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DUPIN (Premier Préfet des Deux-Sèvres) : Différence entre versions

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== Quelques repères biographiques ==
 
== Quelques repères biographiques ==
 
Claude Étienne Dupin nait en 1767 à Metz dans une famille qui compte de nombreux magistrats et professions juridiques. Son père est avocat, secrétaire au Parlement des Trois-évêchés (Metz, Toul, Verdun).
 
Claude Étienne Dupin nait en 1767 à Metz dans une famille qui compte de nombreux magistrats et professions juridiques. Son père est avocat, secrétaire au Parlement des Trois-évêchés (Metz, Toul, Verdun).
[[Fichier: DUPIN.jpg|250px|right|thumb|Mémoire sur la statistique du Département des Deux-Sèvres par Claude Dupin (Ancienne publication reprise par Geste Éditions).]]
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[[Fichier: DUPIN.jpg|250px|thumb|En 2000, Geste éditions publie sous le titre ''Les Deux-Sèvres par le préfet Dupin'' le ''Mémoire statistique des Deux-Sèvres'' de Claude Dupin]]
  
 
En 1796, alors secrétaire général du directoire du département de Paris, Claude Etienne Dupin, âgé de 29 ans, épouse Louise-Sébastienne Gély, âgée de 20 ans. Louis-Sébastienne Gély est veuve de Danton que celui-ci a épousée en secondes noces en 1793. Danton ayant été exécuté le 5 avril 1794, le mariage aura duré 10 mois. Cinq enfants naîtront de l’union avec Claude Étienne Dupin.
 
En 1796, alors secrétaire général du directoire du département de Paris, Claude Etienne Dupin, âgé de 29 ans, épouse Louise-Sébastienne Gély, âgée de 20 ans. Louis-Sébastienne Gély est veuve de Danton que celui-ci a épousée en secondes noces en 1793. Danton ayant été exécuté le 5 avril 1794, le mariage aura duré 10 mois. Cinq enfants naîtront de l’union avec Claude Étienne Dupin.
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En 1809, Claude Étienne Dupin accède au rang de baron d’Empire. Louis XVIII confirmera ce titre.
 
En 1809, Claude Étienne Dupin accède au rang de baron d’Empire. Louis XVIII confirmera ce titre.
  
Claude Étienne Dupin décède en 1828, âgée de 61 ans, Louise Gély en 1856 à l’âge de 80 ans.
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Claude Étienne Dupin décède en 1828, âgé de 61 ans, Louise-Sébastienne Gély en 1856 à l’âge de 80 ans.
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== Un administrateur précocement chevronné, un grand Commis de l’État ==
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Les talents d’administrateur de Claude Étienne Dupin lui ont permis de traverser les différents régimes politiques de la fin de l’Ancien Régime à la Restauration. Il termine sa carrière comme Conseiller maître à la Cour des comptes (nommé depuis 1813, confirmé par Louis XVIII), membre de la commission de vérification.
  
== Un administrateur précocement chevronné, un grand Commis de l'Etat ==
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== Du Consulat à l'Empire ==
Les talents d’administrateur de Claude Etienne Dupin lui ont permis de traverser les différents régimes politiques de la fin de l’Ancien Régime à la Restauration. Il termine sa carrière comme Conseiller maître à la Cour des comptes (nommé depuis 1813, confirmé par Louis XVIII), membre de la commission de vérification.
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Le 9-10 novembre 1799, c'est le coup d’État de Bonaparte (dit du 18 brumaire an VIII). Il marque la fin du Directoire. Bonaparte est nommé Consul provisoire. Le 2 août 1803 Bonaparte devient Consul à vie. Le 2 décembre 1804, il se fait sacrer empereur sous le nom de Napoléon 1er.
  
== Claude Étienne Dupin, préfet des Deux-Sèvres==
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== Claude Étienne Dupin, préfet des Deux-Sèvres (1800-1813)==
'''Claude Étienne Dupin est le premier préfet des Claude Étienne Dupin, préfet des [[(NIORT Chef-lieu des Deux-Sèvres (Historique)|Deux-Sèvres]] de 1800 à 1813.'''
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*'''Claude Étienne Dupin est le premier préfet des [[NIORT Chef-lieu des Deux-Sèvres (Historique)|Deux-Sèvres]] de 1800 à 1813.'''
 
