Aleste : Différence entre versions
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+ | [[Fichier:79 - 11 Aleste97b.jpg|400px|right|thumb|Aleste : la première formation en 1997]] | ||
A partir du milieu des années 90, une nouvelle génération de groupes propose un métal-rock beaucoup plus radical que celui de ses aînés. A l’image des Anglo-Saxons, ils mélangent l’énergie venue du punk à un son épais et lourd hérité du hard-rock. Leurs idoles ont pour noms Slayer, Machine Head, Tool, et en France Loudblast. A un niveau sonore parfois à la limite de l’agression pure, ils conjuguent souvent une virtuosité technique étonnante. | A partir du milieu des années 90, une nouvelle génération de groupes propose un métal-rock beaucoup plus radical que celui de ses aînés. A l’image des Anglo-Saxons, ils mélangent l’énergie venue du punk à un son épais et lourd hérité du hard-rock. Leurs idoles ont pour noms Slayer, Machine Head, Tool, et en France Loudblast. A un niveau sonore parfois à la limite de l’agression pure, ils conjuguent souvent une virtuosité technique étonnante. | ||
Au plan régional, Aleste (au nom repris d’un vieux jeu de shoot sur console vidéo) est l’un de ceux qui ont dégainé les plus vite dans le genre et visé le plus haut. | Au plan régional, Aleste (au nom repris d’un vieux jeu de shoot sur console vidéo) est l’un de ceux qui ont dégainé les plus vite dans le genre et visé le plus haut. | ||
− | + | [[Fichier:79 - 11 Aleste98a.jpg|400px|right|thumb|Aleste, seconde formation en 1998]] | |
L’histoire commence toujours au même endroit, au collège ou au lycée. En l’occurrence à Fontanes dès 93, alors que Cédric Boucher (guitare, chant) et Antoine Chotard (guitare) ont à peine 14 à 15 ans. Elle se continue à Jean Macé. D’autres élèves cristallisent petit à petit autour du noyau : Julien Guibert à la basse, Julien Granger, en rupture de R.A.B., à la batterie et Théo Richard en manager membre à part entière du groupe. Une vraie bande de copains avant tout, mais qui prend les choses au sérieux. Un an de répétitions avant de se produire, à rabâcher des reprises de Metallica et de Sepultura au-dessus du garage du bassiste, au grand dam des riverains de la rue de Bessac. Très vite, les deux guitares commencent à broder des compositions en fil d’acier trempé. | L’histoire commence toujours au même endroit, au collège ou au lycée. En l’occurrence à Fontanes dès 93, alors que Cédric Boucher (guitare, chant) et Antoine Chotard (guitare) ont à peine 14 à 15 ans. Elle se continue à Jean Macé. D’autres élèves cristallisent petit à petit autour du noyau : Julien Guibert à la basse, Julien Granger, en rupture de R.A.B., à la batterie et Théo Richard en manager membre à part entière du groupe. Une vraie bande de copains avant tout, mais qui prend les choses au sérieux. Un an de répétitions avant de se produire, à rabâcher des reprises de Metallica et de Sepultura au-dessus du garage du bassiste, au grand dam des riverains de la rue de Bessac. Très vite, les deux guitares commencent à broder des compositions en fil d’acier trempé. | ||
Une première scène au FJT L’Atlantique fin 95, pour tester ; une seconde un an plus tard au FJT La Roulière pour montrer qu’on a mûri. Un troisième concert encore un mois plus tard pour rafler la mise et remporter la finale régionale des Découvertes du Printemps de Bourges. Aleste joue peu mais sait ce qu’il veut et travaille pour l’obtenir. A partir de là, les choses s’accélèrent : une dizaine de dates et l’enregistrement d’un premier EP avant de passer en beauté l’examen du festival berruyer. Les revues de presse sont unanimes, Aleste est « méchant », « puissant » ; on n’hésite pas à le comparer (peut-être un peu vite) aux Américains et à lui prédire un bel avenir. | Une première scène au FJT L’Atlantique fin 95, pour tester ; une seconde un an plus tard au FJT La Roulière pour montrer qu’on a mûri. Un troisième concert encore un mois plus tard pour rafler la mise et remporter la finale régionale des Découvertes du Printemps de Bourges. Aleste joue peu mais sait ce qu’il veut et travaille pour l’obtenir. A partir de là, les choses s’accélèrent : une dizaine de dates et l’enregistrement d’un premier EP avant de passer en beauté l’examen du festival berruyer. Les revues de presse sont unanimes, Aleste est « méchant », « puissant » ; on n’hésite pas à le comparer (peut-être un peu vite) aux Américains et à lui prédire un bel avenir. | ||
