Cressonnière de la source du Vivier : Différence entre versions
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− | ==Origine de la cressonnière | + | [[Fichier:cressonniere Vivier.jpg|300px|right|thumb|La Cressonnière vers 1910, au centre: M.Elie Colin, en bas à gauche: M. Lebrun.]] |
− | Cette cressonnière date du début du XXème siècle, elle appartenait alors à M. Jean-Félix Lebrun. | + | [[Fichier:M colin au marche.jpg|300px|right|thumb|Mme Mireille Colin et M. Roland Colin aux Halles de Niort.]] |
+ | [[Fichier:Cressoniere vivier.jpg |300px|right|thumb|Vue sur la cressonnière du Vivier.]] | ||
+ | ==Origine de la cressonnière== | ||
+ | '''Cette cressonnière date du début du XXème siècle, elle appartenait alors à M. Jean-Félix Lebrun.''' | ||
+ | :M. Jean-Félix Lebrun est né en 1850, il habite en 1909 aux Roches du Vivier. | ||
+ | :M. Lebrun exerçait jusqu'au début du XXe siècle, la profession de fumiste. | ||
+ | :Ce métier : fumiste, consiste à réparer et construire des cheminées. | ||
+ | :Le conseil municipal du 19 avril 1904, donne un avis favorable sous certaines réserves à la demande de M. Lebrun d’établir un barrage sur le ruisseau du Vivier. | ||
+ | :En septembre '''1904''', la mairie de Niort informe qu’en exécution d’un arrêté du Préfet du 1er septembre une enquête est ouverte sur le projet formé par Félix Lebrun. | ||
+ | :Celui-ci souhaite établir au Vivier un barrage de maçonnerie destiné à utiliser l’eau tombant du déversoir. | ||
+ | :Jean-Félix Lebrun, propriétaire d’un marais de 2700 m² contigu à la source du Vivier, crée en 1907 une Cressonnière. | ||
+ | :M. Lebrun a utilisé ses compétences pour réaliser la structure de cette cressonnière. | ||
+ | :M. Lebrun a construit les bassins et chutes d'eau qui permettent le bon fonctionnement de la cressonnière. | ||
+ | :Un extrait du Mémorial des Deux-Sèvres de 1908 nous décrit le fonctionnement de cette cressonnière, voir au lien ci-dessous : | ||
+ | ::'''►''' [https://www.cjoint.com/doc/24_01/NAAq2C3vzKE_1908-Cresson-Vivier.pdf Fonctionnement cressonnière.] | ||
+ | :Jean-Félix Lebrun fut aussi un célèbre rabdomancien (Sourcier), voir document au lien ci-dessous : | ||
+ | ::'''►''' [https://www.cjoint.com/doc/22_11/LKlvePN7CbE_1913-LEBRUN-SOURCIER.pdf ''' Lebrun sourcier Doc 1913.'''] | ||
+ | '''On aperçoit, au bas de la toile : "''' La Source du Vivier '''", du peintre ([[Combe-Velluet, peintre|Louis Alphonse Velluet]]), la présence d'une barque chargée de cresson.''' (Voir photo). | ||
+ | :Jean-Félix Lebrun est décédé le 15 janvier 1915, il avait épousée Hélène Boutin. | ||
+ | :Son épouse, Hélène Boutin décède en 1927, âgée de 81 ans. | ||
+ | :M. Élie Colin est d’abord l’employé de M. Jean-Félix Lebrun avant 1910. | ||
+ | :Cette cressonnière approvisionne toutes les petites épiceries, nombreuses à cette époque. | ||
− | M. Élie Colin est | + | '''M. Élie Colin''' est né en 1889, en 1910, il part faire son service militaire. |
+ | ::-En 1912, il est libéré, il reprend son travail de cressiculteur. | ||
+ | ::-En 1914, il achète la cressonnière à M. Jean-Félix Lebrun. | ||
+ | ::-Le 1er août 1914, il est mobilisé pour la Grande Guerre, il part au front. | ||
+ | ::-En 1918, le 5 avril, il est blessé à Aubvillers (Somme) par un éclat d’obus. | ||
+ | :Il gardera des séquelles douloureuses de cette blessure. | ||
+ | :Revenu à la vie civile, il reprend l’exploitation de sa cressonnière. | ||
+ | :En 1928, il réside 80, rue du Vivier. | ||
+ | :Il disparaît en mars 1951. | ||
+ | [[Fichier:m colin recolte.jpg|300px|right|thumb|M. Roland Colin récolte les bottes de cresson.]] | ||
+ | ==Le travail du Cressiculteur== | ||
+ | '''Roland, fils de Élie, passa plus de 50 années comme cressiculteur.''' | ||
