Madame de Maintenon : Différence entre versions
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==Biographie simplifiée== | ==Biographie simplifiée== | ||
− | {{w|Madame de Maintenon}} , était la fille de [[Chapelle de l’ancien Château de Surimeau|Constant d'Aubigné]], et petite fille [[Chapelle de l’ancien Château de Surimeau|d'Agrippa d'Aubigné]], célèbre poète et ami d'{{w|Henri IV}}. | + | :{{w|Madame de Maintenon}} , était la fille de [[Chapelle de l’ancien Château de Surimeau|Constant d'Aubigné]], et petite-fille [[Chapelle de l’ancien Château de Surimeau|d'Agrippa d'Aubigné]], célèbre poète et ami d'{{w|Henri IV}}. |
− | + | :Aristocrate française et épouse secrète de Louis XIV, Madame de Maintenon laisse l’image d’une femme sage et mystérieuse, qui aurait eu une grande influence sur le roi. | |
− | Aristocrate française et épouse secrète de Louis XIV, Madame de Maintenon laisse l’image d’une femme sage et mystérieuse, qui aurait eu une grande influence sur le roi. | + | '''Françoise d'Aubigné est née le 27 novembre 1635 à la prison de Niort. Ce lieu de sa naissance, le plus probable, est l'ancien Palais Royal, voir article : [[Chaumont (Ancien Hôtel)]].''' |
− | + | :En 1845, lors de la vente de la maison de " Candie " '''(1)''', située rue Victor Hugo (Voir photo), on admettait que la maison natale de Mme de Maintenon était celle-ci. | |
− | + | :Elle passe sa petite enfance près de sa tante Madame de Louise Arthémise Villette (1584-1663), sœur de son père, au château de Mursay '''(Voir Chapitre suivant)''' près de Niort. | |
− | + | :Élevée dans la foi calviniste, elle vit une enfance mouvementée marquée par six années passées en Martinique, où son père est nommé gouverneur de Marie-Galante, séjour qui lui vaudra le surnom de " ''Belle Indienne'' ", donné par le Chevalier de Méré. | |
− | En 1845, lors de la vente de la maison de " Candie ", située rue Victor Hugo (Voir photo), on admettait que la maison natale de Mme de Maintenon était celle-ci. | + | :À la mort de son père, elle est recueillie par sa marraine, Mme de Neuillant, qui la place immédiatement chez les {{w|Ursulines}} afin qu'elle soit convertie au catholicisme (1649), tout d'abord au couvent des Ursulines de Niort contre son gré, puis à Paris chez les Ursulines de la rue St Jacques. |
− | + | :En avril 1652, à l'âge de seize ans, elle épouse le paralytique poète {{w|Paul Scarron}} de quarante-deux ans son aîné, protégé de Mme de Neuillant à qui elle répondit lors de cette offre inattendue pour une jeune fille sans dot " ''J'aime mieux l'épouser qu'un couvent''." | |
− | Elle passe sa petite enfance près de sa tante Madame de Villette, au château de Mursay près de Niort. | + | :À vingt-cinq ans, en 1660, elle devient veuve, et si Scarron lui a inculqué une grande culture, il la laisse sans le sou. |
− | + | :Grâce à cette union, elle côtoie les intellectuels de l’époque, tels que {{w|Madame de Sévigné}} et {{w|Madame de La Fayette}}. | |
− | Élevée dans la foi calviniste, elle vit une enfance mouvementée marquée par six années passées en Martinique, où son père est nommé gouverneur de Marie-Galante, séjour qui lui vaudra le surnom de " ''Belle Indienne'' ". | + | :Elle est nommée gouvernante des enfants illégitimes du roi et de {{w|Madame de Montespan}} en 1669 à la naissance d'une première fille. |
− | + | :Un second enfant arrive en 1670, peu après le décès du premier. Elle réapparaît à la cour en 1673 lors de la légitimation des bâtards royaux. | |
