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Notre Dame de Niort au cours des siècles

De WikiNiort

Article en construction, octobre 2019

Dessin ND Niort 1839.
Cette inscription est placée au dessous du grand vitrail, le 26 mai 1491, côté Est.
Porte Nord, gothique flamboyant .
Plan XVe quartier ND Niort.
Inscriptions sur le mur nord (Bidon).
Extrait : presse 1910.
Face Ouest (XXe siècle) .
Cloche de Notre Dame (Photo 1994, extrait Vivre à Niort).
Extrait juin 1914 : Travaux de restauration.

Origine

Au Moyen Âge, un prieuré nommé Sainte-Marie, construit par les bénédictins de l’abbaye de Charroux occupait le site du pensionnat Saint-Joseph, aujourd’hui, collège Antoine de Saint-Exupéry.
Au XIIIe siècle, une chapelle romane s’étendait jusqu’au chœur actuel de l’église Notre-Dame à l’ouest.

Construction de l’église

  • Sa construction a commencé au début du XVe siècle comme semble l’attester cette inscription :
Cette inscription est placée au dessous du grand vitrail, le 26 mai 1491, elle indique le début de la construction par les " fabriqueurs " Pierre Sabourin et Jéhan Richier (Voir photo).
 «  Le 26e jour du mois de mey 
Mil quatre cent et onze
À l’honneur du souverain roy
Et de marie en grand triomphe
Firent cet euvre commencer
Pierre Sabourin et Jéhan Richer
De l’église les fabriqueurs
Pries Dieu qu’il oye leurs clameurs. »
  • La construction s’échelonna sur plusieurs siècles :
Mathurin Berthomé, maître d’œuvre du Pilori, participa à l’avancée des travaux.
En 1534, lors de l’agrandissement de l’église, elle est toujours ouverte à l’ouest.
La vieille muraille est abattue, les pierres sont amoncelées un nouveau mur est commencé.
Les fabriqueurs se plaignent car les fossés destinés à recevoir les contreforts sont vides.
Le maître maçon qui convient d’élever les murs en même temps que les contreforts refuse de le faire !
Afin de résoudre ces différents, on appelle un éminent maçon de Maillezais, Maître Blaise.
Celui-ci vient visiter en compagnie de Mathurin Berthomé et les fabriqueurs de l’église ouverte à tout vent.
C’est un dimanche, la foule est nombreuse et impatiente de voir avancer les travaux.
Au milieu de cette assemblée, Maître Olivier Roy, procureur de la fabrique s’adresse à Mathurin Berthomé, il lui dit :
« Ne va pas bien, maître Mathurin, du côté prieuré, pourquoi ne construisez pas les piliers ?
-Je ne puis faire autrement, dit Berthomé ; le prieur est à craindre, je redoute ses poursuites : d’ailleurs, les pierres sont prêtes pour élever des piliers à l’intérieur, c’est ce qu’il faut.
- Non, non, répondit maître Blaise, pour le profit de la besogne et contre pousser aux voûtes, les piliers se doivent asseoir au dehors de l’église, au dedans, ils ne serviraient de guères ».
Le mur de l’Ouest fut finalement érigé, sa construction est faite par un mur plat et aveugle. (Voir photo).
En 1850, ce mur à l’ouest fut percé pour y inclure une rosace.
Sa flèche haute de 74m ne fut achevée que la dernière année du XVe siècle.
En septembre 1737 et en novembre 1793, l’orage frappa la flèche, ce qui entraîna de sérieuses réparations...
  • En 1853, c'est Segretain qui dirigea la restauration de l'extrémité de la flèche, très dégradée.
À la suite de ces travaux, Pierre-Théophile Segretain écrit une lettre à Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques (Extraits) :
« J’ai dernièrement réparé la flèche de ND de Niort, dont la pointe était, sans qu'il y parût, dans le plus mauvais état ; nous en avons refait à neuf dix mètres de hauteur et cela a coûté, avec les frais d'un paratonnerre, 1 600 francs dont la moitié a été absorbée par les échafaudages, quoique je les eusse établis de manière à réunir la solidité et la sécurité à l'économie. Vous voyez que ce n’est pas si dispendieux qu’on croit de travailler à quatre-vingts mètres de hauteur... »
  • Ancienne porte d’entrée située au Nord (Voir photo) :
Normalement la porte principale d’entrée aurait du ouvrir à l’ouest, comme pour la majorité des églises.
Ceci ne fut pas possible à cause de la présence du prieuré.
Une porte de forme ogivale, remarquable d’élégance de style gothique flamboyant, fut ouverte au nord (Voir photo).
Cette porte a rapidement perdu sa fonction d’entrée principale, elle fut condamnée.
Cette porte est ornée d’une tribune formant porche.
Les meneaux sculptés de la balustrades composent les lettres gothiques : "O Mater Dei, memento mei".
Elle est surmontée d’une verrière aux meneaux flamboyants.
Le tout est coiffé d’un fronton dont les rampants sont ornés de choux frisés disposés en crochets...
En 1771, 2 portes furent ouvertes à l’est, afin de remplacer l’entrée qui se faisait au nord.
La restauration de la porte nord eut lieu en 1909, cette porte gothique du XVè fut restituée dans son état primitif par l’administration des Beaux-Arts.
Les travaux ont été menés par M. Deverin inspecteur des monuments historiques et par Paul Mongeaud (1850-1923) architecte du département en 1909.
Aujourd’hui, l’entrée de l’église se fait par une porte située sur la face sud.
  • Aumône du Bidon :
Près de la porte nord, à gauche, à mi hauteur, on remarque une pierre sur laquelle une inscription n’est plus lisible. (Voir photo)
Cette inscription indiquait la présence de l’aumône du Bidon. (Une tour des anciens remparts située à proximité se nommait : Tour du Bidon).
Cette aumône était distribuée aux pauvres par le Prieur, les lundi, mercredi et vendredi, du premier jour du carême jusqu’à la Saint-Jean Baptiste...
L'aumône, sous cette forme, semble avoir pris fin à la fin du XVIIe siècle.

