Rue des Frères Maichain : Différence entre versions
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− | + | Le conseil municipal de Niort du 26 mars 2004 décide de lui attribuer de la nommer "Rue des Frères Maichain", propriétaires à Sainte-Pezenne et connus pour leur rôle politique au XIXème siècle. | |
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− | Ils sont les fils de Claude Philippe Maichain et d'Aimée Marie Pastour de Neuville. | + | Ils sont les fils de Claude Philippe Maichain et d'[[Cimetière familial à Sainte-Pezenne|Aimée Marie Pastour de Neuville.]] Cette dernière est issue d'une famille de notables pexinois. |
− | Cette dernière est issue d'une famille de notables pexinois. | ||
*-'''L'aîné, François Désiré''', est né le 25 décembre 1810 au château de Cenan '''(1)''' à Saint-Pompain. | *-'''L'aîné, François Désiré''', est né le 25 décembre 1810 au château de Cenan '''(1)''' à Saint-Pompain. | ||
− | Médecin, Franc-Maçon, ami de Beaugier et de Chabaudy, il affiche très tôt des idées libérales. | + | Médecin, Franc-Maçon, ami de [[BAUGIER Pierre Antoine (1809 / 1863)|Beaugier]] et de [[Sœurs de Notre Dame de l'Espérance à Niort|Chabaudy]], il affiche très tôt des idées libérales. |
− | Le 1er août 1846, les électeurs du 1er collège des Deux-Sèvres (collège de Niort) l' | + | Le 1er août 1846, les électeurs du 1er collège des Deux-Sèvres (collège de Niort) l'envoient siéger à la Chambre. Il prend place à l'extrême gauche parmi les républicains opposants à la Monarchie de Juillet. |
− | + | A la Révolution de Février 1848, il est nommé Commissaire de la République des Deux-Sèvres (l'équivalent d'un préfet). | |
− | + | Le 23 avril 1848, il est élu député à l'Assemblée nationale constituante. Il siège à Gauche, vote par exemple pour le bannissement de la famille d'Orléans. Il est pour l'abolition de la peine de mort, pour la suppression de l'impôt sur le sel... | |
− | + | Il est battu aux élections du 13 mai 1849 remportées par le parti de l'Ordre et se retire alors de la vie politique. Il décède à Saint-Pompain le 10 août 1857. | |
− | + | *-'''Le cadet, Marie Joseph''', est né à Saint-Pompain le 30 décembre 1816. | |
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Il est Franc-Maçon comme son frère et affiche clairement ses idées républicaines. | Il est Franc-Maçon comme son frère et affiche clairement ses idées républicaines. | ||
− | Sous la Seconde République (1848-1852) il est soupçonné d'affiliation à la société secrète de la « Solidarité Républicaine ». | + | Sous la Seconde République (1848-1852) il est soupçonné d'affiliation à la société secrète de la « Solidarité Républicaine ». Cette société avait été fondée en octobre 1848 à Paris et dans les départements à l'instigation de Ledru-Rollin. |
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− | Cette société avait été fondée en octobre 1848 à Paris et dans les départements à l'instigation de Ledru-Rollin | ||
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− | Il est alors condamné à l'expulsion du territoire par décision de la commission mixte des Deux-Sèvres du 10 février 1582. | + | Le 11 février 1848, il est élu vice-président de la société de secours mutuels des ouvriers chamoiseurs de Niort. Il s'oppose au coup d'état de [[Napoléon III à Niort en 1852|Louis Napoléon Bonaparte]] du 2 décembre 1851 et est alors condamné à l'expulsion du territoire par décision de la commission mixte des Deux-Sèvres du 10 février 1582. |
− | Il est accusé du fait: | + | Il est accusé du fait : « ''du danger de ses opinions politiques'' » et parce que : « ''le 3 décembre, à l'hôtel de ville, il est venu en aide aux émeutiers'' ». |
Il se retire d'abord en Belgique puis en Angleterre à Jersey où il figure sur la liste des proscrits. | Il se retire d'abord en Belgique puis en Angleterre à Jersey où il figure sur la liste des proscrits. | ||
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− | Gracié par décision de Napoléon III du 3 février 1853 il rentre à Niort puis s'installe à Paris. | + | Gracié par décision de Napoléon III du 3 février 1853, il rentre à Niort puis s'installe à Paris. |
− | Après la chute du Second Empire (4 septembre 1870), il est candidat aux | + | Après la chute du Second Empire (4 septembre 1870), il est candidat aux Législatives sur la liste du Comité Républicain. |
− | Il n'est pas élu | + | Il n'est pas élu mais en revanche, il est nommé Maire de Niort par décret du 8 décembre 1871. Le 15 septembre 1876, il démissionne de son mandat de maire de Niort. |
− | + | Il devient alors Inspecteur Principal des enfants assistés de la Seine. Il se présente alors aux Sénatoriales mais sans succès et se retire de la vie politique. | |
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Il décède à Paris le 12 décembre 1892 à l'âge de 75 ans. | Il décède à Paris le 12 décembre 1892 à l'âge de 75 ans. | ||
− | '''(1)''' Sous l'ancien régime, cette ancienne commanderie de Cénan et son domaine dépendent de l'abbaye de Nieul sur l'Autize. | + | :'''(1)''' Sous l'ancien régime, cette ancienne commanderie de Cénan et son domaine dépendent de l'abbaye de Nieul sur l'Autize. |
− | + | :Sous la Révolution, ces bâtiments sont vendus comme biens nationaux. | |
− | Sous la | + | :Il sont acquis par André Philippe Maichain, le père, le 18 mars 1793, pour la somme de 112 000 francs. |
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− | Il sont acquis par André Philippe Maichain, le père, le 18 mars 1793, pour la somme de 112 000 francs. | ||
− | ==Sources | + | ==Sources== |
*Archives départementales 79. | *Archives départementales 79. | ||
− | *Maurice Vinck | + | *Maurice Vinck « ''La révolution de 1848 dans les Deux-Sèvres'' » in Bulletin de la Société Historique des Deux-Sèvres, 1971. |
Version actuelle en date du 12 mars 2024 à 18:06
La rue des Frères Maichain
Cette rue est située dans le quartier de Sainte-Pezenne. Elle s'étend de la rue de La Routière à la rue Angélina Faity.