Il faut bien reconnaître que le trash-metal des Niortais ne peut pas laisser indifférent. Les cinq titres enregistrés en mars 97 à la Nef d’Angoulême et sortis sous le titre « Coming soon » forcent le respect. C’est d’abord le chant de Cédric qui impressionne, à la fois guttural et monocorde mais néanmoins expressif. Puis ce sont les guitares qui s’imposent, sauvages ou vertigineuses comme dans le chorus final de ''Ghost''. Enfin, on encaisse le souffle qui parcourt l’album, le martèlement de la double pédale du batteur, les ondes de basse, la richesse des rythmes et la complexité des architectures, la maîtrise de ''Running through the fields'', jusqu’au morceau caché en fin de CD. Dans le lourd ''Bait for pigs'', on pense à un bombardier en train de balancer ses dragées. Pourtant, la pochette affiche la couleur avec une image de foetus: musique en gestation ! Avec « Stab in the back », le groupe va encore plus loin. Plus riche, plus abouti, le trash-metal proposé devient si complexe que l’on pourrait presque parler de progressif-trash, comme le laisse deviner le break presque orientalisant des guitares au milieu du rouleau compresseur que demeure l’époustouflant ''199Hate''. Dès ''Useless Pantomime'', le premier titre, on constate cependant au niveau du chant un changement important. Pendant un spectacle, Cédric s’est fait un blocage du cou très douloureux, au point de décider d’arrêter le chant. Johann Thibaudeau rejoint alors le groupe et y apporte une touche mélodique jusque là absente des lyrics. A la même époque, Sylvain Conte remplace le bassiste initial. C’est donc un Aleste rénové qui enregistre fin 98 ce deuxième disque, toujours sous la conduite technique de Michel Toledo. Des contacts pris avec le mythique label Roadrunner ne se concrétisent pas et le groupe décide de s’auto-produire. Mais les fans attendent un album et Théo comprend vite l’erreur de ne leur proposer que 20’ sous pochette cartonnée au look un peu artisanal : le format n’est pas propice à une montée en puissance ! D’ailleurs, les tensions commencent à apparaître entre les membres ; le passage d’une aventure de copains à une organisation plus professionnelle ne rallie pas tous les suffrages, la sauce ne prend plus. Aleste donne son dernier concert fin 99 après un peu plus de cinq ans d’un trash-metal qui n’a pas vieilli, ouvrant localement la voix à Scarr (la préhistoire de Mistaken Element) et autres Home Cook. | Il faut bien reconnaître que le trash-metal des Niortais ne peut pas laisser indifférent. Les cinq titres enregistrés en mars 97 à la Nef d’Angoulême et sortis sous le titre « Coming soon » forcent le respect. C’est d’abord le chant de Cédric qui impressionne, à la fois guttural et monocorde mais néanmoins expressif. Puis ce sont les guitares qui s’imposent, sauvages ou vertigineuses comme dans le chorus final de ''Ghost''. Enfin, on encaisse le souffle qui parcourt l’album, le martèlement de la double pédale du batteur, les ondes de basse, la richesse des rythmes et la complexité des architectures, la maîtrise de ''Running through the fields'', jusqu’au morceau caché en fin de CD. Dans le lourd ''Bait for pigs'', on pense à un bombardier en train de balancer ses dragées. Pourtant, la pochette affiche la couleur avec une image de foetus: musique en gestation ! Avec « Stab in the back », le groupe va encore plus loin. Plus riche, plus abouti, le trash-metal proposé devient si complexe que l’on pourrait presque parler de progressif-trash, comme le laisse deviner le break presque orientalisant des guitares au milieu du rouleau compresseur que demeure l’époustouflant ''199Hate''. Dès ''Useless Pantomime'', le premier titre, on constate cependant au niveau du chant un changement important. Pendant un spectacle, Cédric s’est fait un blocage du cou très douloureux, au point de décider d’arrêter le chant. Johann Thibaudeau rejoint alors le groupe et y apporte une touche mélodique jusque là absente des lyrics. A la même époque, Sylvain Conte remplace le bassiste initial. C’est donc un Aleste rénové qui enregistre fin 98 ce deuxième disque, toujours sous la conduite technique de Michel Toledo. Des contacts pris avec le mythique label Roadrunner ne se concrétisent pas et le groupe décide de s’auto-produire. Mais les fans attendent un album et Théo comprend vite l’erreur de ne leur proposer que 20’ sous pochette cartonnée au look un peu artisanal : le format n’est pas propice à une montée en puissance ! D’ailleurs, les tensions commencent à apparaître entre les membres ; le passage d’une aventure de copains à une organisation plus professionnelle ne rallie pas tous les suffrages, la sauce ne prend plus. Aleste donne son dernier concert fin 99 après un peu plus de cinq ans d’un trash-metal qui n’a pas vieilli, ouvrant localement la voix à Scarr (la préhistoire de Mistaken Element) et autres Home Cook. | ||
− | + | [[Fichier:79 - 11 Aleste99.jpg|550px|left|thumb|Aleste sur scène en 1999]] | |
== Membres == | == Membres == | ||
Version actuelle en date du 3 juin 2014 à 17:05
Biographie du groupe
A partir du milieu des années 90, une nouvelle génération de groupes propose un métal-rock beaucoup plus radical que celui de ses aînés. A l’image des Anglo-Saxons, ils mélangent l’énergie venue du punk à un son épais et lourd hérité du hard-rock. Leurs idoles ont pour noms Slayer, Machine Head, Tool, et en France Loudblast. A un niveau sonore parfois à la limite de l’agression pure, ils conjuguent souvent une virtuosité technique étonnante.