=== Une nomination avec un enjeu spécifique : "les feux de la discorde" mal éteints de la guerre de Vendée ===
 
=== Une nomination avec un enjeu spécifique : "les feux de la discorde" mal éteints de la guerre de Vendée ===
À 33 ans, Claude Étienne Dupin est nommé préfet par Napoléon Bonaparte, lui-même âgé de 31 ans.
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À 33 ans, Claude Étienne Dupin est nommé préfet par [[Napoléon à Niort|Napoléon Bonaparte]], lui-même âgé de 31 ans.
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À la tête de chaque département, le préfet a en charge de faire appliquer la politique du gouvernement. En 1800, dans un contexte particulièrement brûlant, il s’agit aussi d’installer l’administration préfectorale et les institutions consulaires à l’échelle du département, de mettre en œuvre la politique de Napoléon Bonaparte tout en ramenant le calme auquel selon le pouvoir les Français aspirent. Cité par Jules Richard, Claude Étienne Dupin déclare lors de sa prise de fonction :
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: " ''La révolution est finie, et les désordres, les erreurs inséparables d'une telle crise ont aussi trouvé leur terme et leur pardon."..."On ne me verra point servir les passions de quelques chefs de partis. Il n'y a plus de partis en France ; les hommes qui se livraient aux factions tour à tour persécuteurs et victimes reconnaissent qu'il n'est de statut  pour eux que dans la stabilité du gouvernement."''
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[[Fichier:Mémoire statistique du département des Deux-Sèvres par Claude Dupin, an XII.png||250px|right|thumb|alt=Mémoire statistique du département des Deux-Sèvres par Claude Dupin, an XII|vignette|Mémoire statistique du département des Deux-Sèvres par Claude Dupin, an XII]]
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==== Affronter les stigmates de la guerre de Vendée, Claude Étienne Dupin, "l'homme de la situation" selon Jules  Richard ====
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Jules Richard décrit le climat qui règne en 1800 :
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:''« La guerre civile avait pris naissance, on le sait, du reste, dans l’ancien district de Châtillon... Les bataillons sortis des campagnes de Niort et Melle avaient sillonné, en tous sens, les deux autres arrondissements : les feux de la discorde étaient mal éteints. Il restait donc une assimilation qui ne pouvait être conduite à bonne fin que par un administrateur ferme et à la  fois indulgent, habile autant que philosophe ; il y avait à réparer des pertes énormes, à effacer, en un mot, les traces de dix années de guerre cruelle, à cicatriser mille plaies morales. Les esprits étaient las sans doute mais quoique vaincu on n’espère pas moins en la vengeance. Il fallait… rattacher à la République ces membres fatigués et néanmoins toujours robustes. Cela devenait l’œuvre de la politique de l’administration et aussi des années... »''
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Au-delà de la coupure du département en deux, et de la nécessité pour Dupin de rétablir la confiance dans le pouvoir central dans la partie nord-ouest du département, la guerre de Vendée a provoqué une véritable saignée démographique (en 1800, la population de Bressuire est égale à 67 % de celle de 1793). Le bilan est difficile à évaluer, dans son ''Mémoire statistique'' Claude Etienne Dupin (Voir photo) essaie de le chiffrer à 33 000 victimes dans le département à partir de la différence entre les recensements de 1801 et de 1790.
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:« ''Si le nord-ouest concentre la majorité des victimes, il faut ajouter les pertes subies par les arrondissements de Niort et de Melle qui tout en restant hors de la zone des combats, ont contribué de façon importante à la défense de la République''. » comme le mentionne Jean-Clément Martin, rappelant  par ailleurs -comme Jules Richard- la double implication des Deux-Sévriens dans la guerre de Vendée.
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=== Les Deux-Sèvres et les Deux-Sévriens vus par le Préfet Dupin ===
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[[Fichier:Etat de Niort en 1716 - Mémoire C.E Dupin.png|vignette|''Etat de Niort en 1716'' - Extrait du ''Mémoire statistique du département des Deux-Sèvres,'' an XII]]
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Méthodique, Claude Étienne Dupin a compris le nécessité de bien connaître le territoire dont il à la charge, et ceci dans toutes ses dimensions : historiques, géographiques, démographiques, sociales, économiques, naturalistes... Il signe au début de sa prise de fonction  des publications qui doivent lui permettre de guider son action de préfet : le ''Dictionnaire géographique, agronomique et industriel des Deux-Sèvres, an XI''  et le ''Mémoire statistique du département des Deux-Sèvres, adressé au Ministre de l'Intérieur, an XII.''
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Ces écrits ont une véritable dimension encyclopédique et constitue une radioscopie incomparable du département au début du XIXe siècle, dont voici quelques extraits et constats :
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* Claude Étienne Dupin  présente notamment le projet de [[Canal maritime la Rochelle-Niort (Anciens projets du XIXe siècle)|Canal de l'Ouest]] qui permettrait de joindre la Sèvre niortaise à la Loire par le Clain et qui ferait de Niort une "ville d'entrepôt".
