ROZERAY Alfred (Ancien directeur des Services Agricoles des Deux-Sèvres)
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Article en construction le 21 juillet 2024
Sommaire
Biographie simplifiée
- Alfred Rozeray est né le 16 juillet 1858 à Soulaire en Bourg (49), son père est propriétaire.
- En 1898, il épouse Marie Haton à Sablé sur Sarthe, il réside alors à Niort au 37, rue du 24 Février.
- Alfred Rozeray est entré à l’École nationale d’Agriculture de Grand-Jouan-Rennes en 1875.
- Il est nommé professeur départemental d’agriculture des Deux-Sèvres en 1893.
- Alfred Rozeray avait remplacé Gustave Robert (1).
À partir de 1893, il fut directeur des Services Agricoles des Deux-Sèvres, fonction particulièrement primordiale dans ce département essentiellement rural.
- Il est nommé :
- -Censeur de la Banque de France,
- -En 1909, Chevalier de la Légion d’Honneur,
- -En 1903, Officier de l’Instruction Publique ...
Alfred Rozeray prend sa retraite en décembre 1923.
- En 1924, la presse fait l'éloge de sa carrière :
- Le 2 janvier 1924, il est remplacé dans sa fonction par Georges Lefort.
- Alfred Rozeray décède le 12 janvier 1940 au 18, Av de Limoges à Niort.
- (1) Gustave Robert est nommé professeur d'agriculture des Deux-Sèvres par arrêté ministériel, suite à un concours qui a lieu à Niort en 1881.
- Gustave Robert, dans ses conférences aux chefs-lieux de canton des Deux-Sèvres, avait apporté la bonne parole, tantôt aux laboureurs de la plaine calcaire, aux herbagers du Marais...
- Gustave Robert était amené, pour faire œuvre utile, de donner un enseignement singulièrement complet et d'aborder des sujets absolument différents des uns des autres...
- Gustave Robert décède brutalement, le 11 février 1893, âgé de 38 ans,
Ses principaux travaux pour l’agriculture des Deux-Sèvres
Ses travaux sur le vignoble :
- En 1893, Alfred Rozeray, nouveau directeur des Services Agricoles du département arrive dans le département en pleine phylloxérique.
- Depuis 1880, cet insecte, le phylloxéra, dévastait, entre autres, les vignobles sur sol calcaire du Sud et du Nord du département.
- Alfred Rozeray s’est très impliqué dans la reconstruction du vignoble en poursuivant l’œuvre de son prédécesseur, Gustave Robert.
- Pour combattre cet insecte, il fallait trouver le porte greffe qui lui résistât et qui pouvait aussi s’adapter à chaque variété de sol.
- Alfred Rozeray multiplia les champs d’expériences et enseigna la greffe, il créa une vigne expérimentale à Saint-Martin de Bernegoue.
- Seuls les vignobles du Thouarsais ont alors résisté en partie à cet hécatombe.
- Les vignes de la région de Mauzé sur le Mignon ont disparu au sud de Niort.
Ses travaux sur les laiteries, beurreries :
- Vers 1880, les vignobles des Charentes et Deux-Sèvres étant ravagés par le phylloxera, de nombreux agriculteurs se convertissent à l’élevage.
- Le nombre de vaches laitières va augmenter rapidement à la suite de la création de nouvelles installations d’étables en remplacement des vignobles disparus.
- Les récoltes de lait vont alors s’amplifier dans le département des Deux-Sèvres.
- Ami intime de Pierre Dornic (1864-1933), Alfred Rozeray contribua à la fondations des nombreuses laiteries coopératives des Deux-Sèvres.
- Il enseigna aux membres des coopératives les meilleures méthodes pour avoir de bonnes vaches laitières et beurrières.
- Alfred Rozeray publie en 1900 : "Étude sur les beurreries coopératives et l’industrie laitière dans le département des Deux-Sèvres (1900)".
- En 1936, on compte 138 Laiteries Coopératives en Poitou-Charentes et jusqu’à 44 Laiteries Coopératives en Deux-Sèvres.