− | À la mort de son père, elle est recueillie par sa marraine, Mme de Neuillant, qui la place immédiatement chez les {{w|Ursulines}} afin qu'elle soit convertie au catholicisme (1649), tout d'abord au couvent des Ursulines de Niort contre son gré, puis à Paris chez les Ursulines de la rue St Jacques. | + | :Le 27 décembre 1674, elle achète pour 150 000 livres, avec l'argent de sa revente, le château et le titre de Marquise de Maintenon à Françoise d’Angennes. |
− | + | :Les traces écrites de sa véritable relation avec le roi la font remonter à 1675, même s'ils se sont rencontrés dès 1669. | |
− | En avril 1652, à l'âge de seize ans, elle épouse le paralytique poète {{w|Paul Scarron}} de quarante-deux ans son aîné, protégé de Mme de Neuillant à qui elle répondit lors de cette offre inattendue pour une jeune fille sans dot " ''J'aime mieux l'épouser qu'un couvent''." | + | '''D’ailleurs, Louis XIV écrivit dans son journal :''' |
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− | Grâce à cette union, elle côtoie les intellectuels de l’époque, tels que {{w|Madame de Sévigné}} et {{w|Madame de La Fayette}}. | ||
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− | Elle est nommée gouvernante des enfants illégitimes du roi et de {{w|Madame de Montespan}} en 1669 à la naissance d'une première fille. | ||
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− | Un second enfant arrive en 1670, peu après le décès du premier. Elle réapparaît à la cour en 1673 lors de la légitimation des bâtards royaux. | ||
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− | Le 27 décembre 1674, elle achète pour 150 000 livres, avec l'argent de sa revente, le château et le titre de Marquise de Maintenon à Françoise d’Angennes. | ||
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− | Les traces écrites de sa véritable relation avec le roi la font remonter à 1675, même s'ils se sont rencontrés dès 1669. | ||
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− | D’ailleurs, Louis XIV écrivit dans son journal : | ||
::« ''Il y a quelques jours, un gentilhomme de gris vêtu, peut-être un prince errant incognito, entreprit durant la nuit une nymphe égarée dans le parc de Saint-Germain. Il savoit le nom de cette nymphe, qu’elle étoit belle, bonne, pleine d’esprit mais sage. La nymphe cependant se laissa faire et ne lui refusa aucune faveur. Cette nymphe ressemblait à s’y méprendre à Mme Sc. ; et je crois deviner qui étoit le prince vêtu de gris. Ce prince est comme moi, il déteste les femmes légères, il honnit les prudes, il aime les sages ».'' | ::« ''Il y a quelques jours, un gentilhomme de gris vêtu, peut-être un prince errant incognito, entreprit durant la nuit une nymphe égarée dans le parc de Saint-Germain. Il savoit le nom de cette nymphe, qu’elle étoit belle, bonne, pleine d’esprit mais sage. La nymphe cependant se laissa faire et ne lui refusa aucune faveur. Cette nymphe ressemblait à s’y méprendre à Mme Sc. ; et je crois deviner qui étoit le prince vêtu de gris. Ce prince est comme moi, il déteste les femmes légères, il honnit les prudes, il aime les sages ».'' | ||
− | + | :Sa faveur commença à se déclarer lorsque, en 1675, le roi la nomma « ''Madame de Maintenon'' » balayant ainsi le vieux poète Scarron. | |
− | Sa faveur commença à se déclarer lorsque, en 1675, le roi la nomma « Madame de Maintenon » balayant ainsi le vieux poète Scarron. | + | :Par la suite tout s'accélère, sa faveur grandit, elle forme avec le roi le vrai couple parental des bâtards dont le duc du Maine. |
− | + | :Le couple se marie en secret après la mort de la reine, {{w|Marie-Thérèse d'Autriche}}, en 1683, le roi épouse Mme de Maintenon dans la nuit du 9 au 10 octobre 1683. | |
