SAUQUET Jean-Baptiste dit le Père Javelot (Niort) : Différence entre versions
De WikiNiort
| (21 révisions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées) | |||
| Ligne 8 : | Ligne 8 : | ||
[[Fichier: Tableau Javelot Pauvre.jpg |300px|right|thumb|Dessin représentant : Un groupe de pauvres accueillis par ''Le Père Javelot''.]] | [[Fichier: Tableau Javelot Pauvre.jpg |300px|right|thumb|Dessin représentant : Un groupe de pauvres accueillis par ''Le Père Javelot''.]] | ||
[[Fichier: Tableau Javelot Prix.jpg |300px|right|thumb|Dessin représentant : ''Le Père Javelot'' recevant son prix de la main du Préfet en compagnie de sa fille Marie, coiffée de la [[Grisette (Ancienne coiffe niortaise)|Grisette]], de ses deux fils, de son petit-fils et du Maire de Niort.]] | [[Fichier: Tableau Javelot Prix.jpg |300px|right|thumb|Dessin représentant : ''Le Père Javelot'' recevant son prix de la main du Préfet en compagnie de sa fille Marie, coiffée de la [[Grisette (Ancienne coiffe niortaise)|Grisette]], de ses deux fils, de son petit-fils et du Maire de Niort.]] | ||
| − | + | [[Fichier: 1838 Sauquet Javelot.jpg|300px|right|thumb|Nécrologie du " ''Mémorial de l'Ouest'' " (1838).]] | |
==Biographie de Jean-Baptiste Sauquet dit le père Javelot== | ==Biographie de Jean-Baptiste Sauquet dit le père Javelot== | ||
| − | '''Philippe | + | '''Philippe Jean-Baptiste Sauquet naquit à Niort, le 19 juin 1763.''' |
:Son père, Jean Sauquet est jardinier et sa mère est Marie Arbouin. | :Son père, Jean Sauquet est jardinier et sa mère est Marie Arbouin. | ||
:Jean-Baptiste Sauquet ne connut pas sa mère qui décède quand il n'était âgé que de trois ans. | :Jean-Baptiste Sauquet ne connut pas sa mère qui décède quand il n'était âgé que de trois ans. | ||
| − | :Il n' | + | :Il n'avait pas douze ans, lorsqu'il perdit son père, le 28 mai 1775, âgé de 64 ans. |
:L'orphelin trouva asile chez son beau-frère Pierre Massé pendant 5 ans. | :L'orphelin trouva asile chez son beau-frère Pierre Massé pendant 5 ans. | ||
:Le 2 septembre 1783, Jean-Baptiste Sauquet épouse Marie Delezay à Niort, fille de jardinier. | :Le 2 septembre 1783, Jean-Baptiste Sauquet épouse Marie Delezay à Niort, fille de jardinier. | ||
:Ils eurent 7 enfants, trois garçons et quatre filles, dont Marie l’aînée et deux de ses frères qui étaient sourds et muets. | :Ils eurent 7 enfants, trois garçons et quatre filles, dont Marie l’aînée et deux de ses frères qui étaient sourds et muets. | ||
:Marie Delezay décède le 2 août 1824. | :Marie Delezay décède le 2 août 1824. | ||
| − | |||
==Pourquoi : Le père Javelot ?== | ==Pourquoi : Le père Javelot ?== | ||
| − | '''Certains hivers de la fin du | + | '''Certains hivers de la fin du XVIIIe siècle, des missionnaires de l'ordre de Saint-Laurent (1) vinrent prêcher à Niort.''' |
:Les bons pères étaient éloquents. On se pressait pour les entendre. | :Les bons pères étaient éloquents. On se pressait pour les entendre. | ||
| − | : | + | :L'un d’entre eux, le Père Javelot '''(2)''', avait surtout le don d'émouvoir son auditoire. Ses paroles n’étaient qu’amour des pauvres... |
:Jean-Baptiste Sauquet fut particulièrement sensible au propos du Père Javelot. | :Jean-Baptiste Sauquet fut particulièrement sensible au propos du Père Javelot. | ||
'''Son action à secourir et aider les plus pauvres qu’il mis en œuvre, lui valurent d’être surnommé : Père Javelot en souvenir du prêcheur qui portait ce nom.''' | '''Son action à secourir et aider les plus pauvres qu’il mis en œuvre, lui valurent d’être surnommé : Père Javelot en souvenir du prêcheur qui portait ce nom.''' | ||
