Moulins à foulons dans l'histoire industrielle de Niort : Différence entre versions
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À Niort, la [[Sèvre Niortaise (le fleuve)|Sèvre]] a été très tôt propice à la construction de moulins à eau. | À Niort, la [[Sèvre Niortaise (le fleuve)|Sèvre]] a été très tôt propice à la construction de moulins à eau. |
Version du 21 septembre 2019 à 16:28
EN CONSTRUCTION Septembre 2019
Sommaire
Liste des moulins à eaux sur la Sèvre niortaise traversant Niort
À Niort, la Sèvre a été très tôt propice à la construction de moulins à eau.
- De Sainte-Pezenne à Saint-Liguaire, on en dénombre une douzaine :
Ces moulins muent par une ou plusieurs roues à aubes sont d'abord des moulins à bled (blé).
- Avec le développement de la chamoiserie sous l'impulsion de Thomas Jean Main (fin 18ème-début du 19ème siècles), certains sont transformés en moulins à foulons (2).
- Au 19ème siècle la force hydraulique y est remplacée par des machines à vapeur puis au 20ème siècle par l'électricité.
- (1) Le moulin du milieu est attesté dès le 13ème siècle. Situé aux pieds des remparts et du donjon plusieurs activités s'y sont succédées : meunerie, tannerie, fonderie, faïencerie.
- La dernière activité dura jusqu'en 1964 avec l'entreprise Gautier.
- Le moulin a alors été rasé dans le cadre de la création du parking qui porte son nom.
- (2) Les moulins à foulons : de Bessac, du Roc, du Pas des Roues, de Bouzon, de Comporté. de l'usine Rousseau.
Moulin à foulons
- Ils servaient à fouler (battre) les peaux.
- Un mécanisme entraîné par la roue à aubes ou le moteur actionne des foulons (maillets) placés en position de bascule au dessus des cuves pour le tannage des peaux.
- Le cuir y est « nourri » le plus souvent avec de l'huile de poisson pour lui apporter sa souplesse et augmenter sa durée de vie.
- Ces moulins apparus en Italie au 9ème siècle sont cités en France en Normandie au 11ème siècle.
Utilisation des Moulins à foulons
Chamoiserie :
- Cette activité qui consiste à fabriquer un type de cuir très souple et de grande qualité, utilisé notamment en ganterie.
- À l'origine, on fabrique des cuirs à partir de peaux de chamois (3). Par la suite ces peaux étant rares et chères on utilise celles d'animaux d'élevage : agneaux,chevreaux, bovins...
- Un tel cuir est appelé " peau chamoisée ".
- Les premières chamoiseries sont établies à Niort sous François 1er (1515-1547).
- Au 19ème siècle on en compte une dizaine. Par contre avec la mécanisation les petits ateliers disparaissent au profit de 2 grandes sociétés : les entreprises Boinot et Rousseau.
- (3) C'est pourquoi l'équipe de football de Niort fondée par Th Boinot porte encore aujourd'hui le nom de Chamois Niortais.
Tannage :
- Cette activité permet de transformer en cuir une peau débarrassée de ses poils et autres résidus grâce au tannin.
- Celui-ci provient du tan c'est à dire de l'écorce de chêne broyée dans un moulin.
Moulins du centre ville
Le moulin de Bessac :
- Situé sur la rive droite de la Sèvre près de la piscine de Pré-Leroy, c'est d'abord un moulin à blé puis à peaux de chamois.
- Au 19ème siècle, il est transformé en moulin à foulons. En 1854, 6 roues à aubes actionnent 11 machines à fouler.
- À la fin du siècle, il abrite la plus importante foulonnerie de Niort.
- Il est loué par son propriétaire Ernest Noirot (4) à la société Boinot Frères jusqu'en 1913 année de son rachat par la ville de Niort. L'activité s'y est maintenue jusqu'en 1917.
- Dans les années 1970 les bâtiments sont détruits en partie par un incendie. Le bâtiment qui subsiste est transformé en maison d'habitation.
- (4) E. Noirot est également propriétaire de la chamoiserie voisine de Bessac. Elle cesse son activité en 1932. Elle devient une blanchisserie industrielle.
Le moulin du Roc :
- Attesté dès le Moyen-Âge, ce moulin à blé est transformé en fabrique de draps en 1526.
- Il devient moulin à chamois en 1691. C'est l'exemple type de moulin à foulons spécialisé dans la mise des peaux en huile.
- Durant la majeure partie du 19ème siècle, il appartient à la famille Giraudeau père et fils.
- En 1852, il est équipé d'une chaudière à vapeur qui assure la continuité de la production même pendant les basses eaux de la Sèvre.
- Cette chaudière est installée dans un petit bâtiment en excroissance par rapport à la façade du moulin.
- L'abri de la chaudière est démoli en 1871, lorsque le bassin du port est comblé et qu’une partie du:canal y donnant accès est voûtée pour permettre l'évacuation des eaux du moulin (5).
- En 1881 le moulin est racheté par la chamoiserie Rousseau puis par l'entreprise Boinot en 1910.