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* '''Il dresse un tableau économique  élogieux de Niort, une ville ouverte sur le monde,''' dans une sorte d'inventaire à la Prévert : "''Cette ville, dont la population est de 15 028 individus, y compris neuf à 10 familles de Protestants, est riche et commerçante. On y fabrique des pinchinats, des kalmouks, des droguets, des cotonnades, des serges, des toiles : il y a des teintureries, des chamoiseries très renommées, des ganteries, des tanneries, un grand nombre de cordonniers qui travaillent pour les colonies, deux papeteries, une librairie, quatre imprimeries, des chapelleries, des peigneries, deux vinaigreries, trois confiseurs d'angélique qui font des envois dans tous les pays, une tuilerie, une salpêtrerie, un four à chaux ; et au nord et au midi, de superbes carrières à bâtir. Indépendamment des objets de fabrique, on fait encore le commerce des laines brutes, du sel, des grains, des eaux-de-vie, et un détail assez étendu d'épicerie, de droguerie, de mercerie, de quincaillerie, de rouannerie, de toilerie, etc. Les débouchés sont ouverts par le moyen de la Sèvre, qui est navigable jusqu'à Marans, et qui ouvre communication avec l'Océan. L'exécution du canal de La Rochelle fera de Niort une ville d'entrepôt et lui procurera de nouvelles richesses. Ses importations consistent en sucre, en café, en indigo, en huile, en savon, en poisson de mer, en draperies, en soieries, en peaux en poil qu'on apprête en chamois, en plomb, en fer, en bois de îles, en planches de sapin, etc. Il y a cinq foires par année, qui ont lieu le 12 vendémiaire, le 11 frimaire, le 18 pluviôse, le 18 floréal et le 28 plairial ; elles sont fameuses par la vente des gros bestiaux, des chevaux, des mules et des mulets : la meilleure est celle du 18 floréal, on y vient de plusieurs départements éloignés et de l'Espagne. Outre la vente des bestiaux, il y a exposition de draperie, de quincaillerie, de mercerie : à cet effet, on dresse des baraques sur la place dite des Halles, parce que c'est l'emplacement où étaient avant la guerre, des halles que les étrangers admiraient.''
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* Le préfet souligne les contrastes internes au département liés à l'opposition entre  Plaine, terres de Gâtine et Marais :
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** il développe les conséquences sanitaires des différences climatiques entre ces trois parties du département : " ''Les maladies varient comme la température. Les habitants des contrées du sud et du sud-est ont le teint bon et fleuri ; les maladies d'été y sont de peu de durée, et celles d'hiver cèdent assez facilement aux remèdes. Ceux qui habitent les marais de l'ouest ont au contraire le visage décharné, le corps maigre, le ventre dur, la rate fort grosse et obstruée ; ils sont sujets à des fièvres quartes très longues... Les pays plus au nord et au nord-est, présentent des hommes secs, d'une taille médiocre, plutôt bilieux que pituiteux...'' Il nuance cependant ce tableau en précisant : ... ''Cette division, faîte d'après les observations les plus communes : suivant les saisons, le tempérament et l'âge, on voit souvent dans le nord ou dans les marais de l'ouest, les maladies du midi et de l'est, et vice-versa."''
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** A l'opposé, il présente un tableau sanitaire acceptable pour Niort, même si la ville est sous l'influence du voisinage des marais : "''Niort, par sa situation avantageuse, serait une des villes les plus saines de la République, sans le voisinage des marais..." , "L'espèce humaine parait s'être améliorée sensiblement dans cette ville, depuis trente ans..."'' Deux particularités niortaises l'intriguent : ''"La dentition est plus tardive à Niort que partout ailleurs (...) à Niort il est très rare qu'en enfant ait une dent avant dix mois... voire quinze mois." "On remarque aussi que dans cette ville les hommes sont totalement dépourvus de gras de jambe."'' Mais en tant qu'homme d'action désireux de combattre ces états de fait, il précise que "''La Société libre des sciences et arts a chargé sa section des sciences physiques de rechercher la cause de ces singularités''."
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** Il met en avant, entre autres, à propos de l'infériorité du bétail de Gâtine et du Marais par rapport à la Plaine l'intériorisation de cette infériorité par les cultivateurs  : " ''la négligence des cultivateurs, à cet égard, cesse d'étonner quand on voit jusqu'où ils la portent pour eux-mêmes."''
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* il déplore le poids de la routine chez la majorité des paysans et la faiblesse de leur instruction : "''Il n'y a que les succès suivis d'un propriétaire exploitant par lui-même qui puissent influer sur l'esprit d'un paysan ; il faudrait un grand nombre de pareils propriétaires. Malheureusement la classe qui exploite, est en général assez mal instruite."''
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=== Un serviteur zélé de Napoléon Bonaparte ===
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Claude Étienne Dupin ne manque pas d’afficher son admiration pour Napoléon Bonaparte. Ainsi, dans son ''Mémoire statistique'', se départant de la neutralité que doit théoriquement observer tout haut-fonctionnaire, alors qu’il évoque les traumatismes liés à la Guerre de Vendée et à la Terreur, il estime qu’il est possible désormais de tourner la page du fait de l’action de Napoléon Bonaparte qu'il considère comme le père de la nation « ''Le héros à qui la France doit son repos et son bonheur, en a tari la source en faisant succéder un gouvernement paternel à l’anarchie des factions et en permettant le libre exercice du culte catholique »'' (p.181).
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Les maires étant nommés par Napoléon Bonaparte, la municipalité apparaît comme une simple courroie de transmission de la politique du 1er Consul puis de l'Empereur."''L'encadrement des esprits est à son comble, la vie politique locale est comme éteinte, les salons de la préfecture sont promus centre de gravité de la cité. La justice perd son indépendance, l'administration noircit ses fiches de renseignement et la censure veille dans les librairies.''" écrit Jean-Pierre Andrault dans ''Histoire de Niort'', Geste éditions.
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Lors de la célébration de la Saint-Napoléon de 1811, Claude Étienne Dupin n’hésite pas -comme le mentionne Charles-Eloi Vial, s’appuyant sur Jules Richard- à financer « ''sur ses propres deniers l’organisation de jeux publics, un bal et un dîner de 150 couverts pour les notables'' » beaucoup de collectivités regimbant devant cette obligation de dépenses.
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En 1809, Claude Étienne Dupin est récompensé par l'attribution du titre de baron de l'Empire.
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== Claude Étienne Dupin destitué, mais nommé Conseiller maître à la Cour des comptes ==
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En mars 1813 Claude Étienne Dupin est destitué de sa fonction de préfet : Napoléon lui reproche sa contestation de la conscription. Les levées d'hommes s'enchaînent avec la succession des guerres napoléoniennes. De plus, le préfet Dupin est "usé par sa charge de travail".
  