| − | ::'''(1)''' L'ordre de Saint-Laurent | + | ::'''(1)''' L'ordre des Missionnaires du Saint-Esprit de Saint-Laurent-sur-Sèvre est fondé par Louis-Marie Grignon de Montfort (1673-1716) en 1705. |
| − | + | ::'''(2)''' Le père Jacques Javeleau ou Javelot est né à Bauget dans le Maine et Loire le 28 avril 1713, son père était " serger " ( tisserand). | |
| + | ::Le Père Jacques Javelot décède le 20 septembre 1797 à Saint-Sulpice dans la Mayenne. | ||
| + | ::'''Le Père Jacques Javelot a passé 57 années chez les Missionnaires'''. | ||
| + | ::Sur son acte de décès est noté : " '''''Jacques Javelot, aveugle, pauvre, de naissance de Baugé en Anjou, âgé de 84 ans''''' ". | ||
==Jean-Baptiste Sauquet, jardinier== | ==Jean-Baptiste Sauquet, jardinier== | ||
| − | '''Jean-Baptiste Sauquet, fils de jardinier devint jardinier lui-même, il chercha dès son jeune âge à s'instruire dans son métier et à instruire ses voisins.''' | + | '''Jean-Baptiste Sauquet, fils de jardinier, il devint jardinier lui-même, il chercha dès son jeune âge à s'instruire dans son métier et à instruire ses voisins.''' |
:Ses parents, jardiniers aisés et généreux, cultivaient quelques lopins de terre au pied des murs de la ville de Niort (voir photo), la surface des parcelles était d’environ 10 hectares. | :Ses parents, jardiniers aisés et généreux, cultivaient quelques lopins de terre au pied des murs de la ville de Niort (voir photo), la surface des parcelles était d’environ 10 hectares. | ||
:Ce lieu, un tant soit peu marécageux, près de la source « ''Bouillounousse'' » où venait de s'ouvrir la nouvelle route de Paris, était à cette époque, à cent pas des [[Fortifications médiévales de la ville|remparts]], en pleine campagne. | :Ce lieu, un tant soit peu marécageux, près de la source « ''Bouillounousse'' » où venait de s'ouvrir la nouvelle route de Paris, était à cette époque, à cent pas des [[Fortifications médiévales de la ville|remparts]], en pleine campagne. | ||
| Ligne 35 : | Ligne 37 : | ||
:Jean-Baptiste Sauquet, jardinier-cultivateur employait un nombre important de jardiniers. | :Jean-Baptiste Sauquet, jardinier-cultivateur employait un nombre important de jardiniers. | ||
==Fondation d’un Asile== | ==Fondation d’un Asile== | ||
| − | '''En 1780, après avoir | + | '''En 1780, après avoir vécu pendant cinq ans chez Pierre Massé, son beau frère, Jean-Baptiste Sauquet s’installa en bas de l’Avenue de Paris, pour continuer l’œuvre de son père.''' |
:Très modeste et charitable, il fonda chez lui un asile pour les voyageurs pauvres, où il recevait jusqu’à quinze à vingt pauvres par jour. | :Très modeste et charitable, il fonda chez lui un asile pour les voyageurs pauvres, où il recevait jusqu’à quinze à vingt pauvres par jour. | ||
:Les voyageurs pauvres n’étaient admis que s’il possédait un passeport et ne pouvait séjourner que trois jours. | :Les voyageurs pauvres n’étaient admis que s’il possédait un passeport et ne pouvait séjourner que trois jours. | ||
:Il aménageait des lits dans tous les bâtiments, en ne gardant pour sa famille que le minimum. | :Il aménageait des lits dans tous les bâtiments, en ne gardant pour sa famille que le minimum. | ||
:Lorsque les voyageurs étaient malades, il les faisait admettre à [[Filles de la Sagesse au Centre Hospitalier de Niort de 1729 à 1977|l’Hospice]]. | :Lorsque les voyageurs étaient malades, il les faisait admettre à [[Filles de la Sagesse au Centre Hospitalier de Niort de 1729 à 1977|l’Hospice]]. | ||
