MAROT, histoire de l’Usine, Rue d’Antes : Différence entre versions
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− | [[Fichier:MAISON Marot AV LIMOGES.jpg| | + | [[Fichier:MAISON Marot AV LIMOGES.jpg|300px|right|thumb|Maison Marot Av de Limoges, avant sa destruction. (1958) (Ph 3)]] |
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− | + | [[Fichier:usine Marot 2006.jpg|300px|right|thumb|Vestiges Usine Marot, vue d'ensemble (2006). (Ph 6)]] | |
− | [[Fichier:usine Marot 2006.jpg| | ||
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− | Jules était d’abord marchand quincaillier, ainsi que son frère Hilaire. | + | ==Création de l’usine Marot== |
+ | :Cette usine fut construit à l'emplacement de la métairie d'Antes qui fut vendue le 15 juin 1851. (Voir photo 19) | ||
+ | :La construction de cette usine date donc de la 2eme partie du XIXe siècle. | ||
+ | :En juin '''1860''', au concours général d’agriculture de Paris, le trieur exposé par Jules Marot a obtenu le premier prix. | ||
+ | :Ce trieur est très ingénieux et sépare complètement l’orge, l’avoine et le seigle du froment, il se vend 250 fr. | ||
+ | :La machine a égrener le trèfle, exposée a ce même concours a aussi obtenu le premier prix, il se vend 500 fr. | ||
+ | '''C’est Jules Marot qui fait breveter, le 25 octobre 1865, (N° 38 441) un trieur à alvéoles, double cylindre, pour séparer le blé en deux parties.''' | ||
+ | :Jules était d’abord marchand quincaillier, ainsi que son frère Hilaire. | ||
+ | :En juin 1882, Jules Marot obtient la grande médaille d’or au cocours agricole d’Albi pour son nouveau trieur à nettoyer la graine de trèfle. | ||
+ | :Jules et son frère Hilaire s'associe pour créer cette usine, rue d'Antes, appelée (Société Marot frères). | ||
+ | :En janvier '''1902''', l'entreprise est cédée à [[Emile MAROT|Émile Marot]], fils de Jules Marot. | ||
+ | :'''Émile Marot''' est né le 19 septembre 1857 à Niort et décédé le 10 avril 1952 à Niort. | ||
+ | :Il est le fils de Jules Marot et de Elisabeth Pellerin qui résident alors, rue Basse, à Niort. | ||
+ | :Après des études au [[Lycée Fontanes (Historique)|lycée Fontanes]], Émile Marot obtient le diplôme d’ingénieur à Poitiers. | ||
+ | :Émile Marot fut le principal collaborateur de son père avec son frère René, il fait breveter plusieurs inventions : | ||
+ | :-l’ensachage automatique des grains, | ||
+ | :-le trieur à quadruple effets : ventilation, émottage, criblage, triage, | ||
+ | :-la turbine à air permettant le triage et la sélection par différence de densité, | ||
+ | :-le cheminement des grains par conduits hélicoïdaux extra cylindriques, etc... | ||
+ | :Émile Marot créa une usine moderne, rue d’Antes, près de la source du Vivier. | ||
+ | '''La maison Marot acquiert une réputation nationale.''' | ||
+ | :En 1889, elle participe à l’Exposition universelle en exposant ses trieurs. (Ph 18) | ||
+ | :Cette usine fut équipée d’outillage perfectionné pour la fabrication en série et pour une production intensive. | ||
+ | :L’organisation commerciale fut aiguillée sur l’exportation. | ||
+ | :À partir du 27 janvier 1902, Émile Marot dirige seul l’usine. | ||
+ | :En 1913, des travaux d'agrandissement ont cours dans l'usine. | ||
+ | :En 1921, M. Laproste est directeur de l'usine. | ||
+ | :L’usine fabrique en 1830 plus de 120 000 trieurs... | ||
+ | :Les [[Trieurs à grains fabriqués à Niort (Historique)|trieurs]] pouvaient être utilisés pour les céréales, le légumineuses, les haricots, le colza, le lin, la moutarde, pommes de terre. | ||
+ | :Mais aussi pour des produits plus exotiques : riz, cacao, arachides, poivre etc... | ||
+ | :Son usine est divisée en différent ateliers : | ||
+ | :- Ajustage, | ||
+ | :- Tôlerie, | ||
+ | :- Fonderie, | ||
+ | :- Menuiserie, | ||
+ | :- Montage, | ||
+ | :- Emballage… | ||
+ | :Émile Marot est secondé dans la direction de son usine par ses deux gendres : M. Émile Taudière et Georges Rondeau. | ||
+ | :Les Marot disposent aussi d’une usine en Italie. | ||