− | Par la suite tout s'accélère, sa faveur grandit, elle forme avec le roi le vrai couple parental des bâtards dont le duc du Maine. | + | :Ce mariage reste secret mais le doute plane sur la cour, Madame de Maintenon, reine discrète mais à la morale sans faille, aurait eu une grande influence sur le roi. |
− | + | :Certains historiens s’interrogent même sur le rôle qu’elle aurait joué dans la révocation de l’édit de Nantes. | |
− | Le couple se marie en secret après la mort de la reine, {{w|Marie-Thérèse d'Autriche}}, en 1683, le roi épouse Mme de Maintenon dans la nuit du 9 au 10 octobre 1683. | + | :Femme sage et pieuse qui ne manque pas d’esprit, elle fait planer sur la cour une ère de dévotion et de rigueur. |
− | + | :Les historiens se sont beaucoup interrogés et s'interrogent encore sur le rôle réel joué par Mme de Maintenon. | |
− | Ce mariage reste secret mais le doute plane sur la cour, Madame de Maintenon, reine discrète mais à la morale sans faille, aurait eu une grande influence sur le roi. | + | :Elle fut accusée de tous les maux, révocation de l'Edit de Nantes, par exemple, dont nous savons qu'elle ne fut en aucun cas responsable. |
− | + | :Il convient de modérer son influence auprès du roi, même si sa présence a pu jouer parfois un rôle non négligeable. | |
− | Certains historiens s’interrogent même sur le rôle qu’elle aurait joué dans la révocation de l’édit de Nantes. | + | :Le roi crée pour elle Saint Cyr, maison d'éducation des jeunes filles nobles pauvres en 1686, lieu où elle se retirera à la mort de son mari en 1715 et y mourra le 15 avril 1719. |
− | + | ::'''(1)''' Cette ancienne auberge prit le nom de Candie, nom ancien de l’île de Crête, après la Guerre de Candie sous les ordres de Louis XIV. | |
− | Femme sage et pieuse qui ne manque pas d’esprit, elle fait planer sur la cour une ère de dévotion et de rigueur. | + | :: Philippe de Montaut-Bénac, duc de Navailles (1619-1684) était le Commandant en chef, Candie capitula le 6 septembre 1669. |
− | + | :: Le duc de Navailles fut gouverneur de Niort, il a épousé, en 1651, Suzanne de Baudéan-Parabère de Neuillan, fille du Gouverneur de Niort. | |
− | Les historiens se sont beaucoup interrogés et s'interrogent encore sur le rôle réel joué par Mme de Maintenon. | + | [[Fichier:MURSAY XXe.jpg|250px|right|thumb|Photo du Château de Mursay vers 1920, illustrée par une jeune femme coiffée de la [[Grisette (Ancienne coiffe niortaise|Grisette]].]]. |
− | + | ==Château de Mursay== | |
− | Elle fut accusée de tous les maux, révocation de l'Edit de Nantes, par exemple, dont nous savons qu'elle ne fut en aucun cas responsable. | + | :Les terres de Mursay et son château étaient au XIVe siècle la propriété des Poussard. |
− | + | :Le 12 mars 1494, Guy Poussard échange sa terre contre celle de Fors avec Artus de Vivonne. | |
− | Il convient de modérer son influence auprès du roi, même si sa présence a pu jouer parfois un rôle non négligeable. | + | :Mursay reste la propriété des Vivonne jusqu’à la mort de [[Chapelle de l’ancien Château de Surimeau|Suzanne de Lezay]], la grand-mère de Mme de Maintenon et épouse d'Agrippa d'Aubigné, en 1589. |
− | + | :Les terres deviennent la propriété des Villette, descendants des Aubigné, qui la conservera jusqu’en 1759. | |
− | Le roi crée pour elle Saint Cyr, maison d'éducation des jeunes filles nobles pauvres en 1686, lieu où elle se retirera à la mort de son mari en 1715 et y mourra le 15 avril 1719. | + | :La propriété fut alors vendue par Charles Philippe de Valois de Villette et son neveu Raoul de Gaucourt (1723-1783) à Antoine Martin. |
− | + | :Celui-ci fut négociant, juge consul des marchands en 1735, échevin et capitaine du régiment de la ville de Niort en 1751. | |
