Paul MERCIER et Henri de LA PORTE s’affrontent

En associant ces deux hommes politiques on découvre les rivalités engendrées par les évolutions politiques générés par l’avènement de la IIIe république.

Cette concurrence dans les idées vont opposer ces deux hommes politiques de Niort jusqu’à un affrontement dans un duel en 1905.

Paul Mercier

Paul Mercier est né à Niort le 15 juillet 1864, son père Théophile est imprimeur 1, rue des Yvers, sa mère est Laure Fourré.

Théophile Mercier fonda en 1856 le Mémorial des Deux-Sèvres, il en est le directeur-gérant Imprimeur.

Théophile Mercier fut maire de Niort en 1882.

Paul Mercier fut élève au Lycée Fontanes, puis après des études de droit à Paris, il devint avocat.

Il s’établit à Niort en 1888, il rejoint le Mémorial des Deux-Sèvres.

Il devient officiellement le directeur et rédacteur en chef du journal le 20 avril 1910 au décès de son père.

Ce journal s'était révélé dès l'origine par son opposition républicaine contre l'Empire et avait subi plusieurs condamnations.

Paul Mercier continua la tradition et prit, en toute occasion, la défense des idées démocratiques.

Il se lance dans la politique, devient conseiller municipal de Niort de 1892 à 1924, il est adjoint de 1904 à 1908 au maire  Émile Marot.

En mai 1893, il est rapporteur auprès de la municipalité sur les emplacements proposés pour la construction d’un nouvel Hôtel de Ville.

Bâtonnier de l'ordre des avocats de Niort, en 1898-1899, il fut membre du Conseil de l'ordre de 1900 à 1905, il fut réélu bâtonnier en 1905.

Il fut Président depuis 1895 de la Société philanthropique de Niort.

En 1913, il est conseiller général de Niort puis président de l’assemblée départementale de 1920 à 1924.

Il est président de l’Association des laiteries coopératives des Poitou-Charentes de 1918 à 1937.

En 1914, il est battu aux élections législatives par Henri de la Porte.

Il est élu de 1919 à 1924, aux élections législatives dans la « Chambre bleu horizon » (1).

Il est Officier de l'Instruction publique et Chevalier de la Légion d'honneur.

Paul Mercier décède le 15 mars 1938 à Niort .

(1) Georges Clemenceau faisait partie de ce groupe surnommé "Bleu horizon", en référence à la couleur des uniformes français.

Ce mouvement de nouveaux députés rassemblait des tendances centristes et conservatrices.

Henri de La Porte

Henri de La Porte est né le 17 juin 1780 à Paris.

Il est le fils d’Amédée de la Porte (1848-1900) avocat et qui fut député des Deux-Sèvres de 1877 à sa mort et sous-secrétaire d’État à la Marine et aux Colonies.

Henri de La Porte épouse, en 1902 Élise Paris, fille d’un instituteur laïque, elle réside à Niort.

Il s’installa avec son épouse définitivement au château de Lens à Saint-Symphorien.

À la propagande orale, Henri de La Porte ajouta l’action par la presse, plus vigoureuse à partir de 1903 avec Le Socialiste de l’Ouest dont il était le rédacteur en chef.

Henri de La Porte avait acheté le journal radical "Le Républicain de l’Ouest" alors dirigé par Alphonse Bourreau et y fonda son propre journal : "Le Socialiste de l’Ouest".

Il redoubla d’activité dans les Deux-Sèvres en partageant ses idées progressives lors de conférences.

Comme son père Amédée de La Porte, son grand-Père François Allain-Targé et son oncle maternel Charles Ferry, frère aîné de Jules Ferry, il devient député de 1910 à 1919 au parti Socialiste.

En 1907, par 941 voix, il fut élu conseiller d’arrondissement dans le canton de Frontenay-Rohan-Rohan qui l’élira conseiller général en 1910.

En mai 1912, il devint maire de Saint-Symphorien jusqu’en décembre 1919, il est remplacé par Charles Guittard.

Dans la 2e circonscription de Niort où il avait eu 3750 voix en 1906 contre le député radical Gentil, il le battit le 24 avril 1910 par 6 548 contre 4 820, au premier tour de scrutin.

Le 24 avril 1914, il bat Paul Mercier aux élections législatives, il fut donc le premier député socialiste des Deux-Sèvres.

Henri de La Porte décède le 15 septembre 1924 âgé de 44 ans.