Je me souviens Ste Pezenne en 1925 : Différence entre versions
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Version actuelle en date du 17 février 2014 à 13:58
"Je me souviens".
Année 1925 - Jean Prunier habitant à Girassac
Voici en quelques lignes la vie de mon village dans mon enfance.
Aucun moyen de transport autre que le char à bancs attelé d’un cheval qui servait en même temps pour le travail. Mes parents allaient au marché toutes les semaines, vendre leurs produits de la ferme. Avec cet argent, ma mère achetait de quoi nous vêtir. Elle n’oubliait jamais de nous apporter une petite gâterie que l’on appréciait.
Puis venaient les périodes d’hiver, lorsque le village avait rentré sa récolte, je me souviens d’avoir passé des veillées, tous réunis, à effeuiller des « garouilles » (maïs), soirées qui se passaient gaiement. Tout le monde avait une histoire drôle à raconter, ce qui favorisait que la soirée passait vite, tout en travaillant. Les sorties se faisaient rares car nous étions à l’écart de tous les bourgs (St-Rémy, St-Liguaire, Ste-Pezenne). Ce qui nous réunissait bien souvent, c’était la cuisine au cochon avec toute la famille et les amis qui venaient manger la tête au cochon et les boudins, ce qui provoquait des rencontres entre jeunes et anciens et tout le monde appréciait.
Pas facile pour aller à l’école. On ne commençait pas avant six ans, nous allions à pied, distance de quatre kilomètres. Nous étions vraiment défavorisés à côté de nos copains qui vivaient dans le bourg, car il fallait partir à tous les temps. L’hiver c’était pénible. Bien souvent chaussés de galoches qui nous blessaient avec des engelures. En arrivant, nous trouvions la classe non chauffée car en général, les élèves étaient de corvée pour garnir le poêle.
Puis vint le temps où nous commencions à sortir. Les parents nous achetaient une bicyclette pour pouvoir sortir en balade autour de chez nous. On aimait partir en bande entre copains. Bien souvent les filles venaient au bal le soir, accompagnées de leur mère. Puis vint la guerre qui bouleversa tout ça. Bien des familles se trouvaient dans la peine et l’inquiétude. Privations de toute nature : on sortait un peu en cachette, on se distrayait comme on pouvait, on se retrouvait en petites bandes pour organiser un petit bal dans un grenier, à l’écart du bourg.
Vint la fin de cette terrible guerre, puis peu d’années après, le modernisme est arrivé à une vitesse galopante sur tout point de vue.
Mais, sommes-nous plus heureux que dans notre bon vieux temps ?