À la tête de chaque département, le préfet a en charge de faire appliquer la politique du gouvernement. En 1800, dans un contexte particulièrement brûlant, il s’agit aussi d’installer l’administration préfectorale et les institutions consulaires à l’échelle du département, de mettre en œuvre la politique de Napoléon Bonaparte tout en ramenant le calme auquel selon le pouvoir les Français aspirent. Cité par Jules Richard, Claude Étienne Dupin déclare lors de sa prise de fonction : " ''La révolution est finie, et les désordres, les erreurs inséparables d'une telle crise ont aussi trouvé leur terme et leur pardon."..."On ne me verra point servir les passions de quelques chefs de partis. Il n'y a plus de partis en France ; les hommes qui se livraient aux factions tour à tour persécuteurs et victimes reconnaissent qu'il n'est de statut  pour eux que dans la stabilité du gouvernement."''
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La mobilisation des troupes est fondée sur le système de la conscription mis en place sous la Révolution. Dans chaque commune les maires doivent établir la liste des hommes de 20 ans qui doivent se présenter à un conseil de révision où leur aptitude est vérifiée. Puis en fonction des besoins établis par le préfet un tirage au sort détermine ceux qui rejoindront le contingent. Au fur et à mesure des guerres napoléoniennes, les préfets doivent faire face au développement de la contestation des levées d'hommes.
  
==== Affronter les stigmates de la guerre de Vendée, Claude Etienne Dupin, "l'homme de la situation" selon Jules  Richard ====
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Les Deux-Sèvres n’échappent pas à la règle, d’autant que l’on sait que le refus de la levée en masse de 1793 a été une des origines du soulèvement vendéen. Claude Étienne Dupin doit faire face aux "échappatoires légales ou illégales pour ne pas partir" de jeunes Deux-Sévriens, selon Laurent Delenne qui précise cependant qu'"A l'inverse, d'autres se sont engagés volontairement ou se sont même vendus, afin de remplacer un conscrit ayant tiré un mauvais numéro". Le préfet déplore la mauvaise qualité des levées (« ''Les levées ne sont pas belles'' »), particulièrement dans les cantons de Menigoute, Mazières et Parthenay. Il y soupçonne même les jeunes hommes d’entretenir des infections aux jambes de façon à échapper à l’enrôlement  : « ''L’humidité du sol entretient ces plaies et la malveillance les envenime à dessein pour faire réformer le conscrit. Ces précautions (sic) excessives sont prises trois ans à l’avance.'' » Il n'hésite pas à faire lacérer les certificats d'exemption pour maladie ou infirmité, procède à des appels de classe par anticipation. Ajoutons à cela le problème de la petitesse de la taille, un certain nombre de conscrits n’atteignant pas la taille réglementaire d’1,542 m alors que Laurent Delenne nous précise  la taille moyenne du conscrit deux-sévrien sous l'Empire : 1,60 m. Au total, 16 000 Deux-Sévriens ont rejoint les armées impériales de 1802 à 1814.
J. Richard décrit le climat qui règne  en 1800 : ''« La guerre civile avait pris naissance, on le sait, du reste, dans l’ancien district de Châtillon… Les bataillons sortis des campagnes de Niort et Melle avaient sillonné, en tous sens, les deux autres arrondissements : les feux de la discorde étaient mal éteints » Il restait donc une assimilation qui ne pouvait être conduite à bonne fin que par un administrateur ferme et à la fois indulgent, habile autant que philosophe ; il y avait à réparer des pertes énormes, à effacer, en un mot, les traces de dix années de guerre cruelle, à cicatriser mille plaies morales. Les esprits étaient las sans doute mais quoique vaincu on n’espère pas moins en la vengeance. Il fallait… rattacher à la République ces membres fatigués et néanmoins toujours robustes. Cela devenait l’œuvre de la politique de l’administration et aussi des années. »''
 