Événements historiques

  • Les guerres de religion :
Au XVIe siècle, les guerres de religion endommagèrent gravement l’église.
En 1562, les églises de Niort furent pillées par les protestants.
En 1588, l'église de Saint-Gaudens fut même détruite.
L’église Notre Dame fut même recouverte de roseaux entre 1588 et 1599...
  • Ouverture de deux portes à l’Est et changement de place des autels :
Entre 1770 et 1774, l’architecte Étienne Dumesnil fit alors ouvrir, des deux côtés de ce mur, situé à l’est, deux portes en coupant les verrières gothiques.
En 1772, on changea les autels de la paroisse de Notre-Dame de Niort, pour mieux décorer l’église, du levant où elles étaient au couchant…
Une anecdote veut que ce changement de l’est à l’ouest fut demandé par les prêtres :
À cette époque, le bêlement des chèvres, les jours de marché qui se tenaient sur la Place du Petit Saint-Maixent, aujourd’hui appelée : Place du Parvis Notre Dame, gênait le bon déroulement des offices...
  • Notre Dame à la révolution de 1789 :
Pendant les années proches de la révolution, l’église servit :
- De salle de réunion de la Société populaire,
-De casernement
- De marché,
- D’hôpital militaire...
En 1793 et 1794, l’église subit de nombreuses dégradations, vitraux et statues brisés.
Entre 1795 et 1798, l’église est rendue au culte.
  • Écroulement de la voûte coté ouest :
Lors du conseil municipal de mai 1906, les architectes Georges Lasseron et Paul-Antoine Mongeaud, concluent dans un rapport à l’exécution de travaux urgents à faire aux pilliers de l’église Notre-Dame.
Ce rapport est renvoyé à la commission des travaux publics par le conseil municipal.
En 1908, lors de la restauration du grand portail nord les premières alertes sur la fragilité des piliers apparaissent.
Le 14 novembre 1910, la voûte du chœur s’effondra, le lendemain, se fut les deux voûtes latérales qui s’effondrèrent…
Les travaux qui commencèrent en 1911, furent suivis par le chanoine F. J. Cluzeau, elles durèrent jusqu’en 1916.
La Réfection des chapiteaux fut confiée à Auguste Hervé, sculpteur au 50, Avenue de Paris.
L'inauguration de la fin des travaux, présidée par l'évêque de Poitiers, se déroula le jeudi 1er juin 1916.
  • Travaux de rénovation en 1998 :
Le 19 juin 1998, l’église fut fermée pour rénovation des voûtes et la pose du vitrail de Jessé.
Elle fut rouverte aux fidèles quelques mois plus tard...

Histoires des cloches

Les premières cloches de Notre Dame date de 1550.
En juin 1739, une des cloches de Notre Dame est refondue par Jean-Baptiste Le Brun, fondeur de cloches.

Le 20 septembre 1793, le Conseil général de la commune de Niort émet un arrêté :

« Dans le jour, on ferait descendre les cloches des clochers de toutes les églises, excepté la plus grosse de chaque clocher et, en outre, celle qui sert à sonner la retraite à Notre-Dame ».
Les citoyens Ducrocq Labretonnière et Grosgrain avaient été nommés commissaires pour surveiller cette opération impérieusement commandée par la loi.
En même temps le maire Jean de Dieu Cruvelier faisait embarquer sur la Sèvre les cloches enlevées à différentes églises et les expédiait à la monnaie de La Rochelle...

