AMADO Jean : Différence entre versions
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:Il arrive à Niort en 1939, il est hébergé d’abord à Saint-Maxire, en septembre la famille s’installe dans une maison de la rue Ferdinand Buisson puis au 169, avenue de Limoges. | :Il arrive à Niort en 1939, il est hébergé d’abord à Saint-Maxire, en septembre la famille s’installe dans une maison de la rue Ferdinand Buisson puis au 169, avenue de Limoges. | ||
− | + | :«'' Je vivais à Niort. C’était la petite ville idéale dont rêvait Alphonse Allais " bâtie à la campagne ". Tout y était calme, serein, lent, feutré...'' » | |
− | :En septembre 1939, il entre en 6ème au Lycée Fontanes il restera | + | :En septembre 1939, il entre en 6ème au Lycée Fontanes il restera élève au lycée jusqu’en 1947, année de sa terminale. |
:Pendant cette période, il travaille, lors les vacances scolaires, chez un menuisier de l’avenue de Limoges afin d’aider à la construction de baraquements. | :Pendant cette période, il travaille, lors les vacances scolaires, chez un menuisier de l’avenue de Limoges afin d’aider à la construction de baraquements. | ||
:Ces constructions sommaires, en bois, seront installées sur la [[Brèche (Place de la)|Place de la Brèche]] pour y héberger des réfugiés, notamment des Belges. | :Ces constructions sommaires, en bois, seront installées sur la [[Brèche (Place de la)|Place de la Brèche]] pour y héberger des réfugiés, notamment des Belges. | ||
:En 1940, la famille vient habiter au 29, rue Voltaire. | :En 1940, la famille vient habiter au 29, rue Voltaire. | ||
:À partir de 1942, le port de l’étoile jaune est obligatoire pour les habitants de confession juive. | :À partir de 1942, le port de l’étoile jaune est obligatoire pour les habitants de confession juive. | ||
− | :Pour Jean Amado, ce signe de distinction | + | :Pour Jean Amado, ce signe de distinction abject, n’eut pas d’effet marquant et discriminant de la part de ses camarades et professeurs Niortais... |
:Le 30 janvier 1944, le gendarme Chabot dit à sa femme : « '''''On va faire un sale boulot. On va arrêter des juifs...''''' » | :Le 30 janvier 1944, le gendarme Chabot dit à sa femme : « '''''On va faire un sale boulot. On va arrêter des juifs...''''' » | ||
− | :Lucette, la fille de ce gendarme, entendant ces mots, se rappelle qu’elle connaît une fille juive au lycée | + | :Lucette, la fille de ce gendarme, entendant ces mots, se rappelle qu’elle connaît une fille juive au lycée de filles. |
− | :Son père, le gendarme niortais, conseille sa fille de prévenir immédiatement cette camarade juive. | + | :Son père, le gendarme niortais, conseille à sa fille de prévenir immédiatement cette camarade juive. |
:Cette camarade, c’est Jacqueline, la sœur de Jean Amado, elle est ainsi avertie sans délais. | :Cette camarade, c’est Jacqueline, la sœur de Jean Amado, elle est ainsi avertie sans délais. | ||
− | :La famille Amado décide de se cacher au hameau | + | :La famille Amado décide de se cacher au hameau du Lineau de Romans à 30 kms de Niort, chez les parents d'un ami '''(1)''' de la sœur de Jean. |
:Puis en décembre 1944, c’est à nouveau l’exil à Barjac dans le Lot. | :Puis en décembre 1944, c’est à nouveau l’exil à Barjac dans le Lot. | ||
:En septembre 1945, de retour à Niort, la famille s’installe au 34, de la rue Voltaire, Jean Amado termine ses études secondaires au [[Lycée Fontanes (Historique)|Lycée Fontanes]]. | :En septembre 1945, de retour à Niort, la famille s’installe au 34, de la rue Voltaire, Jean Amado termine ses études secondaires au [[Lycée Fontanes (Historique)|Lycée Fontanes]]. | ||