+ | :Le 30 décembre 1935, Émile Marot cède à ses deux enfants Jean-Pierre-Marie et Jean-Émile-Marie, étudiants, demeurant au 18, rue Yver à Niort, 50 parts de l’Usine d’Antes. | ||
+ | :L’usine a employé à son époque florissante plus de 200 personnes. | ||
+ | '''À la même époque, l'usine de Trieurs Marot avait un concurrent important à Niort : les [[Trieurs à grains Clert-Biscara]]'''. | ||
+ | ==Anecdotes de 1970 == | ||
+ | :En septembre 1970, Maxime Grolleau et son épouse, concierges de l’usine depuis 1933, prennent leur retraite. | ||
+ | :Maurice Tauran, tourneur depuis 47 ans (1923), obtient la Médaille d’or du travail des mains de Jean Marot, directeur de l’usine en 1970. | ||
− | + | ==[[Emile MAROT|Émile Marot]] : Homme Politique== | |
− | + | '''D’abord conseiller municipal en 1892, il devient maire de Niort pour la première fois en 1904 à 1908'''. | |
− | + | :Il redevient maire de Niort de 1919 à 1925. | |
− | + | :Il est élu conseiller général de 1907 à 1927. | |
− | + | :Il est aussi élu député en 1919. | |
− | + | :Très impliqué dans la vie économique de Niort, il est partie prenante dans les créations : | |
− | + | :- de la [[Chambre de Commerce de Niort (Historique)|Chambre de Commerce]], qu’il présidera jusqu’en 1937, | |
− | + | :- du Syndicat intercommunal électricité des Deux-Sèvres (SIEDS), | |
− | + | :- de la Banque Populaire, | |
− | + | :- de la gare de triage, | |
− | + | :- du syndicat d’initiative, | |
− | + | :- il met en place " ''les fourneaux économiques'' " '''(1)''' rue Brisson destinés à donner des repas gratuits aux pauvres… (Ph 15). | |
− | + | :Émile Marot est élevé à la dignité de commandeur de la Légion d’honneur, le 8 mars 1930, par le Ministre du Commerce. | |
− | + | ::'''(1)''' L’œuvre des Fourneaux Économiques fut fondée en 1896, sous le patronage de la Loge : " ''Les amis de l’Ordre'' ". | |
− | + | ==L’usine pendant la guerre 14/18== | |
− | + | '''L’usine fut réquisitionnée pour produire des obus et aussi pour équiper d’étriers les Hussards, comme ceux de la caserne de Niort. (Ph 13).''' | |
− | + | :En 1915, Émile Marot écrit au maire de Niort (son remplaçant). (Ph 14). | |
− | + | :Il lui demande de mettre à disposition, pour son usine, deux machines-outils, afin de fabriquer des obus explosifs. | |
− | + | :Pendant cette période, il fabriquait aussi des étriers pour les cavaliers militaires (Hussards). | |
− | + | :Son fils Marie-Jean est tué en 1914 sur le front de la guerre en septembre 1914. | |
− | + | [[Fichier:FExpo 1955 Niort.jpg|300px|right|thumb|En 1955, les trieurs Marot s'exposent sur la [[Brèche (Place de la)|Brèche]] (Photo collection : Joël Clisson).]] | |
− | + | ==Fin de l’usine== | |
− | + | '''Après la seconde guerre mondiale, l’évolution des techniques agricoles font appel aux herbicides.''' | |
− | + | :Les trieurs à grains deviennent obsolètes, aucune autre alternative de production de l’usine Marot n’est prévue. | |
− | + | :Après la disparition d'Émile Marot en 1952, c’est son gendre, Émile Taudière qui prend la direction jusqu’en 1967. | |
− | + | :C’est Edmond Brillaud qui dirige l’usine jusqu’à sa fermeture. | |
− | + | :L’usine ferme définitivement en 1980. | |
− | + | :La famille Marot se séparent alors de ses propriétés, | |
− | + | :- Son château à Poitiers, | |
− | + | :- Sa demeure bourgeoise, 61 avenue de Limoges, achetée par la ville en 1958. (Ph 3). | |
− | + | :Cette maison sera détruite et l’espace libéré est aujourd’hui occupé par l’inspection académique depuis 1970. | |
− | + | '''Aujourd'hui, on peut visiter la " [[Grotte Marot]] ", propriété de la ville de Niort.''' | |
− | + | [[Fichier:Marot Facade 2016.jpg|300px|right|thumb|Façade entrée de l'ancienne Usine Marot (2016). (Ph 7)]] | |
− | + | ==Tergiversations sur l’utilisation de ce site== | |
− | + | '''La ville de Niort a acheté ce site en 1995, l’usine est située dans un périmètre qu’il faut protéger.''' | |
− | + | :En 2000, l’ensemble de l’usine qui occupe une surface de 14 000 m², est en ruine. (Ph 4). | |
− | + | :Que faire de cet ensemble? | |
