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La Moujaterie et son pigeonnier

De WikiNiort
château de la Moujaterie
Le chateau de la Moujaterie, carte postale du début du XX° siècle

Son emplacement

La Moujaterie est un ancien domaine seigneurial situé rue de l’aérodrome à Souché près de la rocade Est de Niort.

Le domaine de la Moujaterie

Le domaine de la Moujaterie était particulièrement vaste. Le nombre de trous de boulins de son pigeonnier est révélateur de sa superficie.
Il fut partagé en deux par la ligne de chemin de fer Paris-La Rochelle et démantelé par la suite au fil des ans en de multiples propriétés.
Le château fut transformé en appartements à la fin du 20e siècle.
Maurice Poignat dans l’ouvrage « Le pays Niortais » - histoire des communes des Deux-Sèvres, précise l’historique des propriétaires de la Moujaterie.
Il indique que l’important domaine de la Moujaterie fut longtemps le siège de la justice locale qui au XVIIe siècle tenait ses assises à Niort dans la maison dite : « Cour de la Moujaterie ».

Les hôtes et propriétaires de la Moujaterie

Le château de la Moujaterie autre carte du début du XXe siècle.

La dame de la Moujaterie :

Citée dans le site : "Histoire de la Martinière" dont voici un extrait :
« Plusieurs notables de Celles semblent avoir été présents au baptême d’Helye... Jean Fillaud est le Sous-Prieur de Celles et Commissaire à la cour des Grands-Jours :
- Philippe Moreau est quant à lui cité en 1644 en tant que parrain de Louis Fontaine (fils d’Anne Boileau), au même titre que Messire Louis de la Rochefoucauld (abbé de Celles, Baron de Verteuil, etc.) et la Damoiselle Louise de Bremond (fille du Seigneur de Céré et de la Dame de la Moujaterie, veuve du Seigneur de St-Laurent, etc.)[98].
- Marthe Boileau (sœur présumée d’Anne et d’Helye Boileau) était, en 1645, la femme du notaire de la baronnie de Celles et membre d’une « famille honorable du pays poitevin »[99].
  • En 1631, une Françoise Gaultier (qui signe l’acte de baptême de son nom) est d’ailleurs la marraine d’un de leurs enfant ».
  • La Moujaterie a appartenu au XVIIIe siècle à Jean de la Cassaigne, maréchal des armées du roi, grand maître des eaux et forêts du comté de Clermont pour le prince de Condé.
- En 1969 ; il rendit « aveu » de son manoir au château de Niort.
- En 1716, le domaine passa entre les mains de la Dame de Condé et en 1744 à Monsieur de Saint Laurent.
  • Maurice Poignat précise qu’ensuite :
- en 1767, Michel André Lavault, juge et échevin de Niort, seigneur de la Moujaterie épousa Louise Chauvegrain,
- en 1780, leur fille unique apporta le domaine à son époux, Jacques Grellet de Prades,
  • La renaissance de la Moujaterie sous l’empire :
Joseph Grellet des Prades (1758-1823) est l’un des grands notables du premier empire des Deux-Sèvres.
- Il sera le premier président de la société d’agriculture des Deux-Sèvres.
- Il est cité dans l’ouvrage du préfet Dupin.
- Il fit construire un nouveau château à proximité de l’ancien château seigneurial et l’agrémenta d’un jardin qu’il faisait visiter chaque dimanche aux Niortais.
Selon le Préfet Dupin :
« Le voyageur ne doit point quitter Niort sans avoir vu les jardins et bosquets de la Moujotterie.
Le propriétaire s'est plu à y réunir tout ce que l'art et la nature peuvent offrir de plus intéressant... »
Féru de mythologie, il créa des ensembles aux noms évocateurs : bosquet de Philémon et Baucis, tombe de Virgile et d’Horace, bois de la nymphe d’Egérie…

Les derniers propriétaires :

- 1885 : Mme de Ménard vendit la Moujaterie au docteur Meschinet, ancien médecin de la Marine et maire de Souché,
- 1889 : son gendre, Monsieur de Bellay céda le château en 1889 au général Blot,
- 1899 : Le château de la Moujaterie et ses dépendances est mis en vente.
- 1910 : le commandant Lastic-Saint Jal en fit l’acquisition et le transforma en hôpital durant la guerre 14/18,
- 1928 : Saint-Gal.
- 1936 : Rousseau.

