Américains à Niort et en région niortaise au XXe siècle
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Sommaire
Les Américains à Niort en 1917 à 1921
- Les Américains entrent en guerre contre l’Allemagne en 1917, ils s’installent dans l’Ouest, à Saint-Maixent et Niort à partir de juillet 1918.
- Cette présence américaine des " Sammies " (Référence à l'Oncle Sam) réalise de nombreux travaux sur les voies ferrées et notamment sur la ligne Poitiers-Niort-La Rochelle
- En 1918, le " Welcome Club " (1) fut fondé à Niort.pour apporter un réconfort aux soldats américains présents à Saint-Maixent et Niort.
- Ce Club était un cercle qui permettait aux militaires américains de se retrouver, de passer des heures de repos et de rencontrer des familles niortaises.
- On y joue de la musique classique et notamment celle d’un artiste niortais Jean Déré (impasse) Jean Déré.
- Ces soldats viennent de Saint-Maixent mais aussi du camp niortais situé Avenue de Limoges.
- Les soldats américains installés au camp de l’avenue de Limoges étaient constitué d’un détachement technique des chemins de fer.
- Ils sont commandés en septembre 1918 par le Premier Lieutenant Shakespeare du 31e régiment de Génie.
- C’est dans ce club franco-américains, le Welcome Club, que des rencontres avec les jeunes niortaises ont aboutit à des mariages.
- Pour exemples en septembre 1918, on peut constater les publications des 3 mariages suivants :
- -William Huntoon Capitaine trésorier de l’Armée Américaine épouse Anne Faure de Niort.
- -Robert Lym Bride, lieutenant d’artillerie de l’Armée Américaine épouse Laure Niva de Niort,
- -Russel S. Mitchell, lieutenant, corps expéditionnaire de l’Armée Américaine épouse Suzane Lapayre de Niort…
- En février 1919 :
- -Franck Martin, employé au chemin de fer, soldat américain épouse Jeanne Combert de Niort.
- (1) Le Welcome Club se tenait dans les Salons de l’Ancienne Préfecture 10, Place du Temple à Niort tenu en 1918 par Eugène François (Voir photo).
Les Américains à Chizé en 1918
- En 1918, les Américains effectuent des travaux dans la forêt de Chizé sur une surface de 10 à 12 hectares (Voir photo).
- En décembre 1918, à la signature l’armistice, ils quittent la forêt, et le produit de leur travail (2) devient la propriété française.
- (2) L’exploitation de la forêt de Chizé par les Américains devait permettre de fabriquer des traverses de Chemins de Fer en particulier pour la ligne Poitiers-Niort-La Rochelle.
Les Américains à Chizé de 1952 à 1967
- En 1952, dans le cadre des accords de l'OTA N (Organisation du traité de l'Atlantique Nord), les autorités américaines décident d'aménager dans la partie ouest de la forêt de Chizé un vaste camp pour y entreposer des munitions.
- Le 26 février 1951, une partie importante de la forêt de Chizé fut proposée par le gouvernement français pour être mis à la disposition des américains.
- En 1952, la somme investie par le gouvernement américain, dans la forêt de Chizé, pour réaliser les infrastructures dont ses armées avaient besoin a été estimée à 1564 millions de dollars (Environ : 1400 millions d’€uros).
- L’aménagement comprenait notamment la construction de routes, d’un embranchement de voie ferrée et d’aires de dépôt de munitions pour l’armée de l’Air Américaine.
- En décembre 1953 la construction du camp débute, elle s’achèvera six mois plus tard.
- Ce camp, construit au cœur même de la forêt, englobait plus de 2 606 hectares
- Le camp contournait les maisons forestières de Carville, Boisserolles et Saint-Séverin.
- Celle des Ouillères, située au centre du camp, fut évacuée.
- La moitié du massif forestier de Chizé étaient enclos et 200 hangars de stockage de munitions étaient répartis le long de routes goudronnées, les arbres faisant fonction d’écran en cas de bombardement.
- C’était l’époque de la guerre froide, 450 soldats américains en assuraient la garde et étaient basés à l’entrée dans les bâtiments.
- La route et la voie ferrée qui menaient au camp étaient étroitement surveillées, aucune présence étrangère n'étant tolérée.
- Le site était une base de l'Alliance atlantique les 200 hangars à munitions étaient disséminés dans le massif forestier de Chizé.
- Les arbres fournissaient un écran masquant les infrastructures en cas de bombardement.
- Les Américains avaient implanté leurs installations sur 6 hectares et entouré le camp d'une clôture grillagée de 26 km.
