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Asselin, famille de bourreaux à Niort

De WikiNiort
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Bourreau à Niort

Plan de Niort de 1793. (Ph 1)
Extrait plan Clouzot (Emplacement exécutions criminelles au XVIIIe. (Ph 2)

Dans les registres, le vocable « Bourreau » n’est pas employé, il est remplacé par :

  • Restaurateur des corps humains, ou simplement restaurateur,
  • Exécuteur des Sentences Criminelles,
  • Officier des Hautes Justices,
  • Exécuteur des arrêts criminels des Deux-Sèvres.
  • Exécuteur des Hautes Œuvres...

Pierre Ancelin

Pierre Ancelin, né le 26 avril 1697, est le fils de Pierre Ancelin, batelier à Niort et d’Anne Chaumet.
Pierre Ancelin se marie le 26 avril 1723 avec Andrée Landeau. (Signature : Pierre Aselain).
Andrée Landeau est la fille de Pierre Landeau qui exerce en tant qu'Exécuteur des Sentences Criminelles depuis 1695.
Son fils, Victor Landeau le remplace en 1723.
Victor Landeau démissionne le 26 juin 1731 par une lettre adressée aux notaires royaux à Niort.
Selon Alphonse Farault, c’est après s’être vu retirer la perception du droit de "Havage" (1) que Landeau se démet de l’Office d’exécuteur des Sentences Criminelles du siège Royal de la ville de Niort.
C'est son beau-frère Pierre Ancelin qui le remplace de 1731 à 1748.
Ainsi commence la lignée des Ancelin ou Asselin qui va posséder cette « charge » pendant plus de un siècle (1731 à 1849).
(1) Le droit de havage était un complément de moyens qui consistait à prélever, à la main, une grande quantité de produits aux marchands des halles : légumes, la viande, poisson...
Exemple : Extrait acte naissance d'un enfant an 10. (Ph 3)

Joseph Ancelin

Joseph Ancelin est né 22 mai 1728 à Niort.
Il est le fils de Pierre Ancelin et de Andrée Landeau.
On le trouve ensuite sous le pseudonyme de Joseph Asselin.
Il est Exécuteur des Sentences Criminelles.
Joseph Asselin remplace son père, Pierre Ancelin, de 1748 à 1756.

Augustin Asselin

Il est né le 20 avril 1739 à Niort.
Il est marié avec Elisabeth Benoît puis avec Marie Magdeleine Ferrie.
De 1756 à 1781, c'est donc Augustin Asselin qui remplace Joseph Asselin son frère.
Il est Restaurateur de corps humains, Exécuteur des Sentences Criminelles ou Officier des Hautes Justices.
Il décède le 17 fructidor an V, rue Perrière.
Extrait du Décret du 25 novembre 1870. (Ph 4)

Augustin Joseph Asselin

Il est né le 17 août 1761 à Niort.
Il est le fils de Augustin Asselin et Elisabeth Benoît, petit-fils de Pierre.
Il est marié avec Marie Anne Verdier le 17 Brumaire an V, puis à Marie Anne Magdeleine Verdier le 9 Messidor an X.
Le père de ses deux épouses (demi-sœurs), François Verdier, était aussi restaurateur de corps humains à Poitiers.
De 1781 à 1813, Augustin Joseph fils de Joseph remplace son père Augustin.

Il est le dernier bourreau à utiliser la pendaison.

La dernière pendaison eut lieu à Niort le 30 juin 1791.

La guillotine remplace la pendaison en 1792.

En mars 1792, la ville de Niort reçoit une guillotine envoyée par le gouvernement.
Le coût de cette guillotine est estimé à 824 livres, l’échafaud fut réalisé d’après les épures de l’ingénieur niortais Demetz.
La première exécution par le guillotine par Auguste Asselin, fut, semble-t-il, celle de Louis Hayer (2), prêtre de la ci-devant Congrégation de la mission du grand séminaire de Poitiers, âgé de 42 ans, il fut exécuté le 2 avril 1793.

Révolution de 1789 : D’avril 1793 à mai 1794, période de la guerre de Vendée et de la Terreur, le nombre d’exécutions est de 106 sur la Place de la Brèche.

Le seul jour du 3 mars 1794, il y eut 66 exécutions.

Ces condamnés sont, en majorité, originaires du nord du département des Deux Sèvres. (Bocage et Gâtine).

