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DUPIN (Premier Préfet des Deux-Sèvres)

De WikiNiort
Révision de 8 avril 2024 à 11:20 par Bernardin (discussion | contributions) (Claude Étienne Dupin, préfet des Deux-Sèvres)


Page en construction : 7 avril 2024.

Quelques repères biographiques

Claude Étienne Dupin nait en 1767 à Metz dans une famille qui compte de nombreux magistrats et professions juridiques. Son père est avocat, secrétaire au Parlement des Trois-évêchés (Metz, Toul, Verdun).

Mémoire sur la statistique du Département des Deux-Sèvres par Claude Dupin (Ancienne publication reprise par Geste Éditions).

En 1796, alors secrétaire général du directoire du département de Paris, Claude Etienne Dupin, âgé de 29 ans, épouse Louise-Sébastienne Gély, âgée de 20 ans. Louis-Sébastienne Gély est veuve de Danton que celui-ci a épousée en secondes noces en 1793. Danton ayant été exécuté le 5 avril 1794, le mariage aura duré 10 mois. Cinq enfants naîtront de l’union avec Claude Étienne Dupin.

En 1809, Claude Étienne Dupin accède au rang de baron d’Empire. Louis XVIII confirmera ce titre.

Claude Étienne Dupin décède en 1828, âgée de 61 ans, Louise Gély en 1856 à l’âge de 80 ans.

Un administrateur précocement chevronné, un grand Commis de l'Etat

Les talents d’administrateur de Claude Étienne Dupin lui ont permis de traverser les différents régimes politiques de la fin de l’Ancien Régime à la Restauration. Il termine sa carrière comme Conseiller maître à la Cour des comptes (nommé depuis 1813, confirmé par Louis XVIII), membre de la commission de vérification.

Claude Étienne Dupin, préfet des Deux-Sèvres

  • Claude Étienne Dupin est le premier préfet des Deux-Sèvres de 1800 à 1813.

Une nomination avec un enjeu spécifique : "les feux de la discorde" mal éteints de la guerre de Vendée

À 33 ans, Claude Étienne Dupin est nommé préfet par Napoléon Bonaparte, lui-même âgé de 31 ans.

À la tête de chaque département, le préfet a en charge de faire appliquer la politique du gouvernement. En 1800, dans un contexte particulièrement brûlant, il s’agit aussi d’installer l’administration préfectorale et les institutions consulaires à l’échelle du département, de mettre en œuvre la politique de Napoléon Bonaparte tout en ramenant le calme auquel selon le pouvoir les Français aspirent. Cité par Jules Richard, Claude Étienne Dupin déclare lors de sa prise de fonction :

" La révolution est finie, et les désordres, les erreurs inséparables d'une telle crise ont aussi trouvé leur terme et leur pardon."..."On ne me verra point servir les passions de quelques chefs de partis. Il n'y a plus de partis en France ; les hommes qui se livraient aux factions tour à tour persécuteurs et victimes reconnaissent qu'il n'est de statut pour eux que dans la stabilité du gouvernement."

Affronter les stigmates de la guerre de Vendée, Claude Étienne Dupin, "l'homme de la situation" selon Jules Richard

Jules Richard décrit le climat qui règne en 1800 :

« La guerre civile avait pris naissance, on le sait, du reste, dans l’ancien district de Châtillon... Les bataillons sortis des campagnes de Niort et Melle avaient sillonné, en tous sens, les deux autres arrondissements : les feux de la discorde étaient mal éteints. Il restait donc une assimilation qui ne pouvait être conduite à bonne fin que par un administrateur ferme et à la fois indulgent, habile autant que philosophe ; il y avait à réparer des pertes énormes, à effacer, en un mot, les traces de dix années de guerre cruelle, à cicatriser mille plaies morales. Les esprits étaient las sans doute mais quoique vaincu on n’espère pas moins en la vengeance. Il fallait… rattacher à la République ces membres fatigués et néanmoins toujours robustes. Cela devenait l’œuvre de la politique de l’administration et aussi des années... »

Au-delà de la coupure du département en deux, et de la nécessité pour Dupin de rétablir la confiance dans le pouvoir central dans la partie nord-ouest du département, la guerre de Vendée a provoqué une véritable saignée démographique (en 1800, la population de Bressuire est égale à 67 % de celle de 1793). Le bilan est difficile à évaluer, dans son Mémoire Dupin (Voir photo) essaie de le chiffrer à 33 000 victimes dans le département à partir de la différence entre les recensements de 1801 et de 1790.

« Si le nord-ouest concentre la majorité des victimes, il faut ajouter les pertes subies par les arrondissements de Niort et de Melle qui tout en restant hors de la zone des combats, ont contribué de façon importante à la défense de la République. » comme le rappelle Jean-Clément Martin.

Les Deux-Sèvres et les Deux-Sévriens vus par le Préfet Dupin

Méthodique, Claude Étienne Dupin a compris le nécessité de bien connaître le territoire dont il à la charge, et ceci dans toutes ses dimensions : historiques, géographiques, démographiques, sociales, économiques, naturalistes... Il signe entre deux et quatre ans après sa prise de fonction des publications qui doivent lui permettre de guider son action de préfet : le Dictionnaire géographique, agronomique et industriel des Deux-Sèvres, an XI et le Mémoire statistique du département des Deux-Sèvres, adressé au Ministre de l'Intérieur, an XII.

Ces écrits ont une véritable dimension encyclopédique et constitue une radioscopie incomparable du département au début du XIXe siècle, même s’il faut faire la part des préjugés liés à sa position de classe.

Un serviteur zélé du Consulat et de l'Empire

Claude Étienne Dupin ne manque pas d’afficher son admiration pour Napoléon Bonaparte. Ainsi, dans son Mémoire statistique, se départant de la neutralité que doit théoriquement observer tout haut-fonctionnaire, alors qu’il évoque les traumatismes liés à la Guerre de Vendée et à la Terreur, il estime qu’il est possible désormais de tourner la page du fait de l’action de Napoléon Bonaparte qu'il considère comme le père de la nation « Le héros à qui la France doit son repos et son bonheur, en a tari la source en faisant succéder un gouvernement paternel à l’anarchie des factions et en permettant le libre exercice du culte catholique » (p.181). Lors de la célébration de la Saint-Napoléon de 1811, Dupin n’hésite pas -comme le mentionne Charles-Eloi Vial, s’appuyant sur Jules Richard- à financer « sur ses propres deniers l’organisation de jeux publics, un bal et un dîner de 150 couverts pour les notables » alors que beaucoup de collectivités regimbaient devant cette obligation de dépenses.

Sources

  • Jules Richard (1810-1868) : historien, La Mothe Saint-Héray.
  • Jean-Clément Martin, né à Thouars en 1948 : historien spécialiste de la Révolution française.
  • Texte : Jean-Michel Bernardin.