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Terrasses, établissement de santé, rue du Vivier

De WikiNiort

ARTICLE EN CONSTRUCTION AOÛT 2016

Publicité sur la clinique du Dr Corbin.
Les Terrasses vers 1930, le jardin potager.
Les Terrasses vues de la rue du Pissot.
Les Terrasses vers 1923.
Les enfants du Préventorium font des exercices physiques.
Fête de 1938.
Vue façade ouest, années 30.
Fête de 1938.
Les terrasses vue d'avion vers 1980.
Entrée les Terrasses 2016 (Photo montage).


Les Terrasses :

C'est un établissement de santé à caractère sanitaire et social qui fonctionne depuis plus d'un siècle.

Il existe depuis 1914 et a répondu à différents problèmes de santé publique au cours du temps.

Cela s'est fait au regard des évolutions des prises en charge des maladies qui y ont été traitées et en particulier des avancées thérapeutiques qui les ont accompagnées.

Cet établissement se situe au 22, 37 rue du Vivier, surplombant la Sèvre et la source historique de Niort, dite " Source du Vivier ".

L'ensemble des bâtiments des Terrasses se situe de chaque côté de la rue du Vivier et rejoint la rue du Pissot.

Clinique médicale du Dr Corbin :

Elle a d'abord été une clinique médicale en 1914, créée par le Dr Étienne Jules CORBIN, située aux 37 et 39 rue du Vivier.

Elle était ouverte toute l'année et comportait un pavillon d'accouchement où l'on recevait à toute époque de la grossesse.

Il était précisé que l'on pouvait bénéficier de ce lieu pour une cure d'air, une cure de régime, du repos, de la convalescence ou de la villégiature.

La directrice était Mme BRUNEL, diplômée M. S. P. B.

On ne recevait ni aliénés, ni contagieux.

Le Préventorium, de 1923 à 1959 :

Il fut d'abord sous la responsabilité de la Fondation de l'Association centrale d'aide aux veuves de la guerre 14/18.

En 1931, le Centre devient spécialisé dans les soins infantiles, géré par La Croix Rouge Française.

Puis, à partir de 1956, on parle de Maison d'enfants à caractère sanitaire.

« Il était le seul établissement antituberculeux du département. Ce préventorium de 60 lits, admirablement exposé et remarquablement tenu ».

(Émile TAUDIERE, 30 août 1930)

L'entre deux-guerres fut une période où la tuberculose fait des ravages.

En effet, la guerre 1914/1918 a favorisé la tuberculose car la propagation a été facilitée par la promiscuité des tranchées, les organismes ne résistent pas aux microbes.

La loi Honorat de 1919 impose à chaque département français d'avoir un sanatorium.

Le préventorium est un établissement pour de jeunes enfants atteints de primo-infection tuberculeuse c'est-à-dire, qu'ils ne n'ont pas encore la forme active de la maladie.

Les enfants bénéficient d'une cure d'hygiène et de diététique sous surveillance médicale.

Le suivi a pour but d'éviter la survenue de la maladie.

En isolant ces patients, on évite la contamination et ainsi on vise une prophylaxie sociale.

Le Préventorium a donc un rôle préventif.

La principale thérapeutique était le bon air et le Rimifon.

Aussi, l'isolement était très long. Certains enfants y sont restés jusqu'à deux ans.

A l'arrivée de chaque enfant, ce dernier était isolé du reste du groupe pendant un mois.

C'était l'application du principe de Lazaret.

« Nous regardions avec tristesse et envie les enfants joués dans la cour par les fenêtres de notre prison ».

Ces enfants étaient déscolarisés et ce qui était proposé au sein de l'établissement était très déficitaire.

La petite aide apportée aux enfants, type surveillance de temps d'étude, a majoritairement handicapé les enfants soignés dans cet établissement.

A leur sortie, ils devaient rattraper les nombreux retards accumulés.

Afin d'améliorer le quotidien des enfants, une soirée dansante était organisée chaque année dans les Salons de l'Hôtel de Ville de Niort ainsi qu'un tournoi de bridge.

La première Directrice était Mme RENON, femme du chirurgien Parisien Georges Renon.

Georges Renon a repensé la structuration du Centre Hospitalier de Niort lui permettant de se moderniser et de respecter des règles d'hygiène...

Les officiels observent que l'établissement " les Terrasses " est un établissement remarquablement bien tenu.

Certainement, mais les enfants qui y sont soignés relatent un vécu plus difficile.

