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Centre de Formations paramédicales du centre Hospitalier de Niort

De WikiNiort
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A- Constitution du centre de Formation

Cloître de l'Hôpital-Hospice de Niort.

Il est constitué de 3 instituts qui dispensent des formations diplômantes :

1- L’Institut de formation en soins infirmiers pour la formation des infirmier(e)s :
Trois promotions d’étudiants en soins infirmiers.
-Il est agréé pour 136 places. À titre indicatif, en 2020, il compte :
164 étudiants, en 1ère année, 126 étudiants en 2e année, 133 étudiants en 3e année.
2- L’institut de formation d’Aides-soignants : il assure la formation d’élèves aides-soignants en cursus intégral et en cursus partiel d'une formation sur 9 mois.
3- L’Institut de formation d’Auxiliaires de Puériculture qui assure la formation d’élèves auxiliaires de puériculture en cursus intégral et en cursus partiel. Formation sur 9 mois.
« La mission de ces trois structures est de former des professionnels attestant de compétences, sachant se positionner au sein d’une équipe pluridisciplinaire et capables de s’adapter pour s’inscrire dans une politique de soins en constante évolution.
Quelle que soit la spécificité, la formation se construit dans un système d’alternance alliant formation théorique et clinique ».

B- Création de l’École d’infirmières de Niort en 1943

À la suite du Décret du 18 février 1938 et de l’Arrêté du 13 juin 1938 concernant la règlementation, le fonctionnement des Écoles d’Infirmières et conformément au désir exprimé par le ministre de la Santé publique de voir créer des Écoles d’Infirmières dans les Centres Hospitaliers, la Commission administrative de l’Hôpital de Niort décide la création à l’ Hôpital-Hospice d’une École d’Infirmières et d’Assistantes sociales rurales, de la région Charentes-Poitou lors de sa réunion du 10 avril 1943.
Cours d'infirmières en 1925.
Avant cette création officielle : « Dès 1904, une école d’infirmières gardes-malades est ouverte à l’hôpital. Les débuts sont prometteurs : 50 jeunes filles en sortent diplômées au cours des quatre premières années.
Malheureusement celles-ci ne trouvent pas de poste, car les hôpitaux emploient surtout du personnel religieux. Faute de candidates malgré les annonces, l’école ferme ses portes en 1908 ».
Puis, c’est un médecin psychiatre qui le premier à l’hôpital de Niort s’est intéressé cinq ans avant la création officielle de l’école à l’enseignement des infirmiers : le Dr Jacques Trivas. Il avait commencé à dispenser des cours pour mieux soigner les malades.
Mais c’est, sur proposition du Dr Henri Lafitte que fut mise à l’étude la création d’une école d’infirmières d’État. « Le Dr Lafitte souligne que grâce à cette école, les médecins-chefs de service bénéficieraient de collaboratrices dont ils auraient fait eux-mêmes l’éducation et qui, de ce fait, conserveraient dans l’exercice de leur fonction le véritable esprit de la Maison ». (1).
Celle-ci comporterait un petit internat plus largement ouvert aux jeunes filles ayant le baccalauréat ou le brevet supérieur ou encore ayant satisfait à des épreuves équivalentes.

L’École est agréée pour la préparation au diplôme d’État d’Infirmière Hospitalière par arrêté ministériel le 2 juillet 1943.

Cette École s’est installée dans les locaux de l’hôpital, près de l’entrée principale, au cœur de l’hôpital, entre les deux principaux services de Médecine et de chirurgie.
Elle sera inaugurée le 14 novembre 1943.
La première promotion compte 34 élèves. Elle a choisi comme devise « Servir dans la joie ». En effet de l’origine jusqu’aux années 1970, les élèves choisissaient une devise et un parrain ou une marraine. « Pour ma promotion, en 1962, nous avions comme parrain Raoul Follereau et comme devise « Additionnons nos joies, multiplions nos efforts, soustrayons nos peines, ne nous divisons jamais ».
Les élèves portent comme uniforme une tenue bleu marine, un manteau redingote, un chapeau feutre à large bord, une jupe, un chemisier blanc avec une cravate bleu marine et un voile bleu foncé avec un liseré blanc sur lequel sont brodées au fil d’or les lettres « E. I. C. P » (École infirmières Charentes-Poitou).
Ce voile bleu est porté lors des cérémonies ou fêtes. Pour aller en cours où circuler dans l’hôpital, l’élève est tenu de porter un voile blanc (cela était toujours à respecter en 1962-1964, années de ma formation).
Cet uniforme devait être porté intégralement et impérativement.
Au fil des années, l’École prit de l’extension. Une École de Puériculture y fut adjointe comportant deux sections :
- Auxiliaire de puériculture et Puéricultrice et, ceci en 1948, et une section Aides-soignantes en 1971.
C’est en 1967, 1968, 1969 que l’École atteint son essor maximum.
En 1967, elle compte 106 élèves en 1ere année dont 90 vont aller jusqu’au D.E. en 1969.
Parallèlement, la France signe les accords européens qui précisent que la formation infirmière doit s’aligner sur les autres pays de la Communauté et passer de 2 à 3 ans. Il y aura une première étape en 1972 et, définitivement en 1979.
(1) J. BURGUET. 1994, p. 124.
Partie des 117 élèves de la promotions de 1ère année de 1968 avec 2 garçons seulement...