Identification des cloches présentent aujourd’hui dans le clocher :

-Marie-Louise-Aurore qui date de 1830 et dont le parrain est Henri Filleau (1784-1844) qui fut archiprêtre de Notre Dame.
-Radégonde qui date de 1856 dont le parrain est Paul-François Proust (1791-1881) qui fut maire de Niort.

Changement de la chaire vers 1877

La première chaire, haute de plus de 5 m, fut commandée pour un marché de 1200 livres, par M. Filleau de la fabrique le 16 août 1766.
Cette première chaire fut sculptée par des menuisiers de Saint-Maixent dont le sieur Bardin et installée en octobre 1767.
La vente de cette première chaire se fit pour 500 F, à la Paroisse de Château-Larcher (86) et installée, depuis lors, dans l’église de cette commune.
Cette chaire fut remplacée en 1877, dans l’église Notre Dame de Niort, par une riche chaire gothique.

Restaurations du coq

En 1868, le coq-girouette restauré une première fois avait été hissé au sommet de la flèche par deux spécialistes.
Ceux-ci bénéficièrent d’une quête pour matérialiser l’admiration des Niortais pour le sang-froid et l’adresse de ces travailleurs.
En 1931, la sphère en cuivre qui servait de piédestal au coq s’est détachée pour tomber au pied de la flèche.

En 1937, le coq est restauré à nouveau par :

- Gaston Migault, 56, avenue de Limoges pour la maçonnerie,
- Gaston François, 58, rue Gambetta pour la la ferronnerie.

En 1937, M. François relève :

-Inscription sur la queue du coq :
" Le coq a été fabriqué et installé le 26 juillet 1816, monté par Chaput, recouvreur, sous la Fabrique de MM. Cuvelier aîné, Bernard, Laqueray et Guérineau. "
-Dimensions du coq mesurées :
" Le coq mesure 1,10m de longueur, 0,60m de hauteur et 0,25m de diamètre. "

Sur les pierres de la flèche à 5m de l’extrême pointe, les inscriptions suivantes y sont gravées :

AM DILLÉ
I. DILLÉ L’AINÉ
I. DILLÉ 1738.
Ligne recouverte par un lien de fer
CHEB FABRIC 1678
La restauration de la flèche en 1738, par l'entreprise Dillé, est sans doute consécutive aux dégâts générés par la foudre en 1737.

Les Orgues de Notre-Dame de Niort

L'orgue de Notre Dame fut livré à la Fabrique par la "Maison Daublaine et Callinet et Cie" de Paris en 1841.
L’inauguration eut lieu le 27 juillet 1841 en présence de quatre à cinq mille personnes.
Lors de l’inauguration, plusieurs morceaux de musique religieuse ont été exécutés par la société philharmonique en présence du Préfet Jean-Baptiste Vernoy de Saint-Georges et du Maire de Niort Ferdinand David.
Le 28 juillet 1841 eut lieu un service solennel à la mémoire des victimes de 3 journées 27 28 29 juillet 1830, appelées aussi les 3 Glorieuses.
Pour cette occasion, l'orgue a exécuté ses premiers chants funèbres, soit le lendemain l'inauguration...
L'orgue de Notre Dame est classé monument historique.
L’orgue fut restauré à partir de 1987 par l’entreprise Henri Saby et inauguré en 2001.
Orgues de Notre-Dame de Niort.

Classement

En septembre 1908, après avoir pris en considération la délibération de Conseil municipal, Gaston Doumergue, le ministre des Beaux-Arts, prit un arrêté qui classe définitivement l’église Notre-Dame toute entière parmi les monuments historiques.

Jusqu'à cette date, seuls la Flèche et la Porte Nord en gothique flamboyant appartenaient à cette classification.

Sources

  • Mémoires des Antiquaires de l’Ouest, Charles Arnault (1839).
  • " Notre Dame de Niort en Poitou ", Abbé J. M. Main de Boissière. (1934).
  • Archives 86 : " Le Journal de la Vienne et des Deux-Sèvres et de la Vendée ".
  • Extraits des livres de comptes de l'église Notre-Dame (1746-1789).
  • L'Eglise et la Révolution à Niort et dans les Deux-Sèvres (Lastic-Saint-Jal).
  • " Mémorial des Deux-Sèvres " : 1841, 1886, 1909, juin 1915, 1931, 1936.
  • Jules Robuchon (Monuments du Poitou).
  • Vivre à Niort 1994.
  • Marie Allaire 1998.
  • Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel DALLET.