− | == | + | :Le vendredi 11 août 1939, il subit un '''incendie''' parti de l'aile Est de l'édifice qui se propagea jusqu'à la toiture. |
+ | :Au milieu du XXe on posait la question : "''Ne pourrions-nous pas sauver Mursay où vécurent un roi Henri IV, une reine Mme de Maintenon et son grand père [[Chapelle de l’ancien Château de Surimeau|Agrippa d’Aubigné]], célèbre poète.''" | ||
+ | :Le château dont l’état de ruine était déjà avancé n’est sans doute pas une merveille de l’art, mais les souvenirs qui s’attachent à cette construction auraient dû nous la rendre sacrée... | ||
+ | :'''Le château de Mursay est aujourd'hui la propriété de Niort AGGLO.''' | ||
+ | :[https://www.cjoint.com/doc/24_07/NGihVDfWdSE_ROUSSEL-Maintenon.pdf '''Mme de Maintenon par Denis Roussel'''] | ||
+ | ==Les phrases célèbres de Mme de Maintenon== | ||
::''"Rien n'est moins raisonnable que de vouloir que les enfants le soient."'' | ::''"Rien n'est moins raisonnable que de vouloir que les enfants le soient."'' | ||
::''"Le meilleur moyen d’adoucir ses peines est d’adoucir celles des autres."'' | ::''"Le meilleur moyen d’adoucir ses peines est d’adoucir celles des autres."'' | ||
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::''"Nous avons le nécessaire et le commode, tout le reste n’est que cupidité."'' | ::''"Nous avons le nécessaire et le commode, tout le reste n’est que cupidité."'' | ||
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+ | ==Mme de Maintenon et le « ''God Save the Queen'' »== | ||
+ | :Selon Paul Galteaux (1841-1926) l’origine du « ''God Save the Queen'' » remonte à Mme de Maintenon... | ||
+ | :Cet air fut composé par Jean-Baptiste Lully, sur des paroles de Racine à la gloire de Louis XIV souffrant et à la demande de Mme de Maintenon. | ||
+ | :Cette mélodie devait être chantée pour les demoiselles de Saint-Cyr, les protégées de Mme de Maintenon. | ||
+ | :Cet air fut repris plus tard pour servir d'hymne national du Royaume-Uni. | ||
+ | [[Fichier:MURSAY Colorisé.jpg|250px|right|thumb|Photo du Château de Mursay vers 1920 colorisé.]]. | ||
+ | ==Feuilleton de 1943== | ||
+ | :Sur le " ''Mémorial de l'Ouest'' " de 1843, un feuilleton, extrait d'un ouvrage de l'époque écrit par Eugénie Fox y est imprimé. | ||
+ | :Ces notes un peu romancées retracent la vie de Françoise d'Aubigné devenue Madame de Maintenon. | ||
+ | :Ce document de 30 pages nous donne un grand nombre d'anecdotes sur les différentes étapes de sa vie. | ||
+ | ::*'''On peut lire ce document au lien ci-contre''' : [https://www.cjoint.com/doc/22_01/LAwiEH1Te4E_Feuilleton-1843-Maintenon-MO-2022.pdf '''Feuilleton sur Françoise d'Aubigné'''] | ||
− | ==Anecdote== | + | ==Anecdote sur le nom " de Maintenon "== |
− | En | + | :En 1847, la misère à Niort entraîne un nombre important de jeunes femmes a abandonner leur nouveau-né. |
+ | :Le 7 mai 1847, un bébé de sexe féminin couvert de haillons, fut déposé dans la " boîte " à l’Hospice de Niort. On lui attribua le nom de Marie Antonine De Maintenon. | ||
− | Son " emprunteur ", retrouvé à Marseille, fut condamné à 13 mois de prison. (Voir Doc Presse) | + | ==Anecdote sur un vol de manuscrit== |
+ | :En 1935, un manuscrit de Mme de Maintenon, conservé à la Bibliothèque de Versailles est dérobé. | ||
+ | :Son " emprunteur ", retrouvé à Marseille, fut condamné à 13 mois de prison. (Voir Doc Presse) | ||
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+ | ==Actualités 2019/2020 : Exposition au [[Musée Bernard d'Agesci|Musée Bernard d'Agesci]]== | ||