| − | :C’est surtout pendant l’hiver qu’il | + | :C’est surtout pendant l’hiver qu’il redoublait ses soins et ses largesses... |
:En 1783, après son mariage, il fut rejoint par son épouse, Marie Delezay qui l’aida pendant 40 ans. | :En 1783, après son mariage, il fut rejoint par son épouse, Marie Delezay qui l’aida pendant 40 ans. | ||
| − | :En 1824, au décès de Marie Delezay, sa fille Marie prit la direction de la maison, ainsi que les deux de ses fils sourds et muets. | + | :En 1824, au décès de Marie Delezay, sa fille Marie (1787-1846) prit la direction de la maison, ainsi que les deux de ses fils sourds et muets. |
==Jean-Baptiste Sauquet dit le père Javelot récompensé par l’Académie== | ==Jean-Baptiste Sauquet dit le père Javelot récompensé par l’Académie== | ||
'''Le 27 août 1835, Léon Thiessé, préfet des Deux-Sèvres porta la conduite de Sauquet-Javelot à la connaissance de l'Académie française chargée de décerner le prix de vertu appelé le prix Montyon.''' | '''Le 27 août 1835, Léon Thiessé, préfet des Deux-Sèvres porta la conduite de Sauquet-Javelot à la connaissance de l'Académie française chargée de décerner le prix de vertu appelé le prix Montyon.''' | ||
:On s'avisa enfin, en haut lieu, qu’une telle constance dans le bien méritait une récompense. | :On s'avisa enfin, en haut lieu, qu’une telle constance dans le bien méritait une récompense. | ||
| − | :L'enquête fut conduite avec toute la circonspection possible pour éviter que l’intéressé n'en fût instruit et ne | + | :L'enquête fut conduite avec toute la circonspection possible pour éviter que l’intéressé n'en fût instruit et ne mit obstacle au projet. |
:Le maire de Niort, Jacques-Pierre Pougnet, plaida la cause de la vertu ignorée, et traça dans ses lettres un touchant tableau de cette existence patriarcale, vouée au bien... | :Le maire de Niort, Jacques-Pierre Pougnet, plaida la cause de la vertu ignorée, et traça dans ses lettres un touchant tableau de cette existence patriarcale, vouée au bien... | ||
'''En 1935, l’Académie Française lui décerna un prix de 8000 francs.''' | '''En 1935, l’Académie Française lui décerna un prix de 8000 francs.''' | ||
:Jean-Baptiste Sauquet, dit le père Javelot, décède le 10 avril 1838, âgé de 75 ans, route de Paris à Niort. | :Jean-Baptiste Sauquet, dit le père Javelot, décède le 10 avril 1838, âgé de 75 ans, route de Paris à Niort. | ||
| + | ==Feuilleton de 1846== | ||
| + | Huit ans après le disparition de Jean-Baptiste Sauquet, dit le père Javelot, le " ''Mémorial de l'Ouest'' " de 1846 publie un feuilleton. | ||
| + | :Ce feuilleton reprend, entre autre, des échanges entre le Père Javelot et le narrateur. | ||
| + | *'''Ce document est consultable au lien annexe ci contre : [https://www.cjoint.com/doc/22_07/LGrjyxc4EaE_Sauquet-Javelot-MO-feuilleton-1846.pdf Feuilleton 1846.]''' | ||
| + | [[Fichier:1903 Inauguration.jpg|300px|right|thumb|Extrait presse (Inauguration du 2 août 1903).]] | ||
==Bas-Relief sur façade Avenue de Paris== | ==Bas-Relief sur façade Avenue de Paris== | ||
| − | En 1903, le conseil municipal désire honorer la maison, sans doute reconstruite, avenue de Paris au N° 58. | + | :En janvier 1901, une souscription est ouverte pour l'exécution d'un bas-relief à la mémoire du philanthrope Sauquet-Javelot. |
| + | '''En 1903, le conseil municipal désire honorer la maison, sans doute reconstruite, avenue de Paris au N° 58.''' | ||
