Monument aux morts de Souché 14/18 : Différence entre versions

Version du 20 janvier 2022 à 16:10

Monument érigé par le Souvenir Français en 1903. (La plaque de gauche en marbre blanc fut inaugurée le 3 octobre 1920)

Plaques ajoutées : Voir Guerre 39/45.

Souché à la veille de la Grande Guerre

Au début du XXème siècle, Souché est une commune voisine de Niort située à l'Est de la ville préfecture (1).

C'est alors une commune rurale caractérisée par de petites exploitations familiales. Le bourg a encore l'aspect d'un village avec ses venelles et ses murs de pierres sèches (2).

Au recensement de 1906, la commune compte 1102 habitants dont 768 pour le bourg et 298 pour les hameaux et 36 pour les communautés religieuses.

Les tranches d'âge se répartissent comme suit : 19 de moins d'1 an, 269 de 1 à 19 ans, 280 de 20 à 39 ans, 263 de 40 à 59 ans, 235 de 60 ans et plus. Les moins de 20 ans représentent 26,1% environ ¼ de la population ; les 20/59 ans 49,2% soit près de la moitié de la population. Par contre par rapport au recensement de 1901, la commune a perdu 14 habitants principalement du fait de la diminution des naissances (23 en 1901 et 18 en 1906). A la veille de la guerre la population a donc tendance à vieillir.

• (1) Souché sera rattachée à Niort en 1964
• (2) Souché est alors connue pour ses carrières d'où l'on extrait des pierres de taille pour la construction de maisons et d'immeubles en particulier à Niort.

L’Église Saint-Étienne fut construite en partie pour le gros œuvre avec des pierres venant des carrières de Souché.

Le monument aux morts : localisation, inauguration, description

Situé dans le cimetière communal, face à la porte d'entrée, le monument en calcaire du pays est en forme d'obélisque.

Il est d'une grande sobriété. En effet, il ne comporte aucune décoration particulière si ce n'est une petite croix sculptée dans la pierre dans sa partie supérieure.

Le maître d'oeuvre est l'entrepreneur Pierre Papot dont le nom est inscrit à la base de l'édifice.

Comme l'indique le texte gravé dans la pierre, il a été construit à la suite de la guerre de 1870 à l'initiative de la mairie de Souché et de l'association du Souvenir Français (1). Il est inauguré le 25/10/1903 (2).

Sur 7 plaques de la Société du Souvenir Français sont inscrits les noms des combattants morts lors de la guerre de 1870 mais aussi des guerres coloniales de 1880 à 1914. Au XXème siècle plusieurs plaques commémoratives ont été rajoutées concernant les 1ère et 2ème guerres mondiales, la guerre d'Indochine et la Guerre d'Algérie. Sur celle de la 1ère Guerre Mondiale sont inscrits par année les noms et les initiales des prénoms des soldats morts pour la France.

• (1) Le Souvenir Français est une association créée en 1887. Il a pour vocation de maintenir la mémoire de tous ceux qui sont morts pour la France. Il a pour mission l'entretien des sépultures et des monuments commémoratifs ainsi que l'organisation d'actions de Mémoire.

Il est placé sous le haut patronage du Président de la République.

• (2) Le 20/10/1903, le mémorial des Deux-Sèvres annonce cette inauguration. Par contre il n'y a aucun article sur cet événement certainement parce qu'à la même date est inauguré celui de Bressuire par le Général André, Ministre de la Guerre, inauguration à laquelle le journal consacre 2 pages.

Les combattants morts pour la France, année 1914

Les combattants morts pour la France, année 1915

Les combattants morts pour la France, année 1916

Les combattants morts pour la France, année 1917

Raoul Bourdet (Cimetière Souché.)

• (1) Né Pairault, de père inconnu. Il est reconnu par sa mère, Pairault Marie Alphonsine le 24/3/1896 puis par Salzac Pierre Henri lors de son mariage avec Pairault Marie à Vouillé le 4/11/1897.

Les combattants morts pour la France, année 1918

Soldats disparus

Soldat mort après la guerre

Fernand Auguste Pelletier.