  
Au-delà de la coupure du département en deux, et de la nécessité pour Dupin de rétablir la confiance dans le pouvoir central dans la partie nord-ouest du département, la guerre de Vendée a provoqué une véritable saignée démographique (en 1800, la population de Bressuire est égale à 67 % de celle de 1793). Le bilan est difficile à évaluer, dans son Mémoire Dupin essaie de le chiffrer à 33 000 victimes dans le département à partir de la différence entre les recensements de 1801 et de 1790. « Si le nord-ouest concentre la majorité des victimes, il faut ajouter les pertes subies par les arrondissements de Niort et de Melle qui tout en restant hors de la zone des combats, ont contribué de façon importante à la défense de la République » comme le rappelle Jean-Clément Martin.
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Cinq moins après sa destitution Claude Étienne Dupin est nommé Conseiller maître à la Cour des comptes. La Cour des comptes est une juridiction chargée de contrôler la régularité des comptes publics. Elle est créée comme organe central en 1807. Confirmé dans ses fonctions après la chute de Napoléon et de l'Empire, Claude Étienne Dupin occupera ce poste jusqu'à son décès en 1828.
  
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==Sources==
* Page en construction - Jean-Michel Bernardin
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:* Dupin C.E (An XI). ''[https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=njp.32101063575169&view=1up&seq=5 Dictionnaire géographique, agronomique et industriel du département des Deux-Sèvres]''
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:* Dupin C.E (An XII). ''[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k84908t Mémoire statistique du département des Deux-Sèvres adressé au Ministre de l'Intérieur]''
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:* Richard J-F (1848). ''[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9662680n.texteImage Histoire du département des Deux-Sèvres sous le Consulat, l’Empire, la première Restauration et les Cent jours] (1800-1815)'', Reversé. [https://lamothesaintheray.123.fr/julesrichard.html Richard Jules-François] (1810-1868) : historien, La Mothe Saint-Héray.
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:* Martin JC (1991). [https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1991_num_38_1_1580 Est-il possible de compter les morts de la Vendée ? ''Revue d'histoire moderne et contemporaine,'' pp 105-121.] Jean-Clément Martin, né à Thouars en 1948  est un historien spécialiste de la Révolution française, de la Contre-révolution et de la guerre de Vendée.
 +
:* Courant D (dir.) (2014). ''Histoire de Niort,'' Geste éditions, 2 tomes.
 +
:* Vial C-E (2023). ''15 août 1811, L'apogée de l'Empire,'' Perrin, coll. Tempus
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:* Delenne L. (2021). ''Sur les routes d'Europe avec Napoléon : histoires de grognards,'' Centre vendéen de recherches historiques
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:*Texte : Jean-Michel Bernardin.

Version actuelle en date du 12 avril 2024 à 18:30


Quelques repères biographiques

Claude Étienne Dupin nait en 1767 à Metz dans une famille qui compte de nombreux magistrats et professions juridiques. Son père est avocat, secrétaire au Parlement des Trois-évêchés (Metz, Toul, Verdun).

En 2000, Geste éditions publie sous le titre Les Deux-Sèvres par le préfet Dupin le Mémoire statistique des Deux-Sèvres de Claude Dupin

En 1796, alors secrétaire général du directoire du département de Paris, Claude Etienne Dupin, âgé de 29 ans, épouse Louise-Sébastienne Gély, âgée de 20 ans. Louis-Sébastienne Gély est veuve de Danton que celui-ci a épousée en secondes noces en 1793. Danton ayant été exécuté le 5 avril 1794, le mariage aura duré 10 mois. Cinq enfants naîtront de l’union avec Claude Étienne Dupin.

En 1809, Claude Étienne Dupin accède au rang de baron d’Empire. Louis XVIII confirmera ce titre.

