Sainte Pezenne, son nom et sa relique : Différence entre versions
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:L’histoire de cette Sainte est intimement liée à celle de 2 autres Saintes : Macrine et Colombe. | :L’histoire de cette Sainte est intimement liée à celle de 2 autres Saintes : Macrine et Colombe. | ||
:Leur histoire, dépourvue de certitudes, mêle suppositions et légendes. | :Leur histoire, dépourvue de certitudes, mêle suppositions et légendes. | ||
− | :Macrine, appelée aussi Magrine et surtout Maigrine dans le langage populaire, vivait dans la 1ère moitié du VIIIème siècle. Elle avait pour sœur Colombe. | + | :Macrine, appelée aussi Magrine et surtout Maigrine dans le langage populaire, vivait dans la 1ère moitié du VIIIème siècle. |
+ | :Elle avait pour sœur Colombe. Issues d’une famille noble, elles se consacrent au Seigneur. | ||
:Bientôt elles virent arriver près d’elles une compagne animée des mêmes sentiments, c'était Pexine. | :Bientôt elles virent arriver près d’elles une compagne animée des mêmes sentiments, c'était Pexine. | ||
:Cette dernière était d’origine espagnole ce qui fait penser que les deux Saintes sœurs pouvaient être du même pays. | :Cette dernière était d’origine espagnole ce qui fait penser que les deux Saintes sœurs pouvaient être du même pays. |
Version du 1 février 2024 à 17:08
Sainte-Pezenne est une ancienne commune. Elle s’appela autrefois Tauvinicus, puis Tauriniacus ou Thorignac.
- Sous la révolution, en l’an II (1793), elle devint Pezenne. Enfin, en 1801, sous le consulat, elle prend le nom de Sainte-Pezenne.
- Le 16 avril 1965, elle fusionne avec la ville de Niort. Aujourd’hui, elle est l’un des 9 quartiers de la ville.
Le texte qui suit présente l’histoire de Sainte Pexine, l’odyssée de ses reliques et le retour de celles-ci à Sainte-Pezenne.
Sommaire
Les origines du nom
Sainte-Pezenne doit son nom à une Sainte d’origine espagnole : Sainte Pexine, appelée aussi Pécine (Peccina en espagnol).
- L’histoire de cette Sainte est intimement liée à celle de 2 autres Saintes : Macrine et Colombe.
- Leur histoire, dépourvue de certitudes, mêle suppositions et légendes.
- Macrine, appelée aussi Magrine et surtout Maigrine dans le langage populaire, vivait dans la 1ère moitié du VIIIème siècle.
- Elle avait pour sœur Colombe. Issues d’une famille noble, elles se consacrent au Seigneur.
- Bientôt elles virent arriver près d’elles une compagne animée des mêmes sentiments, c'était Pexine.
- Cette dernière était d’origine espagnole ce qui fait penser que les deux Saintes sœurs pouvaient être du même pays.
- Quoiqu’il en soit, elles se rendirent en Aquitaine et vinrent s’établir dans le Poitou, à proximité de Niort.
- Elles y firent bientôt construire un sanctuaire en lieu et place d’un temple voué à un culte païen, celui du dieu Thor (dieu germanique du tonnerre, de la pluie et de la fertilité).
- Mais un seigneur voisin, du nom d’Olivier, ayant entendu parler de leur beauté, ordonna à ses gardes de les capturer.
- Colombe fut prise. Averties en songe des dangers qu’elles couraient, Macrine et Pexine s’enfuirent.
- Après 7 jours de marche, accablées de fatigue, elles s’arrêtèrent pour se reposer. Mais tout à coup Macrine vit Pexine expirer.
- Aidée par de généreux chrétiens, Macrine fit transporter les restes de Pexine dans un village près de Niort sur la rive droite de la Sèvre.
- Ce village appelé alors Tauvinicus, c’est aujourd’hui Sainte-Pezenne.
- Quant à Macrine elle se réfugia sur une butte de la petite île de Magné. Ce fut là qu’elle vécut et mourut en paix. En reconnaissance, la population nomma ce site « butte Sainte Macrine ».
L’odyssée des reliques
À l’époque médiévale, la recherche de protection divine par les populations consacre l’adoration pour les deux Saintes.
- Sur le coteau dominant la Sèvre, rive droite, un sanctuaire est construit en raison de la ferveur suscitée par la présence puis la mort de Peccina.