+ | :Une exposition intitulée : '''" Mme de Maintenon dans les allées du pouvoir "''' s'y tiendra du '''18 octobre 2019 au 15 mars 2020'''. | ||
+ | :Cette exposition a lieu à l'occasion du tricentenaire de la mort de Mme de Maintenon. | ||
+ | :Le Musée de Niort propose, en co-production avec le château de Versailles, une exposition de " ''cette femme en majesté de retour sur ses terres d'origine'' "... | ||
==Sources == | ==Sources == | ||
− | *L'Eclair de l'Ouest 1935. | + | :*" ''L'Eclair de l'Ouest'' " 1935. |
− | *Le Mémorial de l'Ouest 1943. | + | :*" ''Le Mémorial de l'Ouest'' " 1939, 1943. |
− | + | :*Société Historique et Scientifique des Deux-Sèvres (11 février 1926). | |
+ | :*" ''Un Gascon Maréchal de France'' : [[FRACARD Marie-Louise|Marie-Louise Fracard]]. | ||
+ | :*"''Le château de Mursay''" A. Suire Curé de Siecq. | ||
+ | :*Bulletin de l’AMOPA des Deux-Sèvres N°25. | ||
+ | :*Archives 79. | ||
+ | :*" ''Niortagglo, Territoire de vie'' " 2019. | ||
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Fichier:Chateau Mursay.jpg|Château de Mursay (79 Sciecq) où vécut Mme de Maintenon dans sa jeunesse (En ruine, propriété de l' AGGLO). | Fichier:Chateau Mursay.jpg|Château de Mursay (79 Sciecq) où vécut Mme de Maintenon dans sa jeunesse (En ruine, propriété de l' AGGLO). | ||
Fichier:mme maintenon.jpg|Madame de Maintenon. | Fichier:mme maintenon.jpg|Madame de Maintenon. | ||
Fichier:VENTE MAISON Mme MAINTENON 1843.jpg|Février 1845, vente de la maison de Mme de Maintenon. | Fichier:VENTE MAISON Mme MAINTENON 1843.jpg|Février 1845, vente de la maison de Mme de Maintenon. | ||
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Version actuelle en date du 8 juillet 2024 à 08:56
Sommaire
- 1 Biographie simplifiée
- 2 Château de Mursay
- 3 Les phrases célèbres de Mme de Maintenon
- 4 Mme de Maintenon et le « God Save the Queen »
- 5 Feuilleton de 1943
- 6 Anecdote sur le nom " de Maintenon "
- 7 Anecdote sur un vol de manuscrit
- 8 Actualités 2019/2020 : Exposition au Musée Bernard d'Agesci
- 9 Sources
Biographie simplifiée
- Madame de Maintenon , était la fille de Constant d'Aubigné, et petite-fille d'Agrippa d'Aubigné, célèbre poète et ami d'Henri IV .
- Aristocrate française et épouse secrète de Louis XIV, Madame de Maintenon laisse l’image d’une femme sage et mystérieuse, qui aurait eu une grande influence sur le roi.
Françoise d'Aubigné est née le 27 novembre 1635 à la prison de Niort. Ce lieu de sa naissance, le plus probable, est l'ancien Palais Royal, voir article : Chaumont (Ancien Hôtel).
- En 1845, lors de la vente de la maison de " Candie " (1), située rue Victor Hugo (Voir photo), on admettait que la maison natale de Mme de Maintenon était celle-ci.
- Elle passe sa petite enfance près de sa tante Madame de Louise Arthémise Villette (1584-1663), sœur de son père, au château de Mursay (Voir Chapitre suivant) près de Niort.
- Élevée dans la foi calviniste, elle vit une enfance mouvementée marquée par six années passées en Martinique, où son père est nommé gouverneur de Marie-Galante, séjour qui lui vaudra le surnom de " Belle Indienne ", donné par le Chevalier de Méré.
- À la mort de son père, elle est recueillie par sa marraine, Mme de Neuillant, qui la place immédiatement chez les Ursulines afin qu'elle soit convertie au catholicisme (1649), tout d'abord au couvent des Ursulines de Niort contre son gré, puis à Paris chez les Ursulines de la rue St Jacques.
- En avril 1652, à l'âge de seize ans, elle épouse le paralytique poète Paul Scarron de quarante-deux ans son aîné, protégé de Mme de Neuillant à qui elle répondit lors de cette offre inattendue pour une jeune fille sans dot " J'aime mieux l'épouser qu'un couvent."
