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− | Né à Niort le 27 Janvier 1901, Jean Sauvaget est le fils ainé d’un couple d’instituteurs niortais. Son père, membre de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, publie des articles de géologie. Son oncle, [[Henri Gelin (rue)|Henri Gelin]] a des centres d’intérêt nombreux et variés. Il fait ses études secondaires au Lycée Fontanes. | + | Né à Niort le 27 Janvier 1901, Jean Sauvaget est le fils ainé d’un couple d’instituteurs niortais. Son père, membre de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, publie des articles de géologie. Son oncle, [[Henri Gelin (rue)|Henri Gelin]] a des centres d’intérêt nombreux et variés. Il fait ses études secondaires au [[Lycée Fontanes (Historique)|Lycée Fontanes]]. |
== Étudiant à Paris et en Syrie == | == Étudiant à Paris et en Syrie == | ||
Jean Sauvaget part à Paris pour étudier l’arabe à l’École Nationale des Langues Orientales Vivantes (E.N.L.O.V.) et à La Sorbonne. Il étudie également le persan et le turc, ainsi que l’histoire de l’art. | Jean Sauvaget part à Paris pour étudier l’arabe à l’École Nationale des Langues Orientales Vivantes (E.N.L.O.V.) et à La Sorbonne. Il étudie également le persan et le turc, ainsi que l’histoire de l’art. | ||
− | En 1924, il est à Damas en Syrie, boursier puis pensionnaire à | + | En 1924, il est à Damas en Syrie, boursier puis pensionnaire à l’Institut Français d’Archéologie et d’Art Musulmans, créé peu après le début du Mandat français sur la Syrie (1923). Cet Institut deviendra l’Institut Français de Damas en 1930 dont il sera le Secrétaire général. |
− | Il est l’un des rares arabisants et il se spécialise dans l’archéologie musulmane, particulièrement sur les villes et les bâtiments: il étudie de très nombreux édifices et effectue de nombreux relevés épigraphiques. Le Service des Antiquités du Haut-Commissariat, le charge de dresser l’inventaire des monuments historiques de Damas, Alep, Hama et Tripoli. Si la Syrie est le point de départ de ses recherches, celles-ci portent aussi sur le reste du Moyen-Orient où il effectue des missions archéologiques. | + | Il est l’un des rares arabisants et il se spécialise dans l’archéologie musulmane, particulièrement sur les villes et les bâtiments : il étudie de très nombreux édifices et effectue de nombreux relevés épigraphiques. Le Service des Antiquités du Haut-Commissariat, le charge de dresser l’inventaire des monuments historiques de Damas, Alep, Hama et Tripoli. Si la Syrie est le point de départ de ses recherches, celles-ci portent aussi sur le reste du Moyen-Orient où il effectue des missions archéologiques. |
== De l’École Pratique des Hautes Études au Collège de France == | == De l’École Pratique des Hautes Études au Collège de France == | ||
− | En 1937, il épouse Suzanne Lung, une infirmière des Œuvres protestantes rencontrée à Damas. | + | En 1937, il épouse Suzanne Lung, une infirmière des Œuvres protestantes rencontrée à Damas. Il revient en France pour rejoindre l’École Pratique des Hautes Études où il est élu comme Directeur d’études d’Histoire de l’Orient islamique. |
− | Sur des périodes limitées allant de six mois à deux ans, il enseigne l’arabe à l’E.N.L.O.V. et la Sorbonne, l’histoire des Arts musulmans à l’École du Louvre, la géographie et l’histoire du Proche-Orient à nouveau à l’E.N.L.O.V. | + | Sur des périodes limitées allant de six mois à deux ans, il enseigne l’arabe à l’E.N.L.O.V. (Institut national des langues et civilisations orientales) et la Sorbonne, l’histoire des Arts musulmans à l’École du Louvre, la géographie et l’histoire du Proche-Orient à nouveau à l’E.N.L.O.V. |