C- Locaux de l’École d’infirmières de Niort

Les locaux sont devenus trop exigus. Il est envisagé de construire une École qui puisse correspondre à la demande. Celle-ci va aboutir en 1970. Elle comportera un foyer de 160 chambres, un restaurant, une bibliothèque et une grande salle de détente.
L’École est implantée en dehors du Centre Hospitalier, au milieu des jardins.
Le déménagement dans la nouvelle école s’effectue pendant les vacances d’été et l’inauguration officielle a lieu le 5 décembre 1970.
L’École s’est entourée progressivement de l’internat (appartements d’hébergement des internes en médecine), du Centre de transfusion sanguine, de la Maison de retraite.
Maintenant, l’internat a disparu et l’École est accolée à l’administration hospitalière (2000). Le nouvel hôpital s’est construit progressivement en plusieurs tranches, à proximité (17 01 1983), les cuisines centrales et le restaurant du personnel (1994).
Comme Mr le Dr Trivas a beaucoup œuvré pour cette nouvelle École, l’amphithéâtre porte son nom.
Parallèlement, compte tenu du manque chronique d’Infirmières, à la demande du ministre de la Santé des Écoles furent créées dans les petits centres Hospitaliers : Angoulême, Cognac, Saintes, Rochefort, Jonzac et Thouars, ce qui modifie le fonctionnement de l’École.

D- Programme 1992 et nouvel intitulé du lieu de formation : « Institut de formation en soins infirmiers »

Ce programme fait suite au mouvement infirmier de 1988.
L’ensemble du corps infirmier demande à être mieux reconnu et aspire à une formation où la personne en formation soit en situation d’apprenant, de responsabilisation face à ses acquisitions, son devenir, aspire à un travail sur le sens et non une accumulation de savoirs. Se centrer sur les formés, favoriser une meilleure qualité de soins et permettre aux infirmiers d’accéder aux pluralités d’exercice pour que les accords européens soient appliqués.
C’est une formation qui, prenant en compte la personne soignée, s’appuie sur la nécessité de polyvalence qui introduit l’obligation de prendre en compte la complexité de l’être, de la maladie donc de changer de regard.
Cette notion de polyvalence a suscité beaucoup d’équivoque et de difficultés dans l’application dans certaines écoles.
À Niort, l’unification des deux formations s’est déroulée dans d’excellentes conditions, car les partenaires avaient pris l’habitude de travailler ensemble. L’ensemble des membres des deux équipes s’est centré sur l’intérêt que présentait ce nouveau diplôme en essayant de traduire le programme en objectifs pédagogiques adaptés aux contextes diversifiés de la pratique professionnelle, laissant aux autres leur combat corporatiste.
-Directrices (Jusqu'en 1976, les directrices sont des Religieuses) :
Mère Louis-Marie de la Providence 1943-1951, Sœur Marie-Cécile de l’Incarnation 1945-1952, Mère Anne-Marie Loes 1952-1961, Sœur Annick 1961-1963, Mère Marie-Xavier 1963-1966, Sœur Henri-Marie 1966-1976, Micheline Desplebin (1ere laïque) 1976-1995, Marie-Françoise Lucquiaud assure un intérim d’une année, Dominique Pougnard 1997-2013, intérim de Patrice Juin d’une année, jusqu’en Juin 2014, Amanda Dubray à partir de cette date.