+ | :Il parle de ce métier avec passion. | ||
+ | :Il a 14 ans quand il accompagne son père à la cressonnière. | ||
− | + | '''Il reprend l’exploitation de la cressonnière du Vivier en 1951.''' | |
+ | :Il en fera une exploitation parfaitement rentable. | ||
+ | :À l’aide de sa serpette, Roland a confectionné des milliers de bottes de cresson. | ||
+ | :Il vend ces bottes en direct, sous aux [[Halles de Niort]], et « exporte » vers Nantes. | ||
+ | :La production n’est jamais assurée, il faut composer avec les caprices du temps. | ||
+ | :Les semis se font en été, la plantation en septembre et la récolte quelques semaines après. | ||
− | + | ==Fonctionnement de la cressonnière du Vivier== | |
+ | :Sa surface est de 33 ares. | ||
+ | :Elle est située en aval de la source du Vivier à une centaine de mètres... | ||
+ | :Cette production n’utilise aucun « intrant » susceptible de pollution. | ||
+ | :Cette cressonnière est la seule en exploitation dans les Deux-Sèvres. | ||
+ | :La source qui l’alimente lui fournit une eau à une température de 12 à 13°C. | ||
+ | :Ce luxuriant feuillage est selon M. Roland Colin, un véritable « or vert ». | ||
− | En | + | '''En 2010, l’existence de cette cressonnière fut remise en cause.''' |
− | + | :Les exigences environnementales ont failli mettre un terme à cette production centenaire. | |
− | + | :En 2018, la cressonnière est toujours exploitée. | |
− | + | [[Fichier:1908 Jus cresson.jpg|200px|right|thumb|Vue sur la cressonnière du Vivier.]] | |
− | + | '''La production près des [[Source du Vivier à Niort|sources du Vivier]] et la vente aux halles de Niort, continuent.''' | |
− | + | ==Anecdotes : produits dérivés== | |
− | En | + | :Entre les deux guerres, les produits à base de Cresson se diffusent sous plusieurs forment, on trouve par exemples : |
− | + | :- La '''Cressonnée''' (Apéritif idéal !), un stand à la [[Foire exposition]] de Niort de mai 1924 lui est réservé. | |
− | + | :- Le '''Cressol''', un dentifrice végétal vendu en 1924 à la [[Pharmacie Chatelain]]. | |
− | + | :- Le '''jus de cresson''' et le '''lait de cresson''' (Voir photo). | |
− | + | ==Sources== | |
− | + | :*'''Roland et Mireille Colin'''. | |
− | + | :*Archives 79. | |
− | + | :*Journaux régionaux. | |
− | + | :*Mémorial des Deux-Sèvres (1892, 1924). | |
− | + | :*Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel DALLET. | |
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− | *Roland et Mireille Colin. | ||
− | *Archives 79. | ||
− | *Journaux régionaux. | ||
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− | + | Fichier:1904 Cresson.jpg|1904, demande d'aménagement de la cressonnière. | |
− | Fichier: | + | Fichier:menu 1919 avec cresson.jpg|Menu de '''1919''', le cresson accompagne le plat principal. |
− | Fichier: | + | Fichier:vue avion cressonniere.jpg|Vue d'avion sur la cressonnière du Vivier. |
+ | Fichier:Combe Velluet Source du Vivier.jpg|[[Combe-Velluet, peintre]], Source du Vivier, ce tableau fut acheté au peintre par la ville de Niort en 1892. | ||
+ | Fichier:Extrait Source du Vivier du peintre CV.jpg|Extrait "Source du Vivier". (Chargement du cresson). | ||
+ | Fichier:source vivier 1908.jpg|Source du Vivier vers 1908. | ||
+ | Fichier:Passage Vivier 2018.JPG|Aperçu de la Cressonnière derrière la haie (2018). | ||
+ | </gallery> |
Version actuelle en date du 24 juillet 2024 à 09:14
Sommaire
Origine de la cressonnière
Cette cressonnière date du début du XXème siècle, elle appartenait alors à M. Jean-Félix Lebrun.
- M. Jean-Félix Lebrun est né en 1850, il habite en 1909 aux Roches du Vivier.
- M. Lebrun exerçait jusqu'au début du XXe siècle, la profession de fumiste.
- Ce métier : fumiste, consiste à réparer et construire des cheminées.
