Niort Fouras et la mer en 1933
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Voyage à la mer à partir de Niort en 1933
- Dans cette période, entre les deux guerres, les gens ont envie de découvertes, les voyages sont rares.
- Bien que la région niortaise soit près de l’océan, la sortie vers les plages est alors réservé à une certaine élite.
- L’évolution des transports par train et aussi par autobus (voyage à la journée) ont permis aux gens modestes de découvrir, pour la première fois, la mer et ses activités.
- La petite station balnéaire de Fouras-les Bains, fut l’une des destination favorites des niortais.
Récit d’une journée à Fouras en 1933
Lors de l’été 1933, par un témoignage en patois, une journée à Fouras nous est contée :
- « Quemme i sont d’bons amis, faut thi v’raconte mon voyaghe de dimouenche au bord d’la mer.
- Dépis thieuque temps, ma femme m’turlipinait presque chaque jhour peur allé fouère un tour à Fourase, m'disant qu'avour, à neutre aghe, o l'était bé temps d'prendre do piaisir et qu'o s’rait bé malheureux d’mourir sans avouère vu la mer, seurtout qu'avec les Autobus o l’était quemode peur s'transporta.
- Nous Via donc partis, ma femme et mé, dans ine belle Autobus Brivin, ben assis dans chacun in bia fauthieu, à couté d’ghens thi racontions toutes sortes d’histouères et d’voyaghes ; l’parlions même d’la « Venise Varte » et d’ses agréments, sans bé sûr, en savouère les désagréments.
- Jh’écoutions tranquillement, quand tout d’un cop, la vouèture fit ine embardaie, su la banquette peur évita ine garce d’vache thi. sortait d’un chemin avec in chen au dare ; o s’passit bé… Y v’lait bé descendre engueula la bergère thi berdassait avec un gas, mais l’chauffou n’o v’lit ; jh’étions déjà partis.
- En arrivant à Fourase , fallit bé descendre, pardine, bé qu’ma bourgeoise v’lait toute force fouère l’tour de la ville en vouèture, d’crainte d’échauffa.
- Queume o l’était bétout l’heure de déjheuna, i décidirons d’alla nous installa au Café d’la Fumaille, tout proche d'la mer.
- Un bel endret, ma foué, peur thié thi avons ren à fouère ; puis on y manghe poué trop mal, poué trop cher et ben à sen aise.
- Les ghens thi i sont font poué d’manières, presque tretous sont nu pieds et en bras d’chemises, queume cheu nous et bé causants.
- Après avouère bé déjheuné et pris un bon café avec ine petite rincette, i firons l’tour de la ville ; pis, bras d'ssus, bras d’ssous, j'harrivirons à la piaghe ; o f’sait chaud, j’hétions tout en naghe.
- Jhamouais d’not vie jh’avions vu ine chouse pareille ; thieu tabiau, mes amis !
- Les gens grouïons dans l’ève queume dos Poessons dans un gardou et, au bord, les drôles, les hommes, les femmes s’trevirions tretous les uns sur les autres queume dos grouées d'canets sans piumes.
- Les houmes avions dos méchants canissons thi les gardions à peine dos mouches ; tant qu’o femmes, a 1’en avions pas pu su l’échine et aillous qu’not jument Pélaghie en a sous l’ventre, quand a l’est enselaïe. I en avions assez vu !
- Thieu misère, d’sait ma femme en s’en allant, d’vouère dos modes pareilles !
- Asteure, les femmes portons dos thiulottes queume les houmes ; en n’avons poé, d’chausses, poué d’corsets, sans doute poué d'chemises, avec ine espèce d’méchant :souten-gorghe thi souten ren du tout ; o fouit d’partout, l’échine est dégarnie jhusqu’aux fesses, autant vouère un concours agricole !
- Le souère, en rentrant, jh'étions tous deux malades ; était-to la chalou, était-to thié horreurs thi avions vu thi nous avions tournaïe les sangs, teurjhours éto, :thi étions bé mal foutus ; aussi, i v'assure, qu'ma bourgeoise et mé, avons bé jhuré d’ne pu jamouais fout les pcds dans dos endrets pareils…. »