:Un Bas-Relief commémoratif est posé sur la façade (Voir photo) à l’emplacement où Jean-Baptiste Sauquet dit le père Javelot vécut pendant 58 ans, de 1780 à 1838. | :Un Bas-Relief commémoratif est posé sur la façade (Voir photo) à l’emplacement où Jean-Baptiste Sauquet dit le père Javelot vécut pendant 58 ans, de 1780 à 1838. | ||
| − | :Le dessin de ce Bas-Relief, est | + | :Le dessin de ce Bas-Relief, est réalisé par l’architecte Arthur Bounault. |
| − | '''Ce Bas-Relief, financé par souscription, est l’œuvre | + | '''Ce Bas-Relief, financé par souscription, est l’œuvre du Sculpteur Louis Alphonse Pairault (3), il est réalisé en 1903.''' |
| − | ::'''( | + | |
| + | '''Cette sculpture représente :''' | ||
| + | :- Partie haute : Le buste de Sauquet-Javelot dans un médaillon, | ||
| + | :- À gauche dans l'encadrement : La scène de charité on voit le père et sa fille Marie distribuant de la nourriture aux affamés. | ||
| + | :- À droite dans l'encadrement : Des pauvres se réchauffent dans le foyer hospitalier du père Sauquet-Javelot. | ||
| + | |||
| + | :'''L'inauguration''' a eut lieu le 2 août 1903 au 58, de l'Avenue de Paris en précense des notables et de plusieurs milliers de Niortais. | ||
| + | ::'''(3)''' Louis Alphonse Pairault a épousé le 16 février 1870 à Niort Suzanne Agathe Sauquet, arrière petite fille Jean-Baptiste Sauquet dit le père Javelot. | ||
==Rue Sauquet-Javelot== | ==Rue Sauquet-Javelot== | ||
| − | Le 27 | + | '''Le 27 juillet 1887, le Conseil municipal de Niort propose de donner à une rue de Niort le nom de Sauquet-Javelot.''' |
| − | :Cette rue part de l’Avenue de Paris, face à la rue de Souché et rejoint la rue de la Burgonce. | + | :Cette rue part de l’Avenue de Paris, face à la rue de Souché et rejoint la [[Burgonce (rue de la)|rue de la Burgonce (ou Bourgonce)]]. |
==Sources== | ==Sources== | ||
:*Mémoires de la Société de Statistiques des Deux-Sèvres (1840 / 1841) | :*Mémoires de la Société de Statistiques des Deux-Sèvres (1840 / 1841) | ||
:*Sauquet-Javelot, le Père des pauvres. (Henri Clouzot 1903). | :*Sauquet-Javelot, le Père des pauvres. (Henri Clouzot 1903). | ||
| − | :* Les dessins du père Javelot ont été réalisés par : Jules Lucien Giraudeau-Laurent, M. Lucas, Charles Jean Escudier. | + | :*Les dessins du père Javelot ont été réalisés par : Jules Lucien Giraudeau-Laurent, M. Lucas, Charles Jean Escudier. |
| − | :*Archives 79. | + | :*" ''Mémorial de l'Ouest'' " (1838, 1846, 1903). |
| − | :* | + | :*Archives 79, 49, 53. |
| + | :*'''P. Olivier Maire smm (Olivier Maire, prêtre de 60 ans, a été assassiné le lundi 9 août 2021 à Saint-Laurent-sur-Sèvre)''' pour nos échanges sur le père Javelot. | ||
| + | :*Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet. | ||
Version actuelle en date du 16 décembre 2024 à 17:46
Article en construction : février 2020
Dessin représentant : Le Père Javelot recevant son prix de la main du Préfet en compagnie de sa fille Marie, coiffée de la Grisette, de ses deux fils, de son petit-fils et du Maire de Niort.
Sommaire
- 1 Biographie de Jean-Baptiste Sauquet dit le père Javelot
- 2 Pourquoi : Le père Javelot ?
- 3 Jean-Baptiste Sauquet, jardinier
- 4 Fondation d’un Asile
- 5 Jean-Baptiste Sauquet dit le père Javelot récompensé par l’Académie
- 6 Feuilleton de 1846
- 7 Bas-Relief sur façade Avenue de Paris
- 8 Rue Sauquet-Javelot
- 9 Sources
Biographie de Jean-Baptiste Sauquet dit le père Javelot
Philippe Jean-Baptiste Sauquet naquit à Niort, le 19 juin 1763.
