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MAIN Thomas Hippolyte

De WikiNiort
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Buste 2017.
Ponts Main.
Pont de la Tiffardière.
Événement de 1860 décrit sur le Mémorial des Deux-Sèvres. (Cliquez sur l’image pour l’agrandir)
Chapelle funéraire de la famille Jousseaume à Granzay (En bas à droite, vue de l'intérieur de la Chapelle).

Biographie

Thomas Hippolyte Main, né à Paris en 1777, appartient à une célèbre famille de chamoiseurs niortais.
Jacques Main fonda cette entreprise industrielle en 1635.
À l'époque on préparait surtout des peaux de daim et de chevreuil provenant du Canada.
Au début du XVIIIe siècle Niort tient le premier rang en France pour la chamoiserie.
Cependant la perte du Canada, en 1763, porte un coup d'arrêt à cette activité.
Son oncle Thomas Jean MAIN (1745-1821) relance cette industrie.
Assisté de son frère, Thomas Venant (1747-1826) installé à Paris, il conquiert d'importants marchés.
En moins de 20 ans les deux frères font fortune. La révolution à laquelle ils adhère facilite leur accession à la propriété foncière et leur ascension sociale.
Par contre les deux fils de Thomas Jean Main meurent jeunes.

C'est donc Thomas Hippolyte son neveu, le fils de Thomas Venant, qui hérite d'une partie de sa fortune et de l'industrie de la chamoiserie.

Polytechnicien, il vit de ses rentes. Bien que séjournant le plus souvent à Paris, il vient régulièrement à Niort.
Il apparaît comme un grand bourgeois soucieux de ses intérêts commerciaux et financiers.
Longtemps célibataire, il se marie à 58 ans. Il épouse une niortaise : Marie Jousseaume de Beaupré âgée de 58 ans, veuve de Jean François de Laroy et mère de 3 enfants.
Le mariage civil a lieu à Paris le 19/1/1837. Le contrat de mariage stipule la séparation des biens entre époux.
Le mariage religieux a lieu à Granzay, commune de sud-ouest du département des Deux-Sèvres, d'où est originaire la famille Jousseaume.
Thomas Hippolyte meurt en 1860 à l'âge de 82 ans. Le dernier de cette famille vient de s'éteindre.
Niortais de cœur (depuis son mariage, lors de ses séjours à Niort, il habite Place Saint Jean), il n'en est pas moins attaché à la commune de sa femme : Granzay (1).
Son épouse décède à Niort en 1874. Elle est inhumée à Granzay dans la chapelle familiale. (Voir Photo de la Chapelle).
(1) Dans son testament, il demande à être enterré à Granzay, s'il meurt à Niort.

Une belle fortune

À sa mort, Thomas Hippolyte Main laisse une fortune évaluée à un peu plus de 4 millions de francs. (Voir photo vignette).
À l'échelle des Deux-Sèvres c'est une immense fortune qui situe Thomas Hippolyte Main dans la haute bourgeoisie.
Les biens immobiliers en constituent 57,4% et les biens mobiliers 42,6%. Les biens immobiliers sont les maisons et les terres qu'il a héritées de son père.

Dans la région, il a acheté :

- en 1827, à Niort, le moulin de Bessac pour 378000 francs,
- en 1849 l'auberge des 3 Pigeons avenue de La Rochelle pour 17200 francs
- en 1827 une métairie à Gript pour 20000 francs,
- en 1849 une métairie à Magné pour 45000 francs…
Pour les biens mobiliers, le mobilier ordinaire est de faible valeur : 11600 francs répartis dans ses maisons de Paris et de Niort.
Les autres biens mobiliers sont des créances auprès de divers particuliers :
- 10% des valeurs mobilières,
- 20% des rentes sur l'état
- 65% des actions de la banque de France
- Quelques % dans les compagnies de chemin de fer.
Quoi qu'il en soit il a triplé la fortune héritée de ses parents.
Il doit l'augmentation de son capital à la bonne gestion de ses propriétés foncières et aux bénéfices de ses spéculations boursières.

Le bienfaiteur

Thomas Hippolyte Main meurt sans postérité directe, mais très riche.
Dans son testament, il a d'abord pensé à sa famille. C'est elle qui hérite de la plus grande partie de ses biens.
Les bénéficiaires sont son épouse, mais aussi ses cousins, ceux de Niort, les Laurence ; ceux de Lyon, les Petit ; et ceux de Paris, en particulier les Carteron Jules et Alfred.

Le reste de sa fortune, soit 15 %, est réservée à des œuvres d'intérêt collectif et au bénéfice de la ville de Niort :

  • Il lègue par exemple 20000 francs à l'hospice et une rente de 2400 francs à l'institution de l'Immaculée Conception.
  • Mais l'essentiel de ses legs va à la ville de Niort :
- différents immeubles situés en ville,
- 200 actions de la banque de France d'une valeur d'1 million de Francs (2).
Il en précise la destination :
- Une partie des fonds doit servir au rachat du péage des 2 ponts de Coulon et la Garette pour que le passage y soit gratuit (3).
- Une autre partie doit être employée à la construction d’un pont public et gratuit en remplacement du bac de la Tiffardière à Saint-Liguaire (4).
- La dernière partie, la plus importante, doit servir à la construction de 2 ponts à trottoirs, en ligne directe, entre le quai de la préfecture et le bas du quai du Port de la ville de Niort ; ils seront gratuits.
(2) Par exemple, les 100 premières actions ont un produit net encaissé le 1er avril 1862 de 307325 Francs.
(3) Voir Document photo de 1860 sur le pont de Coulon : 
« Thomas Hippolyte Main, alors qu'il se rendait de Niort à sa propriété située sur la rive droite de la Sèvre à Coulon, fut arrêté par le péagier.
Se rendant compte qu'il avait oublié d'emporter de l'argent, il tente de se faire reconnaître mais le péagier refuse de lui faire crédit.
Furieux, Thomas Hippolyte Main, un homme célèbre mais sans argent, demanda à un batelier de le prendre gratuitement à son bord et qu’il avait à lui révéler un secret important, d'où dépendait sa fortune. »
Puis s'adressant au collecteur des deniers publics, Thomas Hippolyte Main lui dit :
« - Je n’oublierai pas votre conduite à mon égard, répétait-il ; je vous ferai perdre votre place.
- Vous, monsieur, me faire perdre ma place ! Il faut un autre crédit que celui dont vous jouissez. Du reste, je ne fais que mon devoir. »
Le rachat du péage de Coulon serait donc le résultat d'une vengeance personnelle...  
(4) Dès 1862 le péage des ponts de Coulon est racheté et le pont de la Tiffardière est construit.
Son buste fut placé au milieu des deux Ponts Main.

Sources

  • Archives départementales des Deux-Sèvres et Archives nationales,
  • Articles dactylographiés de M. Pierre Moreau (1995).
  • Internet : Wikipédia et Wiki-Niort.
  • Recherche et texte : Maurice Vinck.
  • Mémorial de l'Ouest : Octobre 1845, 1860.
  • Mise en page et illustration : Jean-Michel Dallet.
  • « Hier Sainte-Pezenne », « Hier Saint-Liguaire », Mai 2018.
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