- Leur présence entraîna la rénovation et le goudronnage du réseau routier avoisinant...
Fonctionnement du camp de Chizé
Le camp employait près de 300 personnes, dont 200 civils parmi lesquels figuraient des Deux-Sèvriens et de nombreux niortais.
- Ces derniers, soigneusement choisis après une enquête approfondie, étaient employés administratifs, interprètes, standardistes, ouvriers, conducteur d'engins...
- Un niortais ou une niortaise, employé au camp, ne manquait pas de favoriser l’embauche des membres de sa famille.
- Ainsi plusieurs soldats américains ont épousé de jeunes françaises qui partirent alors pour l’Amérique.
- La vie à l'intérieur du camp était minutieusement organisée et les Américains ou G.I's. vivaient en vase clos.
- Les contacts avec la population voisine étaient peu fréquents, en dépit de quelques incidents qui ont marqué les esprits des autochtones.
- En 1963, en raison de la prolifération du gibier (2), un accord est passé avec les autorités américaines afin de constituer une réserve nationale de chasse pour l'élevage du chevreuil.
- Les Américains acceptent que le personnel soit présent dans la journée sur les terres du camp et la réserve est officiellement créée par arrêté ministériel du 13 avril 1964.
- (2) De tout temps on pratiqua la chasse en forêt de Chizé, surtout aux sangliers et aux cerfs mais aussi aux loups.
- Les comtes du Poitou considéraient cette forêt comme un de leurs plus beaux terrain de chasse.
- On signale le passage de Richard Cœur de Lion (1157-1199) en 1181 et 1184 et de François 1er (1494-1547) en 1542.
- La seconde moitié du XIXe siècle y fut l’âge d’or de la Vénerie...
- (Marcel Brillault, maire de Beauvoir sur Niort de 1957 à 1965.)
Les Américains quittent le Camp de Chizé en 1967
Le désengagement de la France au sein de l'OTAN, est décidé par le général de Gaulle le 7 mars 1966.
- En 1967, les soldats Américains quittent définitivement la forêt de Chizé, le capitaine Garnett fut le dernier commandant du camp.
- Le déménagement du camp, (munitions, obus...) va durer 6 semaines.
- Le millième et dernier camion quitte le site le du 1er avril 1967 (Voir photo).
- Les derniers employés français sont licenciés fin mars 1967.
- En partant, 450 militaires laissèrent derrière eux une forêt de 2600 hectares, entourée d’une clôture de 26 kms.
Reconversion du site de la forêt de Chizé
- Après le départ des Américains, es chercheurs du C.N.R.S vont installer, sur le site laissé par les américains le CEBAS (Centre d’Etudes Biologiques des Animaux Sauvages ) .
- Le CEBAS est officiellement créé le 22 février 1968, il est devenu depuis le CEBC (Centre d’Etudes Biologiques de Chizé).
Cité de Montamisé
En 1956, une partie des autorités américaines présentent depuis 1952 dans la forêt de Chizé font construire leur résidence en créant un lotissement : la Cité de Montamisé, située aux portes de Niort.
- Les Américains achètent cet espace qui contenait 2 fermes exploitées en 1936 par Alexandre Janvier (1879-1948) et Charles Cadet (1878-1948).
- Cette Cité nouvelle (Voir photo du plan) se compose de 32 logements composés de 2 ou 3 chambres :
- -12 ensembles de 2 logements (T3),
- -2 ensembles de 4 logements (T2).
- Les plans des 32 maisons et leurs constructions ont été réalisés, en 1955, par l’entreprise de construction Joseph Banchereau, route de Coulonges à Niort.
- La construction de ces maisons répondait aux normes américaines de l’époque, faisant l’objet de nombreuses critiques des niortais quant à leur pérennité.
- La cité était réservée aux officiers, sous-officiers et à quelques uns de leurs subordonnés.
- Au départ des Américains en 1967, la société Saga de la Rochelle achète l’ensemble de la Cité l’aménage et loue les 32 maisons.
- Bien après le départ de ceux-ci, les niortais nommaient toujours cette cité de « Village des Américains ».
- À partir de 1980, ces maisons sont alors vendues à la découpe, parfois achetées par leurs occupants eux-mêmes locataires depuis plusieurs années et rénovées.
Sources
- Pierre Labrude (Thèse : Laëtitia PICHARD)..
- Archives 79.
- Mémorial des Deux-Sèvres 1918.
- Nouvelle République 1967.
- Témoignage de niortais.
- JMD