− | + | :La ville a tenté, en vain, d’inscrire ces bâtiments à l’inventaire complémentaire des Monuments Historiques. | |
− | + | :Le 29 octobre 2001, le conseil municipal approuvait un projet d’aménagement qui consistait : | |
− | + | :-à démolir les bâtiments en mauvais état, | |
− | ==Émile Marot: Homme Politique | + | :-à conserver ceux qui présentent un intérêt architectural, |
− | D’abord conseiller municipal en 1892, il devient maire de Niort pour la première fois en 1904 à 1908. | + | :-à conforter et rénover les bâtiments à conserver, |
− | + | :-à aménager des espaces verts, en lieu et place des parties démolies… | |
− | Il redevient maire de Niort de 1919 à 1925. | + | :En 2003, on pense que les bâtiments préservés pourraient peut-être sous réserve d’agrément, abriter le local technique du personnel d’exploitation du personnel des Eaux. (Ph 5). |
− | + | :En 2006, après avis de l’architecte des bâtiments de France, une partie typique de l’architecture industrielle va être conservée. (Ph 6). | |
− | Il est élu conseiller général de 1907 à 1927. | + | :La cheminée de 25m de hauteur, utilisée pour la fabrication de la fonte, sera abattue, elle était devenue trop fragile. |
− | + | :Un fronton sur la rue du Vivier sera conservé et aménagé. (Ph 7). | |
− | Il est aussi élu député en 1919. | + | :L’emplacement est occupé depuis 2007 par les Services Techniques du Syndicat des Eaux du Vivier. |
− | + | ==Sources== | |
− | Très impliqué dans la vie économique de Niort, il est partie prenante dans les créations: | + | :*Orientation économique et financière 1930. |
− | + | :*NR : 1957, 1970,2000, 2003, 2006... | |
− | + | :*Archives 79. | |
− | + | :*Mémorial des Deux-Sèvres 1851, 1860, 1882, 1902, 1914, 1921, 1936. | |
− | + | :*Les Affiches du Poitou 1917. | |
− | + | :*Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet. | |
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− | Émile Marot est élevé à la dignité de commandeur de la Légion d’honneur, le 8 mars 1930, par le Ministre du Commerce. | ||
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− | ==L’usine pendant la guerre 14/18 | ||
− | L’usine fut réquisitionnée pour produire des obus et aussi pour équiper d’étriers les Hussards, comme ceux de la caserne de Niort. | ||
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− | En 1915 , Émile Marot | ||
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− | Il lui demande de mettre à disposition, pour son usine, deux machines-outils, afin de fabriquer des obus explosifs. | ||
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− | Pendant cette période il fabriquait aussi des étriers pour les cavaliers militaires (Hussards). | ||
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− | Son fils Marie-Jean est tué en 1914 sur le front de la guerre en septembre 1914. | ||
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− | ==Fin de l’usine | ||
− | Après la seconde guerre mondiale, l’évolution des techniques agricoles font appel aux herbicides. | ||
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− | Les trieurs à grains deviennent obsolètes, aucune autre alternative de production de l’usine Marot n’est prévue. | ||
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− | Après la disparition | ||
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− | C’est Edmond Brillaud qui dirige l’usine jusqu’à sa fermeture. | ||
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− | L’usine ferme définitivement en 1980. | ||
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− | La famille Marot se séparent alors de ses propriétés, | ||
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− | Cette maison sera détruite et l’espace libéré est aujourd’hui occupé par l’inspection académique. | ||
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− | Aujourd'hui, on peut visiter la "[[Grotte Marot]]", propriété de la ville de Niort. | ||
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− | ==Tergiversations sur l’utilisation de ce site | ||