Claude Étienne Dupin décède en 1828, âgé de 61 ans, Louise-Sébastienne Gély en 1856 à l’âge de 80 ans.

Un administrateur précocement chevronné, un grand Commis de l’État

Les talents d’administrateur de Claude Étienne Dupin lui ont permis de traverser les différents régimes politiques de la fin de l’Ancien Régime à la Restauration. Il termine sa carrière comme Conseiller maître à la Cour des comptes (nommé depuis 1813, confirmé par Louis XVIII), membre de la commission de vérification.

Du Consulat à l'Empire

Le 9-10 novembre 1799, c'est le coup d’État de Bonaparte (dit du 18 brumaire an VIII). Il marque la fin du Directoire. Bonaparte est nommé Consul provisoire. Le 2 août 1803 Bonaparte devient Consul à vie. Le 2 décembre 1804, il se fait sacrer empereur sous le nom de Napoléon 1er.

Claude Étienne Dupin, préfet des Deux-Sèvres (1800-1813)

  • Claude Étienne Dupin est le premier préfet des Deux-Sèvres de 1800 à 1813.

Une nomination avec un enjeu spécifique : "les feux de la discorde" mal éteints de la guerre de Vendée

À 33 ans, Claude Étienne Dupin est nommé préfet par Napoléon Bonaparte, lui-même âgé de 31 ans.

À la tête de chaque département, le préfet a en charge de faire appliquer la politique du gouvernement. En 1800, dans un contexte particulièrement brûlant, il s’agit aussi d’installer l’administration préfectorale et les institutions consulaires à l’échelle du département, de mettre en œuvre la politique de Napoléon Bonaparte tout en ramenant le calme auquel selon le pouvoir les Français aspirent. Cité par Jules Richard, Claude Étienne Dupin déclare lors de sa prise de fonction :

" La révolution est finie, et les désordres, les erreurs inséparables d'une telle crise ont aussi trouvé leur terme et leur pardon."..."On ne me verra point servir les passions de quelques chefs de partis. Il n'y a plus de partis en France ; les hommes qui se livraient aux factions tour à tour persécuteurs et victimes reconnaissent qu'il n'est de statut pour eux que dans la stabilité du gouvernement."
Mémoire statistique du département des Deux-Sèvres par Claude Dupin, an XII
Mémoire statistique du département des Deux-Sèvres par Claude Dupin, an XII

Affronter les stigmates de la guerre de Vendée, Claude Étienne Dupin, "l'homme de la situation" selon Jules Richard

Jules Richard décrit le climat qui règne en 1800 :

« La guerre civile avait pris naissance, on le sait, du reste, dans l’ancien district de Châtillon... Les bataillons sortis des campagnes de Niort et Melle avaient sillonné, en tous sens, les deux autres arrondissements : les feux de la discorde étaient mal éteints. Il restait donc une assimilation qui ne pouvait être conduite à bonne fin que par un administrateur ferme et à la fois indulgent, habile autant que philosophe ; il y avait à réparer des pertes énormes, à effacer, en un mot, les traces de dix années de guerre cruelle, à cicatriser mille plaies morales. Les esprits étaient las sans doute mais quoique vaincu on n’espère pas moins en la vengeance. Il fallait… rattacher à la République ces membres fatigués et néanmoins toujours robustes. Cela devenait l’œuvre de la politique de l’administration et aussi des années... »

Au-delà de la coupure du département en deux, et de la nécessité pour Dupin de rétablir la confiance dans le pouvoir central dans la partie nord-ouest du département, la guerre de Vendée a provoqué une véritable saignée démographique (en 1800, la population de Bressuire est égale à 67 % de celle de 1793). Le bilan est difficile à évaluer, dans son Mémoire statistique Claude Etienne Dupin (Voir photo) essaie de le chiffrer à 33 000 victimes dans le département à partir de la différence entre les recensements de 1801 et de 1790.

« Si le nord-ouest concentre la majorité des victimes, il faut ajouter les pertes subies par les arrondissements de Niort et de Melle qui tout en restant hors de la zone des combats, ont contribué de façon importante à la défense de la République. » comme le mentionne Jean-Clément Martin, rappelant par ailleurs -comme Jules Richard- la double implication des Deux-Sévriens dans la guerre de Vendée.

Les Deux-Sèvres et les Deux-Sévriens vus par le Préfet Dupin

Etat de Niort en 1716 - Extrait du Mémoire statistique du département des Deux-Sèvres, an XII

Méthodique, Claude Étienne Dupin a compris le nécessité de bien connaître le territoire dont il à la charge, et ceci dans toutes ses dimensions : historiques, géographiques, démographiques, sociales, économiques, naturalistes... Il signe au début de sa prise de fonction des publications qui doivent lui permettre de guider son action de préfet : le Dictionnaire géographique, agronomique et industriel des Deux-Sèvres, an XI et le Mémoire statistique du département des Deux-Sèvres, adressé au Ministre de l'Intérieur, an XII.

