Le logiciel MediaWiki a été mis à jour afin d’être plus rapide. Si vous observez des problèmes, veuillez laisser un message sur Le Bistro.
Il a été ajouté l’éditeur visuel pour faciliter l’édition (exemple) et un système de discussions amélioré (exemple).

Canal maritime la Rochelle-Niort (Anciens projets du XIXe siècle)

De WikiNiort


Article en construction 06 août 2022
Extrait plan du projet N°1, le Canal ne passe pas par le lit de la Sèvre.
Extrait plan du projet N°1 de 8 écluses.
Extrait plan du projet N°1 de 4 écluses.
  • L'histoire de la navigation sur la Sèvre Niortaise est abordée dans un article de wiki-niort :
-►Navigation sur la Sèvre du Moyen-Âge au XXe siècle à partir de Niort.

Constatation du Préfet Claude Dupin

En 1801, Claude Dupin (1767-1828), 1er préfet des Deux-Sèvres note sur la navigation :

« La navigation de la Sèvre est interrompue dans les basses eaux de l’été pendant environ deux mois, ou du moins, elle se réduit à peu de chose (1).
Il n’y a nulle part de chemin de hallage ; les mariniers ne conduisent leurs bateaux qu’avec beaucoup de difficulté, surtout en remontant.
On a présenté depuis long-temps le projet d’ouvrir un canal de navigation entre La Rochelle et Niort.
Ce canal seroit une source de richesses pour ces deux villes.
Il seviroit en outre à dessécher cinquante mille arpens de marais dans les départements de Charente-Inférieure et des Deux Sèvres, et rendroit salubre un pays qui maintenant est presque inhabitable... »
(1) C’est pendant ces basses eaux que le petit Port de Sevreau servait de relais aux bateaux naviguant sur la Sèvre.

Canal La Rochelle-Niort (Projet N°1)

Au début du 1er Empire, le projet de réalisation du canal réunissant la Rochelle à Niort fut mis à l’étude dès 1740.
Lors du passage de Napoléon à Niort en 1808, le transport par canaux reste sa priorité, il signe un décret.
Les travaux commencèrent vers 1810 pour la première partie reliant La Rochelle à Marans :
De Rompsay, le canal se dirige vers le nord-est, un tunnel de 1300m est creusé pour franchir la butte de Dompierre-sur-Mer et le canal rejoint le bord de l’ancien golfe du Poitou.
Ce canal et surtout le tunnel sont l’œuvre des condamnés de Sainte-Croix (Voir paragraphe anecdote).
Cette partie sera à jamais le seul tronçon du canal qui devait rejoindre la Rochelle à Paris va Niort sans passer par le lit de la Sèvre.
  • Ce projet de Canal qui ne suit pas la Sèvre fut pourtant étudié et dressé de 1841 à 1845 par Jacques Samuel de Bourrousse de Laffore (1789-1858), ingénieur en chef du département de la Gironde.

Le Canal très ambitieux devait relier La Rochelle, Marans, Niort, Couhé, etc..., jusqu’à Paris via Chinon... Deux plans très détaillés sont établis :

  • Partie comprise entre la Rochelle et Niort, venant de Marans, il devait passer par Saint-Hilaire la Palud, Amuré et entrer au sud de Niort (Voir plan)...
-Traversée de Niort :
Le canal arrive par le sud de Niort :

Ces plans montrent la construction de 8 écluses au sud de Niort entre l’avenue de la Rochelle et l’avenue de Limoges et de 4 écluses jusqu’à Souché.

Le nouveau Port maritime de Niort, dit de Saint-Georges, serait situé à l’entrée de la ville entre l’avenue de la Rochelle et la rue du Clou Bouchet. (Voir Photo), un embranchement est prévu pour rejoindre le Port situé sur la Sèvre.
Après avoir parcouru le sud de Niort, la canal rejoint la Vallée du Lambon à la Moujaterie de Souché.
  • Partie comprise entre Niort et Couhé (86), le tracé se dirige vers Vouillé, La Crèche, Sainte-Néomaye (2) Saint-Maixent…
(2) Un tunnel semblable à celui de Sainte-Croix était prévu pour la traversée de Sainte-Néomaye…
Extrait : Plan des différents projets imaginés pour la ville de Niort.