- À vingt-cinq ans, en 1660, elle devient veuve, et si Scarron lui a inculqué une grande culture, il la laisse sans le sou.
- Grâce à cette union, elle côtoie les intellectuels de l’époque, tels que Madame de Sévigné et Madame de La Fayette .
- Elle est nommée gouvernante des enfants illégitimes du roi et de Madame de Montespan en 1669 à la naissance d'une première fille.
- Un second enfant arrive en 1670, peu après le décès du premier. Elle réapparaît à la cour en 1673 lors de la légitimation des bâtards royaux.
- Le 27 décembre 1674, elle achète pour 150 000 livres, avec l'argent de sa revente, le château et le titre de Marquise de Maintenon à Françoise d’Angennes.
- Les traces écrites de sa véritable relation avec le roi la font remonter à 1675, même s'ils se sont rencontrés dès 1669.
D’ailleurs, Louis XIV écrivit dans son journal :
- « Il y a quelques jours, un gentilhomme de gris vêtu, peut-être un prince errant incognito, entreprit durant la nuit une nymphe égarée dans le parc de Saint-Germain. Il savoit le nom de cette nymphe, qu’elle étoit belle, bonne, pleine d’esprit mais sage. La nymphe cependant se laissa faire et ne lui refusa aucune faveur. Cette nymphe ressemblait à s’y méprendre à Mme Sc. ; et je crois deviner qui étoit le prince vêtu de gris. Ce prince est comme moi, il déteste les femmes légères, il honnit les prudes, il aime les sages ».
- Sa faveur commença à se déclarer lorsque, en 1675, le roi la nomma « Madame de Maintenon » balayant ainsi le vieux poète Scarron.
- Par la suite tout s'accélère, sa faveur grandit, elle forme avec le roi le vrai couple parental des bâtards dont le duc du Maine.
- Le couple se marie en secret après la mort de la reine, Marie-Thérèse d'Autriche , en 1683, le roi épouse Mme de Maintenon dans la nuit du 9 au 10 octobre 1683.
- Ce mariage reste secret mais le doute plane sur la cour, Madame de Maintenon, reine discrète mais à la morale sans faille, aurait eu une grande influence sur le roi.
- Certains historiens s’interrogent même sur le rôle qu’elle aurait joué dans la révocation de l’édit de Nantes.
- Femme sage et pieuse qui ne manque pas d’esprit, elle fait planer sur la cour une ère de dévotion et de rigueur.
- Les historiens se sont beaucoup interrogés et s'interrogent encore sur le rôle réel joué par Mme de Maintenon.
- Elle fut accusée de tous les maux, révocation de l'Edit de Nantes, par exemple, dont nous savons qu'elle ne fut en aucun cas responsable.
- Il convient de modérer son influence auprès du roi, même si sa présence a pu jouer parfois un rôle non négligeable.
- Le roi crée pour elle Saint Cyr, maison d'éducation des jeunes filles nobles pauvres en 1686, lieu où elle se retirera à la mort de son mari en 1715 et y mourra le 15 avril 1719.
- (1) Cette ancienne auberge prit le nom de Candie, nom ancien de l’île de Crête, après la Guerre de Candie sous les ordres de Louis XIV.
- Philippe de Montaut-Bénac, duc de Navailles (1619-1684) était le Commandant en chef, Candie capitula le 6 septembre 1669.
- Le duc de Navailles fut gouverneur de Niort, il a épousé, en 1651, Suzanne de Baudéan-Parabère de Neuillan, fille du Gouverneur de Niort.
Château de Mursay
- Les terres de Mursay et son château étaient au XIVe siècle la propriété des Poussard.
- Le 12 mars 1494, Guy Poussard échange sa terre contre celle de Fors avec Artus de Vivonne.
- Mursay reste la propriété des Vivonne jusqu’à la mort de Suzanne de Lezay, la grand-mère de Mme de Maintenon et épouse d'Agrippa d'Aubigné, en 1589.
- Les terres deviennent la propriété des Villette, descendants des Aubigné, qui la conservera jusqu’en 1759.