− | La ville de Niort a acheté ce site en 1995, l’usine est située dans un périmètre qu’il faut protéger. | ||
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− | En 2000, l’ensemble de l’usine qui occupe une surface de 14 000 m², est en ruine. | ||
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− | La ville a tenté, en vain, d’inscrire ces bâtiments à l’inventaire complémentaire des Monuments Historiques. | ||
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− | Le 29 octobre 2001, le conseil municipal approuvait un projet d’aménagement qui consistait: | ||
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− | En 2003, on pense que les bâtiments préservés pourraient peut-être sous réserve d’agrément, abriter le local technique du | ||
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− | personnel d’exploitation du personnel des Eaux. | ||
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− | En 2006, après avis de l’architecte des bâtiments de France, une partie typique de l’architecture industrielle va être conservée. | ||
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− | La cheminée de 25m de hauteur, utilisée pour la fabrication de la fonte, sera abattue, elle était devenue trop fragile. | ||
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− | Un fronton sur la rue du Vivier sera conservé et aménagé. ( | ||
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− | L’emplacement est occupé depuis 2007 par les Services Techniques du Syndicat des Eaux du Vivier. | ||
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− | ==Sources | ||
− | *Orientation économique et financière 1930. | ||
− | *NR: 2000, 2003, | ||
− | *Archives 79. | ||
− | *Les Affiches du Poitou 1917. | ||
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− | Fichier:TRIEUR MAROT expo 2016.jpg|Trieur Marot Expo 2016. | + | Fichier:1896 liste ouvriers Marot.jpg|Liste des ouvriers en 1896. |
− | Fichier:Croquis usine Marot.jpg|Dessin de l'Usine Marot 1930. | + | Fichier:Trieur Marot 1930.jpg|Trieur Marot entièrement métallique (Dessin 1930). (Ph 8) |
− | Fichier:Jules et Emile Marot.jpg|Jules et Émile Marot (Père et fils). | + | Fichier:TRIEUR MAROT expo 2016.jpg|Trieur Marot Expo 2016. (Ph 9) |
− | Fichier: | + | Fichier:Croquis usine Marot.jpg|Dessin de l'Usine Marot 1930. (Ph 10) |
− | Fichier:incendie 2 1917 Usine Marot.jpg |Faits divers 1917. | + | Fichier:Jules et Emile Marot.jpg|Jules et Émile Marot (Père et fils). (Ph 11) |
− | Fichier:lettre E Marot 1917.jpg |Lettre E. Marot au maire de Niort en 1915. | + | Fichier:MAROT trieur blé.jpg|Publicite MAROT (Ph 12) |
− | Fichier:Fourneaux Economiques.jpg |Œuvre les Fourneaux Economiques 1901. | + | Fichier:incendie 2 1917 Usine Marot.jpg |Faits divers 1917. (Ph 13) |
− | Fichier:Marot Usine vue avion 1965.jpg|Usine Marot vue avion 1965, en haut à droite [[Avenir des OCM, rue d'Antes|Avenir des OCM.]] | + | Fichier:lettre E Marot 1917.jpg |Lettre E. Marot au maire de Niort en 1915. (Ph 14) |
+ | Fichier:Fourneaux Economiques.jpg |Œuvre les Fourneaux Economiques 1901. (Ph 15) | ||
+ | Fichier:Marot Usine vue avion 1965.jpg|Usine Marot vue avion 1965, en haut à droite [[Avenir des OCM, rue d'Antes|Avenir des OCM.]] (Ph 16) | ||
+ | Fichier:Usine Marot decem 2006.jpg|Vestiges Usine Marot en 2006, en cours de destruction. (Ph 17) | ||
+ | Fichier:ETRILLEUR Marot 1889.jpg|Extrait de la " ''Revue Comique'' " publiée en 1889, lors de l’Exposition universelle par | ||
+ | George Coutan édité par [[TAIRE Arthur (Ancien Musée de Niort)|Arthur Taire]]. (Ph 18) | ||
+ | Fichier:1841 Vente Antes.jpg|Vente de la Métairie d'Antes en 1851, l'Usine occupe cet emplacement. (Ph 19) | ||
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Version actuelle en date du 18 mars 2024 à 10:13
Sommaire
Création de l’usine Marot
- Cette usine fut construit à l'emplacement de la métairie d'Antes qui fut vendue le 15 juin 1851. (Voir photo 19)
- La construction de cette usine date donc de la 2eme partie du XIXe siècle.
