Fleuriau ou Flor-Rio (Guinguette et restaurant)
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Bains Fleuriau
Les bains de rivière, dans la Sèvre, remontent au XIXe siècle. (Voir photo).
- En 1866, le sieur Aimé Fleuriau fait construire au lieu-dit l’Herbillon, entre Bessac et Grange, un plancher mobile et des cabines au bord de la Sèvre.
- En 1872, il reçoit une subvention de 200 F par la municipalité niortaise.
- Un écriteau est alors apposé à l’entrée de ces bains : « Bains gratuits de 4 à 9 h du soir, le lundi et le samedi. »
- En 1881, Alphonse Fleuriaud, 55 ans, est entrepreneur de bains rue de Bessac.
- Le 26 décembre 1900, Louis Sylvain Arthur Fleuriau (1829-1900) décède.
- On note sur la presse en janvier 1901 : "Pour cause décès, les Bains Fleuriau sont mis en vente à l'amiable".
Les exploitants de la Guinguette du bord de Sèvre au XXe siècle
- En 1902, la propriété des Bains Feuriau est encore en vente (Voir photo).
- En décembre 1909, pour raison de santé, la propriété de Fleuriau est à vendre.
- Le 28 juillet 1910, la propriété des Bains Fleuriau au lieu "l’Herbillon", est mis en vente par licitation.
- Elle oppose Marguerite Lebeau veuve d’Arthur Fleuriau, mort en décembre 1900, à Louise Fleuriau épouse d’Omer Vergnon.
- Henry Mailly et son épouse achètent en 1910 " La jolie propriété des bains Fleuriau ", ils s'installent à Niort.
- Henry Mailly, fils d’un meunier est né en 1865 à Beauvilliers dans l’Yonne.
- En 1906, il épouse Marie-Jeanne Bonnet (1877-1965), d’origine niortaise, à Senlis dans l’Oise, il est maître d’hôtel et Marie-Jeanne est femme de chambre.
- Henry Mailly (1865-1947), cafetier, et son épouse, habitent au 107, rue de Bessac, ils exploitent les bains Fleuriau.
- En 1933, Henry Mailly organise une fête sur l'eau, on peut découvrir le récit en cliquant sur le lien ci-dessous :
Lien : | ► Fête sur l’eau à Niort en 1933 |
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À cette époque, les balades sur la Sèvre au départ de la guinguette se font sur une sorte de gondole aménagée et décorée, copie des gondoles de Venise (Voir photo).
- Leur fils Daniel Mailly, né en 1908, continue les activités de ses parents jusqu’à son décès le 14 mai 1961.
- Louis Gilbert achète Fleuriau en 1961, modernise le lieu, change le nom qui devient Flor-Rio, il s’en sépare en 1968.
- Max Godiard (1900-1976) propriétaire du Grand Hôtel de la Brèche rachète la guinguette en 1968.
Le Fleuriau puis le Flor-Rio
Annick Gilbert témoigne en avril 2021 :
- « Voici l'histoire telle qu'elle est restée dans mes souvenirs :
- Au décès de Daniel Mailly en mai 1961, âgé de 53 ans, la guinguette de Fleuriau était à vendre et mon père Louis Gilbert l’achète...
- En 1961, mon père est alors commerçant, épicier, grossiste, Place du Temple.
- Il était un cousin de Daniel Mailly, l’ancien propriétaire.
- Mon père, nouveau propriétaire, a dû faire rentrer des tas de camions de déblais pour rehausser le niveau de construction.
- Pour le nouveau nom du resto, nous avons fait une réunion en famille pour trouver ce nom : FLOR RIO ( La fleur de l'eau ).
- Pour l'architecture c'est mon père qui a eu l'idée des deux grandes cheminées, achetées vers Lusignan pour faire la porte d'entrée et une cheminée intérieure.
- Lors des mariages, papa emmenait les nouveaux mariés faire un tour sur l'eau avec un petit bateau à moteur.
- Les dimanches après-midi, c'était crêpes et danses, il avait imaginé les premiers thés dansants niortais, ouverts à tous.
- Suite à un voyage en Norvège, il avait rapporté l'idée du buffet à volonté qui trônait au milieu de la salle au grand plaisir des clients.
- C'était très novateur à l'époque !
- Mon père Louis Gilbert a revendu, en 1968, la guinguette Flor-Rio à Max Godiard qui était propriétaire du Grand Hôtel de la Brèche ».
Guinguette et thés dansants
- Louis Gilbert organise des expositions de peintres régionaux comme Michel Chenilleau.
- Il y plante un décor moderne et bucolique avec une pelouse au dessin royal, une terrasse fleurie, des fleurs dans des coupes géantes et un bénitier ancien…
- Le restaurant, par sa situation près de la Sèvre, est chaque dimanche et surtout aux beaux jours, réservé au repas de baptême, de communion et mariage...
- C'est aussi un endroit où l'on danse les après-midi :
- La musique de l’époque est fournie par un électrophone que l’on appelait un « pik-up ».
Un témoin de l’époque se souvient d’une chanson de 1950 qui revenait régulièrement :
- Refrain (extrait) :
- À la mi-août
- C'est tellement plus romantique
- À la mi-août
- On fera les quatr' cents coups
- À la mi-août
- Tous les cœurs sont en pique-nique
- À la mi-août
- Les filles n'ont pas peur du loup...
Un restaurant, situé sur la rive droite, était accessible par l’allée de Fleuriau ou par bateau.
- Ce bateau faisait la navette entre la « Cloche », lieu de baignade, et la guinguette du bord de l’eau soit une bonne centaine de mètres.
- « La Cloche » était située près de Jardin des plantes, on appelait en sonnant une cloche et un employé de Flor-Rio venait chercher les consommateurs et danseurs en bateau.
- Le lieu subira de nombreuses inondations qui submergeront ses installations, le restaurant disparaîtra dans les années 1980.
Le site fut rasé définitivement en juillet 2001.
Anecdote
- Ce lieu, un peu isolé, subit, en décembre 1968, un cambriolage rocambolesque ce qui valut pas moins d’un an de prison ferme au chef de la bande.
- À l'écart de tout voisinage immédiat, les chapardeurs avaient profité au maximum des victuailles et alcool à la disposition, en enlevant simplement une vitre...
Lieux de baignade à Niort, années 50/60
Il existe principalement 5 lieux de baignade à Niort dans ces années-là :
Sources
- Archives 79.
- Presses régionales 1881, 1882, 1901, 1909, 1933, 1962, 1964.
- Nous remercions Annick Gilbert pour son témoignage.
- Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.