'''Devenu Haut Fonctionnaire, il « ''erre'' » selon ses dires, de ministères à Matignon et de Matignon à l’Élysée.''' | '''Devenu Haut Fonctionnaire, il « ''erre'' » selon ses dires, de ministères à Matignon et de Matignon à l’Élysée.''' | ||
:Il devient Consultant, Directeur Général de la S.C.E.R. (Société Civile d’Études et de Recherches à Paris). | :Il devient Consultant, Directeur Général de la S.C.E.R. (Société Civile d’Études et de Recherches à Paris). | ||
− | :Il est historien et de formation en droit, il partage les idées | + | :Il est historien et de formation en droit, il partage les idées gaullistes... |
:'''Son activité professionnelle ainsi que ses principaux travaux sont dédiés à une réflexion fondamentale sur la fonction de gouverner et sur l’exercice du pouvoir politique.''' | :'''Son activité professionnelle ainsi que ses principaux travaux sont dédiés à une réflexion fondamentale sur la fonction de gouverner et sur l’exercice du pouvoir politique.''' | ||
:Il écrit de nombreux ouvrages et essais, sur la politique. [https://www.google.fr/search?hl=fr&tbo=p&tbm=bks&q=inauthor:%22Jean+Amado%22 Ouvrages Amado.] | :Il écrit de nombreux ouvrages et essais, sur la politique. [https://www.google.fr/search?hl=fr&tbo=p&tbm=bks&q=inauthor:%22Jean+Amado%22 Ouvrages Amado.] | ||
:Il fut membre de l’Association des Anciens élèves du Lycée et Collège Fontanes de Niort. | :Il fut membre de l’Association des Anciens élèves du Lycée et Collège Fontanes de Niort. | ||
:'''Jean Amado décède en Belgique, à Liège le 10 novembre 2017, il résidait 5, Avenue de Carnot à Paris.''' | :'''Jean Amado décède en Belgique, à Liège le 10 novembre 2017, il résidait 5, Avenue de Carnot à Paris.''' | ||
+ | [[Fichier:Maison Lineau.jpg|250px|right|thumb|Tableau de Pierre Dupuy de 1962, représentant la maison, refuge de la famille Amado en 1944.]] | ||
+ | =='''Témoignage de Pierre Dupuy'''== | ||
+ | '''(1)''' Pierre Dupuy, né en 1926, réside chez ses parents Paul et Marie Dupuy, cultivateurs à Romans au sud de Saint-Maixent. | ||
+ | :Pierre DUPUY, est l’ami de Jacqueline AMADO la sœur de Jean, c’est chez ses parents à Romans au hameau du Lineau, que la famille Amado se réfugie en 1944 pour se soustraire à la seconde rafle des Juifs de début 1944 à Niort. | ||
+ | :La famille Amado va séjourner près d'une année (1944) dans une modeste maison, disparue aujourd'hui, mais dont subsiste une peinture de Pierre Dupuy, (Voir photo). | ||
+ | :Les villageois, voisins de la famille Dupuy, participèrent à l'accueil de la famille Amado et l'entraide s'y est parfaitement organisée dans le secret. | ||
+ | :'''Lien pour lire le témoignage complet de Pierre Dupuy :''' | ||
+ | ::'''►''' [https://www.cjoint.com/doc/21_07/KGoqaTEdspE_DUPUY-P-Tem-2021.pdf '''Témoignage de Pierre DUPUY (2021)''']. | ||
==Anecdote== | ==Anecdote== | ||
− | *En avril 1984, Jean Amado fait parvenir son livre de témoignages ( « ''Y a-t-il un antisémite en France ?'' ») à [[Elections municipales de Niort en 1977|René Gaillard]], alors maire de Niort, celui-ci lui répond (Extrait) : | + | *En avril 1984, Jean Amado fait parvenir son livre de témoignages ( « '''''Y a-t-il un antisémite en France ?''''' ») à [[Elections municipales de Niort en 1977|René Gaillard]], alors maire de Niort, celui-ci lui répond (Extrait) : |
