Jean-Nicolas Bernard, curé de Saint-Liguaire en 1789
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Sommaire
Jean-Nicolas Bernard, curé de Saint-Liguaire.
Jean-Nicolas Bernard est né à Niort le 27 juillet 1744, son père est marchand dans cette ville.
- Nommé prêtre, Jean-Nicolas Bernard arrive à Saint-Liguaire au début de l’année 1775, comme l’atteste son premier acte enregistré sur le Registre Paroissial.
- Il décide de faire construire, avec ses deniers, le presbytère à Saint-Liguaire.
- Ce fait est indiqué par cette gravure visible aujourd’hui sur un linteau d’une porte du presbytère. (Voir photo).
Inscription sur le linteau :
- « CE PRESBITAIRE A ÉTÉ BATI EN L’ANNEE 1775 DES DENIERS DE MRE JEAN
- NICOLAS BERNARD PRÊTRE ET CURÉ DE CETTE PAROISSE IL PRIE SES
- SUCCESSEURS DE DIRE AUX FÊTES DE LA TOUSSAIN UN MISERERE
- SUR LE REPOS DE SON AME »
Jean-Nicolas Bernard est alors curé de Saint-Liguaire pendant la révolution de 1789.
Départ de Jean-Nicolas Bernard
- Le 17 mars 1791, en l’église de Notre-Dame est proclamée la liste des curés nommés par les électeurs du district de Niort.
- Joseph-Jean Mestadier, élu évêque constitutionnel des Deux-Sèvres en 1791, ne veut laisser prêcher dans les paroisses aucun prêtre non assermenté.
- Jean-Nicolas Bernard est alors remplacé par le curé Soullard, prêtre assermenté qui ne resta que 2 années.
- Les actes signés par Jean-Nicolas Bernard sur le Registre Paroissial de Saint-Liguaire s’arrêtent le 6 juin 1791.
- Cette décision de remplacement de certains prêtres, engendre une catégorie de prêtres appelés : « Les Prêtres Réfractaires », nombreux dans les Deux-Sèvres.
- Beaucoup de ceux-ci furent déportés ou exterminés comme l’a été, en autre, l'abbé Pierre Landry vicaire à Notre-Dame.
- Les fidèles conservaient leur confiance aux prêtres non assermentés.
- Bien que, privés d’église, ces prêtres ont continué à assurer leur ministère dans des conditions souvent difficiles.
Retour de Jean-Nicolas Bernard
Jean-Nicolas Bernard appartenait à une grande famille niortaise dont faisait parti Augustin Bernard (le peintre Bernard d'Agesci).
- Jean-Nicolas Bernard comme ses frères, refusa d’être assermenté et ainsi, il fut frappé par la loi de déportation.
- Cette famille comptait en effet trois frères, prêtres, non assermentés.
- Il partit en exil avec trois autres prêtres.
- Les quatre prêtres partirent pour Rouen, puis Dieppe, ils montèrent sur une barque de pêcheurs et ils arrivèrent au Pays-Bas.
- Jean-Nicolas Bernard passa ensuite en Allemagne.
- Il resta une dizaine d’années absent, puis revint à la cure de Saint-Liguaire, après la signature du concordat de 1801.
- En 1802, il est renommé curé de Saint-Liguaire.
- Il reprend donc sa fonction de prêtre jusqu'au 23 juin 1807, date de son décès à la cure de Saint-Liguaire, à l'age de 63 ans.
Vestiges de sculptures
Dans le jardin bucolique du presbytère de Saint-Liguaire, on rencontre, ça et là, des vestiges de sculptures. (Voir Photo).
- La plus symbolique de ces sculptures représente des pampres de la vigne (Voir photo).
- Ces vestiges appartiennent à l’ancienne église abbatiale détruite à la fin du XVIème siècle.
- Pendant la guerre de religion, les huguenots incendièrent cette église qui ne fut jamais reconstruite.
- La porte de la cour du Presbytère de Saint-Liguaire a été réalisée en utilisant les pierres de l’ancienne Abbaye (Voir photo).
- Des débris de cette église et de l'abbaye sont utilisés, pour la construction, dans tout le village de Saint-Liguaire...
Anecdote (Évêque Constitutionnel)
Le poste d’évêque selon la constitution civile du clergé, ne devait pas être facile à administrer dans les Deux-Sèvres.
- 80% au moins des prêtres du département des Deux-Sèvres étaient non assermentés.
- Le 1er scrutin pour le poste d’évêque, avait fait élire le célèbre Curé Jallet qui démissionna après 4 mois.
- Son successeur Prieur, refusa rapidement cet « honneur ».
- Ce fut donc Joseph-Jean Mestadier, au caractère ambitieux, qui accepta ce poste peu convoité, il avait pour concurrent M.Frigard, directeur du collège des Oratoriens de Niort...
- Après 2 années de charge de canonicat, il abdique à son tour.
- Il s’établit à Coulon comme notaire et occasionnellement maître d’école avec son fils adoptif, Julien, Clerc de notaire.
- Joseph-Jean Mestadier décède à Coulon le 11 Vendémiaire An XII (3 Octobre 1803).
Sources
- Archives 79
- Semaine religieuse : diocèse de Poitiers.
- Photos personnelles.
- Henri Gelin.
- Mémoires Société SS DS 1887, 1804.
- Hier Saint-Liguaire (Groupe).
- Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.