- Une fréquentation importante explique aussi l’Invention (1) du corps de la Sainte en 1098, selon la chronique de Saint-Maixent publiée par Marcheguay.
- En 1101, Guillaume le Jeune d’Aquitaine fait don des reliques à Hugues de Vermandois qui les emmène dans sa capitale, Saint-Quentin.
- En 1557, après la prise de cette ville par Philippe II d’Espagne celui-ci les offre à sa sœur Marie, impératrice d’Allemagne, qui en mourant la lègue à son pays, l’Espagne.
- C’est ainsi qu’au XVIe siècle les reliques de Peccina vinrent où elles furent retrouvées en 1950.
- (1) L’invention est le fait de trouver un trésor, des reliques...
Le retour des reliques à Sainte-Pezenne
C’est à la rencontre de l'Abbé Morice, curé de la paroisse de 1941 à 1972, avec M. Maurice Béguin, directeur des archives départementales, habitant Sainte-Pezenne, que l’on doit d’avoir retrouvé les reliques de la Sainte.
- Ainsi, en 1950, les recherches de M.Béguin confirment que les reliques sont en Espagne et plus précisément au monastère de Saint Laurent de l’Escorial (2).
- C’est donc avec cette assurance que l’abbé Morice entrevoit la possibilité de leur retour.
- Débute alors une série d’échanges épistolaires, avec d’abord les archives nationales d’Espagne, puis avec le conseil supérieur des investigations scientifiques à Madrid et enfin directement avec l’Escorial.
- Dans ce contexte, le soutien de l’évêché de Poitiers et les relations en Espagne de l’abbaye de Ligugé furent précieux.
- Le 21 décembre 1954, le prieur du monastère de l’Escorial remet au Nonce Pontifical représentant Pie XII un petit morceau des reliques de Sainte-Pezenne consistant en la phalange d’un doigt (Voir photo).
- Le 11 février 1955, la relique est remise à l’abbé Morice à Paris par le légat du pape. L’abbé la remet ensuite à l’évêché de Poitiers dans l’attente d’un retour solennel à Sainte-Pezenne. La date en est fixée au 26 juin 1955.
- Ce jour-là (Voir l'article de journal), au château de Burbaillon, rue d’Antes, Mgr Vion, évêque de Poitiers, remet solennellement la relique dans sa châsse de verre à l’abbé Morice.
- Puis une procession emmène la relique à l’église de Sainte-Pezenne où elle se trouve aujourd’hui.
- Pour informations, une paroisse de Loire-Atlantique près de Nantes, Sainte-Pazanne, a également Sainte-Pezenne comme Sainte patronne. Elle a donc souhaité être associée à ce retour. Mgr Villepelet, évêque de Nantes, en fit la demande à l’évêché de Poitiers. Un petit morceau de la relique fût donc séparé. Mgr Vion, évêque de Poitiers, la remit à Mgr Villepelet le 5 avril 1956.
- (2) L'Escorial : palais construit par Philippe II d’Espagne de 1563 à 1584 à environ 50 km au nord-ouest de Madrid. Autour de l’église où se trouvent les tombeaux des rois d’Espagne, sont groupés les appartements royaux, un monastère et une célèbre bibliothèque.
Représentations de Sainte-Pezenne
Trois représentations symboliques sont visibles dans l'église :
- - Un tableau situé à droite représentant Sainte Pezenne avec un fond de ciel d'orage. (Voir Photo).
- - Une petite statue de plâtre signée Pieraccini et datant de la fin du XIXème siècle, située à gauche du Chœur.
- Dans cette statue, Sainte Pezenne écrase avec ses pieds un serpent, symbole de tentation dans l'évangile. (Voir photo).
- - Un vitrail situé à gauche représentant St-Pexina. (Voir Photo).
Remerciements
- Nous tenons à remercier M. Favrelière des "Amis de l’église de Sainte-Pezenne" qui nous a procuré le manuscrit rédigé par M. Pierre Cailleton.
- Nous remercions M. Jean-Louis Cailleton pour nous avoir permis d’utiliser le manuscrit rédigé par son père.
Sources
- Archives 79.
- J. Berthelé : Enquêtes campanaires (1903).
- Journal régional 1955.
- Témoignage habitants Sainte-Pezenne.
- Mise en page, modifications : Jean-Michel Dallet
Relique de Sainte-Pezenne au Château de Burbaillon (rue d'Antes).