:«'' La ville de Niort, les Niortaises et les Niortais par votre témoignage apparaîtront comme fidèles à un idéal humaniste dont je me suis toujours préoccupé de raviver l’esprit et confronter les actions dans l’affirmation de mes responsabilités municipales.'' » | :«'' La ville de Niort, les Niortaises et les Niortais par votre témoignage apparaîtront comme fidèles à un idéal humaniste dont je me suis toujours préoccupé de raviver l’esprit et confronter les actions dans l’affirmation de mes responsabilités municipales.'' » | ||
− | [[Fichier: | + | [[Fichier:1941 janvier.jpg|200px|right|thumb|Extrait du Mémorial des Deux-Sèvres de janvier 1941.]] |
==Les Juifs à Niort et dans les Deux-Sèvres en 1939 / 1945== | ==Les Juifs à Niort et dans les Deux-Sèvres en 1939 / 1945== | ||
+ | [[Fichier: Stele St Pardoux 2019.jpg |200px|right|thumb|Stèle érigée le 12 décembre 2018 à Saint-Pardoux.]] | ||
:Si Jean Amado n’a pas vraiment rencontré et subi l’antisémitisme à Niort, il a aussi bénéficié, selon les exemples qu’il donne, de concours de circonstances favorables. | :Si Jean Amado n’a pas vraiment rencontré et subi l’antisémitisme à Niort, il a aussi bénéficié, selon les exemples qu’il donne, de concours de circonstances favorables. | ||
− | + | *'''Il y eut dans les Deux-Sèvres 2 rafles''' : | |
− | : | + | :* - La première du 9 au 10 octobre 1942. |
:En octobre 1942, dans les Deux-Sèvres, 68 juifs « étrangers » dont 42 à Niort sont arrêtés et déportés. | :En octobre 1942, dans les Deux-Sèvres, 68 juifs « étrangers » dont 42 à Niort sont arrêtés et déportés. | ||
− | : | + | :* - La seconde du 31 janvier au 1er février 1944. |
:En janvier 1944, 84 arrestations de juifs « Français » dont 30 enfants, la résistance passive permet de limiter le nombre à seulement 56 déportations. | :En janvier 1944, 84 arrestations de juifs « Français » dont 30 enfants, la résistance passive permet de limiter le nombre à seulement 56 déportations. | ||
:La seconde rafle concernait surtout des enfants, ceux du département furent regroupés au 92, rue des Trois Coigneaux à Niort. | :La seconde rafle concernait surtout des enfants, ceux du département furent regroupés au 92, rue des Trois Coigneaux à Niort. | ||
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:En 1944, la famille juive quitte la rue de Grange pour Paris. | :En 1944, la famille juive quitte la rue de Grange pour Paris. | ||
:Lucile Godrie décède le 13 juin 1992. | :Lucile Godrie décède le 13 juin 1992. | ||
− | :Le 22 mars 2011, le titre de Juste parmi les Nations, est décerné, à titre posthume, à Madame Lucile Godrie. | + | :Le 22 mars 2011, le titre de Juste parmi les Nations, est décerné, à titre posthume, à Madame Lucile Godrie. |
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*'''Pour exemple en 2018 (Voir photo) :''' | *'''Pour exemple en 2018 (Voir photo) :''' | ||
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− | :Ils avaient recueilli et caché de 1942 à 1945, Lisette Chasklowicz (épouse Jovignot), | + | :Ils avaient recueilli et caché de 1942 à 1945, Lisette Chasklowicz (épouse Jovignot), âgée alors de 7 ans, devenue orpheline... |
:La cérémonie de reconnaissance eut lieu le 12 décembre 2018 à la Mairie de Saint-Pardoux-Soutiers et la pose d'une stèle en juin 2019. | :La cérémonie de reconnaissance eut lieu le 12 décembre 2018 à la Mairie de Saint-Pardoux-Soutiers et la pose d'une stèle en juin 2019. | ||