Micheline, ancienne patiente du Préventorium, témoigne :

« Dans les années 1950, avec une autre de mes sœurs, nous avons vécu cette institution comme un enfermement.

La discipline était extrêmement pesante et une certaine violence semblait marquer les rapports entre les enfants soignés et le personnel d'encadrement.

L'isolement forcé en début de séjour, coupé des autres enfants, les obligations de prière au lever, au coucher, avant et après chaque repas.

Les heures de cure dans le silence absolu ; les repas parfois forcés même lors de vomissements.

les enfants attachés en cas de turbulences ; les douches collectives dispensées à coups de jets d'eau...

Par contre, pour Noël, je n'avais jamais vu un arbre de Noël aussi grand, il remplissait toute la salle de jeux et brillait de lumières étincelantes.

Nous étions éblouis. Chaque enfant recevait un très joli cadeau, ce qui était un peu exceptionnel pour la plupart des enfants présents.

Notre seule sortie, c'était pour aller à la messe, à l'église St André le dimanche matin.

Nous y allions en uniforme et en rang deux par deux accompagnés d'une monitrice ».

Soins pour enfants diabétiques :

Un Centre de prise en charge pour enfants diabétiques va fonctionner de 1959 à 1996.

C'était le seul centre en France existant.

Cela a d'abord commencé en 1959 par " les colonies des diabétiques " .

Les enfants venaient y passer un séjour de deux mois l'été.

" Nous étions dans le même bâtiment que le Préventorium " . (Mme BONNEAU, lingère aux Terrasses).

« Les enfants pendant leur séjour étaient encadrés par le Dr Quetin ». (Marylène, infirmière).

Le Pôle réservé au Préventorium portait le nom de Pavillon Lazaret.

A partir de 1964, le centre permanent pour enfants diabétiques s'est ouvert sous la responsabilité de la CRAMCO (devenue CARSAT) avec comme médecin directeur, le Dr Quetin.

L’établissement pouvait recevoir une trentaine d’enfants de 5 à 18 ans, et socialement pris en charge à 100% résidant en France et Outre-Mer et ceci pendant une année.

Le but était de leur apporter éducation et suivis médicaux menant à une certaine autonomie et conjointement un support scolaire correspondant à leur niveau de scolarité dispensé dans les écoles niortaises.

L’acheminement de ces jeunes était assuré par les véhicules de l’établissement.

Toute activité ou presque cessait pendant les deux mois de vacances même en période de Noël et Pascale.

Les plus démunis avaient l’agrément de camps dirigés, à la mer, à la montagne, à la fois sous responsabilité médicale et éducative. (Marylène, infirmière)

L'incidence du diabète chez l'enfant est maximale entre 10 et 14 ans..

Le diabète est une maladie chronique qui nécessite de nombreux apprentissages.

Cela peut remettre en question le quotidien d'une famille.

Il était jugé nécessaire qu'une équipe de professionnels prenne en charge ces enfants afin de leur permettre, en ayant une très bonne connaissance de leur maladie et des risques qu'elle représente.

Ces enfants doivent avoir un suivi en toute sécurité et la plus proche de la normale et en particulier, éviter la survenue d'une obésité.

Il importe qu'ils connaissent parfaitement leur maladie et ses aléas, d'atteindre des modifications dans leur comportement alimentaire.

Mais aussi dans les horaires de leurs différentes activités, de surveiller correctement leur glycémie et tenir à jour leur carnet de surveillance.

" Les enfants étaient choyés par le Dr QUETIN, même s'ils commettaient des bêtises, ils n'avaient jamais tords.

Jamais ils n'étaient grondés, même s'ils fuguaient.

S'ils faisaient pipi au lit, il ne fallait surtout pas leur mettre de couches afin de ne pas les traumatiser.

Je me souviens les avoir accompagnés au ski pendant 10 ans, pendant une semaine, afin de faire l'entretien de leur linge que je l'avais à la main, dont les draps.

Il y avait une très bonne ambiance entre le personnel. Au début je travaillais 52 heures par semaine, seules 43 heures étaient payés. "

C'est ce qui m'a amenée à m'engager syndicalement.

Lors de mai 1968, nous avons œuvré pour passer directement à 40 heures/semaine ». (Mme BONNEAU).

Du fait de l'augmentation de l'activité, un nouveau bâtiment voit le jour en 1977, au 37 rue du Vivier.

Afin de relier les deux bâtiments, une passerelle est construite en 1980.