- Le conseil municipal du 19 avril 1904, donne un avis favorable sous certaines réserves à la demande de M. Lebrun d’établir un barrage sur le ruisseau du Vivier.
- En septembre 1904, la mairie de Niort informe qu’en exécution d’un arrêté du Préfet du 1er septembre une enquête est ouverte sur le projet formé par Félix Lebrun.
- Celui-ci souhaite établir au Vivier un barrage de maçonnerie destiné à utiliser l’eau tombant du déversoir.
- Jean-Félix Lebrun, propriétaire d’un marais de 2700 m² contigu à la source du Vivier, crée en 1907 une Cressonnière.
- M. Lebrun a utilisé ses compétences pour réaliser la structure de cette cressonnière.
- M. Lebrun a construit les bassins et chutes d'eau qui permettent le bon fonctionnement de la cressonnière.
- Un extrait du Mémorial des Deux-Sèvres de 1908 nous décrit le fonctionnement de cette cressonnière, voir au lien ci-dessous :
- Jean-Félix Lebrun fut aussi un célèbre rabdomancien (Sourcier), voir document au lien ci-dessous :
On aperçoit, au bas de la toile : " La Source du Vivier ", du peintre (Louis Alphonse Velluet), la présence d'une barque chargée de cresson. (Voir photo).
- Jean-Félix Lebrun est décédé le 15 janvier 1915, il avait épousée Hélène Boutin.
- Son épouse, Hélène Boutin décède en 1927, âgée de 81 ans.
- M. Élie Colin est d’abord l’employé de M. Jean-Félix Lebrun avant 1910.
- Cette cressonnière approvisionne toutes les petites épiceries, nombreuses à cette époque.
M. Élie Colin est né en 1889, en 1910, il part faire son service militaire.
- -En 1912, il est libéré, il reprend son travail de cressiculteur.
- -En 1914, il achète la cressonnière à M. Jean-Félix Lebrun.
- -Le 1er août 1914, il est mobilisé pour la Grande Guerre, il part au front.
- -En 1918, le 5 avril, il est blessé à Aubvillers (Somme) par un éclat d’obus.
- Il gardera des séquelles douloureuses de cette blessure.
- Revenu à la vie civile, il reprend l’exploitation de sa cressonnière.
- En 1928, il réside 80, rue du Vivier.
- Il disparaît en mars 1951.
Le travail du Cressiculteur
Roland, fils de Élie, passa plus de 50 années comme cressiculteur.
- Il parle de ce métier avec passion.
- Il a 14 ans quand il accompagne son père à la cressonnière.
Il reprend l’exploitation de la cressonnière du Vivier en 1951.
- Il en fera une exploitation parfaitement rentable.
- À l’aide de sa serpette, Roland a confectionné des milliers de bottes de cresson.
- Il vend ces bottes en direct, sous aux Halles de Niort, et « exporte » vers Nantes.
- La production n’est jamais assurée, il faut composer avec les caprices du temps.
- Les semis se font en été, la plantation en septembre et la récolte quelques semaines après.
Fonctionnement de la cressonnière du Vivier
- Sa surface est de 33 ares.
- Elle est située en aval de la source du Vivier à une centaine de mètres...
- Cette production n’utilise aucun « intrant » susceptible de pollution.
- Cette cressonnière est la seule en exploitation dans les Deux-Sèvres.
- La source qui l’alimente lui fournit une eau à une température de 12 à 13°C.
- Ce luxuriant feuillage est selon M. Roland Colin, un véritable « or vert ».
En 2010, l’existence de cette cressonnière fut remise en cause.
- Les exigences environnementales ont failli mettre un terme à cette production centenaire.
- En 2018, la cressonnière est toujours exploitée.
La production près des sources du Vivier et la vente aux halles de Niort, continuent.
Anecdotes : produits dérivés
- Entre les deux guerres, les produits à base de Cresson se diffusent sous plusieurs forment, on trouve par exemples :
- - La Cressonnée (Apéritif idéal !), un stand à la Foire exposition de Niort de mai 1924 lui est réservé.
- - Le Cressol, un dentifrice végétal vendu en 1924 à la Pharmacie Chatelain.
- - Le jus de cresson et le lait de cresson (Voir photo).
Sources
- Roland et Mireille Colin.
- Archives 79.
- Journaux régionaux.
- Mémorial des Deux-Sèvres (1892, 1924).
- Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel DALLET.
Combe-Velluet, peintre, Source du Vivier, ce tableau fut acheté au peintre par la ville de Niort en 1892.