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QUEUILLE Georges - Vin de Gloria (Ancien pharmacien de Niort)

De WikiNiort

Article en construction 3 janvier 2022

Portrait : Georges Queuille (1857-1932).
Grande Pharmacie Queuille, rue de la Gare.
Personnel de la Grande Pharmacie. Au centre : Georges Queuille (vers 1900).

Biographie simplifiée

Georges Queuille est né à Aigre, rue du Pont de Pierre en Charente, le 14 juin 1857.
Son père, Honoré Queuille, est menuisier puis devient commerçant à Aigre, sa mère est Marguerite Viaud.
Georges Queuille suit les cours de la faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers puis de Bordeaux.
Il est reçu comme pharmacien de première classe en 1884.
En 1886, il décide de s'installer à Niort et achète une ancienne auberge (1), tenue par Charles Deschamps, qu'il transforme en pharmacie, située au 19 rue de la Gare.
L'année suivante, le 14 juin 1887, il épouse à Niort une Niortaise, Elise Drieu (1862-1919), fille d'un propriétaire terrien de Saint-Florent.
(1) En 2022, après transformation, on découvre sur la façade de la rue Rabelais une inscription : "RESTAURANT".

Carrière politique parallèle

II s'établit définitivement à Niort et prend part à la vie politique locale, devenant conseiller municipal en 1912.
Il est alors sur la liste des Intérêts Commerciaux, aux côtés de Louis Boinot, de René Chenilleau.
Le maire élu en 1912 est Émile Cibiel du parti Radical, en remplacement de Ludovic Martin-Bastard.
En 1919, il arrive en 3ème position sur la liste des Républicains, il intègre la commission hygiène du conseil municipal.
En mai 1925, il est conseiller municipal sortant sur la liste Union Républicaine et de Défense, menée par Émile Marot, maire de Niort.
Cette liste étant battue, Georges Queuille quitte alors la politique en 1925.
Il a été nommé Chevalier de la Légion d’Honneur le 7 août 1913.
Ce Niortais d’adoption fut un scientifique, un commerçant, un communiquant et un humaniste curieux de son environnement..
Il fut membre de la "Fouace".
Vin de Gloria pour enfant (Avant et après consommation !..)
Vin de Gloria.

Spécialiste de la communication

Faire circuler l’information sur sa pharmacie fut son obsession, pour exemple, il offre aux jeunes élèves des images et des cahiers de classe, où est noté ceci :
« La GRANDE PHARMACIE DES DEUX-SÈVRES est avant tout, un laboratoire scientifique.
Les Médecins y trouvent à leur disposition une installation complète de Radiographie, de Bactériologie ou d'Asepsie rigoureuse et l'excellente préparation de ses Spécialités recherchées en France et à l'Étranger a donné une extension considérable à ses relations commerciales... »

Vin de Gloria

Les pharmaciens de cette époque (fin XIXe et début XXe) n’ont de cesse que de promouvoir des produits reconstituants, à base de Quina...
On trouve ainsi :
-le "Lama-Quina" (Tonique naturel au vin du levant),
-le "Vin de Vial" (Lacto-phosphate de Chaux-Quina-Suc de viande),
-le "Vin Rémy" (Vieux Muscat de Samos, Kola, Coca, Quina, Glycérophosphates),
-la "Tonitrine" et autre "Quintonine",
-le "Vin Paul Bugeau" de Surgères etc...
Vers 1986, Georges Queuille mets lui aussi au point une recette composée de Kola, Coca, Kina, Cacao, Glycérophosphates, appelée le "Vin de Gloria" (Voir photos).
Ce produit liquide est considéré comme un fortifiant est sensé lutter contre l’anémie, la chlorose et la débilité...
Il est conditionné en bouteille, vendu 5,5 F le litre et accompagné du gobelet-mesure en verre bleu.
Homme moderne, il utilise largement la publicité pour vanter les mérites de ce fortifiant qu'il a mis au point en s'inspirant sans doute de ses nombreux concurrents...
Le "Vin de Gloria" et divers autres produits ont obtenu, en collectivité, un grand prix à l’exposition universelle de 1900 (Industrie pharmaceutique).
On peut encore retrouver sur des murs de particuliers en 2024 (ex : rue de Saint-Maixent), peint en bleu, l’inscription de ce produit au nom et marque déposés (Voir photo).
La presse fait échos de ce produit presque journellement jusque vers 1930, par ce simple énoncé : Vin de Gloria (Queuille).

Précurseur des sciences appliquées nouvelles

Il expérimente au début du XXe siècle, l’arrivée de l’automobile, la phonographie, la T.S.F...
Dès 1890, il se passionne pour la photographie naissante, les produits chimiques du pharmacien vont lui permettre de révéler des photos.
En 1900, il est représentant sur Niort du "Véroscope Richard" ancêtre de l'appareil photo.
Il réalise ainsi et collectionne plusieurs milliers de clichés exécutés sur plaques de verre.
Il s'intéresse aussi bien aux scènes de la vie quotidienne qu'aux membres de son entourage ou aux manifestations locales.
Épris de voyages, il se rend dans de nombreux pays étrangers avec son épouse Élise et en rapporte des vues photographiques.
Il fait partager ses photos en organisant des séances de projections devant les membres de l'Université populaire.
Il n'a semble-t-il, jamais cherché a commercialiser ses clichés (2).
(2) Ses clichés (plus de 8000) sont aujourd’hui conservés dans un fond d’images anciennes aux Archives Départementales des Deux-Sèvres.

Promoteur de l’Espéranto

Il s’est intéressé à la diffusion de l'Esperanto, il fait de sa pharmacie le siège du "Consulat Espérantiste des Deux-Sèvres" et participe à de nombreux congrès. 
En 1910, des cours d’Espéranto sont donnés par le comité espérantiste de Niort.
Le premier congrès mondial d’espéranto a lieu à Boulogne-sur-Mer en 1905.
Il intervient aussi lors de conférences à l’Université Populaire de Niort.
Sur le fronton de cette maison rue de Saint-Maixent, on peut lire "VIN DE GLORIA", la couleur bleu s'est un peu estompée (2024).

Fin de la Pharmacie

Georges Queuille décède, âgé de 75 ans, le 25 août 1932, au 18 Av Bujault à Niort.
Il décède à Niort, sans héritier direct, en 1932, son épouse est décédée en 1919.
Il lègue alors le produit de la vente de sa pharmacie à ses employés.
Le 20 octobre 1932, la pharmacie est vendu à Eugène-Louis Rotureau pharmacien.
En 1938, elle porte le nom de pharmacie Queuille-Rotureau...
La Pharmacie devient la pharmacie Eugène-Louis Rotureau puis plus tard, pharmacie Belaud, 19 rue de la Gare, elle est définitivement fermée en 2020.

Sources

  • Archives départementales 16, 79.
  • Mémorial des Deux-Sèvres 1900, 1908, 1910, 1919, 1925, 1932, 1938...
  • Divers Internet.
  • Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel DALLET.
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