Une population globale de 80 enfants y est soignée encadrée de :

  • 2 médecins, 2 internes, 6 infirmières, 1 diététicienne,

Tous les soignants travaillaient en étroite collaboration avec :

  • les cuisiniers, 1 psychologue, une quinzaine d’éducateurs, du personnel administratif, du personnel d’entretien et des manutentionnaires chauffeurs ». (Marylène)

Les traitements concernant le diabète ont rapidement évolué, sont devenus ambulatoires, de plus en plus pris en charge par les familles.

Aussi, à partir de 1983, l'activité diminue.

Soins pour enfants obèses :

C'est en 1989 qu'un agrément est obtenu pour la prise en charge de 15 jeunes en situation de surpoids, en complément des jeunes diabétiques.

L'activité d'accompagnement des diabétiques décroit pour s'interrompre en 1996.

Cet établissement est spécialisé, depuis 1996, dans la prise en charge, en totalité, de jeunes de 12 à 17 ans atteints d'obésité sévère.

Il était prévu pour recevoir 30 à 40 cas.

Les jeunes bénéficient d'une prise en charge pluridisciplinaire et d'une assistance 24 sur 24 durant un séjour de 4 à 6 mois (des dérogations peuvent être obtenues dans des conditions particulières).

Son but est d'éduquer, orienter, accompagner les jeunes en surpoids important.

L'obésité est une maladie du XXIe qui touche 10% des enfants et qui demande une éducation précise afin de permettre aux enfants de retrouver une alimentation et une activité physique leur permettant d'avoir un poids normal.

L'obésité est la conséquence d'une augmentation d'aliments riches en graisses et en sucres mais pauvre en vitamines, en minéraux et autres micronutriments et d'une tendance à la baisse d'activité physique.

L'obésité demande à être prise en charge le plus tôt possible afin d'éviter les complications qui sont nombreuses :

  • le cancer, le diabète, l'arthrose, les maladies cardiovasculaires, l'asthme et l'isolement social.
  • Le surpoids souvent entraîne une faible estime de soi qui amène les personnes qui en souffrent à s'isoler des autres.
  • Ils n'acceptant pas leur corps déformé c'est pourquoi, ces patients nécessitent un accompagnement thérapeutique et psychologique.
  • C'est une maladie que l'on garde à vie c'est pourquoi il importe de respecter les modifications alimentaires pour qu'elles soient efficaces.

Actuellement, en 2016, 26 adolescents y sont pris en charge.

Ils réapprennent, pendant un séjour de quelques mois, à manger équilibré, à surveiller leur diabète et ses manifestations, à pratiquer les soins que cette maladie nécessite sous un contrôle médical et diététique.

Il importe que ces jeunes patients acquièrent une hygiène de vie qui leur permettent de vivre au mieux avec cette maladie.

Différents pôles présents sur le site en 2016 :

Aujourd'hui, en 2016, c'est un établissement du groupe UGECAM (Union des établissements de Caisse d'Assurance maladie).

Il est constitué de différents pôles:

  • Le S.S.R. (Soins de Suite et de Réadaptation) : spécialisée dans le traitement de l'obésité chez l'adolescent.
  • Le Pôle Cérébro-Lésion : spécialisé dans l'accompagnement d'adultes cérébro-lésés et traumatisés crâniens.
  • Le Pôle Formation / Insertion : spécialisé dans l'accompagnement de jeunes adultes et d'adultes en situation de handicap, en formation ou en reconversion professionnelle.
  • Le GEM (Groupe d'Entraide Mutuelle) «  Le Flot Tranquille » est une association spécialisée accueillant des adultes traumatisés crâniens.

Sources pour rédiger cet article :

  • Projet d'établissement 2014-2019. Établissement Les Terrasses Pôle médico-social.
  • Archives municipales.
  • « La lutte contre la tuberculose et l'organisation de l'hygiène sociale dans les Deux-Sèvres » , (Les Deux-Sèvres, orientation financière).
  • Presse: Nouvelle République, Courrier de l'Ouest.
  • Histoire de la médecine, de la pharmacie et de l'art vétérinaire. 1980. Tome III. Éditeur Société française d'éditions professionnelles, médicales et scientifiques.
  • « Histoire de la tuberculose » de Michel OURY.
  • Témoignages : une ancienne malade du Préventorium, une infirmière ayant soigné les enfants diabétiques, Marylène HAIRAULT, Mme BONNEAU, lingère aux Terrasses de 1962 à fin 1995.
  • Hier Sainte-Pezenne.

Nous remercions vivement toutes les personnes qui ont témoigné.

  • Cet article a été écrit par Micheline Desplebin.