Les inhumations étaient pratiquées à Bouillounouse.
(2) «  Sur la pétition du citoyen Beyssein, gendarme de la brigade de Turenne, district de Brive, département de la Corrèze, qui demande la somme de cent livres pour avoir arrêté dimanche soir, 31 mars 1793, Louis Hayer, prêtre réfractaire qui s'évadait, sous le travestissement d'une femme, d'une maison où il restait caché depuis sept mois... »
Augustin Joseph Asselin décède le 1er septembre 1813.

Augustin André Asselin

Né le 17 novembre 1769 à Niort.
Auguste André, frère du précédant (Augustin Joseph), de 1813 à 1822.
Il est le fils d’Augustin et d'Élisabeth Benoît.
Marié à Thérèse Eulalie Asselin le 24 fructidor an III (1794).
Il est Exécuteur des arrêts criminels de ce département.
Il décède le 7 novembre 1826 à Niort âgé de 56 ans, rue Perrière à Niort.

Louis Augustin Désiré Asselin

Fils de Auguste André Asselin et Thérèse Eulalie Asselin et arrière petit-fils de Pierre.
Marié à Virginie Dollé.

Il est Exécuteur des arrêts criminels des Deux-Sèvres de 1823 à 1849.

Il décède le 22 juin 1862, rue Perrière à Niort.

Son frère : Mathieu Théodore Asselin décède le 26 Août 1873 au 29, rue Perrière à Niort.

Il était âgé de 72 ans, il était propriétaire.
Emplacement des Fourches Patibulaires. (Extrait "Carte Cassini") (Ph 5)

Fourches Patibulaires

Jusqu’au XVIIIe siècle les exécutions se faisaient place du Vieux-Marché, aujourd’hui, place Chanzy. (Voir Extrait plan Clouzot, ci-contre).

Les suppliciés étaient ensuite suspendus aux fourches patibulaires.
Celles-ci se trouvaient vers le début de la route de Cherveux, au fief Briseau.

On trouve aujourd'hui, dans le quartier des Brizeaux, les noms de deux rues évoquant les justices, la rue des Petites Justices et la rue des Justices.

Sur la carte « Cassini » du XVIIIe siècle on distingue parfaitement l’emplacement des fourches patibulaires. (Voir Photo).

En 1773, le maire de Niort, Rouget de Gourcez demande qu’une réparation soit faite sur la traverse qui rejoint les deux piliers des fourches patibulaires.

On lui répond, du bureau de l'Intendant de Poitiers, que le "Conseil" n’entend plus que les fourches patibulaires dans les hautes justices du Roi soient réparées...
Exemple : Exécution de 1830. (Ph 6)

Fait divers tragique N°1

Le 4 juin 1829, on découvre le cadavre de Jacques Marcheteau, âgé de 40 ans.

Jacques est veuf, il habite avec sa mère, Marie, rue Royale à Frontenay-Rohan-Rohan.
Les constatations des enquêteurs indiquent qu’il a été tué par une arme à feu.
Sa mère avoue le crime, elle est jugée et condamnée à mort le 16 novembre 1829.
Le 3 février 1830, elle est exécutée en place publique de Niort.
En 1830, officie Louis Augustin Désiré Asselin.

Fait divers tragique N°2

Louis Augustin Désiré Asselin officiait aussi sur la place du Drapeau à Parthenay.

Suite aux troubles fomentés par le Duchesse du Berry, dans la Gâtine, des condamnations à mort furent prononcées au tribunal de Niort.
Deux chouans de la petites chouannerie de 1832, furent ainsi exécutés :
  • Le 3 octobre 1832, le Corse Sécundi, chef des Chouans, qui monta sur l’échafaud en s’écriant : «  je m’en passerai bien... »
  • Le 18 septembre 1833, Jacques Borry, dit le Capitaine Noir, accusé du meurtre du maire de l’Houmois, M. Ravix. .
Voir lien ci-contre sur la petite Chouannerie : -► Robert le Chouan.

Fait divers tragique N°3

Sabourin, exécution capitale à Niort en 1894. Extrait du Journal de la Vienne, des Deux-Sèvres et de la Vendée (Cliquez sur la photo pour l'agrandir) (Ph 7)
Marcel Sabourin, le 16 février 1894 à 7 h et 10 min sur le haut de la place de la Brèche.
Portrait : Joseph Lauer devant ses juges (MDS 1935).