- Son père, Jean Sauquet est jardinier et sa mère est Marie Arbouin.
- Jean-Baptiste Sauquet ne connut pas sa mère qui décède quand il n'était âgé que de trois ans.
- Il n'avait pas douze ans, lorsqu'il perdit son père, le 28 mai 1775, âgé de 64 ans.
- L'orphelin trouva asile chez son beau-frère Pierre Massé pendant 5 ans.
- Le 2 septembre 1783, Jean-Baptiste Sauquet épouse Marie Delezay à Niort, fille de jardinier.
- Ils eurent 7 enfants, trois garçons et quatre filles, dont Marie l’aînée et deux de ses frères qui étaient sourds et muets.
- Marie Delezay décède le 2 août 1824.
Pourquoi : Le père Javelot ?
Certains hivers de la fin du XVIIIe siècle, des missionnaires de l'ordre de Saint-Laurent (1) vinrent prêcher à Niort.
- Les bons pères étaient éloquents. On se pressait pour les entendre.
- L'un d’entre eux, le Père Javelot (2), avait surtout le don d'émouvoir son auditoire. Ses paroles n’étaient qu’amour des pauvres...
- Jean-Baptiste Sauquet fut particulièrement sensible au propos du Père Javelot.
Son action à secourir et aider les plus pauvres qu’il mis en œuvre, lui valurent d’être surnommé : Père Javelot en souvenir du prêcheur qui portait ce nom.
- (1) L'ordre des Missionnaires du Saint-Esprit de Saint-Laurent-sur-Sèvre est fondé par Louis-Marie Grignon de Montfort (1673-1716) en 1705.
- (2) Le père Jacques Javeleau ou Javelot est né à Bauget dans le Maine et Loire le 28 avril 1713, son père était " serger " ( tisserand).
- Le Père Jacques Javelot décède le 20 septembre 1797 à Saint-Sulpice dans la Mayenne.
- Le Père Jacques Javelot a passé 57 années chez les Missionnaires.
- Sur son acte de décès est noté : " Jacques Javelot, aveugle, pauvre, de naissance de Baugé en Anjou, âgé de 84 ans ".
Jean-Baptiste Sauquet, jardinier
Jean-Baptiste Sauquet, fils de jardinier, il devint jardinier lui-même, il chercha dès son jeune âge à s'instruire dans son métier et à instruire ses voisins.
- Ses parents, jardiniers aisés et généreux, cultivaient quelques lopins de terre au pied des murs de la ville de Niort (voir photo), la surface des parcelles était d’environ 10 hectares.
- Ce lieu, un tant soit peu marécageux, près de la source « Bouillounousse » où venait de s'ouvrir la nouvelle route de Paris, était à cette époque, à cent pas des remparts, en pleine campagne.
- Au milieu de vignes, de « treillots » (Vignes plantées en espaliers), de prés, de jardins maraîchers s'élevaient des petites borderies, des maisons de jardiniers ou d’artisans, où les bourgeois de Niort venaient passer leur dimanche et se délasser des fatigues du négoce...
- Chacune de ces minces colonies agricoles avait un nom, transmis jusqu’à nous dans les appellations de nos rues ou de nos chemins : Tartifume, Paradis, Belle-Lune, le Colombier, et, plus loin, la Pinaudière qui venait tout juste de disparaître pour agrandir la belle place de la Brèche...
- Jean-Baptiste Sauquet, jardinier-cultivateur employait un nombre important de jardiniers.
Fondation d’un Asile
En 1780, après avoir vécu pendant cinq ans chez Pierre Massé, son beau frère, Jean-Baptiste Sauquet s’installa en bas de l’Avenue de Paris, pour continuer l’œuvre de son père.
- Très modeste et charitable, il fonda chez lui un asile pour les voyageurs pauvres, où il recevait jusqu’à quinze à vingt pauvres par jour.
- Les voyageurs pauvres n’étaient admis que s’il possédait un passeport et ne pouvait séjourner que trois jours.
- Il aménageait des lits dans tous les bâtiments, en ne gardant pour sa famille que le minimum.
