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Sevreau (Anciens Port et Passage)

De WikiNiort

Article en construction le 22 avril 2022

Extrait Cadastre de 1832, emplacement du Port et du Passage de Sevreau . (Cliquer sur l'image pour l'agrandir.)
Emplacement de l'ancien Port de Sevreau (vers 1900).

Jadis, Sevreau possédait un petit port

Le village de Sevreau a la particularité d’appartenir à Saint-Liguaire (Niort) jusqu’à la Sèvre niortaise et à Magné de l’autre côté du pont.

Dans la première partie, du XIIIe au XVIIIe siècle, ce petit port de commerce faisait un peu concurrence à celui de Niort. (Voir photo).
Situé en aval de Niort (Rue du Grenouillet), son accès facile par les chemins lui permettait de se substituer au port de Niort quand les eaux de la Sèvre à Niort étaient trop basses en été.
Les marchandises étaient alors transportées par charrettes de Sevreau à Niort et de Niort à Sevreau.
Au XIIIe, Sevreau était noté " Sépiacum " dans les hommages d’Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis.
  • En 1840, on note :
« La navigation de la Sèvre a lieu de Niort à Marans pendant tout le cours de l’année.
Seulement les bateliers ne peuvent pas toujours conduire, en été, les bateaux jusqu’au port de Niort, à cause des mortes-eaux.
Ils déposent leur chargement au port de Sevreau, et le transport de Sevreau à Niort se fait par charrettes.
Les marchandises partant de Niort sont : du blé, des farines, des pierres du bois de charpente…
Les marchandises arrivant à Niort sont : le sel, de la résine, du plâtre, de l’huile, du vin, du vinaigre... »
Port de Sevreau, lithographie par Clavery (1965), (Collection privée).
Port de Sevreau, (1990) JJ Brun (Collection privée).

Quelques repères historiques sur les taxes octroyées aux ports

Dans une lettre patente du 1er juin 1377, le duc Jean de Berry, (1340-1416), comte de Poitiers établit des droits sur certains ports de la Sèvre au profit de la ville de Niort.
Il est noté sur cette lettre patente qu’un droit sera perçu sur toutes les marchandises prises ou amenées au port de " Sepvreau ".
En 1464, Louis XI (1423-1483) octroie à la ville de Niort un droit sur les marchandises descendant ou remontant la Sèvre aux ports de Sevreau, Bessines, Coulon...
« Le 1er janvier 1554, Henri II (1519-1559) accorda par lettre patente au maire de Niort (1) le droit de coutume et l’entretien de la Sèvre, afin que les réparations profitent non seulement aux Niortais mais aussi au pays du Poitou, de la Saintonge, et pour empêcher la ruine et la décadence des ports de Coulon et de Ceuvreau… (2) »
En 1749, François Rouget, maire de Niort, rédige un mémoire sur la perception des taxes, le port de Sevreau est alors classé comme port de commerce.
Ce port se trouvait sur la vieille Sèvre devenue le bras de Sevreau.
Au XVIIIe siècle, une partie du bras nord de la Sèvre ayant été canalisé, il s’est substitué à la vieille Sèvre, le port de Sevreau ne fut alors plus utilisé.
(1) Pierre Mallet, seigneur de Chizon, pair de la commune de Niort, est maire et capitaine en 1554, échevin en 1559.
(2) Cet impôt avait été obtenu par les échevins et pairs de Niort qui avaient adressé une requête au roi pour exposer que, sur la Sèvre, sont transportés :
- le sel, blé, vin, foin etc, pour tout le Poitou et la Touraine.
" Les digues de la mer et les chaussées de la Sèvre sont rompues. "
" Le cours de la Sèvre est obstrué par les sables, ce qui rend la navigation difficile. "
" Cet état de chose porte le plus grand préjudice au commerce de Niort et tend à ruiner entièrement les ports de Niort, Sevreau et de Coulon... "

Droit de Passage

En 1385, le duc Jean de Berry concède aux maires et bourgeois de Niort, un droit de barrage ou de passage en cette ville et au lieu de Seurea (Sevreau) à savoir :

- " Un denier pour une jument, un porc, une truye, un beuf et une vache. "
- " Une maille (1/2 denier) pour un âne, une ânesse, une bête breline (brebis)... "
Le 26 janvier 1663, sur un compte rendu rédigé par Louis XIV, le maire de Niort déclare avoir maintenu le droit de barrage et de coutume de la rivière " Saivre ", tant au port de Sevreau.
En 1731, le maire de Niort, Pierre Thibault de Boutteville déclare qu’autrefois, les rois leur avait accordé certains droits d’aide et de coutume à percevoir sur toutes les marchandises qui passeraient au devant des ports de Sevreau etc...
Le maire de Niort signale qu’au XVIIIe siècle de nombreux seigneurs riverains refusaient de payer les dits droits et notamment la coutume...

Sevreau, village des Sabotiers

En 1911, on dénombre la présence sur le recensement dans le village de Sevreau de 12 artisans patrons sabotiers et de deux ouvriers sabotiers.
L’un d’eux, Constant Saboureau, deviendra pendant 20 ans, du 28 janvier 1934 à 1965, le maire de Saint-Liguaire.
Les " Cénobites ", illustration de 1932 par Abel Amiaux.

Les Cénobites

À proximité de cet ancien port de Sevreau, côté Magné, on trouve un espace de détente nommé Cénobites.
Cet endroit est le siège de l’Amicale : " Les Cénobites de Sevreau ", appartenant à la Société des pêcheurs niortais.
En 1932, Abel Amiaux, célèbre caricaturiste niortais mets en scène les Cénobites en fête (Voir Photo).
Aujourd’hui en 2022, une indication : « Cénobites tranquilles », coiffe encore l’entrée de ce lieu.

Sources

  • Archives 79.
  • Annuaire Statistique et Historique des Deux-Sèvres (1840).
  • La Société de Statistique des Deux-Sèvres 1843-1844.
  • Raymond Rousseau (1901-1996), historien local de Magné.
  • Mémorial des Deux-Sèvres 1924, 1932.
  • Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.