La Moujaterie durant la seconde guerre mondiale

La Moujaterie fut réquisionnée par l'armée allemande.

D'autres maisons ou grandes souchéennes furent également réquisitionnées par des troupes qui surveillaient l'aérodrome.
Le pigeonnier de la Moujaterie au début du XXe siècle

Le pigeonnier de la Moujaterie

La Moujaterie portait sur ses terres le plus important des pigeonniers de Souché qui en possédait cinq, confère l’extrait de des cahiers de doléances :

« Qu'il y a cinq fuies dans la paroisse de Souche ».
Il accueillait 10 000 pigeons (soit environ 2600 trous de boulins) sur les 25 000 que totalisaient les cinq pigeonniers de Souché (deux sur le domaine de Fleurelle, deux sur le domaine de la Grange-Verrine).
1775, un violent orage endommagea les deux pigeonniers.
Il fut à demi détruit par un violent orage qui endommagea également le haut des tours du château dans la nuit du 5 au 6 juin 1775 (Voir photo).

Localisation du pigeonnier

Le pigeonnier se situe à l’arrière de l’ancien château de la Moujaterie.

Il est visible en longeant une haie sur le coté d’un chemin longeant la rocade et débouchant sur la rue de l’aérodrome.
En octobre 1862, une note du "Mémorial des Deux-Sèvres" mentionnent l'effet destructeur des pigeons issus des pigeonniers.

Son architecture

Posséder un colombier était un privilège réservé à la noblesse. Celui de la Moujaterie a la forme d’une tour cylindrique révélateur de la période du XIV au XVIe siècle.
Il devait certainement être recouvert de tuiles canal. Généralement, une fenêtre ou une lucarne en était la seule ouverture.
Des balconnets formaient des plages d’envol en saillie.
Contrairement aux pigeonniers de la Seigneurerie de Fleurelle, le pigeonnier de la Moujaterie se caractérise par des trous de boulins descendant jusqu’au niveau du sol.
Il semble que cela signifiait que les propriétaires étaient d’essence noble au moment de son élévation contrairement à ceux de la Seigneurerie.
Ce qui reste du pigeonnier de la Moujaterie

Ses ruines

Le pigeonnier de la Moujaterie est actuellement ruiné et ne semble pas faire l’objet d’entretien particulier.

La photographie ci-dessus le montre dans son état tel qu’il est visible. Ne persiste plus qu’une partie des murs cylindriques.
Les trous de boulins sont cependant particulièrement visibles.

Ses traces dans l’histoire

Les pigeons en très grand nombre faisaient des dégâts très importants dans les champs comme le prouve l’extrait des cahiers de doléances des souchéens :

Extrait des Cahiers de doléances pour les paroisses relevant de l'Abbaye de Saint Maixent : Département des Deux-Sèvres ; Cahier de doléances des sénéchaussées de Niort et de Saint-Maixent, et des communautés et corporations de Niort et Saint-Maixent pour les États généraux de 1789 :
« Qu'il y a cinq fuies dans la paroisse de Souche, les propriétaires d'icelles ont quantité de pigeons au nombre de plus de 10 000, ce qui cause le plus grand préjudice, on ne peut sauver en partie les blés que l'on sème, principalement les garobes, pois et chanvre, qui forment les principales denrées ; il conviendrait de fixer le nombre des dits pigeons. »
En 1862, la presse locale aborde le problèmes des nombreux pigeons qui dévastent les semis situés à proximité des pigeonniers. (Voir photo).

Les pigeonniers de Souché, impacts sur la toponymie

On retrouve trace de la présence des pigeonniers dans les noms des rues :

  • la rue des Colombes,
  • l’ancienne rue de la Pigeonnerie (ancien nom de la rue des Colombes) qui a été débaptisée suite au rattachement de Souché à Niort car il existait une autre rue de la Pigeonnerie à Saint Florent.

Sources

  • Maurice Poignat « Le pays Niortais » 1982.
  • Témoignages.
  • Mémorial des Deux-Sèvres 1862...
  • Modifications : Jean-Michel Dallet.