Port fluvial de Niort
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Niort : un site stratégique
- En Poitou, Niort a joué très tôt un rôle commercial majeur entre l'arrière pays et le golfe des Pictons.
- À partir du 10è siècle son rôle stratégique s'intensifie.
- La forteresse est citée dans l'histoire pour la 1ère fois vers 946.
- Cette forteresse sert alors de point d'appui au comte de Poitiers pour l'accès à l'Aunis et à la mer.
- Au 12ème siècle, Richard duc d'Aquitaine (Le futur roi d'Angleterre : Richard Coeur de Lion) fait élever des fortifications sur près de 3Km ainsi qu'un double donjon réunissant les 2 collines de la ville (les actuelles collines Saint-André et Notre-Dame). :Un poste avancé, le fort Foucault, est construit sur l'un des îlots face au Donjon.
- Au début du 13ème siècle, la cité obtient le droit de se constituer en Commune par le roi d'Angleterre (Jean Sans Terre), droit confirmé par Aliénor d'Aquitaine et enfin par le roi de France.
- Louis VIII rattache le Poitou à la couronne en 1224.
La création des 2 premiers ports : 13è au 16è siècles
- Au 13è siècle, Niort commence à sortir de son rôle militaire et acquiert, grâce à la Sèvre, un rôle commercial de premier plan.
- Le commerce du vin, du blé, du sel, des draps fait alors la richesse de la ville.
Un premier port plutôt sommaire, appelé Le Grenier, est créé dans la douve nord au pied du Donjon vers l'actuelle rue Brisson à l'embouchure d'un ruisseau servant d'égout appelé le Merdusson (1).
- En 1285 puis en 1325, le pouvoir royal décide la création d'un véritable port.
- Par contre la Guerre de 100 ans entrave durablement ce projet jusqu'à la fin du 14è siècle.
- En 1377, Jean duc de Berry, de passage à Niort, décide de la levée d'une « Coutume » pour financer la construction du nouveau port.
- Cette taxe est imposée sur toutes les marchandises transitant par Niort.
Ce deuxième port est créé sur la rive droite de la Sèvre vers l'actuelle Place du Port.
- Cette réalisation s'étire jusqu'au début du 15è siècle.
- Elle s'accompagne de la création d’écluses pour réguler le niveau de la Sèvre.
- Celle de La Roussille est le premier maillon de ce dispositif.
- Les gabarres remontent la Sèvre de Marans à Niort (2).
- Par contre cette mise en navigabilité de la Sèvre entre Niort et Marans est fragilisée par la nécessité d'un entretien constant et par les guerres.
- En 1468, Louis XI ré-institue la « Coutume » pour rétablir le port.
- C'est aussi à cette époque qu'est créée, entre le port et le prieuré Saint-Martin, une voie canalisée appelée Canal Saint-Martin.
- Ces aménagements libèrent certains bras de la Sèvre des contraintes de la navigation permettant ainsi la créations de moulins comme ceux de Bouzon et de Comporté mentionnés dès la fin du 15è siècle.
- Au 16è siècle l’activité portuaire est en plein marasme du fait des Guerres de Religion.
- (1) Le Merdusson est en fait un canal qui contrôlait l'écoulement de la rivière Bouillounousse qui prend sa source sur les hauteurs à l'est de la ville.
- (2) Gabarre : bateau à un mat avec peu de jauge, appelée aussi « gabarre de Sèvre ».
La Sèvre, poumon économique de Niort : 17è-18ème siècles
- Au 17è siècle Niort retrouve une certaine prospérité.
- Celle-ci se confirme au 18è siècle, Niort devient alors la capitale de la chamoiserie.
- La ville profite à la fois de l’importation des peaux du Canada et des eaux de la Sèvre nécessaires pour leur traitement.
- Les moulins à blé se dotent alors de foulons nécessaires pour le battage et le tannage des peaux.
- Cette activité est considérablement ralentie par la perte du Canada au traité de Par((is en 1763.
- Elle est relancée par Thomas Jean (1745-1821) qui importe d'Angleterre une nouvelle technique de traitement des peaux.
- Le développement de la chamoiserie est alors spectaculaire.
- Ainsi, si au début du 18è siècle, Niort compte près de 400 ouvriers chamoiseurs, en 1783 la chamoiserie en emploie plus de 1500.
- Par contre les inondations sont fréquentes. :Par exemple en 1747 « l’eau monte de 25 pieds le long des murailles » et emporte tout sur son passage.
- Ponts et moulins doivent être reconstruits.
- En 1789, les mariniers remplissent les cahiers de doléances de reproches faits aux riverains qui plantent des arbres le long du fleuve.
- D’autre part, les privilèges royaux étant abolis (Nuit du 4 août 1789), les devoirs d'entretien sont de fait abandonnés.
- En 1798, à Coulon, on note que le fleuve est obstrué, que les canaux s'envasent et que les écluses sont de plus en plus abîmées.