Le 21 février 1843, aux assises de Niort M. Pierre-Martin Charruault. est condamné à la peine de mort.

Il est accusé d’avoir empoisonné son beau-père Jean G. âgé de 62 ans, avec la complicité de sa femme.
Les faits se sont déroulés au mois de juillet 1842 à Largeasse.
L’enquête a nécessité l’exhumation de la victime et les analyses de médecins.
Pierre-Martin Charruault, âgé de 33 ans est alors condamné à la peine des parricides :

« L’arrêt est ordonné en outre, que l’exécution aura lieu à Niort, que le coupable sera conduit sur le lieu du supplice, en chemise, nu-pieds.

Il sera exposé sur l’échafaud pendant qu’un huissier fera au peuple lecture de l’arrêt, et qu’il sera immédiatement exécuté à mort. »

Sa femme, fille de la victime, Marie G. est condamnée aux travaux forcés à perpétuité et à l’exposition sur la place du Château à Niort.
Selon le Mémorial de l’Ouest qui relate ses faits :
« C’est la première fois depuis 8 ans que la peine de mort est prononcée dans l’enceinte de la Cour d’Assises des Deux-Sèvres. »
En réalité, Pierre-Martin Charruault ne fut pas exécuté, sa peine fut commuée à celle de l’exposition et des travaux forcés à perpétuité comme son épouse.

Suppression de la fonction départementale

Le décret du 26 novembre 1870 va supprimer la fonction départementale des Exécuteurs de Hautes Œuvres.

À partir du 1er janvier 1871, un exécuteur en chef et 5 exécuteurs adjoints vont résider à Paris.
Ce décret fixe alors les gages perçus par les prétendants:
  • 6000 F / an pour l'Exécuteur principal,
  • 4000 F / an, chacun, pour les deux adjoints de première classe,
  • 3000 F / an, chacun, pour les trois adjoints de deuxième classe.

Dernières exécutions capitales à Niort

C’est Anatole Deibler, exécuteur en chef des affaires criminelles, qui vint de Paris pour accomplir la dernière exécution capitale à Niort, du XXe, en 1894.
Le condamné était Marcel Sabourin, journalier âgé de 32 ans, il fut exécuté le 16 février 1894 à 7 h et 10 min sur le haut de la place de la Brèche.
Le crime décrit sur le journal de la Vienne, des Deux-Sèvres et la Vendée relate les faits horribles à l’encontre de sa sœur, âgée de 24 ans, qui se sont déroulés le 2 août 1893. (Voir Photo 7).
Ce crime se déroula au lieu dit : le Fief des Justices, précisément à l’endroit où se dressaient, quelques siècles précédents, les fourche patibulaires... (Voir Photo 5).

La toute dernière exécution, à Niort au XXe, eut lieu le 17 décembre 1935 à 7h 16, sur la place du Sanitat (Devant la Prison de Niort).

Joseph Lauer, était accusé et condamné pour meurtre et faux-monnayage...
Voiture bâchée, cachant la guillotine, montée sur une plate forme (Photo : "L'Ouest Eclair").

En 1909, voyage de la guillotine qui passe à Niort

Le vendredi 5 novembre 1909 à 11h est passé à la gare de Niort le lugubre matériel de "Deibler" se dirigeant vers Saintes.

Le criminel d’enfant, Camille Fabre, 25 ans avait été condamné à la peine capitale le 17 août 1909.
Il fut exécuté, rue de l’Arc de Triomphe, à Saintes, le samedi 6 novembre 1909.
Selon la presse : « Devant l’échafaud, Fabre fit preuve d’un certain courage et s’est à peine soutenu par un aide. »
Le samedi 6 novembre le train chargé de la guillotine a repris le chemin de Paris et à 14h pendant 20 minutes, il a séjourné dans la gare de Niort.
Il a été l’objet de curiosité du public niortais qui n’a pu contempler qu’une voiture soigneusement bâchée montée sur un plate forme. (Voir photo).

Sources

  • Archives 79, 86.
  • Histoire de la ville de Niort (Léopold Fabre) Ch : 32.
  • Journal des Deux-Sèvres 1830, 1935.
  • Mémorial de l’Ouest 1843, 1894, 1909.
  • Le Journal de la Vienne, des Deux-Sèvres et la Vendée.
  • Cartes Cassini XXVIIIe.
  • BHSDS 1924.
  • Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.