Sœurs de Notre Dame de l'Espérance à Niort : Différence entre versions
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::''Elles font le trajet à pied, trouvent des populations au désespoir et abandonnées de tous ; elles se mettent à l’œuvre, soignent les malades, remontent les courages, distribuent les remèdes qu'elles portent avec elles, et, allant de porte en porte, font chaque jour une ou deux lieues. | ::''Elles font le trajet à pied, trouvent des populations au désespoir et abandonnées de tous ; elles se mettent à l’œuvre, soignent les malades, remontent les courages, distribuent les remèdes qu'elles portent avec elles, et, allant de porte en porte, font chaque jour une ou deux lieues. | ||
::''Mr le Sous-Préfet de Melle, touché de leur dévouement et voulant coopérer au bien, leur obtint sans peine du gouvernement des secours abondants pour continuer leur œuvre ».'' | ::''Mr le Sous-Préfet de Melle, touché de leur dévouement et voulant coopérer au bien, leur obtint sans peine du gouvernement des secours abondants pour continuer leur œuvre ».'' | ||
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==Sources== | ==Sources== | ||
*(1) Journal « Le Gaulois », supplément exceptionnel du 29 juin 1880. | *(1) Journal « Le Gaulois », supplément exceptionnel du 29 juin 1880. |
Version du 26 février 2019 à 09:31
Article en construction Février 2019
Sommaire
Les Sœurs de Notre Dame de l'Espérance à Niort
- Origine de la Congrégation mère :
Les Sœurs de Notre Dame de l'Espérance sont également appelées : Les Sœurs de l'Espérance de la Sainte famille.
La Congrégation des Sœurs de l'Espérance a été fondée à Bordeaux en 1836 par Monsieur l'Abbé Noailles, chanoine honoraire de cette ville,
- Rôle des Sœurs de l'Espérance dans la société :
La Sœur de l'Espérance prodigue des soins à tous ceux qui souffrent, sans exception de personnes, d'opinion et de nationalité, de religion. (1)
Leur aide a pour but le soin des malades à domicile.
Elles ont reçu les plus vives sympathies de toutes les classes de la société, c'est pourquoi ses membres se sont multipliés, et que les plus grandes villes de France ont voulu avoir, dans leurs murs, des Sœurs de l'Espérance.
En 1880, on observait plus de 60 associations. Le nombre de malades soignés annuellement par les Sœurs a été en moyenne de 5 à 6 milles.
La Congrégation à Niort
- Son existence :
La fondation de la succursale établie à Niort par les Sœurs de l'Espérance semble remonter à 1852 après achat, des 13 et 15 rue Claire de 3 petites maisons par M. et Mme Despret et Hardey » (La rue Claire est maintenant devenue, rue Bernard d'Agesci).
Cette appropriation a été notifiée par maître Hérault et Maître Gorfu, notaires à Niort le 1er mars 1852.
Nous avons trace de l'enregistrement du bail en date des 2 et 3 octobre 1877 et lettre de la Supérieure s'acquittant de la taxe de 3% du 8 octobre 1881 (3). Ce qui semble se rapporter à la taxe d'habitation actuelle.
Un document émanant de la Direction générale des Domaines et du Timbre du 9 octobre 1872 précise que les immeubles occupés par les Sœurs de l'Espérance appartiennent à la Société Clavier, rue Ste Eulalie à Bordeaux, siège de la Congrégation mère.
L'association religieuse a été certifiée en 1887. La congrégation a longtemps fonctionné sans autorisation car elle ne fut autorisée définitivement qu'en 1914.
La demande adressée au préfet par le Conseiller d'état, Directeur Général des Cultes pour la congrégation, en date du 18 octobre 1901, examinée par le Conseil municipal de Niort lors de sa réunion du 15 janvier 1902 sous la présidence de Ludovic Martin-Bastard, maire de Niort, sur l'opportunité de cette congrégation dans la ville de Niort avait reçu un avis défavorable (4).
L'autorisation a été accordée suite à une enquête sollicitée par le Préfet auprès du Commissaire de Police de Niort (courrier du 4 avril 1908) et de la Municipalité sur instance du Ministère de l'Intérieur.
- Réponse du Commissaire : 7 avril 1908 :
- « Cette association ne fait pas de propagande religieuse, quoique cependant une chapelle (5) est ouverte au public et les offices y sont célébrées journellement par un des Vicaires de l’Église de St André.
- Le caractère d'utilité publique de ces sœurs c'est d'être garde-malades, c'est à dire, à la demande des familles, elles vont soigner les malades à domicile, elles se font payer leurs services par ceux qui les emploient, au bureau de bienfaisance pour les différents services de cet établissement. De plus, elles vont visiter les malades indigents gratuitement.