- La propriété fut alors vendue par Charles Philippe de Valois de Villette et son neveu Raoul de Gaucourt (1723-1783) à Antoine Martin.
- Celui-ci fut négociant, juge consul des marchands en 1735, échevin et capitaine du régiment de la ville de Niort en 1751.
- Le vendredi 11 août 1939, il subit un incendie parti de l'aile Est de l'édifice qui se propagea jusqu'à la toiture.
- Au milieu du XXe on posait la question : "Ne pourrions-nous pas sauver Mursay où vécurent un roi Henri IV, une reine Mme de Maintenon et son grand père Agrippa d’Aubigné, célèbre poète."
- Le château dont l’état de ruine était déjà avancé n’est sans doute pas une merveille de l’art, mais les souvenirs qui s’attachent à cette construction auraient dû nous la rendre sacrée...
- Le château de Mursay est aujourd'hui la propriété de Niort AGGLO.
- Mme de Maintenon par Denis Roussel
Les phrases célèbres de Mme de Maintenon
- "Rien n'est moins raisonnable que de vouloir que les enfants le soient."
- "Le meilleur moyen d’adoucir ses peines est d’adoucir celles des autres."
- "Pour les femmes, la douceur est le meilleur moyen d’avoir raison."
- "Nous avons le nécessaire et le commode, tout le reste n’est que cupidité."
- "Mesdames, souriez afin que plus tard, vos rides soient bien placées."
Mme de Maintenon et le « God Save the Queen »
- Selon Paul Galteaux (1841-1926) l’origine du « God Save the Queen » remonte à Mme de Maintenon...
- Cet air fut composé par Jean-Baptiste Lully, sur des paroles de Racine à la gloire de Louis XIV souffrant et à la demande de Mme de Maintenon.
- Cette mélodie devait être chantée pour les demoiselles de Saint-Cyr, les protégées de Mme de Maintenon.
- Cet air fut repris plus tard pour servir d'hymne national du Royaume-Uni.
Feuilleton de 1943
- Sur le " Mémorial de l'Ouest " de 1843, un feuilleton, extrait d'un ouvrage de l'époque écrit par Eugénie Fox y est imprimé.
- Ces notes un peu romancées retracent la vie de Françoise d'Aubigné devenue Madame de Maintenon.
- Ce document de 30 pages nous donne un grand nombre d'anecdotes sur les différentes étapes de sa vie.
- On peut lire ce document au lien ci-contre : Feuilleton sur Françoise d'Aubigné
Anecdote sur le nom " de Maintenon "
- En 1847, la misère à Niort entraîne un nombre important de jeunes femmes a abandonner leur nouveau-né.
- Le 7 mai 1847, un bébé de sexe féminin couvert de haillons, fut déposé dans la " boîte " à l’Hospice de Niort. On lui attribua le nom de Marie Antonine De Maintenon.
Anecdote sur un vol de manuscrit
- En 1935, un manuscrit de Mme de Maintenon, conservé à la Bibliothèque de Versailles est dérobé.
- Son " emprunteur ", retrouvé à Marseille, fut condamné à 13 mois de prison. (Voir Doc Presse)
Actualités 2019/2020 : Exposition au Musée Bernard d'Agesci
- Une exposition intitulée : " Mme de Maintenon dans les allées du pouvoir " s'y tiendra du 18 octobre 2019 au 15 mars 2020.
- Cette exposition a lieu à l'occasion du tricentenaire de la mort de Mme de Maintenon.
- Le Musée de Niort propose, en co-production avec le château de Versailles, une exposition de " cette femme en majesté de retour sur ses terres d'origine "...
Sources
- " L'Eclair de l'Ouest " 1935.
- " Le Mémorial de l'Ouest " 1939, 1943.
- Société Historique et Scientifique des Deux-Sèvres (11 février 1926).
- " Un Gascon Maréchal de France : Marie-Louise Fracard.
- "Le château de Mursay" A. Suire Curé de Siecq.
- Bulletin de l’AMOPA des Deux-Sèvres N°25.
- Archives 79.
- " Niortagglo, Territoire de vie " 2019.