- En juin 1860, au concours général d’agriculture de Paris, le trieur exposé par Jules Marot a obtenu le premier prix.
- Ce trieur est très ingénieux et sépare complètement l’orge, l’avoine et le seigle du froment, il se vend 250 fr.
- La machine a égrener le trèfle, exposée a ce même concours a aussi obtenu le premier prix, il se vend 500 fr.
C’est Jules Marot qui fait breveter, le 25 octobre 1865, (N° 38 441) un trieur à alvéoles, double cylindre, pour séparer le blé en deux parties.
- Jules était d’abord marchand quincaillier, ainsi que son frère Hilaire.
- En juin 1882, Jules Marot obtient la grande médaille d’or au cocours agricole d’Albi pour son nouveau trieur à nettoyer la graine de trèfle.
- Jules et son frère Hilaire s'associe pour créer cette usine, rue d'Antes, appelée (Société Marot frères).
- En janvier 1902, l'entreprise est cédée à Émile Marot, fils de Jules Marot.
- Émile Marot est né le 19 septembre 1857 à Niort et décédé le 10 avril 1952 à Niort.
- Il est le fils de Jules Marot et de Elisabeth Pellerin qui résident alors, rue Basse, à Niort.
- Après des études au lycée Fontanes, Émile Marot obtient le diplôme d’ingénieur à Poitiers.
- Émile Marot fut le principal collaborateur de son père avec son frère René, il fait breveter plusieurs inventions :
- -l’ensachage automatique des grains,
- -le trieur à quadruple effets : ventilation, émottage, criblage, triage,
- -la turbine à air permettant le triage et la sélection par différence de densité,
- -le cheminement des grains par conduits hélicoïdaux extra cylindriques, etc...
- Émile Marot créa une usine moderne, rue d’Antes, près de la source du Vivier.
La maison Marot acquiert une réputation nationale.
- En 1889, elle participe à l’Exposition universelle en exposant ses trieurs. (Ph 18)
- Cette usine fut équipée d’outillage perfectionné pour la fabrication en série et pour une production intensive.
- L’organisation commerciale fut aiguillée sur l’exportation.
- À partir du 27 janvier 1902, Émile Marot dirige seul l’usine.
- En 1913, des travaux d'agrandissement ont cours dans l'usine.
- En 1921, M. Laproste est directeur de l'usine.
- L’usine fabrique en 1830 plus de 120 000 trieurs...
- Les trieurs pouvaient être utilisés pour les céréales, le légumineuses, les haricots, le colza, le lin, la moutarde, pommes de terre.
- Mais aussi pour des produits plus exotiques : riz, cacao, arachides, poivre etc...
- Son usine est divisée en différent ateliers :
- - Ajustage,
- - Tôlerie,
- - Fonderie,
- - Menuiserie,
- - Montage,
- - Emballage…
- Émile Marot est secondé dans la direction de son usine par ses deux gendres : M. Émile Taudière et Georges Rondeau.
- Les Marot disposent aussi d’une usine en Italie.
- Le 30 décembre 1935, Émile Marot cède à ses deux enfants Jean-Pierre-Marie et Jean-Émile-Marie, étudiants, demeurant au 18, rue Yver à Niort, 50 parts de l’Usine d’Antes.
- L’usine a employé à son époque florissante plus de 200 personnes.
À la même époque, l'usine de Trieurs Marot avait un concurrent important à Niort : les Trieurs à grains Clert-Biscara.
Anecdotes de 1970
- En septembre 1970, Maxime Grolleau et son épouse, concierges de l’usine depuis 1933, prennent leur retraite.
- Maurice Tauran, tourneur depuis 47 ans (1923), obtient la Médaille d’or du travail des mains de Jean Marot, directeur de l’usine en 1970.
Émile Marot : Homme Politique
D’abord conseiller municipal en 1892, il devient maire de Niort pour la première fois en 1904 à 1908.