− | + | *'''Une [[Monuments des Lieux de Mémoire à Niort sur les 3 conflits franco-allemands|stèle à la mémoire des juifs déportés du département]]''' a été inaugurée le 3 février 2012. Elle est située près du rond point Maurice Chiron. | |
− | + | :Sur cette stèle, 143 noms de juifs déportés des Deux-Sèvres sont inscrits. | |
+ | ==Rue de la Regratterie, des Niortais cachent une famille juive== | ||
+ | :'''Marcel Moncœur''' (1893-1946), a 21 ans à la déclaration de la guerre 14/18, il est incorporé en 1914. | ||
+ | :Il possède alors une formation de serrurier-mécanicien et un titre du brevet de conducteur auto. | ||
+ | :Ces formations vont lui permettre d’occuper diverses fonctions techniques au sein des armées. | ||
+ | :Le 25 septembre 1915, il est dirigé quelques temps vers [[MAROT, histoire de l’Usine, Rue d’Antes|l’usine Marot de Niort]] et travaille alors pour l’administration de la guerre. | ||
+ | :Il rejoint définitivement Niort en 1929, il réside au 39 rue de la Regratterie . | ||
+ | :Il se marie en 1915 et fonde sa famille avec son épouse Irma, il vont avoir six enfants. | ||
+ | :En 1936, il travaille comme chef mécanicien-chaudronnier dans [[Bière de Niort (Ancienne fabrication, rue de Bessac)|l’usine de fabrication de bière]] de la rue de Bessac. | ||
+ | :La seconde guerre mondiale de 39/45 va faire rejaillir en lui la nécessité de s’opposer de nouveau à l’occupant. | ||
+ | :Il devient résistant, il fut actif au sein du groupe Marais (cache d'armes). | ||
+ | :'''Marcel et sa famille vont cacher une famille juive pendant un an au 39, rue de la Regratterie, afin de les soustraire aux rafles.''' | ||
==Sources== | ==Sources== | ||
− | :*Anecdote et témoignages recueillis dans son livre : " | + | :*Anecdote et témoignages recueillis dans son livre : " ''Y a-t-il un antisémite en France ?'' " (J. Amado 1992). |
:*NR 2011, 1992. | :*NR 2011, 1992. | ||
:*Figaro. | :*Figaro. | ||
− | :* " ''Mémorial des Deux-Sèvres'' " (Octobre 1940). | + | :* " ''Mémorial des Deux-Sèvres'' " (Octobre 1940, 1941). |
− | :* | + | :*La Résistance en Deux-Sèvres (M. Chaumet et J.M. Pouplain). |
+ | :*Témoignage de Patrick Lenormand, petit-fils de Marcel Moncœur. | ||
:*Archives 79. | :*Archives 79. | ||
− | :* | + | :*Pierre Dupuy pour son témoignage vécu. |
+ | :*Pierre DUPUY témoignage de ses origines paysannes dans un essai en 2 volumes, rédigé dans les années 2000, sur le parler et les traditions au pays de Romans (Deux-Sèvres). | ||
+ | ::'''►''' [https://www.cjoint.com/doc/21_07/KGpj2D8HPlE_Autrefois-au-Lineau---T1-Pierre-DUPUY.pdf '''Tome 1''' (A à K).] | ||
+ | ::'''►''' [https://www.cjoint.com/doc/21_07/KGpj4vJE5TE_Autrefois-au-Lineau---T-2-Pierre-DUPUY.pdf '''Tome 2''' (L à Z).] | ||
+ | :*Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet. |
Version actuelle en date du 1 septembre 2024 à 20:04
Sommaire
Jean Amado, petit juif de Niort !
- Jean Amado est né à Paris le 8 mars 1928, son père, dentiste, décède prématurément, Jean a alors 7 ans.
- En 1939, sa qualité de Juif, l’oblige par sécurité à se réfugier dans une ville moins exposée à l'antisémitisme.
- Il arrive à Niort en 1939, il est hébergé d’abord à Saint-Maxire, en septembre la famille s’installe dans une maison de la rue Ferdinand Buisson puis au 169, avenue de Limoges.
- « Je vivais à Niort. C’était la petite ville idéale dont rêvait Alphonse Allais " bâtie à la campagne ". Tout y était calme, serein, lent, feutré... »
- En septembre 1939, il entre en 6ème au Lycée Fontanes il restera élève au lycée jusqu’en 1947, année de sa terminale.