Ces écrits ont une véritable dimension encyclopédique et constitue une radioscopie incomparable du département au début du XIXe siècle, dont voici quelques extraits et constats :

  • Claude Étienne Dupin présente notamment le projet de Canal de l'Ouest qui permettrait de joindre la Sèvre niortaise à la Loire par le Clain et qui ferait de Niort une "ville d'entrepôt".
  • Il dresse un tableau économique élogieux de Niort, une ville ouverte sur le monde, dans une sorte d'inventaire à la Prévert : "Cette ville, dont la population est de 15 028 individus, y compris neuf à 10 familles de Protestants, est riche et commerçante. On y fabrique des pinchinats, des kalmouks, des droguets, des cotonnades, des serges, des toiles : il y a des teintureries, des chamoiseries très renommées, des ganteries, des tanneries, un grand nombre de cordonniers qui travaillent pour les colonies, deux papeteries, une librairie, quatre imprimeries, des chapelleries, des peigneries, deux vinaigreries, trois confiseurs d'angélique qui font des envois dans tous les pays, une tuilerie, une salpêtrerie, un four à chaux ; et au nord et au midi, de superbes carrières à bâtir. Indépendamment des objets de fabrique, on fait encore le commerce des laines brutes, du sel, des grains, des eaux-de-vie, et un détail assez étendu d'épicerie, de droguerie, de mercerie, de quincaillerie, de rouannerie, de toilerie, etc. Les débouchés sont ouverts par le moyen de la Sèvre, qui est navigable jusqu'à Marans, et qui ouvre communication avec l'Océan. L'exécution du canal de La Rochelle fera de Niort une ville d'entrepôt et lui procurera de nouvelles richesses. Ses importations consistent en sucre, en café, en indigo, en huile, en savon, en poisson de mer, en draperies, en soieries, en peaux en poil qu'on apprête en chamois, en plomb, en fer, en bois de îles, en planches de sapin, etc. Il y a cinq foires par année, qui ont lieu le 12 vendémiaire, le 11 frimaire, le 18 pluviôse, le 18 floréal et le 28 plairial ; elles sont fameuses par la vente des gros bestiaux, des chevaux, des mules et des mulets : la meilleure est celle du 18 floréal, on y vient de plusieurs départements éloignés et de l'Espagne. Outre la vente des bestiaux, il y a exposition de draperie, de quincaillerie, de mercerie : à cet effet, on dresse des baraques sur la place dite des Halles, parce que c'est l'emplacement où étaient avant la guerre, des halles que les étrangers admiraient.
  • Le préfet souligne les contrastes internes au département liés à l'opposition entre Plaine, terres de Gâtine et Marais :
    • il développe les conséquences sanitaires des différences climatiques entre ces trois parties du département : " Les maladies varient comme la température. Les habitants des contrées du sud et du sud-est ont le teint bon et fleuri ; les maladies d'été y sont de peu de durée, et celles d'hiver cèdent assez facilement aux remèdes. Ceux qui habitent les marais de l'ouest ont au contraire le visage décharné, le corps maigre, le ventre dur, la rate fort grosse et obstruée ; ils sont sujets à des fièvres quartes très longues... Les pays plus au nord et au nord-est, présentent des hommes secs, d'une taille médiocre, plutôt bilieux que pituiteux... Il nuance cependant ce tableau en précisant : ... Cette division, faîte d'après les observations les plus communes : suivant les saisons, le tempérament et l'âge, on voit souvent dans le nord ou dans les marais de l'ouest, les maladies du midi et de l'est, et vice-versa."
    • A l'opposé, il présente un tableau sanitaire acceptable pour Niort, même si la ville est sous l'influence du voisinage des marais : "Niort, par sa situation avantageuse, serait une des villes les plus saines de la République, sans le voisinage des marais..." , "L'espèce humaine parait s'être améliorée sensiblement dans cette ville, depuis trente ans..." Deux particularités niortaises l'intriguent : "La dentition est plus tardive à Niort que partout ailleurs (...) à Niort il est très rare qu'en enfant ait une dent avant dix mois... voire quinze mois." "On remarque aussi que dans cette ville les hommes sont totalement dépourvus de gras de jambe." Mais en tant qu'homme d'action désireux de combattre ces états de fait, il précise que "La Société libre des sciences et arts a chargé sa section des sciences physiques de rechercher la cause de ces singularités."
    • Il met en avant, entre autres, à propos de l'infériorité du bétail de Gâtine et du Marais par rapport à la Plaine l'intériorisation de cette infériorité par les cultivateurs  : " la négligence des cultivateurs, à cet égard, cesse d'étonner quand on voit jusqu'où ils la portent pour eux-mêmes."
  • il déplore le poids de la routine chez la majorité des paysans et la faiblesse de leur instruction : "Il n'y a que les succès suivis d'un propriétaire exploitant par lui-même qui puissent influer sur l'esprit d'un paysan ; il faudrait un grand nombre de pareils propriétaires. Malheureusement la classe qui exploite, est en général assez mal instruite."