En 1941, il soutient sa thèse de doctorat portant sur l’histoire de la ville Alep, pour laquelle il reçoit les félicitations du jury, ainsi qu’un prix décerné par l’Académie des Inscriptions et des Belles Lettres. | En 1941, il soutient sa thèse de doctorat portant sur l’histoire de la ville Alep, pour laquelle il reçoit les félicitations du jury, ainsi qu’un prix décerné par l’Académie des Inscriptions et des Belles Lettres. | ||
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'''En novembre 1945, il est élu au Collège de France sur la chaire d'histoire du Monde arabe.''' | '''En novembre 1945, il est élu au Collège de France sur la chaire d'histoire du Monde arabe.''' | ||
− | Depuis son retour en France, il a rejoint un Comité de rapprochement avec l’Islam. En 1946, | + | Depuis son retour en France, il a rejoint un Comité de rapprochement avec l’Islam. En 1946, il prend publiquement position pour la décolonisation en Afrique du Nord. |
Très affecté par le décès de son épouse en 1947, il décède à son tour à Cambo-les-Bains le 5 mars 1950 après une intervention de chirurgie pulmonaire. | Très affecté par le décès de son épouse en 1947, il décède à son tour à Cambo-les-Bains le 5 mars 1950 après une intervention de chirurgie pulmonaire. | ||
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Quand le Conseil municipal de la Ville de Niort décide, sur proposition des Amis du Vieux Niort, de lui attribuer une rue portant son nom, il est prévu de spécifier qu’il était égyptologue, alors qu’il n’a quasiment jamais mis les pieds en Égypte. La publication de cette décision dans la presse permet à sa famille de rectifier l’erreur : cette indication erronée n’est pas retenue. | Quand le Conseil municipal de la Ville de Niort décide, sur proposition des Amis du Vieux Niort, de lui attribuer une rue portant son nom, il est prévu de spécifier qu’il était égyptologue, alors qu’il n’a quasiment jamais mis les pieds en Égypte. La publication de cette décision dans la presse permet à sa famille de rectifier l’erreur : cette indication erronée n’est pas retenue. | ||
− | == Sources | + | == Sources == |
− | * Louis Robert ''- Jean Sauvaget (1901-1950),'' in Mémorial Jean Sauvaget, tome 1. Ed. Institut Français de Damas, 1954 | + | :* Louis Robert ''- Jean Sauvaget (1901-1950),'' in Mémorial Jean Sauvaget, tome 1. Ed. Institut Français de Damas, 1954 |
− | * Renaud Avez – ''L’Institut français de Damas au Palais Azem (1922-1946) à travers les archives''.Ed. Institut français de Damas'','' 1993. | + | :* Renaud Avez – ''L’Institut français de Damas au Palais Azem (1922-1946) à travers les archives''.Ed. Institut français de Damas'','' 1993. |
− | * François Pouillon – ''Dictionnaire des orientalistes de langue française''. Ed. Karthala, 2008. | + | :* François Pouillon – ''Dictionnaire des orientalistes de langue française''. Ed. Karthala, 2008. |
− | * Archives familiales. | + | :* Archives familiales. |
− | + | :*Texte : Marc Sauvaget | |
− | Texte : Marc Sauvaget | + | :*Mise en page : Jean-Michel Bernardin |
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− | Mise en page : Jean-Michel Bernardin |
Version du 6 mai 2024 à 07:30
Sommaire
Jean Sauvaget, historien orientaliste
Une famille et une enfance niortaises
Né à Niort le 27 Janvier 1901, Jean Sauvaget est le fils ainé d’un couple d’instituteurs niortais. Son père, membre de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, publie des articles de géologie. Son oncle, Henri Gelin a des centres d’intérêt nombreux et variés. Il fait ses études secondaires au Lycée Fontanes.
Étudiant à Paris et en Syrie
Jean Sauvaget part à Paris pour étudier l’arabe à l’École Nationale des Langues Orientales Vivantes (E.N.L.O.V.) et à La Sorbonne. Il étudie également le persan et le turc, ainsi que l’histoire de l’art.