Exemple :Plaque morts 1870.

Remarques concernant les tableaux

Certains noms ont été replacés en fonction de l'année de décès donnée dans les matricules militaires. C'est le cas pour les noms suivants : Moriceau Louis inscrit en 1918 sur la plaque commémorative et replacé en 1916. Faucher Edouard inscrit en 1916 et replacé parmi les disparus. Salzac Adrien inscrit parmi les disparus et replacé en 1917. Raymond Camille inscrit parmi les disparus et replacé en 1917.

D'autre part, certains noms sont également inscrits sur le monument d’une autre commune, c’est le cas de :

• Bain Charles à Verrines sous Celles,
• Chevalier James William à Saint-Phlibert du Peuple (49),
• Évêque Roger à Landrais (17),
• Tellier Louis Adolphe à Niort,
• Salzac Adrien à Plassac (33).

Commentaire des tableaux

• À Souché, 39 combattants ont été victimes du conflit. Ils sont nés entre 1874 (Valade Marcel, classe 1894) et 1898 (Arbouin Louis, classe 1918).
• 19 sont nés à Souché, 17 dans d'autres communes des Deux-Sèvres et 3 dans d'autres départements.
• Avant Guerre, 7 se sont mariés à Souché, 31 y vivent et 8 dans d'autres communes.

L'armée française est alors une armée de conscription. Le service militaire est obligatoire à l'âge de 20 ans depuis la loi Berteaux du 21 mars 1905.

Sa durée de 2 ans est portée à 3 avec la loi Bartou du 7 août 1913. Il s'agit de combler la différence des effectifs avec l'Allemagne plus peuplée. De plus avec la mobilisation générale du 1er août 1914 sont rappelés les hommes nés entre 1867 et 1891 soit à Souché 20 des 39 victimes.

Ces morts sont principalement des paysans (16), mais aussi des artisans et commerçants (12). On compte aussi 2 tailleurs de pierre, 1 meunier, 1 jardinier, 1 scieur, 2 enseignants et 2 militaires. Nous ne connaissons pas la profession de 2 victimes. Cette répartition est le reflet de l'armée de la Grande Guerre : une armée composée en majorité de soldats issus des classes populaires.

Ces soldats ont combattu dans des unités de l'infanterie comme par exemple le 114ème RI cantonné à Parthenay et sur les principaux champs de batailles de la guerre : Belgique, Aisne, Oise, Marne, Verdun, Meuse...

• 27 sont des soldats de 1ère ou 2de classes, 4 sont sous-officiers et 8 officiers.
• 18 ont été tués au combat. 8 sont morts de leurs blessures, 7 de maladies contractées au front, 2 d'accident et un a été gazé.

Supplément : la plaque commémorative de l'église de Souché

Cette plaque se situe dans la nef, à droite en entrant dans l'église. Les victimes du conflit sont classés par année. Sont inscrits les noms, prénoms et grades. La présence des prénoms écrits en toutes lettres nous a été précieuse dans nos recherches.

Par rapport à la plaque commémorative du cimetière y sont gravés 6 noms supplémentaires (voir tableau ci-dessous), le nom de ces 6 victimes est inscrit sur le monument de la commune ayant reçu l'acte de décès.

Remarques :

Pour 3 combattants nés à Souché, aucun acte de décès n'y a été transcrit. Par contre leur nom est inscrit sur le monument de la commune ayant reçu cet acte comme nous avons pu le vérifier :

• Colviat Georges à Niort,
• Berthouin André à Saint-Symphorien,
• Nadeau Ferdinand à Aiffres.

Herbreteau Octave Philémon résidait en 1911 à Souché (Chemin des Sablières).

Sources

• Archives départementales : registres d'état-civil, matricules militaires, recensements.
• Site internet : Mémoire des hommes, morts pour la France de la Première Guerre Mondiale.
• Presse : Le Mémorial des Deux-Sèvres.
• Recherches et texte : Maurice Vinck (Décembre 2016)
• Mise en page et illustrations : Jean-Michel Dallet