- Aujourd'hui sa façade est le dernier témoins de l'architecture industrielle du 19ème siècle dans le quartier.
- Il est intégré au centre d'action culturelle de Niort qui porte son nom.
- (5) Ces travaux sont réalisés en parallèle à la construction des ponts Main.
Le moulin Pas de Roues appelé aussi moulin Neuf :
- Il date du 17ème siècle. Il est moulin à blé, puis à papier. Reconstruit en 1828 à la suite d'un incendie, il devient une filature de laine puis une féculerie de pommes de terre pour Rimbaud puis une brosserie pour Goureaud et Meiniel.
- En 1866, il est converti en moulin à foulons et en chamoiserie par Alfred Laydet.
- En 1881, il est racheté par Théophile Boinot.
- En 1902, il est abandonné d'autant que Boinot exploite aussi les moulins de Bouzon et de Comporté.
Le moulin de Bouzon :
- Il est situé sur la rive gauche de la Sèvre, rue du Bas Sablonnier.
- Il est construit pendant la 1ère moitié du 19ème siècle sur l'emplacement d'un ancien moulin à blé.
- Il appartient à Pierre Bouchet de Martigny également propriétaire du moulin voisin de Comporté.
- Avec une chute d'eau de 0,80m, trois roues à aubes actionnent 7 foulons.
- Entre 1854 et 1871, les foulons sont exploités par Gustave Faucher puis par Jean Nibouliès.
- En 1882, il appartient à Victor Emmanuel Noiret, puis en 1891 à Pierre Emile Noiret, il est alors loué à l’entreprise Boinot qui y installe un moteur électrique en 1921.
- Son activité cesse durant la seconde guerre mondiale.
- Il abrite actuellement des logements.
Le moulin de Comporté :
- Construit dans la 1ère moitié du 19ème siècle sur la rive gauche de la Sèvre, Il est la propriété de:Bouchet de Martigny.
- En 1854, il est loué à Pingenaud qui lui annexe une huilerie.
- Dans les années 1880, les deux bâtiments sont vendus à Victor Emmanuel Noiret.
- Le moulin est transformé en minoterie vers 1885.
- Au tournant du siècle cette activité cesse au profit de foulons et d'une chamoiserie.
- L'usine est alors loué à la société Th Boinot et ce jusque dans les années 1950 où cesse toute activité.
- En 1980, l'usine est rachetée par la ville de Niort. Les bâtiments sont aujourd'hui désaffectés.
- Plusieurs projets de réhabilitation sont envisagés. Aucun n'a pour l'instant abouti.
Moulin de Saint-Liguaire
Moulin de l'entreprise Rousseau :
- Il est situé sur la rive gauche de la Sèvre à proximité de l'écluse de La Roussille.
- C'est un ancien moulin à blé transformé en 1900 en moulin à foulons par Jean-Philippe Delezay.
- Le bâtiment est partiellement reconstruit en 1905. Il est racheté en 1909 par la veuve de l'industriel niortais Aristide Rousseau installé depuis 1882 au Moulin du Roc.
- Deux roues à aubes font fonctionner 2 rangées de foulons à maillets dont certains datent du 19ème siècle et pour d'autres de 1920.
- À partir des années 1950, ces foulons fonctionnent grâce à un moteur électrique.
- Le Moulin est laissé à l'abandon. Les foulons sont aujourd'hui encore en place malgré la fermeture de l'entreprise en 1981.
Conclusions
- Aujourd'hui seuls les moulins de Bouzon, de Comporté et de l'usine Rousseau subsistent.
- Le premier est devenu une maison d'habitation. Le second est à l'abandon mais fait encore l'objet de divers projets.
- Seul celui de l'ancienne usine Rousseau est resté en l'état.
- Dans un même bâtiment, au rez de chaussée l'on peut voir l'emplacement des 2 roues à aubes et les foulons, à l'étage les anciens séchoirs avec leurs abat-vent.
- " Il serait donc judicieux d'aider à la restauration du moulin de l’usine Rousseau, ce dernier exemple du patrimoine de l'industrie de la chamoiserie, a par le passé fait la prospérité de la ville. "
Sources
- Archives départementales des Deux-Sèvres : cadastre ; contribution des patentes :
- carnets des établissements industriels, contrôle de Niort.
- Histoire de Niort des origines à nos jours. Projet éditions, 1987 .
- Les Deux-Sèvres : monographie économique : agriculture, commerce industrie ; Loez Alexandre. Niort 1926.
- Sept cent ans d'histoire : traditions et actualité de la chamoiserie et de la ganterie à Niort.
- Musée du Donjon. Niort 1983.
- – Le patrimoine industriel du Poitou-Charentes. Enquête de 2000
- – L'inventaire du patrimoine culturel du Poitou-Charentes 2007-2012.
- – Vidéo : Le moulin de comporté à Niort ; des idées pour l'avenir ; NR 2015.
- – Vidéo :Une vie, une usine ; chamoiseur et gantière chez Rousseau à Niort. 2018
- Niort. Septembre 2019, Texte : Maurice Vinck. Mise en page et illustration : Jean-Michel Dallet.