- Pendant cette période, il travaille, lors les vacances scolaires, chez un menuisier de l’avenue de Limoges afin d’aider à la construction de baraquements.
- Ces constructions sommaires, en bois, seront installées sur la Place de la Brèche pour y héberger des réfugiés, notamment des Belges.
- En 1940, la famille vient habiter au 29, rue Voltaire.
- À partir de 1942, le port de l’étoile jaune est obligatoire pour les habitants de confession juive.
- Pour Jean Amado, ce signe de distinction abject, n’eut pas d’effet marquant et discriminant de la part de ses camarades et professeurs Niortais...
- Le 30 janvier 1944, le gendarme Chabot dit à sa femme : « On va faire un sale boulot. On va arrêter des juifs... »
- Lucette, la fille de ce gendarme, entendant ces mots, se rappelle qu’elle connaît une fille juive au lycée de filles.
- Son père, le gendarme niortais, conseille à sa fille de prévenir immédiatement cette camarade juive.
- Cette camarade, c’est Jacqueline, la sœur de Jean Amado, elle est ainsi avertie sans délais.
- La famille Amado décide de se cacher au hameau du Lineau de Romans à 30 kms de Niort, chez les parents d'un ami (1) de la sœur de Jean.
- Puis en décembre 1944, c’est à nouveau l’exil à Barjac dans le Lot.
- En septembre 1945, de retour à Niort, la famille s’installe au 34, de la rue Voltaire, Jean Amado termine ses études secondaires au Lycée Fontanes.
Devenu Haut Fonctionnaire, il « erre » selon ses dires, de ministères à Matignon et de Matignon à l’Élysée.
- Il devient Consultant, Directeur Général de la S.C.E.R. (Société Civile d’Études et de Recherches à Paris).
- Il est historien et de formation en droit, il partage les idées gaullistes...
- Son activité professionnelle ainsi que ses principaux travaux sont dédiés à une réflexion fondamentale sur la fonction de gouverner et sur l’exercice du pouvoir politique.
- Il écrit de nombreux ouvrages et essais, sur la politique. Ouvrages Amado.
- Il fut membre de l’Association des Anciens élèves du Lycée et Collège Fontanes de Niort.
- Jean Amado décède en Belgique, à Liège le 10 novembre 2017, il résidait 5, Avenue de Carnot à Paris.
Témoignage de Pierre Dupuy
(1) Pierre Dupuy, né en 1926, réside chez ses parents Paul et Marie Dupuy, cultivateurs à Romans au sud de Saint-Maixent.
- Pierre DUPUY, est l’ami de Jacqueline AMADO la sœur de Jean, c’est chez ses parents à Romans au hameau du Lineau, que la famille Amado se réfugie en 1944 pour se soustraire à la seconde rafle des Juifs de début 1944 à Niort.
- La famille Amado va séjourner près d'une année (1944) dans une modeste maison, disparue aujourd'hui, mais dont subsiste une peinture de Pierre Dupuy, (Voir photo).
- Les villageois, voisins de la famille Dupuy, participèrent à l'accueil de la famille Amado et l'entraide s'y est parfaitement organisée dans le secret.
- Lien pour lire le témoignage complet de Pierre Dupuy :
Anecdote
- En avril 1984, Jean Amado fait parvenir son livre de témoignages ( « Y a-t-il un antisémite en France ? ») à René Gaillard, alors maire de Niort, celui-ci lui répond (Extrait) :
- « La ville de Niort, les Niortaises et les Niortais par votre témoignage apparaîtront comme fidèles à un idéal humaniste dont je me suis toujours préoccupé de raviver l’esprit et confronter les actions dans l’affirmation de mes responsabilités municipales. »
Les Juifs à Niort et dans les Deux-Sèvres en 1939 / 1945
- Si Jean Amado n’a pas vraiment rencontré et subi l’antisémitisme à Niort, il a aussi bénéficié, selon les exemples qu’il donne, de concours de circonstances favorables.
