Lieux de divertissements à Niort au début du XXe siècle
- Article en construction 22/07/2021
Sommaire
Le Café des Fleurs à la Belle Époque
- En 1886, l’ancien immeuble, situé au N°2 avenue Bujault appartenait à Louis Étienne Plasse, ancien vétérinaire, décédé le 31 décembre 1885, et à son épouse Agathe Rousseau.
Un nouveau bâtiment fut reconstruit en cet endroit en 1888, il est l’œuvre de l’architecte Savinien Buzy (1).
- Le bâtiment du N° 1 fut supprimé lors de l’ouverture de la rue de La Poste, en 1937, aujourd’hui, rue Ernest Pérochon.
- Inauguré le 29 septembre 1888 (Voir photo), cet immeuble du N°2, était destiné au spectacle, théâtre, musique, dancing et lieu de distraction, il est appelé alors Le " Café des Fleurs ".
- La façade arborait 4 statues majestueuses (2) (Voir photo) :
- - la muse de la Musique,
- - la muse de la Danse,
- - la muse de la Comédie,
- - la muse de la tragédie.
- À l'ouverture en septembre 1888, Mme Veuve Gérardy, limonadière, et Albert Griseau son gendre, l’exploitent en café concert et en cercle du Sport.
- En 1898, Edmond Merlet et son épouse y tiennent le Cercle de Sport.
- En 1899, Théodore Merlet exploite le Café des Fleurs.
Le 18 juillet 1900, l’immeuble est mis en vente (Voir photo).
- En 1901, 1906, le Café des Fleurs est tenu par Jacques Cathomen et sa sœur Marguerite, cuisinière.
- (1) Savinien Buzy, né à Lens en 1860, est Architecte de l’École Nationale des Beaux-Arts, il fut inspecteur des Monuments Historiques.
- En mai 1903, à l’occasion de l’exposition à Niort du "Salon Poitevin", Savinien Buzy expose des dessins et photographies de ces constructions.
- (2) Ces quatre statues furent descendues de leur piédestal en 1942 (Voir photo).
- Les propriétaires de la salle pensaient qu’elles allaient être fondues par les occupants.
- Les Allemands ont, en effet, subtilisés et fondus plusieurs statues niortaises, comme la statue de l’Espérance que trônait sur la place Saint-Jean, les bas reliefs du monument Largeau et quelques autres...
- Une anecdote veut que ces 4 statues, sans doute en fonte et non en bronze, n’intéressaient pas les occupants...
1897 - Première séance de Cinématographe
- Gustave Tavan, de Lyon , installe sur la Place de la Brèche, en juillet 1897, un appareil de " chronophotographie " appelé le " pantobiographe ".
- Cet appareil dont il a lui-même déposé le brevet en juin 1896, fonctionne avec une puissance source de lumière alimentée en électricité.
- Gustave Tavan va alors projeter à Niort des séances de cinématographe, composées de scènes animées intéressantes et originales...
- La première séance se déroula, sur la Place de la Brèche, le jeudi 5 août 1897, plusieurs séances suivirent les jours suivants.
Le Cinéma Pathé
- En 1908, la salle du Manège, avenue de Paris obtient un contrat avec la Société de Cinéma Pathé-Frères,
- En 1909, la salle du 2, avenue Bujault, alors la propriété du Syndicat Agricole obtient un contrat avec le Cinéma Pathé.
Appelé alors Cinéma Pathé ou Cinéma de la Brèche, cette salle ouvre le 25 septembre 1909 dans la salle du Syndicat Agricole.
- « Ses appareils perfectionnés dernier modèle, et ses vues inédites, les dernières du genre, nous promettent d'agréables soirées.
- Les amateurs du bien et du beau y trouveront de quoi satisfaire leur goût dans les films d'art et de la société des gens de lettres qui leur seront présentés chaque semaine.
- Les féeries sont de nature à contenter les plus difficiles.
- L'ensemble des programmes est des plus variés et des mieux choisis.
- Et enfin, comme pour donner plus de relief aux vues, elles seront toutes accompagnées de morceaux joués par un orchestre symphonique. »
Le Cinéma Gaumont
Le jeudi 1er mars 1913, le Cinéma Gaumont s’installe à Niort dans la salle du Manège 13, avenue de Paris.
- À la fin du mois de juillet 1914, la déclaration de guerre 14/18 entraîne la fermeture des cinémas.
- Par arrêté du 24 février 1915, le Général Arthur Joseph Poline accorde la réouverture des Cinémas jusqu’à 23h, sous certaines conditions.
- - Ces ouvertures sont réservées aux établissements qui existaient avant la mobilisation.
- - Les spectacles seront soumis à la censure.
Cinémas Gaumont et Cinéma Pathé
- Le 10 décembre 1914 puis le 6 mars 1915, le Cinéma Pathé rouvre dans la salle de l’Eldorado, 14 rue du Petit Banc.