- Lorsque les voyageurs étaient malades, il les faisait admettre à l’Hospice.
- C’est surtout pendant l’hiver qu’il redoublait ses soins et ses largesses...
- En 1783, après son mariage, il fut rejoint par son épouse, Marie Delezay qui l’aida pendant 40 ans.
- En 1824, au décès de Marie Delezay, sa fille Marie (1787-1846) prit la direction de la maison, ainsi que les deux de ses fils sourds et muets.
Jean-Baptiste Sauquet dit le père Javelot récompensé par l’Académie
Le 27 août 1835, Léon Thiessé, préfet des Deux-Sèvres porta la conduite de Sauquet-Javelot à la connaissance de l'Académie française chargée de décerner le prix de vertu appelé le prix Montyon.
- On s'avisa enfin, en haut lieu, qu’une telle constance dans le bien méritait une récompense.
- L'enquête fut conduite avec toute la circonspection possible pour éviter que l’intéressé n'en fût instruit et ne mit obstacle au projet.
- Le maire de Niort, Jacques-Pierre Pougnet, plaida la cause de la vertu ignorée, et traça dans ses lettres un touchant tableau de cette existence patriarcale, vouée au bien...
En 1935, l’Académie Française lui décerna un prix de 8000 francs.
- Jean-Baptiste Sauquet, dit le père Javelot, décède le 10 avril 1838, âgé de 75 ans, route de Paris à Niort.
Feuilleton de 1846
Huit ans après le disparition de Jean-Baptiste Sauquet, dit le père Javelot, le " Mémorial de l'Ouest " de 1846 publie un feuilleton.
- Ce feuilleton reprend, entre autre, des échanges entre le Père Javelot et le narrateur.
- Ce document est consultable au lien annexe ci contre : Feuilleton 1846.
Bas-Relief sur façade Avenue de Paris
- En janvier 1901, une souscription est ouverte pour l'exécution d'un bas-relief à la mémoire du philanthrope Sauquet-Javelot.
En 1903, le conseil municipal désire honorer la maison, sans doute reconstruite, avenue de Paris au N° 58.
- Un Bas-Relief commémoratif est posé sur la façade (Voir photo) à l’emplacement où Jean-Baptiste Sauquet dit le père Javelot vécut pendant 58 ans, de 1780 à 1838.
- Le dessin de ce Bas-Relief, est réalisé par l’architecte Arthur Bounault.
Ce Bas-Relief, financé par souscription, est l’œuvre du Sculpteur Louis Alphonse Pairault (3), il est réalisé en 1903.
Cette sculpture représente :
- - Partie haute : Le buste de Sauquet-Javelot dans un médaillon,
- - À gauche dans l'encadrement : La scène de charité on voit le père et sa fille Marie distribuant de la nourriture aux affamés.
- - À droite dans l'encadrement : Des pauvres se réchauffent dans le foyer hospitalier du père Sauquet-Javelot.
- L'inauguration a eut lieu le 2 août 1903 au 58, de l'Avenue de Paris en précense des notables et de plusieurs milliers de Niortais.
- (3) Louis Alphonse Pairault a épousé le 16 février 1870 à Niort Suzanne Agathe Sauquet, arrière petite fille Jean-Baptiste Sauquet dit le père Javelot.
Rue Sauquet-Javelot
Le 27 juillet 1887, le Conseil municipal de Niort propose de donner à une rue de Niort le nom de Sauquet-Javelot.
- Cette rue part de l’Avenue de Paris, face à la rue de Souché et rejoint la rue de la Burgonce (ou Bourgonce).
Sources
- Mémoires de la Société de Statistiques des Deux-Sèvres (1840 / 1841)
- Sauquet-Javelot, le Père des pauvres. (Henri Clouzot 1903).
- Les dessins du père Javelot ont été réalisés par : Jules Lucien Giraudeau-Laurent, M. Lucas, Charles Jean Escudier.
- " Mémorial de l'Ouest " (1838, 1846, 1903).
- Archives 79, 49, 53.
- P. Olivier Maire smm (Olivier Maire, prêtre de 60 ans, a été assassiné le lundi 9 août 2021 à Saint-Laurent-sur-Sèvre) pour nos échanges sur le père Javelot.
- Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.
