Moto-cross de Niort
Nous invitons les intéressés à consulter la page "discussion" de cet article sur laquelle un très intéressant échange est engagé
Le moto-cross de Niort s'est tenu de 1951 à 1976 à Souché sur le coteau qui domine la vallée du Lambon, sous la rue de la Coudraie.
Un circuit de renommée internationale
Le circuit du Bois de la Coudraie, où les concurrents "décollent" facilement, accueillit pour la première fois un moto-cross en 1951.Ce terrain devint par la suite le circuit fétiche de nombreux pilotes nationaux et internationaux et accueillera de nombreuses compétitions nationales et internationales.
De grandes noms du moto-cross y seront victorieux tels que le champion belge Joël Robert dans les années 1967 et 1969, les anglais et frères Rickman, Jean Hazianis, ...
En 1954, le circuit de la coudraie atteindra une fréquentation record avec 15 000 spectateurs pour le 4e moto-cross international.
En 1976, lors d'une manche du championnat du monde 500m3 un side-cariste anglais est victime d'un accident mortel sur le circuit. En cause, la sécheresse qui sévit en Europe depuis 2 ans entraînant une poussière importante et donc une mauvaise visibilité. Ce sera en partie l’événement déclencheur du déplacement du moto-cross à Sainte Maxire en 1979.
Souvenirs du moto-cross de Niort
"Je me souviens de ces départs extraordinaires, que je visualise encore parfaitement aujourd’hui où Jean Hazianis sur sa BSA 500 de couleur marron, précède de dix mètres environ ses deux adversaires Anglais qu'étaient les frères Rickman Donald et Derek, ces derniers l'encadrant de très près, les trois sur la roue arrière, et de la bagarre extraordinaire qu'ils se livraient pendant quarante ou quarante cinq minutes, sous les hourras, les bravos et les mouchoirs agités frénétiquement à chacun de leur passage, par un public complètement envoûté, subjugué par la partie qui se jouait sous ses yeux, l'arrivée étant souvent dans l’ordre : Donald Rickman 1er, son frère Derek et Jean Hazianis 2e ou 3e ou l’inverse selon les courses. Je me souviens néanmoins que Jean Hazianis avait gagné la course une année sur les trois manches, et que l'année suivante alors qu’il menait encore, il s'était fracturé une clavicule je crois, lors d'une chute dans « le berceau ». L'année pourra être précisée car Jean Hazianis était soldat appelé cette année-là.
Egalement, je me souviens d’autres noms, il y avait un coureur qui s’appelait Géant, vers 1959-60, qui avait dû gagné aussi des courses à La Coudraie, et Jean Thiercelin qui était « le régional de l’étape », je crois qu’il était de St Maixent - l’école, où pas très loin, et dont la « spécialité » était de doubler dans les virages, « en faisant l’intérieur », je me souviens bien, il était aussi très bon, et de plus ……de chez nous ! Et lorsqu’il doublait dans ces conditions, une immense clameur montait du Public, vraiment des très bons moments vécus.
Et puis que dire des courses de side-cars, extraordinaires elles aussi, où les frères Garcia, étaient aussi phénoménaux, que de bagarres, que de glissades, que de gamelles aussi - heureusement souvent sans conséquence grave-, particulièrement dans le passage des « épingles », grandes montées et énormes descentes, - une montée, une descente, puis une seconde montée, et la descente à tombeau ouvert, avec ce virage très "viriles" en bas, le long du "lambon" à sec heureusement en cette période de juillet je crois, pour reprendre la ligne droite légèrement montante qui les amenait au berceau. – j’ai descendu ces épingles en mobylette bleue « motobécane », et avec les cailloux ce n’était franchement pas très raisonnable, je n’ai pas fait de moto-cross pour autant, seulement en dilettante pour mon plaisir.
Je me souviens également que les side-cars tentaient systématiquement de monter chaque année, puis de descendre les deux grandes épingles, et que si le terrain était glissant, ils ne pouvaient même pas monter jusqu’en haut, et là, c’était monstrueux, les side-cars, redescendaient en arrière, bloquant les suivants, et beaucoup ne pouvant pas se retourner pour redescendre, versaient carrément dans le bois qui jouxtait la montée, c’était vraiment dantesque et époustouflant, la direction de la course, annulait alors le parcours des « épingles » pour les courses suivantes .
Il arrivait aussi que quand cela était possible, les side-cars ne fassent qu’une montée, pour ne descendent que la dernière « épingle ».
Quels souvenirs de se remémorer le ronronnement de ces moteurs quatre temps, sons de la "mécanique symphonique", que de courage et de résistance fallait-il à ces hommes pour tenir ces motos tout de même beaucoup plus lourdes que les motos deux temps, qui les ont remplacées d'ailleurs pour le plus grand bonheur des amateurs du moto-cross moderne.
Et puis encore un souvenir, un peu plus personnel et légèrement émouvant, Les buvettes en quelques endroits du circuit, dont l’une était tenue par mon Père et ma Mère, ma sœur et moi, buvettes dont tout le monde se souviendra également, et même si elles s’imposaient pour désaltérer le Public et remplir les caisses des organisateurs, rien que de plus normal à tout ça, elles font parties du souvenir aussi." Bernard.B
Sources
Témoignage de Bernard.B