Vignobles à Souché
En cours de rédaction à partir de cet extrait de communication (voir ci-dessous Sources)
Poitou, Aunis, Saintonge, Angoumois sont de vieux noms historiques, des noms de pays dont les limites sont encore quelquefois matérialisées par des lignes de forêts. Sur la côte, les marais et la terre debri s'opposent aux « terroirs » de l'intérieur : sols châtains et pierreux des « terres de groie » dans les plaines (Ruffec, La Mothe-Saint-Héray, levant de Niort) ; « terre champagne » vers Cognac ; « chaumes », « varennes » du Crétacé ; « bois » avec leur carapace de cailloux ; terres argileuses des dépressions jurassiques (Matha, Brioux, Bougon) ; « terres rouges » du Poitou enfin, qui ne sont pas toujours du Sidérolithique. L'ensemble constitue une région écono-' mique dont la prospérité est en grande partie fondée sur l'élevage des bovins et l'industrie laitière, la fédération des laiteries coopératives ayant son siège social à Niort. L'élevage qui avait des attaches solides et anciennes dans le pays, mais qui était loin de porter exclusivement sur les bovins, a pris de l'importance à la suite d'une crise viticole, celle du phylloxéra vers 1880. Il est donc intéressant de connaître l'extension ancienne du vignoble dit charentais qu'on limite trop facilement à la région de Cognac. C'est ce que nous nous proposons de faire pour les confins du Poitou, de l'Aunis, de la Saintonge et de l'Angoumois.
a) Au Moyen âge, du xme au xve siècle, certains « vins du Poitou » sont réputés nobles et se vendent jusqu'en Flandres. On a même soutenu que c'étaient les vins de Guyenne qui avaient, par l'intermédiaire du port de Bordeaux, supplanté les « vins du Poitou » au xive siècle ; hypothèse séduisante. Mais que faut-il entendre par « vins du Poitou » ? Un vignoble nior- tais existait bien au xve siècle : les échevins de Niort fixaient alors la date d'ouverture des vendanges et il existait, place du Pilori, deux colliers de fer à l'intention des « malfaiteurs » qui « dérobent les vignes ». Mais ce vignoble niortais probablement étendu aux communes -actuelles de Niort, Saint-Florent, Souche, Vouillé, Sainte-Pezenne, Fors, a-t-il jamais produit des vins de qualité ? La charte de Marguerite de Flandres (juin 1272) concerne non seulement les marchands de Niort, mais aussi ceux de La Rochelle, et de Saint- Jean-d'Angély. Les « vins nobles du Poitou » étaient probablement des vins des coteaux de La Foye-Montjault.
b) Sous l'ancien régime :
Nous disposons de deux documents :
1° Le mémoire statistique dé l'élection de Saint-Maixent dressé en 1698 par Samuel Lévêque, 2° l'Etat de l'élection de Niort en 1716.
Il apparaît qu'à la fin du xvne et au début du xvine, l'élection de Saint-Maixent n'est absolument pas un pays de vignoble ; c'est un pays de céréales, blé, orge tardive dite baillarge, avec quelques belles prairies, quelques vergers, une abondance de noyers. Ça • et là on signale quelques vignes de coteaux et les paroisses d'Auge et Azay-le-Brûlé près de Saint-Maixent produisent même de bons vins. Mais rien de plus ;. le pays des terres rouges ou Mellois, la vallée supérieure de la Boutonne sur laquelle il s'abaisse au Sud-Ouest sont dépourvus de vignes.
Par contre l'élection de, Niort, riche en céréales au levant (du côté de La Mothe-Saint-Héray), abondante en fourrages naturels au couchant (du côté du Marais) est au midi (plus exactement au Sud-Ouest) un pays de bois et de vignobles. Autour des forêts de Chizé et d'Aulnay qui, depuis le Moyen âge et l'époque gallo-romaine, n'ont jamais cessé de jouer un rôle écono-
Sources
Communication de J. Graff "Le vignoble dans les anciennes élections de Saint-Maixent et de Niort" présentée au Congrès des Sociétés Savantes du Centre-Ouest, tenu à Saint-Jean-d'Angély en mai 1958 et reprise dans le revue Norois (année 1959)[1]