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Richelieu (Statue mutilée du Musée d’Agesci)

De WikiNiort

Article en construction décembre 2019

Statue du Cardinal de Richelieu (2019) (Ph 1).
Emplacement des gravures sur la Statue de Richelieu (Ph 2).
Reconstitution imagée de l'ensemble de la Statue (Ph 3).

Statue du Cardinal de Richelieu

Une statue mutilée en marbre de Carrare sans tête est exposée au Musée d’Agesci à Niort. (Ph 1)

Cette statue du Cardinal Richelieu (1585-1642) qui fut le principal ministre de Louis XIII était érigée il y a plusieurs siècles dans la cour du Château de la Meilleraye commune de Beaulieu-sous-Parthenay.
Le poids de la statue est de 1 200 kgs. Elle mesure actuellement 1,70m de hauteur, sa largeur à la hauteur des bras est de 0,95 m.
Cette statue fut donnée, en 1875 par Mme Texier, veuve de Pierre Texier décédé en 1867, alors propriétaire du Château.
Elle se retrouve à l'ouverture du musée du Pilori à Niort le 7 mai 1887.

Selon Maria Cavailles (conservatrice du Musée de Parthenay en 2014), cette sculpture est l’œuvre du sculpteur Italien Fransisco Mochi (1580/1654).

Cette statue a aussi perdu son bras gauche et l’avant-bras droit. (Ph 1)
Sur l’emplacement, indiqué sur la photo 2, apparaissent clairement des gravures fines représentant des plans d’ouvrages défensifs.
Selon Mme Cavailles l'emplacement de ces gravures serait dû à la présence d’un rouleau (plan) au bout du bras gauche.
Le bras droit devait tenir sa barrette (chapeau ). (voir photo 3)

Localisation de la tête en 1885

En 1793, cette statue fut renversée et brisée, elle resta sur place, trop lourde pour être déplacée, seule la tête disparut.

  • Au début du XIXe siècle, Bernard d'Agesci fut chargé par l’administration départementale de réunir tous les objets ayant un caractère artistique.
Il acheta à Parthenay cette tête chez un particulier et la garda dans son atelier.
À la mort de Bernard d'Agesci en 1829, son fils, Sylvestre, vendit la tête de la Statue de Richelieu, reconnue comme œuvre d’art.
M. Delaroy-Delorme, certain de l'authenticité de cette œuvre, l'acheta et en fit hommage au pape Grégoire XVI en 1840.

En 1885, après des démarches pour retrouver la tête de la statue, la Société des Antiquaires de l’Ouest communique :

« Par une lettre lut le 9 avril 1885, à la Société des Antiquaires de France, M. Edmond Leblant, directeur de l’École française d'archéologie à Rome, annonce qu’il a découvert chez un marchand, M. Scalambrini, via del Babuino, une tête en marbre du cardinal de Richelieu ajustée sur un buste dont les faces portent les 2 inscriptions suivantes :
-Cette tête en marbre, du cardinal de Richelieu, mutilée par les iconoclastes de 1793, a servi de poids au tourne-broche d'un impie exalté !
-Hommage fait à Sa Sainteté le pape Grégoire XVI (1765/1846) par J. F. Delaroy-Delorme, de Niort, diocèse de Poitiers en France, l’an 1840. »

Achat impossible de la tête en 1885, par exigence excessive du vendeur

La vraie tête de Richelieu réapparaît en 1884 (Ph 7).

M. Roy de la Société des Antiquaires de France a prié M. Edmond Leblant de vouloir bien en faire l'acquisition pour notre musée de Niort.

M. Edmond Leblant a ainsi répondu, à la date du 25 décembre 1885 :
« Les prétentions du marchand sont très exagérées. Il a demandé d'abord mille, puis sept cents francs... »
La Société ne pouvant pas faire une pareille dépense, charge M. Roy de prier M. Edmond Leblant de faire une offre de deux cents francs.
De lui faire ses remerciements les plus sincères pour la peine qu'il veut bien se donner.
Puis le conservateur d’archéologie rend compte des démarches qu’il a faites au sujet de la tête de la statue de Richelieu :
« Nous possédons au musée une statue en marbre blanc de Richelieu, moins la tête.
On savait depuis longtemps que cette tête mutilée avait servi de contrepoids à un tourne-broche, mais on ignorait ce qu'elle était devenue...»
On sait que le marchand italien M. Scalambrini, fit faillite quelques années plus tard...
  • Aujourd’hui, en 2019, seule, une recherche par contact internet, pourrait avec un peu d’optimisme, permettre de retrouver la tête du Cardinal de Richelieu.
Ces inscriptions furent découvertes en Italie, le 9 avril 1884, sur un buste au-dessus duquel on avait ajusté la tête de Richelieu. (Ph 8).

Château de la Meilleraye du XVIIe

En 1639, Louis XIII nomma le Duc de la Meilleraye, originaire de Gâtine, Maréchal de France, il était le cousin germain du Cardinal.

Le Duc de la Meilleraye fut pourvu de cette nouvelle dignité par Louis XIII qui lui dit :
« Je vous fais Maréchal de France, voilà un bâton que je vous donne.
Les services que vous m’avez rendus m’obligent à cela. Vous continuerez à me servir.
Je n’ai jamais fait un Maréchal de meilleur cœur que vous...»

C’est son fils, Armand Charles de la Porte, qui vécut au château (1632/1717) et qui fit placer la statue au-dessus de la porte du château, dans la cour d’honneur..

Celui-ci épousa le 2 février 1661 Hortense de Mancini, nièce de Mazarin.
Cette union, mal assortie, permettra toutefois à Armand Charles de la Porte de devenir duc de Mazarin à la mort de celui-ci.
Le château fut mis en ventes aux enchères en septembre 1776.

Ce Château fut alors acheté par le Comte Charles Philippe d'Artois, futur Charles X. (1757/1836). (Ph 6)

Il y vint en 1777, il a alors 20 ans, puis s’en désintéressa...

Bernard d'Agesci sur la fin de sa vie, sous prétexte que le Château de la Meilleraye avait appartenu à Charles X, lui remit plusieurs tableaux provenant du Château...

Anecdote

En 1884, on a retrouvé la vrai tête de Richelieu, mais pas celle en marbre qui manque à la statue... (Voir photo).
Sa tête avait été subtilisée en 1848 lors d'une émeute à l'occasion de laquelle son tombeau fut ouvert...

Sources

  • Informations recueillies auprès de Maria Cavailles (conservatrice du Musée de Parthenay en 2014).
  • Société de Statistique des Deux-Sèvres (1838-1839).
  • Société des Antiquaires de France (1884).
  • J. Bily-Brossard.
  • B.S.S.D.S. (1886).
  • Mémorial des Deux-Sèvres (1884, 1887, 1896).
  • Catalogue Musée Lapidaire de Niort (1913).
  • " Affiches du Poitou " 1777.
  • Musée d’Agesci.
  • Texte, illustrations et mise en page : Jean-Michel Dallet.
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