Oratoriens de Niort (1617 / 1792)
De WikiNiort
Article en construction novembre 2018
Sommaire
Les Oratoriens
- La congrégation des prêtres de l’Oratoire fut fondée en France sous Henri IV en 1602 et mise en place par le Cardinal de Bérulle.
Cette congrégations était vouée à la prière, à l'enseignement et à la formation des prêtres.
- La congrégation des Oratoriens fut installée à Niort, par Jacques Gastaud, docteur en théologie, dans l'hôtel de la Médaille, ou du Grand More, rue du Saumon (rue É. Bèche).
- À la fin du XVIe siècle, François Gastaud, professeur de bonnes lettres, est qualifié de principal des écoles de la ville de Niort.
- Les descendants de François Gastaud conservèrent cette charge jusque vers 1617, époque où fut fondé le collège de l’Oratoire par Jacques Gastaud.
- Cet ensemble fut acheté au Seigneur de Saint-Gelais, pour 5800 liv, le 6 décembre 1617.
- Le 16 mai 1619, Jacques Gastaud abandonna son acquisition au supérieur général de la congrégation, M. Thoreau.
- Le 3 avril 1624, les prêtres de l'oratoire prirent possession de leur maison, le Père Bonaventure Drouin fut le premier supérieur de cet établissement.
- La maison et collège des Oratoriens était située dans l’environnement de ce qui est aujourd’hui l’Hôtel de Ville de Niort. (Voir photo)
- Leur église, rue de l'Oratoire, fut construite de 1650 à 1653, sous le vocable de Sainte-Anne, et coûta 10.000 livres.
- La maison possédait une tour carrée, surmontée de balustres, qui fut démolie en 1897. (Voir Ph 1 et Ph 2)
- Le 11 octobre 1905, lors d’une tempête qui soufflait sur Niort, une partie du reste de la chapelle des Oratoriens s’écroulait sur la rue du musée.
- En 1716, les pères de l'oratoire furent autorisés à instruire dans leur maison. (Voir Ph 7)
- Le collège tenu par les prêtres de l'Oratoire ne fut établi qu'en 1720 par arrêt du Conseil d'état du Roi du 30 avril 1720 (1).
- L’établissement reçut une subvention annuelle du maire, Pierre Levée, de 2.400 liv.
- Jacques Gastaud décéda en 1628, il céda à l’Oratoire toutes ces rentes.
Les prêtres de l’Oratoire obtiennent aussi par donation en 1628, de Jacques Gastaud, le Prieuré de Saint-Thomas-de-Croizé, situé rue d’Antes à Niort.
- Les revenus de ce prieuré et de la métairie de "Pocron", vignes, etc…, servaient de fonds pour le complément du fonctionnement de l’Oratoire.
- Leurs charges spirituelles consistaient à dire une messe par mois dans la chapelle de Croizé. (La Chapelle est située rue d'Antes)
- Les élèves oratoriens profitaient aussi de cet endroit qui leur servait de « maison de campagne » et lieu de détente, on y jouait le billard...
En 1777, les Oratoriens s'occupèrent de la reconstruction des bâtiments du Collège, qu'ils trouvaient trop restreints.
- La reconstruction partielle eut lieu ; elle dura quatre ans...
Annexe lien : | ► Arnaud-Oratoriens-Niort |
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- (1) Niort, ville protestante, aurait eu un collège de cette confession dès 1574 jusqu'à 1620.
- On note dans l'histoire du Protestantisme français :
- « Déçus dans toutes leurs attentes et contraints de pourvoir eux-mêmes à l'éducation de leurs enfants, les réformés " dressèrent leurs collèges " ».
Chapelle de l'Oratoire
- Construite à partir de 1650, c’est le 26 juillet 1653, le jour de la Sainte-Anne qui fut consacrée cette chapelle.
- C’est un oratorien, le père René Gentilhomme, ancien curé de Luçon qui fournit les fonds, 10000 francs, pour construire cette chapelle.
- Cette nouvelle chapelle possédait une tour carrée (Voir Photo 1 et 8) surmontée de balustres.
- La bibliothèque publique fut installée dans cette chapelle jusqu’en 1925.
- C’est Alphonse Farault qui en fit le transfert, en 1925, vers l’ancienne bibliothèque située près de l’ancien Musée Arthur Taire.
- Cette chapelle fut démolie en 1897, lors de la construction de l’Hôtel de Ville, elle avait été transformée en bibliothèque.
- On note sur les archives paroissiales :
- " Le 3 juillet 1768, L’abbé Charles Rouget de Léonerie âgé de 62 ans, ex-oratorien, est inhumé dans cette Chapelle. "
Anecdotes
- 1-Le 10 décembre 1627, le Roi Louis XIII logea à la maison de l'Oratoire.
- Louis XIII de passage à Niort se rendait au siège de la Rochelle...
