YVER Jacques : Différence entre versions
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*Jacques Yver : « Le printemps d’Yver ». | *Jacques Yver : « Le printemps d’Yver ». | ||
*Imprimer au Pays des Deux-Sèvres 1594 (E. Surget, C. Gendron 1994). | *Imprimer au Pays des Deux-Sèvres 1594 (E. Surget, C. Gendron 1994). | ||
− | * | + | :*Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet. |
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Biographie simplifiée
Jacques Yver, gentilhomme niortais, écuyer, seigneur de Plaisance et de la Bigotterie, naquit vers 1520.
Il était licencié-es-lois, pair de Niort et maire en 1556.
Son père, Gervais Yver, pair de Niort fut maire en 1502 et tué en 1533 par Claude Chevallereau de Boisragon.
Sans doute protestant, Jacques Yver avait pris part aux guerres de religions dans l’armée du prince de Condé et de l’amiral de Coligny.
Il écrivit son seul ouvrage vers 1570 : « Le printemps d’Yver », il y est à la fois romancier et poète.
Le Printemps d’Yver contient cinq histoires discourues par cinq journées, en une noble compagnie au château du printemps.
Le Château du printemps est probablement celui de Lusignan, où il est fait notamment référence à la Fée Mélusine.
Son livre fut imprimé pour la première fois à Paris en 1572, puis en 1598 à Niort.
Il fit aussi l’auteur de paroles de chansons régionales, telle « la Branle du Poitou », dansée par Charles IX lors de son passage en Deux-Sèvres en 1565.
Jacques Yver est mort l’année du massacre de la Saint-Barthélemy en 1572.
Extrait d’un poème de Jacques Yver
Ce poème est écrit peu de temps avant le massacre des protestants de la Saint-Barthélemy, déclenché à Paris, le 24 août 1572.
« COMPLAINTE SUR LES MISÈRES DE LA GUERRE CIVILE. »
- Quelle soupçonneuse peur
- Éblouit ma fantaisie ?
- Quelle abayante (1) douleur
- A ma poitrine saisie ?
- Las ! quel épouvantement
- Me gène l'entendement,
- Qui, glissant par mes entrailles,
- Avec un marteau ferré,
- Me bat le cœur, enserré
- Entre ses rouges tenailles ?
- Comme Etna brûle d’un feu
- Qui les voyagiers (2) étonne,
- Je brûle ainsi peu à peu
- D'lre (3) et de rage félonne.
- Quand je vois de toutes parts
- Reluire tant de soudards (4),
- Qui, forcenés de colère,
- De leur sang baignent les champs.
- Et de leurs glaives tranchants
- Dépècent France, leur mère !
- Je fonds d’impatient deuil,
- Comme neige primeraine (5) ;
- Jamais de mon piteux œil
- Ne se tarit la fontaine.
- Couper désormais je veux
- Le lustre de mes cheveux,
- Et ternir mon front de cendre ;
- Je veux me tiédir en pleurs,
- Et envoyer mes douleurs
- Parmi le monde s'épandre...
- (1) Abayante = aboyante.
- (2) Voyagiers = voyageur.
- (3) Ire = colère.
- (4) Soudard = vieux soldat.
- (5) neige primeraine = première neige.
Sources
- Armorial des Maires de Niort (Alfred Bonneau 1866)
- Beauchet-Filleau les familles de l’ancien Poitou (1841)
- Jacques Yver : « Le printemps d’Yver ».
- Imprimer au Pays des Deux-Sèvres 1594 (E. Surget, C. Gendron 1994).
- Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.