Automobiles Barré
L'entreprise Barré, constructeur d'automobiles, fut créée à Niort par Gaston Barré à la fin du XIXème siècle et exista jusqu'au début du XXème siècle.
Sommaire
Les origines de l'entreprise
Né à Cholet le 25 juin 1864, Gaston Barré s'installa vers 1888 à Parthenay comme arquebusier avant de s'intéresser à la bicyclette.
Il ouvrit son premier atelier de location et réparation de cycles rue Ricart.
En 1894, il joint à son activité initiale, la fabrication de cycles de différents modèles pour lesquels il dépose des brevets.
Voyant l'avenir prometteur de l'automobile, Gaston Barré se lança, à partir de 1899, dans la construction de tricycles et de quadricycles et plus particulièrement dans la fabrication de voiturette. Il ne s'agira pas d'une véritable fabrication, mais plutôt d'un assemblage, puisque tous les éléments qui la composent proviennent de différents horizons. La voiturette harmonieuse, fonctionnel et robuste séduira un riche propriétaire terrien de la région qui investit un million cinq cent mille francs pour que Gaston Barré développe son affaire.
Une partie de cette somme sera investie dans l'achat de matériel et de nouveaux locaux situés 11 avenue de la République. Les anciens locaux de la rue Ricart seront conservés pour la fabrication des cycles dont la courbe des ventes ne cessera de croître.
Par la suite, Gaston Barré modifia la raison sociale de son entreprise en «Etablissements Barré & Cie».
Une évolution positive pour l'entreprise
En 1900, la voiturette Barré reçoit une médaille d'or à l'Exposition universelle.
Motivé, Gaston Barré élargit son catalogue avec quatre nouvelles voitures légères en 1902. L'année suivant, se sera sept modèles qui composeront le catalogue. Il s'agira toujours de voitures assemblées avec des éléments provenant de divers fournisseurs, et leur diffusion sera essentiellement régionale.
En quelques années, Gaston Barré posséda une gamme complète de voitures performantes et fiables. Perspicace, il développa un service «après-vente», certainement l'un des premiers en France, avant de mettre en place un service «pré-vente». Ainsi, l'entreprise s’engageait à apprendre à conduire à ses futurs clients, sous réserve qu'ils achètent une de ses voitures. L'entreprise sera pionnière dans ce domaine et d'autres marques la suivront en attendant que se généralisent de véritables auto-écoles à partir des années 30.
En 1903, les Automobiles Barré fut présentes pour la première fois au salon de l'auto de Paris. Cette présence sera renouvelée les années suivantes.
Gaston Barré modifiera une deuxième fois la raison sociale de son entreprise «Etablissements Barré & Cie» en «Automobiles G. Barré» pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté sur ses activités. Dans la foulée, l'entreprise déménagea rue de la Boule d'Or et rue Langlois.
En 1908, l'entreprise Barré fabriqua le nouveau modèle d'automobile «Château-Thierry», nom de la première course sportive remporté par la marque. En 1909, une nouvelle voiture sera appelée «Reliability Trials» après sa victoire de classe dans cette épreuve d'endurance.
Les automobiles Barré au sommet de leur gloire
Gaston Barré profite de l'intérêt des automobilistes pour ses différents modèles pour transférer son siège social à Paris et ouvrir un magasin de vente, 212 bis boulevard Péreire. Cette présence dans la capitale accentue la récente notoriété de l'entreprise et la totalité des voitures du catalogue qui vont véhiculer une image de qualité et de robustesse aux quatre coins de l'hexagone, mais également à l'étranger, notamment en Allemagne, en Belgique, en Espagne et aux Etats-Unis.
En 1912, les voitures Barré remportèrent les trois premières places du tour de France automobile qui se disputait sur 4000 km et 13 étapes.
Par la suite, elle gagnèrent d'autres courses dans leurs catégories. Ces victoires eurent de très bonnes retombées sur les carnets de commandes Barré qui se remplirent à hauteur d'une voiture par jour.
Vint la première guerre mondiale, durant celle-ci le ministère de la guerre réalisent de nombreuses commandes auprès de l'entreprise Barré qui s'enrichit significativement.
Un déclin progressif
Après la guerre, à la reprise de l'activité automobile, la gamme Barré se composait uniquement de trois modèles, des modèles d'avant-guerre qui n'avaient pas évolué, et seulement deux châssis sortait chaque mois de l'usine, qui n'a pas été modernisée elle non plus depuis bien longtemps.
Durant, cette période peu glorieuse, le siège social de l'entreprise réintégra l'usine de Niort.
En 1920, Gaston Barré s'associa avec son fils Maxime à qui il espérait confier la direction de l'entreprise. La courbe des ventes se redressa pour se stabiliser à environ 300 exemplaires pour l'année 1923. Mais la concurrence se fit de plus en plus ressentir, et les premières difficultés financières surgissent, contraignant Gaston Barré à s'associer avec l'un de ses actionnaires, M. Lamberthon, qui renfloua la trésorerie.
La raison sociale de l'entreprise est transformée en «Barré & Lamberthon, Successeurs», et si le siège social est maintenu rue Langlois, l'usine est transférée 12 rue Tartifume.
En 1926, 400 véhicules sont commercialisés, mais des désaccords apparaissent entre les associés, si bien que M. Lamberthon préfère se retirer.
D'où un nouveau changement de raison sociale et la création de la «Société Anonyme des Automobiles Barré» dont la direction fut confiée à Maxime Barré. Les voitures, qui furent fabriquées durant cette période, étaient incapables de rivaliser avec des modèles de puissance similaire construits en grande série.
L'entreprise fut mise en liquidation le 1er mai 1933.
Aujourd'hui, le lycée des Métiers de l’Automobile et de la Logistique de Niort porte le nom de Gaston Barré.
Sources
- Automobiles Barré
- www.deux-sevres-auto-memoire.auto-blog.fr