- Le 13 mai 1916, après des transformations, agrandissement et modernisation de la salle du Syndicat Agricole, le Cinéma Gaumont reprend.
- Les Cinémas Pathé, 14, rue du Petit Banc et Gaumont, 2, rue Bujault proposent à cette époque des séances différentes mais programmées les jeudi, samedi et dimanche.
Anecdote de janvier 1919 : comment rendre parlant le cinéma muet :
- Les habitués du Cinéma Gaumont de la place de la Brèche assisteront, cette semaine, à une très intéressante nouveauté.
- En effet, aux séances de samedi soir et de dimanche, ils verront et entendront une chanson filmée : " Pandor en ballade ". Pendant que, sur l'écran, sera projetée l'image d'un chanteur qui ne sera, en réalité, qu'un excellent mime, dans la salle, un artiste niortais, M. Refauvelet, chantera les paroles de la chanson.
- Le synchronisme entre l’émission des sons et la vue des mouvements est si parfait qu'on aura l'illusion complète que c'est le même personnage qui, mime et qui chante. C'est une attraction de plus pour le joli programme de cette semaine...
Le 26 mars 1919, les 2 marques vont fusionner pour devenir les établissements Pathé-Frères cinéma projeté dans la salle du Syndicat Agricole. (Voir photo).
- De juin à septembre 1919, de grosses réparations et transformations sont effectuées dans la Salle du Syndicat Agricole devenue à nouveau Cinéma Pathé.
- Vers 1920, le Syndicat Agricole devient le siège des Unions Coopératives et de l’Association centrale des laiteries de Charentes-Poitou, mais le Cinéma continue.
- En 1922, le Cinéma est toujours nommé : Cinéma de la Brèche ou Cinéma Pathé...
- En 1923, 1926, Gaston Zanotti (1853-1936) et Fernand Caillas exploitent la salle de Cinéma dans la salle du Syndicat Agricole ainsi que la salle de l’Olympia de l’avenue de Paris..
- En 1924, un projet d’ouverture d’une large voie de ce qui est aujourd’hui, la rue E. Pérochon, prévoyait, après expropriation, la démolition du bâtiment du Syndicat Agricole...
- Ce projet, jugé trop coûteux fut abandonné, un nouveau projet consistât à ouvrir une rue de 14 m seulement, ce qui fut fait en 1937.
- En 1937, le bâtiment est le siège social des adhérents de la coopérative des producteurs des Deux-Sèvres dont le président est F. Bordier.
- En 1943, le bâtiment est le siège de la Fédération départementale des associations des jardins ouvriers et familiaux des Deux-Sèvres.
- En 1951, le bâtiment est occupé par l’Union départementale d’approvisionnement des céréales.
- Le bâtiment est ensuite occupé par la banque : Le Crédit du Nord.
- En 2000, le bâtiment rénové devient une Agence de la Banque Tarnault.
Autres lieux de distraction à Niort au début du XXe siècle
À la fin du XIXe le bâtiment au 2, Avenue Bujault est un des 4 Cafés-Concerts importants de Niort, il est nommé le Café des Fleurs.
Autres cafés-concerts :
- - L’Eldorado (2), au 14, rue du Petit-Banc, fut la propriété de louis Longé.
- En mai 1915, Léopold Longé, fils devient l'unique propriétaire de L’Eldorado avant de devenir le DIXA dans les années 1920.
- Le Dixa du nom d'un chanteur fantaisiste qui devint célèbre pour ses spectacles de musiciens dans les années 20.
- Georges Dixa-Adessus, alias Dixa, était artiste lyrique, il décède à Niort le 10 octobre 1936, âgé de 55 ans.
- Ses musiciens furent Henri Stegeman et Roman Boguslawsky (3), célèbre saxophoniste, qui battit le record du monde de la durée d’exercice en 1930...
- le 1er octobre 1938, la Coupole ouvre au public dans l’ancien Dancing-Concert Dixa.
- Les nouveaux propriétaires sont les frères Commenges, le Dancing est animé par le chef d’orchestre M. Obringer.
- Le prix d’entrée du Dancing est de 5F pour les hommes et 4F pour les femmes...
- - Le Café de la Rotonde 1, place du Temple ouvert vers 1885, il eut pour directeur Jonchères, il reçu Eugénie Buffet, Damia, Fréhel, etc...
- - En 1929, le Gaîté-Club Niortais est résidant dans les Salons François, 26 rue du Petit Banc.
- - Le café Madeleine Nicolas, veuve Gay au 25, rue Brisson...
- - Café Molière, dancing, 67 et 69 rue Victor Hugo.
- (2) Des concerts étaient donnés en ce lieu dès 1867 appelé alors Café de France. (Voir photo).
- (3) ► 1930 Record du Monde.
Sources
- Archives municipales.
- Mémorial des Deux-Sèvres 1888, 1897, 1903, et début XXe.
- Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel DALLET.