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Paul Moreau (FFI)

De WikiNiort


Biographie simplifiée

Rue de L'Espingole vers 1940.
Paul Louis Moreau est né le 10 décembre 1877 à Granzay.
Son père Victor Moreau est journalier et réside avec sa mère au moulin de Jules à Granzay.
Il se marie en 1903 avec Marie-Thérèze Lamberton à Niort. Il est alors agent d’assurance.
Il va habiter au N° 4, Bis de la rue de la Motte du Pin.
(Aujourd’hui : rue du Maréchal Largeau), maison détruite à ce jour.

Son début de carrière dans la marine

À l’âge de 18 ans, en 1895, il est engagé volontaire dans la marine à Rochefort.
En 1897, il est d’abord apprenti marin, puis Matelot en 1897 et enfin devient Maître d’hôtel dans la marine.
Il quitte la marine en 1901 après quelques voyages en Argentine et autres Colonies.

Ses démêlés avec la justice

En 1909, revenu à la vie civile, Louis-Paul Moreau, installe à Niort un commerce de vins et spiritueux.
En 1912, il est négociant au 32 bis rue Chabaudy.
Ses affaires professionnelles, mal menées, vont vite le conduire à la faillite et en 1911 il fit de nombreux crédits.
En 1912, ses créanciers découvrent l’existence d’un passif de 120 000 francs.
Se voyant poursuivi au tribunal pour banqueroute, il décide de fuir en République Argentine.
Le 18 juin 1913, la Cour d’Assise des Deux-Sèvres le condamne par contumace à 8 années de travaux forcés et 3000 francs d’amende.
En 1914, quand éclate la première guerre mondiale, Louis-Paul Moreau est depuis 2 années réfugié en Amérique du Sud.
Bien que classé dans le service auxiliaire, le condamné de Niort, se sentant déserteur, n’écoutant que son patriotisme, revient en France et s’enrôle comme simple soldat.
Par sa bonne conduite au front et par souci de se racheter, il fut blessé 2 fois, il va rencontrer la clémence des tribunaux..
Après sa démobilisation, il se constitue prisonnier.
Par un nouveau jugement de la Cour d’Assise des Deux-Sèvres du 3 octobre 1919, défendu par Maître Paul Mercier, il est acquitté.

Sa mobilisation durant la première Guerre Mondiale

Il a alors 37 ans quand éclate la première guerre mondiale 14/18.
Mobilisé, il est blessé à Verdun le 7 janvier 1916 puis le 5 février 1919 à Singolin en Allemagne.
il obtint la croix de guerre et la médaille militaire il est démobilisé le 29 août 1919.
Revenu à la vie civile, on le retrouve à Sainte-Pezenne où il exploite longtemps des fours à chaux et vend des matériaux.

Ses activités pendant la guerre 39/45

Il a 62 ans quand éclate la seconde guerre mondiale.
Il va alors « reprendre du service » au centre d’accueil des prisonniers et déportés de la gare de Niort.
Il est domicilié alors au N°12 de la rue Gambetta.
Il appartient au groupe de sécurité « Bernard », puis au F.F.I. dont le chef en 1944 est Edmond Proust.
Il fonde discrètement et réellement une « agence de désertion » destinée aux Alsaciens-Lorrains.
Ceux-ci sont pour la plupart engagés de force dans l’armée Allemande.
Il fournit alors des vêtements civils et organise la fuite à l’aide d’un interprète aux Alsaciens volontaires.
Le premier Alsacien déserte avec son aide en octobre 1940, puis gagne l’Espagne.
Paul Moreau aide dix autres déserteurs restés « Français de cœur » à quitter les rangs allemands.
Ceci n’est possible qu’avec des complicités dans les rangs allemands.
CO 1946

Anecdote

Lors de la dernière intervention, Paul Moreau est à la pêche dans la Sèvre à Sciecq.
Le volontaire à la désertion se présente et dit la phrase magique : « Ètes-vous collaborateur ? ».
Notre agent de désertion est alors embarrassé devant ses amis pêcheurs par ce manque de discrétion. 
Le 11ème déserteur quitta les rangs de la Wehrmacht sans éveiller quelques soupçons...
Les témoins de Sciecq surent se taire et Paul Moreau ne fut jamais inquiété par la Gestapo.

Disparition tragique

Il avait vécu des moments difficiles et dangereux pendant ces deux guerres mondiales.
C’est en descendant de son vélo qu’il va connaître une fin tragique.
Venant des Ponts Main, il arrive à vélo, rue de l’Espingole vers midi ce vendredi 11 janvier 1946.
Il descend de son vélo pour monter à pied la pente qui commence Quai de la Préfecture.
Au moment où il met pied à terre, il est heurté par un camion-citerne de la Maison Christol.
Paul Moreau, blessé gravement à la tête, décède le même jour à l’hôpital.

Sources

  • Mémorial des Deux-Sèvres 1912, 1919.
  • Nouvelle République 1945
  • Courrier de l'Ouest 1946
  • Archives 79.
  • Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.