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Jean Sauvaget : Différence entre versions

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Ce bel édifice était le siège de l'Institut français de Damas pendant le Mandat français (1923-1946) ; cependant il n'était pas adapté au travail de chercheurs tels que Jean Sauvaget.
 
Ce bel édifice était le siège de l'Institut français de Damas pendant le Mandat français (1923-1946) ; cependant il n'était pas adapté au travail de chercheurs tels que Jean Sauvaget.
 
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Version du 12 mai 2024 à 10:25

Jean Sauvaget en 1949. Archives familiales
Jean Sauvaget en 1949. Archives familiales.
Le Palais Azem à Damas au début des années 2000. (Cliché Marc Sauvaget)Ce bel édifice était le siège de l'Institut français de Damas pendant le Mandat français (1923-1946) ; cependant il n'était pas adapté au travail de chercheurs tels que Jean Sauvaget.
Le Palais Azem à Damas en 2009. (Cliché Marc Sauvaget) Ce bel édifice était le siège de l'Institut français de Damas pendant le Mandat français (1923-1946) ; cependant il n'était pas adapté au travail de chercheurs tels que Jean Sauvaget.
Le Collège de France, Paris 5ème. (Cliché : LPLT/Wikimedia Commons)Jean Sauvaget y est élu en 1945 sur la chaire d'Histoire du Monde arabe.
Le Collège de France, Paris 5ème, en 2009. (Cliché : LPLT/Wikimedia Commons) Jean Sauvaget y est élu en 1945 sur la chaire d'Histoire du Monde arabe.

Jean Sauvaget, historien orientaliste

Une famille et une enfance niortaises

Né à Niort le 27 Janvier 1901, Jean Sauvaget est le fils ainé d’un couple d’instituteurs niortais. Son père, membre de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, publie des articles de géologie. Son oncle, Henri Gelin a des centres d’intérêt nombreux et variés. Il fait ses études secondaires au Lycée Fontanes.

Étudiant à Paris et en Syrie

Jean Sauvaget part à Paris pour étudier l’arabe à l’École Nationale des Langues Orientales Vivantes (E.N.L.O.V.) et à La Sorbonne. Il étudie également  le persan et le turc, ainsi que l’histoire de l’art.

En 1924, il est à Damas en Syrie, boursier puis pensionnaire à l’Institut Français d’Archéologie et d’Art Musulmans, créé peu après le début du Mandat français sur la Syrie (1923). Cet Institut deviendra l’Institut Français de Damas en 1930 dont il sera le Secrétaire général.

Il est l’un des rares arabisants et il se spécialise dans l’archéologie musulmane, particulièrement sur les villes et les bâtiments : il étudie de très nombreux édifices et effectue de nombreux relevés épigraphiques. Le Service des Antiquités du Haut-Commissariat, le charge de dresser l’inventaire des monuments historiques de Damas, Alep, Hama et Tripoli. Si la Syrie est le point de départ de ses recherches, celles-ci portent aussi sur le reste du Moyen-Orient où il effectue des missions archéologiques.

De l’École Pratique des Hautes Études au Collège de France

En 1937, il épouse Suzanne Lung, une infirmière des Œuvres protestantes rencontrée à Damas. Il revient en France pour rejoindre l’École Pratique des Hautes Études où il est élu comme Directeur d’études d’Histoire de l’Orient islamique : il y assure un séminaire de recherches. Dans le même temps, sur des périodes limitées allant de six mois à deux ans, il enseigne l’arabe à l’E.N.L.O.V. (Institut national des langues et civilisations orientales) et la Sorbonne, l’histoire des Arts musulmans à l’École du Louvre, la géographie et l’histoire du Proche-Orient à nouveau à l’E.N.L.O.V

En 1941, il soutient sa thèse de doctorat portant sur l’histoire de la ville d'Alep, pour laquelle il reçoit les félicitations du jury, ainsi qu’un prix décerné par l’Académie des Inscriptions et des Belles Lettres.

En novembre 1945, il est élu au Collège de France sur la chaire d'Histoire du Monde arabe.

Depuis son retour en France, il a rejoint un Comité de rapprochement avec l’Islam. En 1946, il prend publiquement position pour la décolonisation en Afrique du Nord.

Très affecté par le décès de son épouse en 1947, il décède à son tour à Cambo-les-Bains le 5 mars 1950 après une intervention de chirurgie pulmonaire.

Une importante production éditoriale qui fait référence

Plus de 80 publications

De nombreux ouvrages ainsi que des articles, portant essentiellement sur des sujets archéologiques et historiques, publiés dans différentes revues, en s’inscrivant souvent dans une démarche pluridisciplinaire (Syria, Bulletin d’Études orientales, Journal asiatique, Revue des Études islamiques,…) et des travaux à l’intention de ses élèves.

Quelques titres

  • Les monuments historiques de Damas. Beyrouth, 1932. 116 p., 44 fig. et 6 planches.
  • Alep : essai sur le développement d’une grande ville syrienne des origines au milieu du XIXe siècle, Paris, 1941. 302 p. et un album de 70 planches.
  • Introduction à l’histoire de l’Orient musulman : éléments de bibliographie. Paris, 1943. 202 p.
  • Historiens arabes : pages choisies, traduites et présentées. Paris, 1946. 192 p.
  • La mosquée omeyyade de Médine : étude sur les origines architecturales de la mosquée et de la basilique. Paris, 1947. 199 p.

Anecdote à propos de l'Allée Jean Sauvaget

Quand le Conseil municipal de la Ville de Niort décide, sur proposition des Amis du Vieux Niort, de lui attribuer une rue portant son nom, il est prévu de spécifier qu’il était égyptologue, alors qu’il n’a quasiment jamais mis les pieds en Égypte. La publication de cette décision dans la presse permet à sa famille de rectifier l’erreur : cette indication erronée n’est pas retenue.

Sources

  • Louis Robert - Jean Sauvaget (1901-1950), in Mémorial Jean Sauvaget, tome 1. Ed. Institut Français de Damas, 1954
  • Renaud Avez – L’Institut français de Damas au Palais Azem (1922-1946) à travers les archives.Ed. Institut français de Damas, 1993.
  • François Pouillon – Dictionnaire des orientalistes de langue française. Ed. Karthala, 2008.
  • Archives familiales.
  • Texte : Marc Sauvaget
  • Mise en page : Jean-Michel Bernardin