016) | + | :*Clouzot. Niort et sa banlieue. |
− | *BSSDS 1924. | + | :*Le Vieux Niort par l'Image (2016) |
+ | :*BSSDS 1924. | ||
+ | :*Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet. | ||
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Sommaire
Hôtel Chaumont ou Palais Royal
- Situé au N°5 de la rue du Pont, l’Hôtel Chaumont date du XIVème siècle.
- Préalablement il appartenait à Jehan Chardon qui le 21 septembre 1422 recevait en son « ostel » (hôtel) en compagnie de bourgeois de Niort et du maire, juge de la prévôté de cette ville, Pierre de Benez, en dépôt, une partie des joyaux de la couronne de France que Charles VII voulait faire passer en Écosse.
- Cet hôtel devint Parquet pour rendre la justice vers 1450, celui-ci se trouvait auparavant dans la cour de Candie, rue du Soleil.
- C’est vers 1460 que cet hôtel est acquis par Jean de Chaumont.
- En 1619, ce lieu était un auditoire ordinaire pour relever les confessions des prisonniers et une prison royale.
- Sur un article de 1692 des Registres Paroissiaux de Niort, on constate que les prisonniers ont la possibilité de se marier (Photo).
Notes données par le procureur du Roi lors d’une visite du Palais Royal en 1779 :
- « La Chapelle de la prison se trouve dans l’un des coins de la salle d’entrée du Palais Royal.
- Cette chapelle se trouve fort resserrée et susceptible de quelques décorations pour la décence et la sainteté du lieu. »
Transfert et retour des services de la Justice civile et criminelle
- En 1792, Charles Cochon de l’Apparent] (1750-1825) qui préside le tribunal criminel installé en ces lieux considère que sa salle est incommode et demande son déplacement vers un autre lieu de Niort.
- En l’an V (1796), les services de la Justice civile et criminelle furent transférés dans le vieil hôpital de la charité.
- En décembre 1805, un incendie se déclare dans cet ancien hôpital de la charité qui contenait aussi les Archives Départementales.
- En 1805, la Cour d’Assises revient alors dans le Palais Royal, rue du Pont.
- Ce n’est qu’en 1833 que ce que l’on appelait le Palais-Royal, où l’on rendait la justice civile et criminelle, fut transféré au nouveau Palais de Justice.
Anecdote historique de 1797
- En 1797, Ange Pitou (1767-1846), journaliste, chanteur et surtout anti-révolutionnaire parisien, est arrêté puis déporté vers le Guyane pour 3 années.
- Lors de son transfert vers Rochefort, il séjourne à la prison de Niort du 16 au 17 février 1797.
- Sur son journal, écrit au jour le jour, il note lors de son passage à Niort :
- « Nous voilà à Niort. Cette petite ville assez commerçante est peuplée de braves gens. C'est dans ses environs que le ministre Cochon s'était réfugié pour se soustraire à la déportation qu'il avait encourue pour avoir déposé le terrorisme en 1797. Nous descendons dans la prison où naquit Mlle d'Aubigné, depuis marquise et dame de Maintenon. Son père avait été persécuté pour ses idées religieuses comme nous pour la Révolution. Le concierge est humain pourvu que les prisonniers aient de l'argent. Il chante, boit, ne s’enivre jamais à ses dépens et invite tous ses amis à souper aux frais des nouveaux venus. Il est patriote et aristocrate au gré de la fortune de ses hôtes. Nous dînerons avec lui parce qu'il ne voit pas le fond de notre bourse. »
Mme de Maintenon
- On peut lire sur la porte de ce bâtiment sur une plaque : " Lieu où naquit Françoise d'Aubigné, Marquise de Maintenon... " (Voir Photo plaque).
- Si cette hypothèse est probable, il n'est toutefois pas avérée formellement, un autre lieu, rue des Halles, appelé " Maison de Candie " est souvent retenu.(Voir article : Madame de Maintenon.)
Vestiges en 2015
- La restructuration de cet espace a fait disparaître une grande partie du bâtiment, seuls, restent quelques vestiges, faisant apparaître les restes de cette belle architecture du XVème.
- On découvre notamment une tour hexagonale avec une très belle porte d’entrée et à l’intérieur un escalier de pierre en colimaçon de belle facture. (Voir photos).
- Au début du XIXème siècle, une 2ème porte permettait l'accès à l'escalier (voir photo).
- On constate sur le plan ci-contre que l'hôtel était traversé par le Merdusson.
Sources
- Archives 79.
- Archives historiques du Poitou TII.
- Les déportés de Fructivor Journal d’Ange Pitou (BNF)
- Clouzot. Niort et sa banlieue.
- Le Vieux Niort par l'Image (2016)
- BSSDS 1924.
- Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.