En 1924, il est à Damas en Syrie, boursier puis pensionnaire à l’Institut Français d’Archéologie et d’Art Musulmans, créé peu après le début du Mandat français sur la Syrie (1923). Cet Institut deviendra l’Institut Français de Damas en 1930 dont il sera le Secrétaire général.
Il est l’un des rares arabisants et il se spécialise dans l’archéologie musulmane, particulièrement sur les villes et les bâtiments : il étudie de très nombreux édifices et effectue de nombreux relevés épigraphiques. Le Service des Antiquités du Haut-Commissariat, le charge de dresser l’inventaire des monuments historiques de Damas, Alep, Hama et Tripoli. Si la Syrie est le point de départ de ses recherches, celles-ci portent aussi sur le reste du Moyen-Orient où il effectue des missions archéologiques.
De l’École Pratique des Hautes Études au Collège de France
En 1937, il épouse Suzanne Lung, une infirmière des Œuvres protestantes rencontrée à Damas. Il revient en France pour rejoindre l’École Pratique des Hautes Études où il est élu comme Directeur d’études d’Histoire de l’Orient islamique.
Sur des périodes limitées allant de six mois à deux ans, il enseigne l’arabe à l’E.N.L.O.V. (Institut national des langues et civilisations orientales) et la Sorbonne, l’histoire des Arts musulmans à l’École du Louvre, la géographie et l’histoire du Proche-Orient à nouveau à l’E.N.L.O.V.
En 1941, il soutient sa thèse de doctorat portant sur l’histoire de la ville Alep, pour laquelle il reçoit les félicitations du jury, ainsi qu’un prix décerné par l’Académie des Inscriptions et des Belles Lettres.
En novembre 1945, il est élu au Collège de France sur la chaire d'histoire du Monde arabe.
Depuis son retour en France, il a rejoint un Comité de rapprochement avec l’Islam. En 1946, il prend publiquement position pour la décolonisation en Afrique du Nord.
Très affecté par le décès de son épouse en 1947, il décède à son tour à Cambo-les-Bains le 5 mars 1950 après une intervention de chirurgie pulmonaire.
Une importante production éditoriale qui fait référence
Plus de 80 publications
De nombreux ouvrages ainsi que des articles, portant essentiellement sur des sujets archéologiques et historiques, publiés dans différentes revues, en s’inscrivant souvent dans une démarche pluridisciplinaire (Syria, Bulletin d’Études orientales, Journal asiatique, Revue des Études islamiques,…) et des travaux à l’intention de ses élèves.
Quelques titres
- Les monuments historiques de Damas. Beyrouth, 1932. 116 p., 44 fig. et 6 planches.
- Alep : essai sur le développement d’une grande ville syrienne des origines au milieu du XIXe siècle, Paris, 1941. 302 p. et un album de 70 planches.
- Introduction à l’histoire de l’Orient musulman : éléments de bibliographie. Paris, 1943. 202 p.
- Historiens arabes : pages choisies, traduites et présentées. Paris, 1946. 192 p.
- La mosquée omeyyade de Médine : étude sur les origines architecturales de la mosquée et de la basilique. Paris, 1947. 199 p.
Anecdote à propos de l'Allée Jean Sauvaget
Quand le Conseil municipal de la Ville de Niort décide, sur proposition des Amis du Vieux Niort, de lui attribuer une rue portant son nom, il est prévu de spécifier qu’il était égyptologue, alors qu’il n’a quasiment jamais mis les pieds en Égypte. La publication de cette décision dans la presse permet à sa famille de rectifier l’erreur : cette indication erronée n’est pas retenue.
Sources
- Louis Robert - Jean Sauvaget (1901-1950), in Mémorial Jean Sauvaget, tome 1. Ed. Institut Français de Damas, 1954
- Renaud Avez – L’Institut français de Damas au Palais Azem (1922-1946) à travers les archives.Ed. Institut français de Damas, 1993.
- François Pouillon – Dictionnaire des orientalistes de langue française. Ed. Karthala, 2008.
- Archives familiales.
- Texte : Marc Sauvaget
- Mise en page : Jean-Michel Bernardin