Au plan régional, Aleste (au nom repris d’un vieux jeu de shoot sur console vidéo) est l’un de ceux qui ont dégainé les plus vite dans le genre et visé le plus haut.
L’histoire commence toujours au même endroit, au collège ou au lycée. En l’occurrence à Fontanes dès 93, alors que Cédric Boucher (guitare, chant) et Antoine Chotard (guitare) ont à peine 14 à 15 ans. Elle se continue à Jean Macé. D’autres élèves cristallisent petit à petit autour du noyau : Julien Guibert à la basse, Julien Granger, en rupture de R.A.B., à la batterie et Théo Richard en manager membre à part entière du groupe. Une vraie bande de copains avant tout, mais qui prend les choses au sérieux. Un an de répétitions avant de se produire, à rabâcher des reprises de Metallica et de Sepultura au-dessus du garage du bassiste, au grand dam des riverains de la rue de Bessac. Très vite, les deux guitares commencent à broder des compositions en fil d’acier trempé. Une première scène au FJT L’Atlantique fin 95, pour tester ; une seconde un an plus tard au FJT La Roulière pour montrer qu’on a mûri. Un troisième concert encore un mois plus tard pour rafler la mise et remporter la finale régionale des Découvertes du Printemps de Bourges. Aleste joue peu mais sait ce qu’il veut et travaille pour l’obtenir. A partir de là, les choses s’accélèrent : une dizaine de dates et l’enregistrement d’un premier EP avant de passer en beauté l’examen du festival berruyer. Les revues de presse sont unanimes, Aleste est « méchant », « puissant » ; on n’hésite pas à le comparer (peut-être un peu vite) aux Américains et à lui prédire un bel avenir. Il faut bien reconnaître que le trash-metal des Niortais ne peut pas laisser indifférent. Les cinq titres enregistrés en mars 97 à la Nef d’Angoulême et sortis sous le titre « Coming soon » forcent le respect. C’est d’abord le chant de Cédric qui impressionne, à la fois guttural et monocorde mais néanmoins expressif. Puis ce sont les guitares qui s’imposent, sauvages ou vertigineuses comme dans le chorus final de Ghost. Enfin, on encaisse le souffle qui parcourt l’album, le martèlement de la double pédale du batteur, les ondes de basse, la richesse des rythmes et la complexité des architectures, la maîtrise de Running through the fields, jusqu’au morceau caché en fin de CD. Dans le lourd Bait for pigs, on pense à un bombardier en train de balancer ses dragées. Pourtant, la pochette affiche la couleur avec une image de foetus: musique en gestation ! Avec « Stab in the back », le groupe va encore plus loin. Plus riche, plus abouti, le trash-metal proposé devient si complexe que l’on pourrait presque parler de progressif-trash, comme le laisse deviner le break presque orientalisant des guitares au milieu du rouleau compresseur que demeure l’époustouflant 199Hate. Dès Useless Pantomime, le premier titre, on constate cependant au niveau du chant un changement important. Pendant un spectacle, Cédric s’est fait un blocage du cou très douloureux, au point de décider d’arrêter le chant. Johann Thibaudeau rejoint alors le groupe et y apporte une touche mélodique jusque là absente des lyrics. A la même époque, Sylvain Conte remplace le bassiste initial. C’est donc un Aleste rénové qui enregistre fin 98 ce deuxième disque, toujours sous la conduite technique de Michel Toledo. Des contacts pris avec le mythique label Roadrunner ne se concrétisent pas et le groupe décide de s’auto-produire. Mais les fans attendent un album et Théo comprend vite l’erreur de ne leur proposer que 20’ sous pochette cartonnée au look un peu artisanal : le format n’est pas propice à une montée en puissance ! D’ailleurs, les tensions commencent à apparaître entre les membres ; le passage d’une aventure de copains à une organisation plus professionnelle ne rallie pas tous les suffrages, la sauce ne prend plus. Aleste donne son dernier concert fin 99 après un peu plus de cinq ans d’un trash-metal qui n’a pas vieilli, ouvrant localement la voix à Scarr (la préhistoire de Mistaken Element) et autres Home Cook.
Membres
Cédric Boucher : chant, guitare
Antoine Chotard : guitare
Julien Guibert : basse
Julien Granger : batterie
Johann Thibaudeau : chant (lorsque Cédric abandonne le chant)
Sylvain Conte : basse (en remplacement de J. Guibert)
Discographie
Coming soon (1997)
Stab in the back (1999)
Sources
Extraits, avec l'autorisation de l'auteur, de l'ouvrage "Micro Faunes - 30 ans de création musicale en Deux-Sèvres" (Philippe Guillemoteau - Ed. Patrimoines et Médias, 2008)