- Elles ne se livrent à aucune espèce d'enseignement. On peut les classer dans la catégorie des « Hospitalières ».
Le bien fondé de l'association est confirmée par le Maire de Niort « Les Sœurs de l'Espérance que nous employons au bureau de bienfaisance s'acquittent de leurs fonctions avec un zèle, une ponctualité et un dévouement parfait. Reconnaît leur rôle d'utilité publique. » (courrier 11 mai 1914).
Un courrier au Ministère de l'Intérieur du 23 mai 1914, confirme les résultats de l'enquête et précise que la municipalité de Niort décide du maintien de l'établissement des dits religieuses et donne son accord à la demande d'autorisation.
- Les ressources de l’Association :
- Exemple d'un état signé par le maire le 6 décembre 1901 :
- -Pensions 836 F
- -Aumône offrandes 373,55 F
- -Rétribution des gardes 6421 F
- -Recettes diverses 3421,75 F
- -Total : 11 952,30 F
- -Le mobilier est évalué à 5035, 95 F
- Sortes de dons reçus en regard des services rendus :
- -La ville accorde une remise de 80 francs pour utilisation de l'eau de la ville en compensation de l'aide que la congrégation apporte aux malades (6).
- -Allocation accordée par le Préfet de 150 francs à titre d'indemnité pour les soins donnés par les sœurs de la Communauté aux habitants pauvres de la commune de St Médard atteint par l'épidémie de fièvre typhoïde (23 décembre 1863).
Évolution de la communauté
Au vu des états signés par le maire :
- -6 décembre 1901 : 24 sœurs dont Sœur Saint Prosper, Sœur Converse.
- -11 mai 1914 : 13 sœurs.
Sur le Recensement de 1921, à Niort on peut noter l’origine des sœurs, notifiée comme « Garde Malade » :
NOM | Prénom | Date naissance | Âge | Origine |
---|---|---|---|---|
Amien | Fridoline | 1873 | 48 | Exoudun |
Vilfeu | Clémentine | 1885 | 36 | St Ouen des Toits |
Fouchet | Marie-Louise | 1878 | 43 | Bais (Mayenne) (53) |
Delatouche | Alexine | 1865 | 56 | Mayenne (53) |
Fauriat | Catherine | 1849 | 48 | Saint Pal de Mons (43) |
Thomas | Julie | 1849 | 72 | Saint-André-de-Cruzières (07) |
Benazet | Catherine | 1856 | 65 | Ercie |
Bobay | Marie-Louise | 1876 | 45 | Saint-Germain |
Dillenscheider | Madeleine | 1849 | 72 | Dabo (Moselle) (57) |
Pons | Rose | 1859 | 62 | Saint-Martin-de-Fugères (43) |
Tallonée | Marie | 1853 | 68 | Santana |
Houillée | Marie | 1863 | 58 | Moncontour |
Doudelinger | Marie | 1890 | 31 | Reims |
Philippot | Louise | 1893 | 28 | Reims |
Montauzier | Héloïse | 1879 | 42 | Saint-Maigrin (17) |
- -On retrouve ces sœurs, à la même adresse en 1936.
- -Aucune trace connue, de la date de leur départ de la ville de Niort.
Anecdote de 1862
- Cette anecdote est relatée dans supplément exceptionnel au journal « Le Gaulois » du 29 juin 1880, à propos de cette épidémie :
- « A Niort, en 1862, c'est une épidémie de fièvre typhoïde qui ravage les environs. Le Général, commandant, vient réclamer des Sœurs. La voiture refuse de les conduire, car le médecin a déclaré qu'on ne saurait approcher sans péril de la localité envahie.
- Elles font le trajet à pied, trouvent des populations au désespoir et abandonnées de tous ; elles se mettent à l’œuvre, soignent les malades, remontent les courages, distribuent les remèdes qu'elles portent avec elles, et, allant de porte en porte, font chaque jour une ou deux lieues.
- Mr le Sous-Préfet de Melle, touché de leur dévouement et voulant coopérer au bien, leur obtint sans peine du gouvernement des secours abondants pour continuer leur œuvre ».
Sources
- (1) Journal « Le Gaulois », supplément exceptionnel du 29 juin 1880.
- (2) Courrier de la Direction générale de l’Enregistrement des Domaines et du Timbre du Directeur Général des Domaines à Niort à M. le Préfet des Deux-Sèvres.
- (3) Archives départementales des Deux-Sèvres, ville de Niort.
- (4) Extrait du registre des délibérations du Conseil municipal : vote favorable 13, vote défavorable 13, mais avec voix du maire légalement prépondérante...
- (5) Cette chapelle est d’usage privée, pour une maison d’habitation.
- (6) Extrait de délibération Conseil municipal du 18 juillet 1870.
- Archives départementales des Deux-Sèvres.