E- Institut de formation des aides-soignants

La Formation des aides-soignants : a été créée en 1956 et était sous la responsabilité de la directrice de l’École d’infirmières.
L'origine du métier d'aide-soignant et la création de son diplôme d'état en 1946 sont une conséquence du processus de professionnalisation des infirmières. Le grade d'aide-soignant est apparu dans la fonction publique en 1949.

F- Institut de formation de puériculture

Il se nommait au départ École de puériculture et comprenait deux sections : la formation des puéricultrices et celle des auxiliaires de puériculture.
Pendant la période où les Religieuses dirigeaient l’école d’infirmières, il n’y avait qu’une seule direction. C’est avec l’arrivée des laïcs que les deux écoles ont été distinctes.
La formation des puéricultrices a été mise en place en même temps que celle des auxiliaires de puériculture.
La première directrice laïque est arrivée en 1977 : Annick Brion.
Dans la région Poitou-Charentes, c’est à Niort que va être créée la première école de puéricultrices, grâce au soutien et à la personnalité du Docteur de Lignières, pédiatre, chef de service de l’unité infantile du CH de Niort, service Trousseau. C’est un pédiatre très compétent, unanimement reconnu.
L’hôpital peut s’enorgueillir de cette prouesse, car Niort ne possède pas d’Université.
Hélas, cette formation prendra fin en 1995.

G- Témoignage de Micheline Thomas-Desplebin

« J’ai eu la chance de participer à la journée anniversaire des 50 ans de l’école le 4 juin 1993.
Sœur Marie-Cécile, 2e directrice de l’école participait à l’événement.
Grâce à la rétrospective réalisée sur le corps professionnel infirmier, la vie de l’École à travers les prises de parole, les photos immortalisant les moments importants des temps passés et présents, dans les costumes, les émotions vécues pendant la formation au travers des sketches.
Chacun a eu plaisir à retrouver les traces de ce qui a marqué son existence.
Chaque participant doit garder un souvenir inoubliable de cette journée par la qualité de présence des multiples acteurs, par la chaleur et la joie qui animaient chacun de nous». (2)
Les élèves de l’époque découvrent avec plaisir les tenues de celles qui les ont précédées.
Peu à peu l’uniforme s’était allégé au cours des années pour disparaître. En 1962, nous avions toujours un uniforme bleu marine : jupe dont la longueur doit impérativement cacher les genoux, manteau et chemisier bleu plus clair dont le col devait être porté fermé. Nous n’avions plus de cravate ni de chapeau, mais obligation de porter des collants ou bas été comme hiver et notre voile qui ne doit pas laisser apparaître nos cheveux. La plupart des élèves avaient des cheveux longs qu’elles ramassaient en un chignon ce qui nous donnait une allure de princesse.
Je n’étais pas très riche et j’ai apprécié ce port d’uniforme que je trouvais d’une certaine élégance et qui ne permettait pas de faire de distinction entre nous.
Nous avons été formés à faire un groupe solidaire. Des fêtes étaient organisées au sein de l’école avec les enseignantes. Nous prenions du plaisir sans avoir d’alcool lors de nos soirées.
La formation était stricte. Toutes les élèves ne pouvaient pas loger dans le petit internat de l’école réservé de préférence à celles qui habitaient loin. J’avais un logement chez une personne en ville et nous étions surveillées, car notre logeuse recevait régulièrement un questionnaire à remplir pour témoigner de notre bon comportement ».
(2) M. DESPLEBIN. Notes de blouses n° 18, 1993, p. 5

H- Sources

  • Bibliographie :
  • BURGUET Jean. 1er semestre 1994, L’Hôpital-Hospice de Niort durant la 2e guerre mondiale (1939 à 1945) à travers les délibérations de la Commission administrative, Bulletin de la société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 3e série, Tome II.
  • GUICHETEAU Mireille. 2006. L’Hôpital de Niort, le 20e siècle en images, Club Cartophile des Deux-Sèvres.
  • Revues :
  • Notes de blouses n° 18 juillet 1993, journal interne du CH de Niort.
  • Le Picton. Juillet/août 1990 n° 82, Revue régionale bimestrielle.
  • L’Aide-soignante, octobre 2008, n°100, « Florence Nightingale, une pionnière dans la formation des soignants ».
  • Objectif soins, Management, la revue des cadres de santé, avril/mai 2020 n°274, « Florence Nightingale (1820/1910), il y a 100 ans, la première lueur du prendre soin... »
  • Site Centre Hospitalier de Niort.
  • Texte et illustrations :