Un serviteur zélé de Napoléon Bonaparte

Claude Étienne Dupin ne manque pas d’afficher son admiration pour Napoléon Bonaparte. Ainsi, dans son Mémoire statistique, se départant de la neutralité que doit théoriquement observer tout haut-fonctionnaire, alors qu’il évoque les traumatismes liés à la Guerre de Vendée et à la Terreur, il estime qu’il est possible désormais de tourner la page du fait de l’action de Napoléon Bonaparte qu'il considère comme le père de la nation « Le héros à qui la France doit son repos et son bonheur, en a tari la source en faisant succéder un gouvernement paternel à l’anarchie des factions et en permettant le libre exercice du culte catholique » (p.181).

Les maires étant nommés par Napoléon Bonaparte, la municipalité apparaît comme une simple courroie de transmission de la politique du 1er Consul puis de l'Empereur."L'encadrement des esprits est à son comble, la vie politique locale est comme éteinte, les salons de la préfecture sont promus centre de gravité de la cité. La justice perd son indépendance, l'administration noircit ses fiches de renseignement et la censure veille dans les librairies." écrit Jean-Pierre Andrault dans Histoire de Niort, Geste éditions.

Lors de la célébration de la Saint-Napoléon de 1811, Claude Étienne Dupin n’hésite pas -comme le mentionne Charles-Eloi Vial, s’appuyant sur Jules Richard- à financer « sur ses propres deniers l’organisation de jeux publics, un bal et un dîner de 150 couverts pour les notables » beaucoup de collectivités regimbant devant cette obligation de dépenses.

En 1809, Claude Étienne Dupin est récompensé par l'attribution du titre de baron de l'Empire.

Claude Étienne Dupin destitué, mais nommé Conseiller maître à la Cour des comptes

En mars 1813 Claude Étienne Dupin est destitué de sa fonction de préfet : Napoléon lui reproche sa contestation de la conscription. Les levées d'hommes s'enchaînent avec la succession des guerres napoléoniennes. De plus, le préfet Dupin est "usé par sa charge de travail".

La mobilisation des troupes est fondée sur le système de la conscription mis en place sous la Révolution. Dans chaque commune les maires doivent établir la liste des hommes de 20 ans qui doivent se présenter à un conseil de révision où leur aptitude est vérifiée. Puis en fonction des besoins établis par le préfet un tirage au sort détermine ceux qui rejoindront le contingent. Au fur et à mesure des guerres napoléoniennes, les préfets doivent faire face au développement de la contestation des levées d'hommes.

Les Deux-Sèvres n’échappent pas à la règle, d’autant que l’on sait que le refus de la levée en masse de 1793 a été une des origines du soulèvement vendéen. Claude Étienne Dupin doit faire face aux "échappatoires légales ou illégales pour ne pas partir" de jeunes Deux-Sévriens, selon Laurent Delenne qui précise cependant qu'"A l'inverse, d'autres se sont engagés volontairement ou se sont même vendus, afin de remplacer un conscrit ayant tiré un mauvais numéro". Le préfet déplore la mauvaise qualité des levées (« Les levées ne sont pas belles »), particulièrement dans les cantons de Menigoute, Mazières et Parthenay. Il y soupçonne même les jeunes hommes d’entretenir des infections aux jambes de façon à échapper à l’enrôlement  : « L’humidité du sol entretient ces plaies et la malveillance les envenime à dessein pour faire réformer le conscrit. Ces précautions (sic) excessives sont prises trois ans à l’avance. » Il n'hésite pas à faire lacérer les certificats d'exemption pour maladie ou infirmité, procède à des appels de classe par anticipation. Ajoutons à cela le problème de la petitesse de la taille, un certain nombre de conscrits n’atteignant pas la taille réglementaire d’1,542 m alors que Laurent Delenne nous précise la taille moyenne du conscrit deux-sévrien sous l'Empire : 1,60 m. Au total, 16 000 Deux-Sévriens ont rejoint les armées impériales de 1802 à 1814.

Cinq moins après sa destitution Claude Étienne Dupin est nommé Conseiller maître à la Cour des comptes. La Cour des comptes est une juridiction chargée de contrôler la régularité des comptes publics. Elle est créée comme organe central en 1807. Confirmé dans ses fonctions après la chute de Napoléon et de l'Empire, Claude Étienne Dupin occupera ce poste jusqu'à son décès en 1828.

Sources