Canal maritime de Niort à la Rochelle (Projet N°2)

La Sèvre, à cette époque, début XIXe, ne peut transporter les marchandises que par gabarres de Niort à la Rochelle.

À la Convention (sept. 1792-oct.1795), les Ponts et Chaussées, sous la tutelle de l’Etat, devinrent responsables de la navigabilité de la Sèvre et de la gestion du Port.
Le 8 juillet 1846, il est procédé à la Préfecture de la Rochelle à l’adjudication des ouvrages à exécuter pour la construction du canal de Marans à Brault sur la rivière de la Sèvre Niortaise.
Ce canal est la tête de celui qui permet d’aller de Niort à l’Océan et semble t’il condamne le projet N°1 du Canal de la Rochelle à Niort et qui devait se poursuivre en passant par couhé (86)...

En 1847, Jacques Samuel de Bourrousse de Laffore propose un nouveau tracé du canal maritime en suivant la vallée de la Sèvre tout en évitant la traversée de Saint-Liguaire (Voir photo).

En cette année (1847) des chargements de blés venant du port d'Odessa vont être transférés vers Niort par la Sèvre.
Voir article annexe : -► Importation de blé de Russie et d’Amérique en 1847.
Écluse de Rompsay, première partie réalisée du canal (Cliché : Louis Cassegrain début XXe. Source : Didier Cloux).

Anecdote des condamnés de Belle-Croix en 1831

La début de la construction du canal de Niort à la Rochelle fut réalisé par des prisonniers venus de la Rochelle.

Ce chantier de travaux publics de Belle Croix utilisait plus de 700 prisonniers.
À l’intronisation du nouveau Roi Louis Philippe en août 1830, 700 prisonniers manifestèrent alors leur mécontentement lié à leur condition de travail.
Le nouveau Roi amnistia seulement 300 de ces condamnés, les autres prisonniers, considérés plus dangereux et indignes à la clémence royale feraient l’objet de la seconde amnistie en janvier 1831.
Dès le 17 janvier 1831, 140 de ces condamnés ne voyant pas arriver leur grâce, s’évadent vers Marans.
Arrêtés puis enfermés dans la grange de M. Lalère propriétaire à Marans, ces prisonniers se trouvant mal traités ne voulaient plus retourner à Belle Croix.
La bataille à coup de sabre et baïonnettes des grenadiers qui s’en suivit fit quelques blessés.
Les prisonniers furent alors reconduits sous bonne escorte sur le chantier de Belle Croix…
Ces prisonniers étaient retenus au Château Milan à Dompierre-sur-Mer à proximité de Belle Croix.

Conclusion

La construction, au milieu du XIXe siècle, des lignes de chemins de fer, obligent les autorités à suspendre les grands travaux engendrés par la réalisation des Canaux.

En 1845, les conseils départementaux de la Vienne, Deux-Sèvres, Charente et Charente-Inférieure, réunis notent :
« Mais si les Lignes de Fer sont si nécessaires aujourd’hui, les communications par eau, la navigation intérieure, n’ont pas perdu de leur importance et sont, peut-être plus utiles aujourd’hui... »
Si aucun de ces projets n’a vraiment réussi, on a toutefois maintenu la navigation sur la Sèvre grâce aux différentes écluses entretenues et rénovées.

Sources

  • Bulletin de la Société Botanique du Centre-Ouest de 1940
  • Archives 79 3S32 (Plans datés du 14 avril 1846)
  • Société Statistique, Sciences, Lettre et Arts du département des Deux-Sèvres (1837).
  • Mémorial de l'Ouest 1831, 1846, 1847 etc...
  • Gazette des tribunaux N° 700 Janvier 1831 (P2/4)
  • Les Affiches du Poitou (1775).
  • Texte, illustrations et mise en forme : Jean-Michel DALLET.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir et lire les textes