- Il créa le "herd-book Parthenais" permettant d’améliorer la sélection des meilleurs animaux et la vacherie-pépinière de Mazières en Gâtine.
- En 1954, Pierre Mendès France, alors président du Conseil, instaure le verre de lait quotidien pour les écoliers, quelquefois aromatisé d’un peu de chocolat.
- Cette décision doit permettre d’utiliser l’excès de la production laitière...
Ses travaux sur les destructions des cultures :
- Il dû s’employer à organiser la lutte contre bien d’autres ennemis des cultures qui venaient frapper les productions de nos campagnes : campagnols, mulots, sauterelles, doryphores, criquets…
- En août 1921, les campagnols font des ravages dans les champs cultivés, son ami Eugène Sagot, président de la Société centrale d’Agriculture des Deux-Sèvres reçoit une lettre du ministre Edmond Lefebvre du Prey, alors ministre de l’agriculture lui enjoignant de faire usage de la "noix vomique" suivant les prescriptions du décret du 14 septembre 1916.
Son investissement dans l’apport social :
- Alfred Rozeray a largement participé à la création de syndicats, comme celui sur l’élevage des animaux mulassiers, de coopératives, de mutuelles.
- À l’exposition universelle de 1900, il présenta des publications très remarquées sur les laiteries Coopératives, l’industrie mulassières, la race Parthenaise...
- En 1903, il publie un petit essai : « L’Industrie mulassière dans le Poitou ».
- Le 20 octobre 1904, sur la place de la Brèche, délégué par le Préfet, il préside le jury chargé d’accorder des primes à l’occasion du concours d’animaux reproducteurs mulassiers.
- Par des conférences, il apporte au plus près des agriculteurs les notions d’évolutions de leurs conditions de vie et de travail.
- Tout en cherchant à conserver ce qu’il y a de bon dans les anciennes traditions et méthodes de cultures agricoles, il n’hésite pas à rompre avec celles-ci et démontrer que toute amélioration est possible.
- « À des temps nouveaux, à des situations nouvelles, il faut des méthodes nouvelles » disait-il.
- Avec Guy Disleau député des Deux-Sèvres et Émile Marot, il fonde le Crédit Agricole Mutuel (2) puis les Mutuelles incendies en 1909.
- Son nom fut donc associé à tous les progrès dans l’agriculture des Deux-Sèvres dans la première partie du XXe siècle.
- (2) En septembre 1872, le Crédit Agricole choisit la ville de Niort pour centre de ses opérations pour les Deux-Sèvres, la Charente Inférieure et la Vendée.
Son enseignement, ses conférences
- Alfred Rozeray professa à l’École Normale de Parthenay, au Lycée Fontanes, à l’École militaire de Niort, Saint-Maixent etc...
- Ses interventions doivent apporter un bagage scientifique agricole aux jeunes gens destinés à enseigner eux-mêmes.
- Son enseignement se fait aussi au plus près des acteurs du monde agricole des Deux-Sèvres par des interventions spécifiques, sous forme de conférences thématiques, liées parfois aux urgences environnementales du moment.
Loi de 1946 sur le fermage
- La seconde guerre mondiale entraîne une pénurie alimentaire en France.
- Une majorité des agriculteurs des Deux-Sèvres sont encore sous la coupe de leurs propriétaires.
- L’ordonnance du 17 octobre 1945 (Voir photo) va aboutir au vote de la loi de 1946.
- Un nouveau statut du fermage est adopté par la loi du 13 avril 1946.
- Cette loi permet de sécuriser l’accès des fermiers à leur terres, sur le long terme, à un prix raisonnable et sans intrusion excessive des propriétaires dans la conduite des activités agricoles...
- Cette loi doit protéger et soutenir les agriculteurs par des baux bien encadrés, afin d’assurer la souveraineté alimentaire de la France après la seconde guerre mondiale.
Sources
- Archives 79.
- Mémorial des Deux-Sèvres 1904, 1909, 1924, 1940.
- Pierre Dornic.
- Recherche, texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.