JALLET Jacques (Curé et député)
Article en construction, novembre 2019
Sommaire
Biographie simplifiée
Jacques Jallet est né le 12 décembre 1732, son père Jacques est jardinier à La Mothe-Sainte-Héray, sa mère est Catherine Merceron.
- Il a 4 ans lorsque disparaît son père, le 8 mars 1737, il est le 6ème enfant de la Fratrie.
- Il est alors recueilli par l’abbé Merceron, curé de Nanteuil, et oncle maternel.
- Celui-ci l’éleva dans l’idée de lui faire embrasser la fonction d’ecclésiastique.
- Le Marquis Martin Dartaguiette d’Iron (1), seigneur de La Mothe-Sainte-Héray avec lequel Jacques Jallet, (père), entretenait de fréquentes relations de domesticité a probablement supporté les frais pour l’éducation de Jacques Jallet (fils).
Jacques Jallet intègre alors, très jeune, le collège des Oratoriens de Niort.
- Il part ensuite à la faculté de Poitiers, mais une peine de cœur avec une jeune fille riche, disparue prématurément enfermée dans un couvent, lui fait changer de trajectoire...
- Il continua alors ses études au séminaire et fut nommé vicaire à Gençay en 1759, puis rapidement, il devient curé de Chérigné près de Brioux.
Jacques Jallet : homme politique
- Au début de 1789, il concourt à l’élection des députés des États Généraux du Poitou, ordre du clergé, il arrive en 7ème position, élu le 2 avril.
Du 2 avril 1789 au 13 août 1789 (jour de son décès), il fut député de l’Assemblée Nationale Constituante.
Voici quelques paroles dites par Jallet au sein de l'assemblée des États généraux :
- « Ici, messeigneurs, nous osons dire que nous sommes vos égaux ; nous sommes des citoyens comme vous ; nous sommes députés de la Nation comme vous ; vos droits ne sont pas plus étendus que les nôtres, et avoir un avis opposé au vôtre, ce n'est pas lever l'étendard de la rébellion, comme on a eu le front de le dire c’est user du pouvoir que nous tenons de la Nation elle-même, qui nous a choisis pour ses représentants. »
Le 13 juin 1789, devant l’assemblée du Tiers État, avec ses deux collègues de l’ordre du clergé du Poitou : René Lecesve et David-Pierre Ballart, il fit ce discours :
- « Messieurs, une partie des députés du clergé du Poitou aux États généraux se rend aujourd'hui dans la salle de l'Assemblée générale.
- Nous y venons pour prendre communication des pouvoirs de nos co-députés des trois ordres, et pour communiquer nos mandats, afin que les uns et les autres étant vérifiés et légitimés, la nation ait enfin de vrais représentants.
- Nous venons précédés du flambeau de la raison, conduits par l'amour du bien public, nous placer à côte de nos concitoyens, de nos frères.
- Nous accourons à la voix de la patrie, qui nous presse d'établir entre les ordres la concorde et l'harmonie, d'où dépend le succès des États généraux et le salut de l'État.
- Puisse cette démarche être accueillie par tous les ordres avec le même sentiment qui nous la commande ! Puisse-t-elle enfin nous mériter l'estime de tous les Français ! »
Le 20 juin 1789, il jurait sur le Serment du Jeu de Paume (2), on le retrouve sur la peinture de David (3).
- Lorsque la Révolution de 1789 éclata, Jacques Jallet se trouva prêt et en embrassa la cause avec passion…
- Le mouvement commencé par lui fut suivi par tous, et bientôt la fusion des trois ordres (Tiers État, noblesse et clergé) fut un fait accompli.
- Dans les discussions de l'Assemblée constituante qui suivirent, Jallet se signala par ses principes révolutionnaires et contraires en général à l'esprit et aux intérêts du clergé dont il était membre.
- (1) Les Dartaguiette d'Iron avaient acquis le domaine de la La Mothe-Sainte-Héray au début du XVIIIe.
- Un portrait du Marquis Martin Dartaguiette d'Iron (" Marquis d’Artaguiette en buveur "), par Alexis Grimou (1678/1733) est exposé au musée d’Agesci à Niort,
- (2) Le Serment du Jeu de Paume engageait les députés, après avoir bravé l’autorité royale, à ne pas se séparer avant d’avoir donné une Constitution à la France.
- (3) Un tableau non terminé du peintre Jacques-Louis David (1748-1825) montre le député Jallet en compagnie des députés du Tiers Etat. (voir photo copie colorisée).
- Sur ce Tableau, Jacques Jallet fixe son regard sur Jean Sylvain Bailly, au centre du dessin, debout sur une table et prêtant serment...
- Jacques Jallet tient un parapluie dans sa main gauche et ce qui ressemble à une livre, serré sur sa poitrine, avec sa main droite.
Buste de l'abbé Jacques Jallet
- Un buste de l'abbé Jacques Jallet fut érigé à La Mothe-Saint-Héray, sa ville natale.
- L'inauguration de ce monument (Voir photo) eut lieu le 6 septembre 1884.
- Le buste a disparu pendant la seconde guerre mondiale.
- Il existe également un buste de Jallet à la salle du Jeu de Paume de Versailles.
Jacques Jallet : évêque constitutionnel
- Le 30 novembre 1790, il fut nommé évêque constitutionnel par les électeurs des Deux-Sèvres.
- Il démissionna de ce poste en mars 1791 pour ne pas quitter la politique militante.
- Il fut remplacé par Joseph-Jean Mestadier .
- Jacques Jallet décéda à Paris, le 13 août 1791.
Rue de l'Abbé Jacques Jallet
Depuis un arrêté du conseil municipal de Niort du 31 mars 1955, une rue porte son nom.
- Cette rue rejoint la Route d’Aiffres à la rue de la Perche, elle s'appelait auparavant, rue Texier, du nom du propriétaire du terrain.
Remarque : Jacques Jallet fut curé de Chérigné et député de l’Assemblée Nationale Constituante, mais non un abbé….
Sources
- Assemblée Nationale : Députés Assemblée Nationale.
- Archives Politiques des Deux-Sèvres (Émile Monnet).
- Archives municipales et départementales.
- Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.