- Il redevient maire de Niort de 1919 à 1925.
- Il est élu conseiller général de 1907 à 1927.
- Il est aussi élu député en 1919.
- Très impliqué dans la vie économique de Niort, il est partie prenante dans les créations :
- - de la Chambre de Commerce, qu’il présidera jusqu’en 1937,
- - du Syndicat intercommunal électricité des Deux-Sèvres (SIEDS),
- - de la Banque Populaire,
- - de la gare de triage,
- - du syndicat d’initiative,
- - il met en place " les fourneaux économiques " (1) rue Brisson destinés à donner des repas gratuits aux pauvres… (Ph 15).
- Émile Marot est élevé à la dignité de commandeur de la Légion d’honneur, le 8 mars 1930, par le Ministre du Commerce.
- (1) L’œuvre des Fourneaux Économiques fut fondée en 1896, sous le patronage de la Loge : " Les amis de l’Ordre ".
L’usine pendant la guerre 14/18
L’usine fut réquisitionnée pour produire des obus et aussi pour équiper d’étriers les Hussards, comme ceux de la caserne de Niort. (Ph 13).
- En 1915, Émile Marot écrit au maire de Niort (son remplaçant). (Ph 14).
- Il lui demande de mettre à disposition, pour son usine, deux machines-outils, afin de fabriquer des obus explosifs.
- Pendant cette période, il fabriquait aussi des étriers pour les cavaliers militaires (Hussards).
- Son fils Marie-Jean est tué en 1914 sur le front de la guerre en septembre 1914.
Fin de l’usine
Après la seconde guerre mondiale, l’évolution des techniques agricoles font appel aux herbicides.
- Les trieurs à grains deviennent obsolètes, aucune autre alternative de production de l’usine Marot n’est prévue.
- Après la disparition d'Émile Marot en 1952, c’est son gendre, Émile Taudière qui prend la direction jusqu’en 1967.
- C’est Edmond Brillaud qui dirige l’usine jusqu’à sa fermeture.
- L’usine ferme définitivement en 1980.
- La famille Marot se séparent alors de ses propriétés,
- - Son château à Poitiers,
- - Sa demeure bourgeoise, 61 avenue de Limoges, achetée par la ville en 1958. (Ph 3).
- Cette maison sera détruite et l’espace libéré est aujourd’hui occupé par l’inspection académique depuis 1970.
Aujourd'hui, on peut visiter la " Grotte Marot ", propriété de la ville de Niort.
Tergiversations sur l’utilisation de ce site
La ville de Niort a acheté ce site en 1995, l’usine est située dans un périmètre qu’il faut protéger.
- En 2000, l’ensemble de l’usine qui occupe une surface de 14 000 m², est en ruine. (Ph 4).
- Que faire de cet ensemble?
- La ville a tenté, en vain, d’inscrire ces bâtiments à l’inventaire complémentaire des Monuments Historiques.
- Le 29 octobre 2001, le conseil municipal approuvait un projet d’aménagement qui consistait :
- -à démolir les bâtiments en mauvais état,
- -à conserver ceux qui présentent un intérêt architectural,
- -à conforter et rénover les bâtiments à conserver,
- -à aménager des espaces verts, en lieu et place des parties démolies…
- En 2003, on pense que les bâtiments préservés pourraient peut-être sous réserve d’agrément, abriter le local technique du personnel d’exploitation du personnel des Eaux. (Ph 5).
- En 2006, après avis de l’architecte des bâtiments de France, une partie typique de l’architecture industrielle va être conservée. (Ph 6).
- La cheminée de 25m de hauteur, utilisée pour la fabrication de la fonte, sera abattue, elle était devenue trop fragile.
- Un fronton sur la rue du Vivier sera conservé et aménagé. (Ph 7).
- L’emplacement est occupé depuis 2007 par les Services Techniques du Syndicat des Eaux du Vivier.
Sources
- Orientation économique et financière 1930.
- NR : 1957, 1970,2000, 2003, 2006...
- Archives 79.
- Mémorial des Deux-Sèvres 1851, 1860, 1882, 1902, 1914, 1921, 1936.
- Les Affiches du Poitou 1917.
- Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.
Usine Marot vue avion 1965, en haut à droite Avenir des OCM. (Ph 16)