Bains Juin (anciens) : Différence entre versions

Version actuelle en date du 5 décembre 2024 à 09:11

Carte postale des Bains Juin

Carte postale des Bains Juin - Entrées homme et femme.

Carte postale de la rue Baugier - Les Bains Juin se trouvent au fond à droite.

Aqurelle de Michel Chenilleau (Vue de la Sèvre).

Ce sont les premiers bains-douches niortais. Ils furent construit en 1804 entre deux bras de la Sèvre niortaise.

En juin 1837, M. Gatineau, boulanger, signale à la population niortaise, qu'il vient d'établir des Bains sur le cours d'eau appelé Petit-Moulin (Voir détails sur la photo vignette).

En 1843, les Bains Clerc s'installent sur un espace qui deviendra plus tard une usine de trieurs.

C'est à la fermeture des Bains Clerc que les Bains Juin ouvrent de l'autre côté des Vieux Ponts.

• Les Bains douches municipaux de la rue Basse, n'ouvriront au Public qu'en 1913...

Les propriétaires des Bains Juin dans le temps

• 24 novembre 1860 : Vente des Bains Juin par Monsieur Emile Lochon, ancien limonadier et directeur de Bains, et son épouse, Madame Ursule Lepois.

La vente est divisée en deux moitiés : entre Madame veuve Debureau et Monsieur Frédéric Rallet, propriétaire et banquier, et son épouse, Madame Louise Juin du Clouzy.

En 1864, les "Bains Juin" ouvraient exploités par M. Pichot.

En avril 1864, par le moyen d’une concession d’eau accordée par la ville, l’Établissement des Bains Juin est alimenté par l’eau du Vivier.

• En novembre 1870, on note : Mme Debureau-Juin, propriétaire de l’établissement en a repris la direction.

Outre les bains ordinaires et autres, on fait porter à domocile des Bains à vapeur.

On trouve à y louer une chaise à porteur...

• 26 juin 1889 : Vente des bains Juin par Madame Louise Debureau, veuve d’Adolphe Debureau (notaire aux Herbiers (85), aux époux Gatineau (François Gatineau et Maria Graffi).

1938, Lucien Thibaudeau et son épouse Louise (née Gatineau) âgés de 72 et 77 ans, propriétaire des Bains Juin célèbrent leurs 50 années de mariage.

• 1915 : Madame Louise Thibaudeau, de son nom de jeune fille Gatineau, reprend la gestion des bains Juin avec son mari Lucien Thibaudeau après le décès de son père François Gatineau. Avant les bains Juin, le couple Thibaudeau tinrent pendant de longues années une épicerie, place Chanzy.
• 1939 : Lucien Thibaudeau décède le 21 mars 1939. Louise Thibaudeau poursuit l’exploitation des Bains Juin avec son fils Louis.

Nous ne savons pas durant combien de temps Louise Thibaudeau continua la gestion des Bains Juin.

• En 1946, Gaston Pichot exploite les bains juin.

L'établissement de bains cessa son activité dans les années 50 pour devenir une maison d'habitation.

C'est Hildegarde Hasenauer (1922-2013), l'épouse Gaston Pichot, qui vend les Bâtiments.

La vente des Bains Juin en 1889

Les Bains Juin ont été acquis le 26 juin 1889 par les époux Gatineau pour la somme de 40 000 F dont 37 840 F applicables aux immeubles et 2186F aux meubles meublants et objets mobiliers soit :

« tous les meubles meublants se trouvant dans la dite maison & servant à l'exploitation de l'établissement de bains, consistant notamment en chaudières, pompes, conduits d'eau, baignoires, tables, chaises, canapés, appareils de chauffage, peignoirs, linges, serviettes. ».

Dessin de 1947 réalisé par Pierre Gandon à l'occasion du 20ème congrès National de la philatélie qui s’est tenu à Niort les 25 et 26 mai 1947.

Les meubles autres que ceux devant être considérés comme immeubles par destination sont :

• 40 chaises estimées 80 francs
• 24 tables estimées 72 francs
• 96 peignoirs estimés 144 francs
• 180 serviettes estimées 90 francs
• 32 baignoires estimées ensemble 1200 francs
• Le cheval et la voiture servant à porter les bains à domicile, estimés 300 francs
• Un canapé, un bureau et deux pendules, évalués 200 francs
• Un fauteuil, deux glaces et quarante rideaux évalués 100 francs

Total de l'évaluation des objets mobiliers : 2186 francs

Les acquéreurs eurent le droit de conserver à l'établissement le nom de « Bains Juin ».