- 2-En 1668, Le Pape Clément IX (1600-1669), élu pape en 1668, s’arrêtant à Niort se rendit dans la maison de l’Oratoire.
- 3-En 1781, un projet d'agrandissement de l'Oratoire fut envisagé après acquisition de terrain et maisons.
- Afin de devait relier la partie ancienne de l'Oratoire à cette nouvelle construction, on envisagea de réaliser un souterrain.
- Ce souterrain, qui passe au dessous de la rue de l'Ancien Musée, à l'aplomb de la porte notée "MUSEE" fut réalisé. :L'agrandissement prévu de l'Oratoire, par une nouvelle construction, ne s'est pas fait.
- En 1997, sur le chantier de l'Espace Niortais l'entrée du souterrain fut redécouverte (Voir photo 11)
Collège de l’Oratoire (Quelques personnalités)
- En 1753, l’effectif atteignit le chiffre maximum 243 élèves.
- Par délibération du 28 mai 1756, l’Oratoire devient le collège de l’Oratoire.
- Tous les 2 ans, il y avait une distribution de prix. (Voir Ph 6).
- Jean-Pierre-Louis Fontanes (1757-1821) fut élève du collège des Oratoriens de Niort. (Fontanes).
- Il entre à l'Oratoire en 1768, en classe de deuxième, il n'a que 11 ans.
- De 1782 à 1784, Joseph Fouché (1759-1820) y est professeur de 6ème en histoire et géographie la première année et de 5ème pour la deuxième année.
- En 1789, l'Oratoire est dirigé par le Père supérieur François Périer.
- François Joseph Frigard (1746-1817), né à Caen, entre à l’Oratoire 1766, à l'âge de 20 ans, comme professeur de Logique.
- François Joseph Frigard est ordonné prêtre en 1771, puis devient supérieur de l’Oratoire en 1790.
- Il prêta le serment constitutionnel à la Révolution et quitta les ordres après avoir exercé son ministère en l’église Saint-André.
- Il présida la Société des Amis de la Constitution.
- Le 1er octobre 1794, il épouse à 48 ans, Suzanne Thérèse Chatelier, fille d’agriculteur...
- Il est alors chef de Bureau aux Contributions de Niort.
- Il devint conservateur de la bibliothèque de l’École Centrale puis de la ville de Niort de 1796 à 1817, à la suite du curé Bion.
- François Joseph Frigard décède à Niort, rue Saint-Marthe, le 4 février 1817.
- Le curé et député Jacques Jallet fut aussi un élève brillant de l'Oratoire.
- Augustin Bernard, futur Bernard d'Agesci fit ses humanités à l'Oratoire.
- L'amiral Victor-Guy Duperré (1775-1846), né à la Rochelle, ministre de la Marine, fut élève de 1787 à 1790.
- Le contre-amiral Jacques Philippe Cuvillier (1774-1857) né à Rochefort, gouverneur de l’Île Bourbon fut élève de 1784 à 1786.
- Le 5 avril 1792, la congrégation de l’Oratoire est supprimée.
- Pendant plus de 3 ans, de 1792 au 31 octobre 1796, la ville de Niort n’a plus d’enseignement secondaire officiel.
- En 1794, les Écoles Centrales sont créées, une telle École ouvre à Niort en 1796...
Organisation de l'enseignement
- En 1808, l’instruction publique tombait, au collège de Niort, il n’y avait plus que 62 élèves et 3 professeurs...
En 1840, les différentes classes enseignées sont :
- La Huitième, la Septième, la Sixième, la Cinquième, la Quatrième, la Troisième, la Seconde,
- Deux disciplines au baccalauréat : la Rhétorique et la Philosophie.
- Les élèves sont accueillis dès l’âge de 12 ans en huitième.
- On y enseigne les mathématiques, la physique, l’histoire, la géographie et les langues anciennes...
- Un aumônier est chargé de l’instruction religieuse (Catholique) dans la Chapelle.
- Les élèves qui appartiennent à la religion protestante sont conduits au Temple.
L'enseignement s'est fait dans les locaux de l'Oratoire jusqu'à la construction du Lycée Fontanes en octobre 1861.
Sources
- Archives 79.
- Léo Desaivre.
- Mémorial des Deux-Sèvres 1905.
- Bulletin de la Société Historique et Scientifique 1924.
- P. Dauthuile. "École primaire dans les Deux-Sèvres" (1904).
- Affiches du Poitou 1774, 1777,
- « Niort et sa banlieue » A Farault, H. Clouzot.
- André Texier.
- Paul Galteaux.
- Mémoires de la Société Statistique, Sciences, lettres et Arts des Deux-Sèvres (1884). (Extrait Ph 7).
- Le Mémorial de l'Ouest 1840.
- Niort : notes historiques (1869)
- " Bulletin de la société de l'histoire du Protestantisme français " (1898).
- Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.