- Il y eut dans les Deux-Sèvres 2 rafles :
- - La première du 9 au 10 octobre 1942.
- En octobre 1942, dans les Deux-Sèvres, 68 juifs « étrangers » dont 42 à Niort sont arrêtés et déportés.
- - La seconde du 31 janvier au 1er février 1944.
- En janvier 1944, 84 arrestations de juifs « Français » dont 30 enfants, la résistance passive permet de limiter le nombre à seulement 56 déportations.
- La seconde rafle concernait surtout des enfants, ceux du département furent regroupés au 92, rue des Trois Coigneaux à Niort.
- Sur les 30 enfants qui furent déportés, lors de cette seconde rafle, aucun semble t-il, n’est revenu…
- Les actes de solidarité ayant permis de sauver des Juifs à Niort et dans les Deux-Sèvres ne sont pas tous répertoriés.
- Pour exemple en 2011 :
- En février 1943, Lucile Godrie (née Huteau) née à Barroux, commune de Soulièvres en 1994, héberge dans une partie de sa maison située, 110, rue de Grange, à Niort, la famille Bodenheimer de confession juive.
- En 1944, la famille juive quitte la rue de Grange pour Paris.
- Lucile Godrie décède le 13 juin 1992.
- Le 22 mars 2011, le titre de Juste parmi les Nations, est décerné, à titre posthume, à Madame Lucile Godrie.
- Pour exemple en 2018 (Voir photo) :
- Le 21 novembre 2017, Gaston et Lucienne Dupont, cultivateur à la Miltière de la Ferrière près de Parthenay, furent élevés à titre posthume au titre de " Justes ".
- Ils avaient recueilli et caché de 1942 à 1945, Lisette Chasklowicz (épouse Jovignot), âgée alors de 7 ans, devenue orpheline...
- La cérémonie de reconnaissance eut lieu le 12 décembre 2018 à la Mairie de Saint-Pardoux-Soutiers et la pose d'une stèle en juin 2019.
- Une stèle à la mémoire des juifs déportés du département a été inaugurée le 3 février 2012. Elle est située près du rond point Maurice Chiron.
- Sur cette stèle, 143 noms de juifs déportés des Deux-Sèvres sont inscrits.
Rue de la Regratterie, des Niortais cachent une famille juive
- Marcel Moncœur (1893-1946), a 21 ans à la déclaration de la guerre 14/18, il est incorporé en 1914.
- Il possède alors une formation de serrurier-mécanicien et un titre du brevet de conducteur auto.
- Ces formations vont lui permettre d’occuper diverses fonctions techniques au sein des armées.
- Le 25 septembre 1915, il est dirigé quelques temps vers l’usine Marot de Niort et travaille alors pour l’administration de la guerre.
- Il rejoint définitivement Niort en 1929, il réside au 39 rue de la Regratterie .
- Il se marie en 1915 et fonde sa famille avec son épouse Irma, il vont avoir six enfants.
- En 1936, il travaille comme chef mécanicien-chaudronnier dans l’usine de fabrication de bière de la rue de Bessac.
- La seconde guerre mondiale de 39/45 va faire rejaillir en lui la nécessité de s’opposer de nouveau à l’occupant.
- Il devient résistant, il fut actif au sein du groupe Marais (cache d'armes).
- Marcel et sa famille vont cacher une famille juive pendant un an au 39, rue de la Regratterie, afin de les soustraire aux rafles.
Sources
- Anecdote et témoignages recueillis dans son livre : " Y a-t-il un antisémite en France ? " (J. Amado 1992).
- NR 2011, 1992.
- Figaro.
- " Mémorial des Deux-Sèvres " (Octobre 1940, 1941).
- La Résistance en Deux-Sèvres (M. Chaumet et J.M. Pouplain).
- Témoignage de Patrick Lenormand, petit-fils de Marcel Moncœur.
- Archives 79.
- Pierre Dupuy pour son témoignage vécu.
- Pierre DUPUY témoignage de ses origines paysannes dans un essai en 2 volumes, rédigé dans les années 2000, sur le parler et les traditions au pays de Romans (Deux-Sèvres).
- Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.