Description du bâtiment au XIXème siècle

L'édifice est remarquable par sa partie antérieure en forme de tour qui abritait les machines. L'esthétique hispanisante de sa façade serait l'œuvre d'un architecte mexicain.

Au XIXème siècle, la maison formant l'Etablissement des Bains publics était composée :

• d'une cave voutée,
• de trois pièces servant de bûcher à la suite et au niveau de la cave,
• d'une galerie donnant sur la rivière,
• d'un rez de chaussée comprenant deux corridors dont l'un forme l'entrée des bains des hommes et l'autre celle des bains des femmes ;
• d’un salon d'attente,
• d’un autre salon,
• de plusieurs chambres de bains et autres appartements ;
• d'un premier étage comprenant corridor, salon, chambres de bains
• de greniers.

Portrait de Madame Maria Gatineau, propriétaire des Bains Juin fin du XIXème siècle

1938, Maria Gatineau née Graffi pose pour ses 95 ans..

Maria Graffi épouse Gatineau est née le 5 avril 1844 dans la rue Pelet.

En 1863, à l'âge de 19 ans, elle se marie.

En 1866, elle entre comme bonne aux établissements des Bains Juin.

En 1889, Madame Gatineau devient propriétaire des Bains Juin avec son mari et pendant 26 années durant, elle tint la gérance des "Bains Juin".

En mai 1916, M. François Gatineau, entrepreneur des Bains Publics aux Bains Juin, décède, il a 73 ans.

En juillet 1921, les bâtiment sont ouverts après une remise à neuf.

Jusqu’à l’âge de 98 ans Madame Gatineau continua d’exploiter les bains Juin aidée de sa fille, Louise Thibaudeau, et de ses petits-enfants.

Le 6 janvier 1942, elle décède à l’âge de 98 ans, elle était née le 5 avril 1944, elle était la doyenne des niortais.

Les Bains Juin sont remis à neuf.

Témoignage de Madame Gatineau, propriétaire des Bains Juin :

" Nous avons beaucoup travaillé, mon mari et moi. On ne connaissait point en ce temps-là la semaine de quarante heures. Nous arrivions pourtant à faire de bonnes journées, bien que le bain ne fût qu'à 50 centimes, la serviette à deux sous, le savon à trois, et le son à deux sous également. Mais levés dès quatre heures du matin, nous ne nous couchions qu'à 10 et 11 heures du soir. Mon mari, lui, s'occupait principalement des bains à domicile, et je vous assure qu'il en portait tous les matins..."

Notes de 1925

En 1925, dans une note sur la presse, l’Établissement prévient sa clientèle que les crues de la Sèvre n’ont aucune répercussion sur son fonctionnement.

L’Établissement est alimenté par les eaux de sources du Vivier et non en eau de rivière.

Avenir

Immeuble des "Bains Juin" après rénovation en 2018.

Un projet de transformation en hôtel a été à l'étude. Ce projet qui aurait permis de remettre en état un très bel immeuble à l'emplacement unique ne verra pas le jour.

Fin 2014, le projet de réhabilitation est lancé : 8 logements (T2 et T3) seront aménagés par la Compagnie Immobilière de Restauration et le cabinet d'architecture Ixhos de Bordeaux.

Après trois années de travaux (2015 / 2018), les anciens Bains Juin retrouvent, en 2018, une seconde jeunesse avec la création de huit logements neufs de standing.

L’immeuble les "Bains Juin" abrite en 2018 cinq T2 et trois T3. (Voir photo). 

Sources

• Le Mémorial de l'Ouest 1864, 1870, 1921, 1925, 1937, 1843, 1942.
• Article de journal à Niort (Deux-Sèvres) en février 1941 : A la recherche de la doyenne ?
• L'Ouest Eclair à Niort (Deux-Sèvres) le 16 mai 1938
• La Dépêche du Centre à Niort (Deux-Sèvres) le 10 janvier 1942
• Archives familiales
• Avec le témoignage et les photos des personnages de Monsieur J-M Thibaudeau, descendant de propriétaire des Bains Juin.
• Archives 79
• Modifications : Jean-Michel Dallet