Elle a été ouverte au début des années 2000 conjointement à la création d'un nouveau lotissement à proximité du centre-bourg de Sainte-Pezenne.
Le conseil municipal de Niort du 26 mars 2004 décide de lui attribuer de la nommer "Rue des Frères Maichain", propriétaires à Sainte-Pezenne et connus pour leur rôle politique au XIXème siècle.
Les deux frères Maichain, célèbres Républicains
Ils sont les fils de Claude Philippe Maichain et d'Aimée Marie Pastour de Neuville. Cette dernière est issue d'une famille de notables pexinois.
- -L'aîné, François Désiré, est né le 25 décembre 1810 au château de Cenan (1) à Saint-Pompain.
Médecin, Franc-Maçon, ami de Beaugier et de Chabaudy, il affiche très tôt des idées libérales.
Le 1er août 1846, les électeurs du 1er collège des Deux-Sèvres (collège de Niort) l'envoient siéger à la Chambre. Il prend place à l'extrême gauche parmi les républicains opposants à la Monarchie de Juillet.
A la Révolution de Février 1848, il est nommé Commissaire de la République des Deux-Sèvres (l'équivalent d'un préfet).
Le 23 avril 1848, il est élu député à l'Assemblée nationale constituante. Il siège à Gauche, vote par exemple pour le bannissement de la famille d'Orléans. Il est pour l'abolition de la peine de mort, pour la suppression de l'impôt sur le sel...
Il est battu aux élections du 13 mai 1849 remportées par le parti de l'Ordre et se retire alors de la vie politique. Il décède à Saint-Pompain le 10 août 1857.
- -Le cadet, Marie Joseph, est né à Saint-Pompain le 30 décembre 1816.
Il est Franc-Maçon comme son frère et affiche clairement ses idées républicaines.
Sous la Seconde République (1848-1852) il est soupçonné d'affiliation à la société secrète de la « Solidarité Républicaine ». Cette société avait été fondée en octobre 1848 à Paris et dans les départements à l'instigation de Ledru-Rollin.
Le 11 février 1848, il est élu vice-président de la société de secours mutuels des ouvriers chamoiseurs de Niort. Il s'oppose au coup d'état de Louis Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851 et est alors condamné à l'expulsion du territoire par décision de la commission mixte des Deux-Sèvres du 10 février 1582.
Il est accusé du fait : « du danger de ses opinions politiques » et parce que : « le 3 décembre, à l'hôtel de ville, il est venu en aide aux émeutiers ».
Il se retire d'abord en Belgique puis en Angleterre à Jersey où il figure sur la liste des proscrits.
Le plus célèbre proscrit fut Victor Hugo et à Niort, la liste compte, en autre, François Rousseil, père de Rosélia Rousseil.
Gracié par décision de Napoléon III du 3 février 1853, il rentre à Niort puis s'installe à Paris.
Après la chute du Second Empire (4 septembre 1870), il est candidat aux Législatives sur la liste du Comité Républicain.
Il n'est pas élu mais en revanche, il est nommé Maire de Niort par décret du 8 décembre 1871. Le 15 septembre 1876, il démissionne de son mandat de maire de Niort.
Il devient alors Inspecteur Principal des enfants assistés de la Seine. Il se présente alors aux Sénatoriales mais sans succès et se retire de la vie politique.
Il décède à Paris le 12 décembre 1892 à l'âge de 75 ans.
- (1) Sous l'ancien régime, cette ancienne commanderie de Cénan et son domaine dépendent de l'abbaye de Nieul sur l'Autize.
- Sous la Révolution, ces bâtiments sont vendus comme biens nationaux.
- Il sont acquis par André Philippe Maichain, le père, le 18 mars 1793, pour la somme de 112 000 francs.
Sources
- Archives départementales 79.
- Maurice Vinck « La révolution de 1848 dans les Deux-Sèvres » in Bulletin de la Société Historique des Deux-Sèvres, 1971.